La transformation numérique suit son cours sur le continent. Le Maroc multiplie les partenariats et les investissements dans le domaine du numérique pour s’imposer à terme comme une place forte du continent dans le secteur.
Les autorités marocaines ont lancé le vendredi 4 octobre à Rabat une plateforme de procédures et de services numériques. Ce projet sera réalisé en partenariat avec l'Organisation internationale du travail (OIT) et avec le soutien de l'Agence suédoise de coopération internationale au développement.
Pour Younes Sekkouri (photo), ministre de l'Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l'Emploi et des Compétences, l’objectif est de numériser 55 procédures et services administratifs. La plateforme s’appuiera sur des technologies de gestion et d'extraction de données, afin d'optimiser les politiques publiques, notamment en matière d'emploi et de compétences.
Cette initiative intervient quelques jours après le lancement de la stratégie « Digital Maroc 2030 ». L’administration électronique se trouve au cœur du projet et le royaume chérifien veut s’imposer comme le leader africain sur ce segment à l’horizon 2030. Selon le rapport « E-Government Survey 2024 Accelerating Digital Transformation for Sustainable Development » paru en septembre dernier, le département des questions économiques et sociales des Nations unies (UN DESA) positionne le Maroc à la 11e place continentale (100e sur le plan mondial) à l’indice des services en ligne (OSI) avec un score de 0,5618. La moyenne africaine s’est établie à 0,3862.
La mise en œuvre de cette initiative permettra, entre autres, d’améliorer les interactions entre l'administration et les citoyens ; de renforcer les relations entre les entreprises et les salariés en simplifiant les démarches administratives et en réduisant les délais du traitement des dossiers ; ou encore d'accroître la productivité des entreprises et d'améliorer leurs interactions avec l'administration, en particulier dans la gestion des ressources humaines.
Adoni Conrad Quenum
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Le nomadisme numérique s'appuie sur les avancées technologiques et la généralisation du télétravail, permettant aux professionnels de travailler à distance tout en explorant différents pays.
Les autorités kényanes ont introduit un permis de travail dédié aux nomades numériques. L’initiative a été annoncée par le président William Ruto (photo, à droite), le mercredi 2 octobre, lors de l'inauguration de l'exposition Magical Kenya Travel Expo. Cette mesure vise à faire du Kenya une destination privilégiée pour ces professionnels en leur offrant la possibilité de s’y installer et de travailler à distance.
« Nous sommes prêts à accueillir des professionnels du numérique du monde entier pour qu'ils viennent vivre, travailler et découvrir la riche culture et les paysages époustouflants du Kenya », a indiqué William Ruto.
Depuis sa prise de pouvoir en 2021, le président kényan veut faire de son pays un hub technologique à l’échelle du continent. Il a mené diverses actions et a scellé des partenariats stratégiques afin de mettre le numérique au service du développement national. Entre autres, Nairobi a obtenu en septembre dernier un montant de 238 millions $ de la Korea Eximbank à investir dans la ville intelligente de Konza Technopolis et 3,02 millions $ du Royaume-Uni pour renforcer l’inclusion numérique ; ainsi que 390 millions $ en avril 2023 de la Banque mondiale pour soutenir le projet d’accélération de l’économie numérique.
Pour rappel, le nombre de nomades numériques dans le monde avoisine 35 millions de personnes, selon les données de la plateforme allemande d'intelligence économique Statista. Accueillir une partie de ces travailleurs à distance représente ainsi une opportunité stratégique pour dynamiser l'économie du Kenya, renforcer son écosystème numérique et attirer des talents internationaux et des start-up. Toutefois, des enjeux subsistent, notamment l'amélioration de l'infrastructure numérique, la sécurité et la gestion environnementale.
Adoni Conrad Quenum
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En adoptant la blockchain en mai 2024 pour moderniser et optimiser plusieurs de ses opérations étatiques, la Guinée-Bissau a pris une décision forte. Ce choix ambitieux visait à renforcer la transparence, la sécurité et l'efficacité des processus administratifs et financiers.
