Les freelances africains font face à des obstacles récurrents pour percevoir leur rémunération. Pour répondre à ce problème, Benaiah Wepundi a créé une plateforme financière qui leur permet d’accéder rapidement à leur argent.
Benaiah Wepundi est un ingénieur logiciel et un entrepreneur technologique kényan. Il est le fondateur de Payd, une plateforme financière lancée en 2022, qui vise à faciliter les paiements internationaux pour les freelances, les créatifs et les travailleurs du numérique dans les marchés émergents.
L’objectif de Payd est clair : simplifier la manière dont ces professionnels reçoivent leurs paiements à l’échelle mondiale, dépensent localement, et accèdent à des services financiers comme l’épargne, le crédit ou encore des outils de gestion. Concrètement, la plateforme permet de générer des pages de paiement personnalisées, des liens de paiement et des QR codes, ainsi que d’émettre des factures et des reçus.
« Nous nous sommes posés la question : pourquoi les travailleurs indépendants, l’épine dorsale de l’économie moderne, devraient-ils être pénalisés pour leur portée mondiale ? C’est cette question qui a déclenché notre passion pour la création de Payd », révèle Benaiah Wepundi.
Aujourd’hui, Payd permet de réduire les délais, les coûts et le stress liés aux transferts d’argent à l’international. La plateforme compte plus de 18 000 utilisateurs répartis dans 15 pays, a déjà traité plus de 500 000 dollars et enregistré plus de 45 000 transactions.
Avant de lancer Payd, Benaiah Wepundi a fondé EasyHouse Africa en 2021, une entreprise technologique née au Kenya et dédiée à la simplification de la location immobilière. Titulaire d’un diplôme en ingénierie logicielle obtenu en 2023 à Moringa School, un accélérateur d’apprentissage, il poursuit également des études de droit à l’Université catholique d’Afrique de l’Est.
Entre 2023 et 2024, il a occupé le poste de directeur des opérations chez Cyphon AI, une entreprise technologique basée aux États-Unis. En parallèle, il a aussi travaillé pour Precision Consulting, une société américaine de recherche, où il a successivement exercé les fonctions d’ingénieur logiciel, de responsable du développement commercial, puis de directeur de la technologie.
Melchior Koba
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Passionné de technologie, il souhaite mettre ses connaissances et compétences au service des entreprises et des commerçants de son pays. Avec sa dernière entreprise, il facilite les transactions financières.
Hassan Y. Jallow est un informaticien de formation et un entrepreneur en série originaire de Gambie. Il est le fondateur et président-directeur général de Waychit, une solution numérique innovante qui vise à simplifier les paiements.
Lancée en 2022, Waychit est une plateforme d’agrégation de paiements qui propose des solutions sur mesure adaptées aux besoins des entreprises gambiennes. Son objectif est de rendre les transactions financières plus simples, rapides et accessibles, que ce soit pour payer, encaisser un paiement ou effectuer un achat.
Pour les particuliers, Waychit permet de faire le plein de carburant, de régler des factures, d’acheter du crédit téléphonique et des données mobiles, de souscrire à une assurance ou encore de faire des achats en ligne. En rassemblant tous ces services sur une seule plateforme, Waychit facilite les paiements du quotidien.
Pour les commerçants, la solution permet de fluidifier le processus de paiement et d’offrir une meilleure expérience client. En tant qu’agrégateur, elle leur donne la possibilité d’accepter différents modes de paiement, ce qui favorise l’augmentation des ventes. En outre, elle fournit des données utiles sur les habitudes des consommateurs, permettant ainsi aux commerçants d’ajuster leur stratégie.
Avant de fonder Waychit, Hassan Y. Jallow a créé en 2015 la start-up Assutech, où il occupe toujours le poste d’architecte logiciel principal. Spécialisée dans l’ingénierie logicielle, Assutech accompagne les entreprises dans l’automatisation de leurs processus internes, dans le but d’améliorer leur efficacité, de gagner du temps, d’offrir un meilleur service et d’élargir leur clientèle.
Hassan Y. Jallow est diplômé de l’Université de Gambie, où il a obtenu en 2016 un diplôme en informatique et systèmes d’information. Durant ses années universitaires, il a occupé le poste de directeur de la recherche et de la formation au sein de l’Information Technology Association de l’université.
Melchior Koba
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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En Sierra Leone, l’accès au financement reste un obstacle majeur pour de nombreux petits commerçants et travailleurs informels. En lançant un nouveau service de microcrédit mobile, Orange entend jouer un rôle accru dans l’inclusion financière du pays.
