Les pays africains s'orientent vers la modernisation des systèmes numériques, mettant en œuvre diverses technologies pour améliorer l'efficacité et la transparence. Cependant, il est impératif de ne pas négliger la sécurité numérique, qui doit être une priorité essentielle dans cette transition.

Le gouvernement du Burkina Faso s'apprête à adopter une infrastructure à clés publiques nationale (ICP) afin de moderniser et de sécuriser ses services en ligne. L'Agence nationale de sécurité des systèmes d'information (ANSSI) a lancé le lundi 30 septembre un atelier de cadrage du projet à Loumbila, dans la province d'Oubritenga.

« l’ICP est une technologie qui permet de sécuriser les échanges électroniques grâce à des certificats numériques, comparables à des passeports électroniques. Ces certificats servent à vérifier l’identité des utilisateurs et à s’assurer que seuls ceux autorisés peuvent accéder aux informations ou les signer », a déclaré Boukaré Sébastien Yougbare, directeur général de l’ANSSI.

Cette initiative s’inscrit dans la volonté du gouvernement de moderniser les services publics tout en renforçant la sécurité de l’espace numérique national. Elle intervient dans un contexte de transformation numérique accélérée, marqué non seulement par l'adoption rapide des services de communication électronique, mais aussi par une augmentation des cyberattaques.

Le projet, dont la mise en œuvre est prévue pour décembre 2025, est mené en partenariat avec la société américaine Cybastion Institute of Technology. Cette infrastructure jouera un rôle clé dans la dématérialisation des processus administratifs et offrira aux citoyens une meilleure sécurité pour accéder aux services publics en ligne. En outre, l'ICP permettra aux entreprises de sécuriser leurs transactions commerciales en ligne et d'assurer une authentification fiable de leurs partenaires. Les banques bénéficieront également de cet outil pour renforcer la sécurité des transactions électroniques tout en se conformant aux exigences réglementaires.

Avec l’adoption de l'ICP, le Burkina Faso suivra l'exemple de plusieurs autres pays africains tels que le Ghana, le Cameroun et l'Ethiopie, qui ont déjà mis en place des infrastructures similaires pour renforcer la sécurité numérique. Selon un rapport du cabinet de conseil Future Market Insights, le marché mondial de l’ICP a généré 3,9 milliards de dollars de revenus en 2021. Le marché devrait continuer à croître à un rythme annuel de 18,3 % entre 2022 et 2032, soulignant l’importance croissante de ces technologies dans un monde de plus en plus numérique.

Samira Njoya

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Posted On mardi, 01 octobre 2024 10:11 Written by

L’accélération de la transformation numérique en Afrique a engendré un besoin croissant en professionnels de la cybersécurité. Selon le Forum économique mondial, la pénurie mondiale de talents sur ce segment pourrait atteindre 85 millions de travailleurs d'ici 2030.

Le fournisseur russe de services de cybersécurité, Kaspersky, s’est associé la semaine dernière à l’EPI Sup de Sousse, une université privée tunisienne. L’objectif est de former une nouvelle génération d’experts en cybersécurité, de favoriser l’innovation et de renforcer l’écosystème de la cybersécurité en Tunisie.

Ce partenariat intervient dans un contexte marqué par le nombre important d’incidents informatiques dans le pays. En 2023, le TunCERT, l'équipe nationale de réponse aux urgences informatiques en Tunisie, a enregistré près de 150 000 incidents touchant le cyberespace national. Parmi eux, 46 % étaient dus à des attaques d’hameçonnage, tandis que 17 % impliquaient des logiciels malveillants.

Selon l’Union internationale des télécommunications (UIT), la Tunisie a obtenu un score de 82 sur 100 en 2024 à l’indice de cybersécurité. Le pays se positionne dans la catégorie Tier 3, ce qui montre qu’il fait « preuve d'un engagement de base en matière de cybersécurité à l'égard d'actions menées par les pouvoirs publics ». Cependant, ce score est en recul par rapport à 2020 où la Tunisie a totalisé 86,23, ce qui le positionnait parmi les places fortes du continent.