La Guinée-Bissau va étendre sa plateforme de gestion des salaires basée sur la blockchain à tous les fonctionnaires. D’ici novembre 2024, la solution pourrait être en mesure de tracer les informations de l’ensemble des 26 600 agents et 8100 retraités de la fonction publique du pays, a expliqué Concha Verdugo Yepes, économiste principale au département Afrique du Fonds monétaire international (FMI) et responsable du programme Blockchain Solution de l’institution. Elle a confié cette information à IMF Country Focus, la plateforme d’actualité du FMI, au cours d’un entretien publié le mercredi 2 octobre.
« La plateforme offre un registre numérique sécurisé et transparent pour la gestion des données relatives à la masse salariale de la fonction publique, permettant un suivi en temps quasi réel de l'éligibilité aux salaires et aux pensions, de la budgétisation, des approbations de paiement et des versements des salaires et des pensions. Elle améliore considérablement l'intégrité des données et permet la production de rapports fiscaux précis et opportuns à l'usage des décideurs politiques et du public. C'est l'une des premières plateformes d'Afrique subsaharienne à utiliser la technologie blockchain pour améliorer les opérations gouvernementales, notamment dans la gestion des salaires et des pensions », a déclaré Concha Verdugo Yepes.
In the latest IMF Country Focus, learn how Guinea-Bissau is using a blockchain platform to improve governance and public finance transparency. https://t.co/uZSarchoV8 pic.twitter.com/8tLDEvKplj
— IMF (@IMFNews) October 3, 2024
Au début de la conception du projet en 2020, 84 % des recettes fiscales réalisées par l’Etat servaient à la rémunération salariale des fonctionnaires bissau-guinéens. C’était le ratio le plus élevé de la région selon José Gijon, le chef de mission du FMI en Guinée-Bissau. Il déclare que « pour 100 dollars collectés en impôts, 84 dollars étaient dépensés en salaires. Ce ratio est désormais tombé à 50 %, ce qui représente une amélioration considérable, mais reste élevé par rapport aux critères de convergence budgétaire régionale de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) selon lesquels les salaires ne doivent pas dépasser 35 % des recettes fiscales ».
Le gouvernement de Guinée-Bissau a adopté la blockchain pour combattre entre autres la mauvaise gouvernance dans les finances de l’Etat, le détournement de deniers publics, la corruption. Finis le phénomène de fonctionnaires fictifs, les fraudes à la paie et autres subterfuges qui perduraient à cause de la mauvaise traçabilité des fonds publics. La plateforme enregistre, stocke et échange des informations en toute sécurité de sorte qu’elles ne peuvent pas être modifiées. Chaque opération est inviolable et la plateforme détecte toute incohérence dans les informations relatives aux salaires, qu’elle signale aux services compétents.
Pour le FMI, la solution offre plus de possibilités puisqu’elle simplifie aussi la réalisation des rapports de vérification et des opérations de rapprochement, en plus d’alimenter des modèles d’intelligence artificielle (IA) avec des données fiables, actualisées et de haute qualité.
Selon l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), les gouvernements se doivent de disposer de cadres crédibles de gestion des finances publiques pour renforcer la confiance des bailleurs de fonds internationaux et des investisseurs locaux et étrangers. Une crise de confiance en un gouvernement met en danger les ressources financières dont il a besoin pour le développement économique et social de son pays.
Adoni Conrad Quenum
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Le phénomène des faux diplômes représente un défi pour le Cameroun tout comme pour de nombreux autres pays. Il compromet l'intégrité du système éducatif et nuit à la crédibilité des institutions la main d’œuvre locale.
Le gouvernement camerounais a lancé, le 1er octobre 2024, une plateforme numérique dédiée à la vérification de l’authenticité des diplômes délivrés par les universités, administrations et institutions publiques et privées. Cette initiative a été présentée à l’École normale supérieure (ENS) de l’Université de Yaoundé 1, lors d’une cérémonie co-présidée par le ministre de l’Enseignement supérieur (Minesup), Jacques Fame Ndongo, et celui de la Fonction publique et de la Réforme administrative (Minfopra), Joseph Le. Rémy Magloire Etoua, recteur de l’Université de Yaoundé 1, a rappelé l’importance de l’ENS en tant que vivier de fonctionnaires, fournissant chaque année de nombreux diplômés au marché de l’emploi.