Orange Mobile Finance Sierra Leone (OMFSL) a lancé le jeudi 8 mai « Kwik Moni Loan », un service de microcrédit numérique destiné aux agents et commerçants utilisant Orange Money. Ce nouveau produit financier permet aux utilisateurs d’accéder instantanément à des prêts via leur portefeuille mobile Orange Money, en composant simplement le #145# pour les agents et le #146# pour les commerçants.
David Mansaray, PDG d’OMFSL, a déclaré que ce service, disponible 24h/24 et 7j/7, offre un accès rapide et pratique au fonds de roulement pour divers professionnels, notamment les commerçantes, les chauffeurs de taxi et les propriétaires de magasins. Cette initiative vise à faciliter le développement des activités sans les contraintes des procédures de prêt traditionnelles.
Le lancement de « Kwik Moni Loan » s’inscrit dans une stratégie plus large d’Orange visant à renforcer l’inclusion financière en Afrique de l’Ouest. En 2020, Orange avait déjà introduit « Orange Money Lajor » en Sierra Leone, un service de microcrédit destiné aux clients d’Orange Money, en partenariat avec Empire Solution. Par ailleurs, Orange Bank Africa, la banque digitale du groupe, a été lancée en Côte d’Ivoire en 2020 pour offrir des services d’épargne et de crédit accessibles via mobile, avec pour objectif de s’étendre à d’autres pays de la région.
Avec cette nouvelle initiative, Orange Mobile Finance Sierra Leone espère renforcer l’inclusion financière en facilitant l’accès rapide au crédit pour les petits commerçants et agents locaux. En leur offrant des solutions adaptées à leurs besoins réels, ce service vise à soutenir l’entrepreneuriat, améliorer la résilience économique des populations non bancarisées et stimuler l’activité commerciale à l’échelle nationale.
Samira Njoya
Edité par Sèna D. B. de Sodji
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Zeepay Ghana Limited, fintech spécialisée dans les portefeuilles mobiles, a levé 18 millions de dollars via une dette garantie de premier rang. L’opération a été arrangée par Verdant Capital IMAP, un partenariat entre Verdant Capital, banque d'affaires panafricaine, et IMAP, réseau mondial de conseils en fusions-acquisitions. Ce financement vise à soutenir l’expansion de Zeepay en Afrique et dans les Antilles, et à renforcer sa capacité à traiter les transferts de fonds en temps réel.
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EGBank et Alex Angels lancent la 13e édition du MINT Incubator en Egypte, un programme de 3 mois sans capitaux propres pour les start-up au stade du produit minimum viable (MVP). Il offre : mentorat, ateliers (finance, marketing, juridique, etc.) et espace de coworking gratuit. Le programme se termine par un demo day devant des investisseurs. Les candidatures sont ouvertes ici jusqu’au 22 mai.
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En numérisant la gam’eya, une pratique d’épargne collective bien ancrée en Égypte et dans le monde arabe, cette start-up égyptienne en facilite l’accès pour des millions d’utilisateurs. Soutenue par des investisseurs, elle vise désormais une expansion au-delà de ses frontières.
MoneyFellows est une solution fintech développée par une jeune pousse égyptienne éponyme. Elle propose une application mobile qui structure, sécurise et numérise le mécanisme d’épargne collectif connu localement sous le nom de gam’eya. La start-up basée au Caire a été lancée en 2018 par Ahmed Wadi. Le lundi 5 mai, elle a annoncé la réussite d’un tour de table d’un montant de 13 millions USD pour soutenir son expansion vers d’autres marchés africains et moyen-orientaux.
Pour accéder aux divers services de MoneyFellows, l’utilisateur se crée un compte avec ses informations personnelles. Le principe reste fidèle au modèle traditionnel : des utilisateurs forment un cercle où chacun paie une somme fixe à intervalles réguliers. À chaque cycle, un membre reçoit le montant total.
« Si nous organisons des cercles de 10 personnes chacun et que nous ne trouvons que neuf membres pour certains, nous intervenons pour financer le membre manquant. Au lieu d'annuler le groupe, nous finançons un créneau, ce qui permet d'activer et de monétiser les neuf autres » a indiqué Ahmed Wadi à Techcrunch.
Là où MoneyFellows innove, c’est en encadrant ce processus par des algorithmes, un système de notation des participants, et une interface accessible, ce qui implique plus de transparence, de régularité, et une sécurité renforcée, sans faire appel aux services bancaires classiques.