Pour la firme russe, ce partenariat pourra permettre d’identifier de futurs talents ou encore de contribuer au développement de la communauté de cybersécurité. Selon le Cadre stratégique des talents en cybersécurité du Forum économique mondial, il y a un besoin urgent en 2024 de près de 4 millions de professionnels pour combler le déficit de talents avec une demande croissante de compétences en matière de sécurité en cloud informatique, en intelligence artificielle et en machine learning dans le secteur cybernétique.

Adoni Conrad Quenum

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Posted On mardi, 01 octobre 2024 09:55 Written by

Le Sénégal a réalisé des avancées importantes dans la transformation numérique ces dernières années. Pour continuer sur cette lancée et mieux répondre aux besoins de la population, le gouvernement cherche à s'appuyer sur l'expertise internationale.

Le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, a pris part la semaine dernière, à la 79e Assemblée générale des Nations unies à New York aux USA. En marge de cet événement, le chef de l'Etat a saisi l'occasion pour rencontrer plusieurs entreprises en quête de partenariats dans le domaine du numérique.

Selon la présidence de la République, sur X, Bassirou Diomaye Faye et sa délégation ont eu des échanges fructueux avec les dirigeants de NVIDIA, leader mondial dans le secteur de l'intelligence artificielle. Des pistes concrètes de coopération ont été identifiées pour renforcer l'écosystème technologique du Sénégal.

« Le chef de l'Etat a découvert les technologies les plus avancées en matière d'intelligence artificielle, applicables dans des domaines clés de l'Agenda de Transformation Nationale 2050 : agriculture, éducation, santé, et plus encore. Ces innovations renforceront notre capacité à relever les défis futurs et positionneront le Sénégal en tant que hub technologique en Afrique », souligne la présidence.

Le président a également rencontré les équipes de 500 Global, un fonds d'investissement et incubateur de start-up à l'échelle mondiale. Cette rencontre a permis de dégager des opportunités d'investissement pour soutenir la croissance des entreprises innovantes dans le domaine du numérique au Sénégal. 

Une autre rencontre marquante a eu lieu avec Ketan Patel, vice-président de HP, une entreprise américaine de fabrication d'ordinateurs portables. Les discussions ont porté sur des sujets clés tels que la transformation numérique en cours dans le pays et les enjeux liés à la cybercriminalité.

Par ailleurs, le président Faye a visité les installations de Starlink, une filiale de SpaceX spécialisée dans la connectivité par satellite. Des échanges ont eu lieu concernant une collaboration potentielle pour déployer cette technologie, avec un accent particulier sur l'amélioration de la connectivité dans les zones rurales.

Ces diverses rencontres s'inscrivent dans le cadre du programme ambitieux du gouvernement sénégalais intitulé « New Deal Technologique ». Ce projet vise à établir des partenariats stratégiques et à positionner le Sénégal comme un hub numérique en Afrique. Le pays espère ainsi créer plus de 50 000 emplois directs et 160 000 emplois indirects grâce au numérique et porter à plus de 10 % la contribution de ce secteur à l'économie nationale d'ici 2030.

Samira Njoya

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Posted On lundi, 30 septembre 2024 16:03 Written by

En 2023, l’Ouganda a mis en place un nouveau plan pour assurer sa transformation numérique. Le pays ne fait pas partie des meilleurs élèves du continent, mais continue de mener des actions pour suivre le train de la révolution technologique en cours sur le continent et dans le monde.

Les autorités ougandaises comptent équiper toutes les écoles secondaires du pays d’ordinateurs. C’est ce qu’a déclaré, le vendredi 27 septembre, Chris Baryomunsi, ministre des TIC, en marge du lancement d’un centre communautaire numérique mis en place par la filiale ougandaise d’American Tower Corporation, un fournisseur de tours télécoms.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la transformation numérique en cours dans le pays. Selon le document de transformation numérique lancé en 2023, l’un des sept axes principaux est de doter les populations de compétences numériques. « Le gouvernement ougandais, dans le cadre du Uganda Communications Universal Services Access Fund (UCUSAF), a mis en place des laboratoires TIC dans plus de 1000 écoles secondaires, établissements d'enseignement supérieur et universités dans différentes régions du pays, et a formé plus de 3800 enseignants à l'informatique de base. Cette intervention s'est principalement concentrée sur les écoles secondaires », peut-on lire dans le document.