Cette plateforme numérique est décrite comme un « outil essentiel » pour réduire les délais, parfois excessifs, observés dans le processus de recrutement au sein de la Fonction publique, notamment en raison de la lourdeur des procédures de certification des diplômes. « Cette plateforme représente non seulement un outil moderne de vérification de l’authenticité des diplômes, mais aussi un gage de confiance pour les citoyens, les employeurs, et surtout les institutions publiques », a déclaré le Minfopra.
Conformément à une circulaire conjointe du 8 mai 2024, le Minesup mettra à disposition du Minfopra une interface logicielle sécurisée pour faciliter l’accès aux données relatives aux diplômes. En retour, le Minfopra pourra soumettre ses requêtes de vérification de manière numérique, optimisant ainsi le traitement des demandes. Une réponse sécurisée attestant de l’authenticité du diplôme sera ensuite renvoyée au Minfopra par voie numérique. Joseph Le a souligné que cette plateforme constitue « une étape cruciale » dans l’engagement de l’État en faveur de la transparence et de l’efficacité de l’administration publique camerounaise. Cette initiative s’inscrit dans un programme de modernisation des méthodes de gestion des dossiers d’intégration des personnels de l’État.
Chaque année, des cas de faux diplômes sont détectés dans les secteurs public et privé. Par exemple, le ministre de la Défense, Joseph Beti Assomo, a annoncé le 12 juin dernier la découverte de 1 312 faux diplômes lors du processus de recrutement de jeunes gendarmes et soldats pour l’exercice budgétaire 2024. En 2022, près de 1000 élèves gendarmes avaient déjà été radiés des forces de défense pour les mêmes raisons. Cette nouvelle plateforme vise à réduire ces incidents en facilitant la vérification des documents.
Le lancement de cette plateforme découle d’une convention signée entre le Minesup et le Minfopra le 6 avril 2023. Elle sera mise en œuvre en collaboration avec les ministères délivrant le plus grand nombre de diplômes, notamment le Minesup, le ministère des Enseignements secondaires (Minesec), le ministère de l’Éducation de base (Minedub) et le ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle (Minefop). Grâce à cette initiative, le Minfopra espère pouvoir vérifier l’authenticité des diplômes et réduire considérablement les délais de traitement des actes d’authentification et de recrutement.
P.N.N.
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Depuis plusieurs mois, le Burundi fait face à une crise de carburant sans précédent. Pour remédier à cette situation, les autorités se tournent vers des solutions numériques afin d'optimiser la gestion des ressources dans les stations-service.
Dans le cadre d'une gestion améliorée des hydrocarbures, la Société pétrolière du Burundi (Sopebu) a récemment annoncé le lancement d'un processus de numérisation des véhicules et engins achetant du carburant dans les stations-service. Ce programme, qui a débuté le 30 septembre et se poursuivra jusqu'au 7 octobre, vise à faciliter l'enregistrement des propriétaires de véhicules dans divers sites d'enregistrement aménagés à Bujumbura.
Selon la Sopebu, l'application mobile « Igitoro Pass V 1.0 » a été également développée pour permettre aux utilisateurs de s'enregistrer à distance. Cette solution numérique couvre un large éventail de véhicules, notamment les bus, minibus, camions, bennes, véhicules administratifs, diplomatiques, tracteurs, voitures particulières, tuk-tuks, motos, et même des groupes électrogènes.