La jeune pousse veut devenir un acteur de référence en matière d’épargne communautaire numérisée. En ciblant une population souvent exclue des services bancaires traditionnels, tout en répondant à des besoins concrets de gestion financière, MoneyFellows s’inscrit pleinement dans la dynamique de l’inclusion financière.
L’application mobile est accessible sur iOS et sur Android où elle a déjà été téléchargée plus de 5 millions de fois, selon Play Store. Cependant, la fintech revendique plus de 8 millions de téléchargements, avec l'équivalent de plus de 7 milliards de livres égyptiennes (environ 138 millions USD) gérées sur la plateforme.
Adoni Conrad Quenum
Edité par : Feriol Bewa
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Le nigérian Aruwa Capital Management, un fonds d’investissement axé sur le genre et basé à Lagos au Nigeria, a annoncé cette semaine vouloir relever la taille cible de son second fonds, Aruwa Capital Fund II, de 40 à 50 millions USD avec un plafond final fixé à 60 millions USD d’ici fin 2025.
Il a indiqué avoir déjà mobilisé 35 millions USD, soit 90% de l’objectif initial. Le fonds compte investir entre 1 et 3 millions USD dans des PME dirigées par des femmes ou à leadership mixte, principalement au Nigeria et au Ghana.
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La start-up marocaine Chari, spécialisée dans les solutions e-commerce et fintech pour les épiceries de quartier, a conclu un partenariat stratégique de sept ans avec Visa pour promouvoir l'inclusion financière au Maroc. Cette collaboration vise à intégrer davantage de petits commerçants dans le système financier formel en transformant les transactions en espèces en paiements numériques via des terminaux de point de vente (POS).
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La société d’investissement nigériane C-One Ventures a annoncé le mardi 29 avril, l’acquisition complète de la fintech Bankly, également agréée en tant que banque de microfinance. Cette opération vise à intégrer les services, les licences et les talents de Bankly aux autres solutions du portefeuille de C-One Ventures, notamment Fulcrum (financement de la chaîne d’approvisionnement), GetPayed (gestion des paiements) et gomoney (banque numérique). Ce rachat s’inscrit dans la stratégie de C-One Ventures de proposer des services financiers technologiques intégrés aux entreprises et particuliers nigérians.
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Alors que les technologies financières se multiplient en Afrique, la start-up sud-africaine Happy Pay entend se distinguer par un modèle simplifié et inclusif. Elle propose une formule Buy Now Pay Later (BNPL) sans dépôt initial ni frais cachés.
Happy Pay est une solution de technologie financière développée par une jeune pousse sud-africaine. Elle permet aux utilisateurs d’échelonner leurs paiements en trois mensualités sans intérêts, directement via leur carte bancaire ou leur compte bancaire sud-africain. Aucun dépôt initial n’est nécessaire. Cette approche vise à rendre les achats plus accessibles, notamment en ligne, mais aussi dans certains points de vente physiques partenaires.
Disponible sur iOS et sur Android où elle a déjà été utilisée plus de 10 000 fois selon les données de Play Store, l’application Happy Pay donne accès à un tableau de bord où l’utilisateur peut consulter les échéances, les divers paiements effectués, l’historique des transactions et autres données. Le processus d’inscription reposant sur l’analyse des revenus mensuels est volontairement simplifié.
Il faut noter que l’utilisateur dispose d’une limite de dépenses. Selon la fintech, la fréquence des paiements et la santé financière sont entre autres, des facteurs qui déterminent cette limite. « Avec le temps, un bon comportement de paiement sur notre plateforme se traduit par des limites de dépenses plus élevées pour vous. Si vous nous soutenez, nous vous soutiendrons » explique Happy Pay.
Fondée en 2021 par Boitumelo Thulo, David Torr, Maps Maponyane et Wesley Billett, la fintech est basée à Cape Town. Elle s’est récemment associée à Peach Payments, une entreprise opérant dans le paiement en Afrique, pour soutenir sa croissance sur le segment des paiements échelonnés et faciliter l’intégration de sa solution sur les plateformes d’e-commerce.
Son offre vise principalement les salariés disposant de revenus stables, mais n’ayant pas accès aux circuits classiques du crédit. L’ambition est de répondre à une demande croissante de flexibilité budgétaire et d’accompagner les marchands dans la conversion de leurs ventes, notamment en ligne.
Adoni Conrad Quenum
Edité par : Feriol Bewa
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