Doter les écoles secondaires d'ordinateurs permettrait à l'Ouganda de former une génération prête à participer pleinement à l'économie numérique mondiale. De plus, ces actions vont contribuer à améliorer la qualité de l’éducation, à réduire la fracture numérique ou encore à stimuler le développement économique. Pour rappel, l'adoption des TIC facilite l’intégration des pays dans l'économie numérique mondiale et favorise l'innovation dans divers secteurs. D’après l’Union internationale des télécommunications (UIT), l’Ouganda pointe en 2024 au 34e rang continental avec un score de 40,4 sur 100 à l’indice d’adoption des TIC.

Adoni Conrad Quenum

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Posted On lundi, 30 septembre 2024 15:41 Written by

Dans le cadre de son ambition de transformation numérique, le gouvernement zimbabwéen veut généraliser l’utilisation des TIC dans le pays. Cela implique tous les secteurs d’activité, dont l’éducation.

Le gouvernement zimbabwéen a lancé une initiative visant à déployer des bibliothèques numériques dans plus de 1500 écoles à travers le pays. Torerai Moyo (photo), ministre l’Education primaire et secondaire, l’a révélé la semaine dernière, lors de la 57e conférence annuelle de l’Association des bibliothèques du Zimbabwe.

« En fournissant un accès à une gamme variée de ressources allant des manuels scolaires traditionnels aux médias numériques, les bibliothèques permettent à nos apprenants de s’engager dans un apprentissage exploratoire qui favorise la créativité et le développement des compétences pour la résolution de problèmes », a déclaré le ministre.

Selon M. Moyo, cette initiative s’inscrit dans la volonté du gouvernement de « favoriser un meilleur accès aux ressources éducatives, fondement essentiel du développement du capital humain et de l’innovation en vue de la Vision nationale 2030 ». Ce plan stratégique vise à faire du Zimbabwe une société à revenu intermédiaire supérieur d’ici 2030, en s’appuyant notamment sur le numérique. L’exécutif accorde une priorité particulière à la formation des jeunes. C’est dans ce cadre que Harare a récemment entamé des discussions avec LinkedIn, le réseau social professionnel, pour renforcer l’apprentissage numérique dans le pays.

Toutefois, l’accès et l’utilisation des bibliothèques numériques peuvent être entravés par plusieurs obstacles, dont l’accès à Internet limité dans certaines zones. Selon la plateforme de données DataReportal, le Zimbabwe comptait 5,48 millions d’abonnements. Le taux de couverture de réseau 4G est estimé à 41,46 % en 2024, selon les données avancées par Statista.

Isaac K. Kassouwi

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Posted On lundi, 30 septembre 2024 13:27 Written by

Le numérique joue un rôle crucial dans l'économie et la société japonaises. Grâce à ses avancées significatives dans ce domaine, le Japon est désormais en mesure de partager son expertise et ses réussites avec d'autres pays.

La Mauritanie et le Japon souhaitent renforcer leur collaboration dans le domaine de la transformation numérique. Un accord de coopération a été établi entre les deux pays à l’issue d’une rencontre entre le ministre mauritanien de la Transformation numérique, Ahmed Salem Ould Bede (photo, à droite), et l’ambassadeur du Japon en Mauritanie, Uchida Tatsukuni, en présence des responsables du ministère et des représentants de la société japonaise Toppan, spécialisée dans les services publics numériques.

« L'objectif de cette coopération est de stimuler les investissements japonais dans le secteur numérique en Mauritanie, notamment dans la numérisation des services publics et de la simplification des démarches administratives. Cela contribuera à améliorer la qualité des services offerts aux citoyens et à les rendre plus accessibles », a précisé le ministère du numérique dans un communiqué officiel.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre de l’Agenda de transformation numérique 2022-2025 de la Mauritanie, où la modernisation de l’administration publique joue un rôle clé. Il intervient alors que le gouvernement intensifie ses efforts pour développer son infrastructure numérique et rendre les services publics plus efficaces à travers des partenariats. Cette année, le pays a également annoncé des collaborations avec le sultanat d’Oman et le Maroc.