Cette initiative s'inscrit dans le cadre d'une stratégie plus vaste de modernisation du secteur, particulièrement cruciale face à la grave pénurie de carburant et aux coupures d'électricité fréquentes qui affectent tous les aspects de la vie quotidienne au Burundi. En numérisant le secteur, la Sopebu espère mieux réguler les quantités de carburant allouées à chaque type de véhicule. Par exemple, il est prévu d'établir un quota de 80 litres de carburant par semaine pour les petites voitures, soit 40 litres par passage, tandis que les grands véhicules pourront bénéficier d'un quota de 120 litres, équivalant à 60 litres par passage.
Cette démarche de numérisation devrait également permettre une meilleure traçabilité dans la gestion des stocks, une lutte efficace contre la fraude, ainsi qu'une gestion optimisée de la base de données liée aux hydrocarbures. En s'appuyant sur des technologies modernes, Sopebu vise à accroître la transparence et l'efficacité des opérations, tout en garantissant un approvisionnement équitable en carburant pour tous les usagers.
Samira Njoya
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L'Afrique connaît une transformation numérique accélérée, où les plateformes numériques jouent un rôle essentiel. Elles sont devenues des leviers incontournables pour le développement économique, le commerce, l'éducation, l'administration et la santé.
Le Kenya franchit une nouvelle étape dans sa transformation numérique avec le lancement de l'initiative DigiKen, prévu pour le 7 octobre à Nairobi. Ce projet, piloté par les Nations unies et soutenu par le gouvernement et plusieurs partenaires internationaux, vise à renforcer l'économie numérique du pays en développant des plateformes locales adaptées aux besoins des populations.
Exciting news! The Digital Platforms Kenya #DigiKen initiative will officially launch on 7 October in Nairobi! 🌐This @JointSDGFund-led project will accelerate digital platforms growth in #Kenya & create opportunities. Find out more: https://t.co/IBPQoMFCtT #DigitalPlatformsKenya pic.twitter.com/RPGPRDGjk2
— UNESCO Eastern Africa (@UnescoEast) October 3, 2024
« Son principal objectif est d'appuyer le développement de plateformes numériques locales qui peuvent contribuer au développement social et économique durable du Kenya, en particulier au profit de groupes vulnérables tels que les femmes, les jeunes et les communautés dans les régions arides et semi-arides ainsi que les implantations sauvages urbaines », explique l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) dans un communiqué.
Le projet s’inscrit dans le cadre des objectifs de développement durable (ODD) et du Cadre de coopération des Nations unies pour le développement durable au Kenya. Il intervient dans un contexte marqué par la multiplication des plateformes numériques sur le continent et dans le monde.
Selon l'UNESCO, ces plateformes représenteront d'ici 2030 plus de 30 % de l'activité économique mondiale, soit environ 60 000 milliards de dollars. DigiKen souhaite ainsi positionner le Kenya comme un acteur clé de cette révolution numérique.
Le projet prévoit ainsi de générer environ 4500 emplois directs et 20 000 emplois indirects d'ici 2027, grâce à l'essor des entreprises numériques locales. Plus de deux millions d'utilisateurs kényans de plateformes numériques en profiteront, avec un accès élargi à des services essentiels.
En plus de la création d’emplois, DigiKen se donne pour objectif de former plus de 20 000 fonctionnaires kényans afin qu'ils puissent accompagner efficacement la transformation numérique du pays. Il est également prévu la mise en place de 15 pôles d'innovation numérique, destinés à dispenser des formations dans divers domaines tels que les compétences numériques, l’IA et l’éducation aux médias, contribuant ainsi à la modernisation technologique du Kenya.
Samira Njoya
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Le gouvernement rwandais compte sur l’enseignement et la formation techniques et professionnels afin d’améliorer l’employabilité des jeunes diplômés. Le pays compte actuellement 562 établissements d’EFTP, selon les données officielles.
Le Rwanda travaille sur la mise en place d’une stratégie nationale pour la numérisation de l’enseignement et la formation techniques et professionnels (EFTP) qui devrait être mis en œuvre avant la fin de l’année. C’est ce qu’a rapporté l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), partenaire du projet, dans un communiqué publié le mardi 1er octobre.