Ce partenariat devrait ouvrir la voie aux entreprises japonaises pour investir dans les infrastructures numériques et les services technologiques en Mauritanie. De plus, la Mauritanie pourra bénéficier de l'expertise japonaise en matière d’e-gouvernance, un domaine dans lequel elle accuse un certain retard. Selon le dernier rapport des Nations unies sur l'administration en ligne, la Mauritanie se classe 165e sur 195 pays, avec un indice de développement de 0,3491, ce qui est en dessous de la moyenne africaine qui est de 0,4247.

Samira Njoya

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Posted On vendredi, 27 septembre 2024 18:02 Written by

Malgré l'instabilité économique, le marché des téléphones mobiles en Afrique est en pleine expansion. Ce marché est dominé par des marques étrangères qui se partagent des parts inégales.

Le fabricant chinois de téléphones mobiles Transsion, propriétaire des marques Tecno, Itel et Infinix, continue de dominer le marché africain des téléphones portables. Au premier trimestre 2024, Transsion a expédié 9,5 millions d'unités sur le continent, selon un rapport publié en juin par le cabinet d’études de marché Canalys.

Avec une part de marché de 52 %, cette domination est largement attribuée à la stratégie de Transsion, qui cible principalement les modèles d'entrée de gamme, répondant ainsi aux besoins changeants des consommateurs africains. Les marques de l'entreprise, Tecno, Infinix et Itel, se sont concentrées sur les téléphones à très bas prix, généralement vendus à moins de 100 dollars, capturant ainsi le segment des consommateurs à faible revenu.

Pour le premier trimestre 2023, Transsion occupait cette position de leader avec 7 millions d'unités expédiées, enregistrant ainsi une progression de 36 % sur un an. La société est suivie par Samsung, qui a écoulé 3,8 millions d'unités, mais a vu ses expéditions diminuer de 14 % sur la même période. En troisième position, Xiaomi enregistre une croissance remarquable de 115 %, augmentant sa part de marché de 6 % à 11 % au premier trimestre 2024 avec 1,9 million d’unités. Les marques Realme, Oppo et d'autres acteurs se partagent le reste du marché.

6 ia un potentiel de 30 milliards de valeur ajoutee pour lafrique subsaharienne M

Le marché africain des smartphones a globalement enregistré une croissance robuste au premier trimestre 2024, avec une augmentation de 24 % en glissement annuel, atteignant 18,2 millions d'unités expédiées contre 14,7 millions l'année précédente. Les prévisions tablent sur une croissance modérée de 4 % d’ici la fin de 2024.

« D’ici 2025, la pénétration de la 4G devrait atteindre près de 75 % des expéditions, soutenue par diverses initiatives des gouvernements régionaux et des opérateurs télécoms. Actuellement, l'Afrique affiche le taux de pénétration des téléphones mobiles le plus élevé au monde, avec 46 %. Cependant, le passage progressif aux smartphones devrait continuer d’alimenter cette croissance », a expliqué Manish Pravinkumar, consultant principal chez Canalys à Dubaï.

Samira Njoya

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Posted On vendredi, 27 septembre 2024 16:28 Written by

L’exécutif ambitionne de placer l’intelligence artificielle au cœur du développement économique multisectoriel du Sénégal. Le 19 septembre, le ministère du Numérique a annoncé un projet visant à réformer le système de formation et à l’adapter aux enjeux croissants liés à l’IA.

Le gouvernement sénégalais intensifie les efforts en faveur du développement de l’intelligence artificielle (IA). Alioune Sall, ministre des Communications, des Télécommunications et du Numérique, a discuté, entre autres, d’un partenariat visant à créer un centre de calcul dédié à l’IA au Sénégal avec Nick Clegg, vice-président de la firme technologique américaine Meta. C’était le mercredi 25 septembre, en marge de la 79e assemblée générale des Nations unies à Washington.

Ce centre de calcul permettra de traiter d’importants volumes de données et d’exécuter des algorithmes avancés, accélérant ainsi le développement et l’exécution d’applications IA. Le gouvernement a déjà initié plusieurs projets, comme l’élaboration d’une stratégie nationale pour l’IA. En janvier dernier, l’ancien président, Macky Sall, a dévoilé une feuille de route incluant des actions prioritaires, avec un budget estimé à 7 milliards de francs CFA (11,9 millions $) pour les deux prochaines années.