Selon l’UNESCO, un atelier a été organisé le 12 septembre dernier afin de réunir les différentes parties prenantes autour de la question. Il était notamment question d’analyser l’état de la numérisation de l’EFTP et du développement des compétences dans le pays, et de discuter de la méthodologie à adopter pour la rédaction du document de stratégie nationale de numérisation de l’EFTP. En outre, il est prévu la création d’une équipe d’experts pour mettre en place un plan d’action national en vue de l’élaboration du document stratégique.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre des efforts engagés par le gouvernement rwandais pour renforcer la qualité de l'EFTP afin d’améliorer l’employabilité des jeunes diplômés. Par exemple, le ministère de l’Education met en œuvre depuis mai 2024 un projet de 5 millions d’euros en partenariat avec l’Agence luxembourgeoise de développement pour intégrer les TIC dans les méthodes d’enseignement dans des établissements d'EFTP. Le pays compte 562 établissements de ce type selon les statistiques officielles.
Pour l’UNESCO, la transformation numérique a un impact sur tous les aspects de L’EFTP, depuis l’intégration des nouvelles aptitudes et compétences numériques dans les processus d’enseignement et d’apprentissage jusqu’à l’organisation de l’apprentissage lui-même. « Les apprenants, jeunes et adultes, doivent être dotés des compétences numériques nécessaires pour occuper des emplois nouveaux et anciens et devenir des citoyens compétents, capables, alphabétisés et intelligents sur le plan numérique. L’enseignement et la formation techniques et professionnels (EFTP) sont contraints d’utiliser la technologie numérique pour être plus accessibles, abordables et adaptés aux besoins de chacun, tout en améliorant leur qualité et leur pertinence pour le marché du travail », a déclaré l’institution dans une étude.
Isaac K. Kassouwi
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L'agriculture est cruciale pour les économies africaines. Avec la révolution technologique, la numérisation du secteur est devenue une priorité pour de nombreux pays, offrant des opportunités d'efficacité, de durabilité et de croissance inclusive.
Le ministre marocain de l'Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural, des Eaux et Forêts, Mohammed Sadiki (photo, à droite), a signé, le mardi 1er octobre, un accord avec David Li (photo, à gauche), directeur général de Huawei Maroc, pour soutenir la transformation numérique du secteur agricole. Cette initiative, conclue en marge de la 15e édition du Salon du Cheval d’El Jadida, vise à introduire des plateformes connectées, développer des e-services agricoles sur des sites pilotes, renforcer les compétences des agriculteurs et encourager l'entrepreneuriat des jeunes.
Ce partenariat s'inscrit dans le cadre de la stratégie Génération Green 2020-2030, lancée en février 2020 par le gouvernement, où le numérique occupe une place clé. L'un des objectifs majeurs de cette stratégie est de connecter deux millions d'agriculteurs aux services publics d'ici 2030, favorisant ainsi une agriculture plus moderne et inclusive.
Le soutien de Huawei devrait permettre au royaume de numériser ce secteur par l’introduction des technologies visant à optimiser l'utilisation des intrants, élargir l'accès au marché, améliorer la transparence des transactions, développer la banque mobile, et renforcer la sécurité sanitaire des aliments grâce à une meilleure traçabilité.
Selon le rapport 2023 de l’ONG Agra Africa sur l'état de l'agriculture en Afrique, intitulé « Empowering Africa's Food Systems for the Future », les technologies numériques seront essentielles pour résoudre trois défis persistants de l’agriculture africaine : l'inefficacité, l'exclusion et la non-durabilité. En parallèle, une étude du cabinet Mordor Intelligence estime que le marché mondial de l’agriculture numérique atteindra 20,01 milliards $ en 2024 et pourrait s’élever à 32,96 milliards $ d'ici 2029, avec un taux de croissance annuel de 10,5 %.
Samira Njoya
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Le Maroc veut se positionner comme un hub technologique de premier plan sur le continent. Il multiplie ainsi les projets pour atteindre, à l’horizon 2030, les objectifs préalablement fixés dans son document de stratégie nationale.
Les autorités marocaines ont inauguré le mardi 1er octobre un complexe des métiers du numérique dans la ville de Lahraouyine dans la province de Médiouna. L’objectif est de former les jeunes Marocains aux métiers du numérique et de renforcer les capacités des entreprises dans ce domaine.
Entre autres, le centre propose des formations en développement de logiciels, en apprentissage des langages de programmation, en développement d'applications et de sites électroniques, en analyse des données, en marketing numérique, en cybersécurité, en analyse des performances et en intelligence artificielle.
L’initiative intervient quelques jours après la divulgation de la stratégie nationale « Digital Maroc 2030 » qui a pour but de créer de 240 000 emplois directs dans le secteur technologique à l’horizon 2030. Elle est une partie intégrante de l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH) qui contribuera à l’atteinte de l’objectif suscité. Selon l’Union internationale des télécommunications, le royaume chérifien pointe en 2024 à la 2e place à l’indice d’adoption des TIC avec un score de 86,8 sur 100. Ce score est au-dessus de la moyenne continentale qui est de 50,3.
A terme, ce complexe pourrait permettre de créer des opportunités économiques, de réduire la fracture numérique, de combler le fossé numérique entre les régions urbaines et rurales, etc.
Adoni Conrad Quenum
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Le marché égyptien des centres de données connaît une intensification des investissements. Le 18 septembre, le Premier ministre, Moustafa Madbouli, a révélé un projet de centre de données vert, qui sera développé en partenariat avec des investisseurs internationaux.
Les sociétés technologiques Intro Technology et Oman Data Park ont signé un protocole d’accord pour construire un centre de données dans la zone économique du canal de Suez en Egypte. D’une valeur de 450 millions $, l’infrastructure devrait permettre de fournir des solutions cloud, d’Internet des objets (IoT) et de la transformation numérique dans le pays et dans la région du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord.
« Nous nous réjouissons de travailler ensemble pour fournir des solutions numériques grâce à des centres de données avancés répondant aux besoins croissants des entreprises du monde entier cherchant à s’implanter dans la région », a déclaré Maqbool Al Wahaibi, PDG d’Oman Data Park. Le centre de données aura un espace exploitable de plus de 80 000 m².
Ce partenariat intervient dans un contexte marqué par la recrudescence des investissements sur le marché égyptien des centres de données. Selon le cabinet Arizton, le marché égyptien des centres de données a été évalué à 182 millions $ en 2023 et devrait atteindre 513 millions $ d’ici 2029. Cela représente un taux de croissance de 18,85 % sur la période.
« Le marché égyptien des centres de données est sur une trajectoire ascendante notable, alimentée par des facteurs tels que l’intensification de la numérisation, l’augmentation de l’adoption des services de cloud et le besoin croissant de services de colocation. Un paysage informatique florissant marque cette industrie, les efforts du gouvernement pour soutenir l’infrastructure numérique et la position géographique avantageuse de l’Egypte, ce qui en fait un centre idéal pour les activités des centres de données », a déclaré Arizton.
Les investissements dans les centres de données devraient contribuer à combler le déficit en capacité de centres de données en Egypte. Arizton prédit que plus de 109 MW de capacité seront ajoutés dans toute l’Egypte entre 2024 et 2029. Il faut rappeler que l’Afrique dans son ensemble a besoin de 1000 MW et de 700 installations selon le rapport « Data Centres in Africa Focus Report » d’Oxford Business Group, publié en avril 2024.
Isaac K. Kassouwi
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Le gouvernement mauritanien est actuellement en train d'élaborer une feuille de route pour réformer le système éducatif, où le numérique joue un rôle central. L’objectif est de moderniser les méthodes d'enseignement et d'intégrer des outils technologiques dans les écoles, entre autres.
En Mauritanie, les élèves auront désormais accès à des manuels scolaires numériques. L'Institut Pédagogique National (IPN) a récemment annoncé l'introduction de cette réforme à compter de la prochaine rentrée scolaire, prévue le 7 octobre. Les manuels pourront être téléchargés via l'application Koutoubi (Mes livres), facilitant ainsi l'accès des élèves à des ressources éducatives modernes.
Selon le directeur de l’IPN, Cheikh Ould Sidi Abdallah, l’application Koutoubi est une solution complémentaire au processus traditionnel de distribution des manuels papier, offrant aux élèves et aux parents la possibilité d'acquérir les copies numériques. Cette initiative s'inscrit dans le cadre de la nouvelle Stratégie nationale du manuel scolaire en cours d’élaboration dans laquelle le numérique occupe une place importante.
Cette annonce survient dans un contexte de renforcement de la numérisation des écoles, marqué par la récente signature d'un accord entre le gouvernement mauritanien et la Fondation FIFA, visant à former 10 000 écoliers, âgés de 6 à 12 ans, dans les domaines du codage, de la robotique et de l'alphabétisation numérique sur une période de trois ans.
L'introduction des manuels numériques devrait en effet alléger le poids des cartables scolaires, un problème fréquemment dénoncé. Cependant, la réussite de cette réforme repose sur la capacité des établissements à se doter de l'équipement nécessaire, notamment des tablettes et des ordinateurs, afin de garantir l'accès des élèves aux ressources numériques. L'absence de ces outils pourrait constituer un frein à la mise en œuvre effective de ce projet ambitieux, qui place la Mauritanie sur la voie d'une modernisation de son système éducatif.
En dépit de ces défis, cette transition vers le numérique témoigne d'une volonté claire de préparer les jeunes générations mauritaniennes aux défis technologiques de demain, tout en renforçant l'accessibilité aux ressources pédagogiques modernes.
Samira Njoya
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Le projet de numérisation des Comores devrait coûter 22,53 millions d’euros (environ 25 millions $). Le Fonds africain de développement, guichet de prêts à taux concessionnel de la BAD, a octroyé 4,02 millions d’euros et la Facilité d’appui à la transition a débloqué 5,49 millions d’euros.
Le Conseil d’administration du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a approuvé, le lundi 30 septembre, un financement de 9,51 millions d’euros (10,5 millions $) en faveur des Comores. Les fonds contribueront à la mise en œuvre du Projet d’appui à la digitalisation de l’économie comorienne.
« L’objectif du projet est de favoriser l’émergence d’une offre complète et cohérente de services digitaux à même de répondre aux besoins des populations, dans le but ultime d’arrimer le pays à la société de l’information », peut-on lire dans le communiqué de l’institution.
Cette initiative intervient dans un contexte marqué par l’accélération de la transformation numérique en cours sur le continent. Selon le rapport intitulé « Measuring digital development – ICT Development Index 2024 » publié en juillet 2024 par l’Union internationale des télécommunications (UIT), les Comores pointent à la 25e place continentale avec un score de 46,5 sur 100 à l’indice de développement des TIC. Ce score est en deçà du score moyen de l’Afrique qui s’est établi à 50,3.
En ce qui concerne l’indice de développement de l’administration en ligne (EGDI), le score des Comores est loin de la moyenne africaine qui est de 0,4247, d’après le rapport « E-Government Survey 2024 Accelerating Digital Transformation for Sustainable Development » du département des questions économiques et sociales des Nations unies (UN DESA) publié en septembre 2024. Le pays se classe au 45e rang avec un score de 0,2586 sur 1.
La mise en œuvre du projet devrait, entre autres, permettre à l’archipel de développer des infrastructures numériques, de créer un cadre réglementaire et légal favorable, de renforcer l'éducation et la formation numérique ou encore de favoriser l’innovation et l'entrepreneuriat technologique.
Adoni Conrad Quenum
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En Gambie, le gouvernement multiplie les efforts pour accélérer la transformation numérique. Cela touche tous les secteurs de l’économie, y compris l’éducation.
Le gouvernement gambien a lancé la semaine dernière une initiative visant à doter les directeurs de toutes les écoles du pays d’un ordinateur portable, en collaboration avec le Partenariat mondial pour l’éducation (PME), le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) et le Groupe de la Banque mondiale. Cette initiative devrait favoriser la numérisation de l’administration scolaire.
« L’initiative marque une étape significative dans nos efforts pour améliorer la qualité de l’éducation et doter les directeurs d’école des outils nécessaires pour assurer une prestation de services efficace à l’ère numérique », a déclaré Pierre Gomez, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie.
Le gouvernement gambien souhaite numériser le système éducatif national dans le cadre plus large de ses ambitions de transformation numérique. Selon M. Gomez, l’exécutif cherche à développer des systèmes d’information numérisés, à renforcer la numérisation des services publics et à étendre l’utilisation du système de gestion électronique des dossiers à l’ensemble des administrations publiques.
En septembre 2023, le gouvernement a lancé le Réseau gambien de recherche et d’éducation (GAMREN), en partenariat avec la Banque mondiale, pour fournir une connectivité Internet à haut débit aux académies et institutions de recherche du pays. Dès juillet 2022, le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie avait engagé des travaux pour développer une stratégie nationale de numérisation de l’enseignement et de la formation techniques et professionnels, avec le soutien de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO).
L’UNESCO estime que la technologie offre de nombreuses possibilités pour améliorer la gestion du système éducatif. « Elle permet d’élargir l’éventail des données collectées sur les écoles et les élèves, et de les relier afin de produire des analyses précises des trajectoires d’apprentissage et des facteurs qui les influencent. Ces données peuvent être utilisées pour personnaliser l’apprentissage, suivre les enfants marginalisés et prévenir le désengagement ainsi que l’abandon scolaire précoce », a déclaré l’institution dans son rapport « Global Education Monitoring Report, 2023 ».
Isaac K. Kassouwi
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L'industrie spatiale africaine se développe de plus en plus et connaît une croissance constante. L'Egypte, qui partage la première place en Afrique dans ce domaine aux côtés de l'Afrique du Sud, souhaite intensifier ses efforts pour développer le secteur.
L'Agence spatiale égyptienne (EgSA) a récemment annoncé une initiative audacieuse visant à promouvoir l'innovation et à établir la fabrication de satellites en Egypte et sur le continent africain. Dévoilé par le média spécialisé Space In Africa, ce projet comprend la création d'un petit parc technologique au sein des locaux de l'agence, encourageant ainsi les start-up et les entrepreneurs du monde entier à collaborer.
Cette initiative se concentre sur l'incubation d'entreprises spécialisées dans la technologie des satellites, qu'il s'agisse d'entreprises établies ou de nouvelles start-up. L'objectif est de réduire la dépendance de l'Egypte et de l'Afrique aux technologies étrangères, tout en stimulant le développement de solutions locales. Le parc technologique mettra l'accent sur les entreprises en amont, notamment celles impliquées dans la conception et la fabrication de satellites.
Le projet s’inscrit dans le cadre du plan décennal de développement spatial de l’Egypte lancé en mars 2020. Le programme prévoit entre autres le renforcement des capacités, le développement de missions spatiales, la modernisation des installations pour soutenir la croissance de l’industrie spatiale commerciale, le développement de la coopération internationale. L’objectif est d'établir l'Egypte comme un acteur clé au sein de l'écosystème spatial africain.
La mise en œuvre du parc technologique devrait permettre aux start-up africaines d'accéder à des installations de pointe et de bénéficier d'un environnement propice à l'innovation, favorisant ainsi le développement de technologies avancées. Cela contribuera à la création de nouveaux engins spatiaux sur le continent, positionnant l'Afrique comme un acteur significatif dans le domaine.
Selon le rapport annuel de Space in Africa pour 2024, l'industrie spatiale africaine est actuellement évaluée à 22,64 milliards de dollars. La croissance devrait se poursuivre d'ici 2026, soutenue par des initiatives stratégiques, telles que la fabrication de satellites, le développement d'infrastructures et l'émergence des entreprises NewSpace.
Samira Njoya
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