Le gouvernement sénégalais a fait du numérique un des piliers du développement socioéconomique du pays. Dans ce cadre, l’exécutif voit l’intelligence artificielle comme un « catalyseur du Plan Sénégal Emergent, de l’emploi des jeunes, de la performance de l’économie, de la transformation publique, de la souveraineté et de l’attractivité du Sénégal ». Par ailleurs, l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA) estime dans une étude publiée en juillet 2024 que l’IA pourrait accroître l’économie de l’Afrique de 2900 milliards de dollars d’ici à 2030, ce qui équivaut à une augmentation du PIB annuel de 3 %.

Si l’IA a le potentiel de stimuler l’économie du Sénégal, son adoption dans le pays peut être limitée par plusieurs obstacles comme l’accès limité à Internet. Selon DataReportal, le taux de pénétration d’Internet dans le pays était de 60 % pour environ 18 millions d’habitants au début de l’année 2024.

Isaac K. Kassouwi

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Posted On vendredi, 27 septembre 2024 10:13 Written by

Pour réussir sa transition numérique, le Maroc doit disposer d'une main-d'œuvre hautement qualifiée. Pour relever ce défi, le pays collabore stratégiquement avec divers partenaires, tant gouvernementaux que privés.

Le ministère de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration a annoncé le mercredi 25 septembre la signature de trois conventions de partenariat à Rabat, en marge du lancement de la stratégie nationale « Maroc Digital 2030 ». Ces accords, conclus avec des secteurs ministériels, des établissements publics et des acteurs privés, visent à concrétiser les ambitions du Maroc dans le domaine numérique.

La première convention, un contrat-programme pour la période 2024-2030, se concentre sur le développement de l’externalisation des services (outsourcing). Ce partenariat a été signé par plusieurs acteurs, dont le ministère délégué chargé du Budget, la Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG), l’Agence Spéciale Tanger Méditerranée, l’Agence Marocaine de Développement des Investissements et des Exportations, ainsi que la Fédération marocaine de l'externalisation des services et la Fédération des Technologies de l’Information, des Télécommunications et de l’Offshoring. L’objectif est de renforcer la migration des services et de positionner le Maroc comme un leader régional dans ce secteur stratégique.

La deuxième convention, financée par le ministère chargé du Numérique, a été signée en collaboration avec le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, ainsi que le Centre national de la recherche scientifique et technique. Ce partenariat porte sur le lancement d’un programme de bourses pour les doctorants-moniteurs à l’horizon 2026. Ce programme prévoit l’octroi de 550 bourses d’une valeur de 7 000 dirhams (environ 722 $) par mois pendant trois ans, afin de soutenir la recherche et d’encourager l’innovation dans le secteur des technologies numériques.

Le troisième partenariat, financé par le ministère de la Transition numérique, a été conclu avec le ministère de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences. Il vise à encourager la recherche dans les technologies avancées et la numérisation, tout en formant une nouvelle génération de formateurs spécialisés dans le numérique. Cet accord permettra de renforcer les compétences nationales dans ces domaines essentiels pour l'avenir du pays.

Ces trois conventions s’inscrivent dans le cadre de la stratégie « Maroc Digital 2030 », qui met l'accent sur le développement des talents et de l’innovation. La stratégie fixe des objectifs ambitieux : la création de 240 000 emplois directs dans le secteur numérique et une contribution de 100 milliards de dirhams au PIB d’ici 2030, témoignant ainsi de l’engagement du Maroc à devenir un acteur incontournable dans le domaine du numérique.

Samira Njoya

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Posted On jeudi, 26 septembre 2024 16:05 Written by

Le Maroc aspire à bâtir une société de l'information en intégrant de manière significative les TIC dans tous les secteurs de l'économie d’ici 2030. Pour concrétiser cette vision, une feuille de route stratégique a été élaborée, avec des objectifs précis et des actions concrètes à déployer.

Le mercredi 25 septembre, le Maroc a officiellement dévoilé sa stratégie nationale « Digital Maroc 2030 », une feuille de route ambitieuse visant à transformer le royaume en hub numérique régional et international d’ici 2030. Cette stratégie repose sur deux axes principaux et des objectifs clés pour accélérer le développement économique et social à travers le numérique, tout en renforçant la compétitivité du pays sur la scène mondiale.

Formation et création d’emplois dans le secteur numérique

Un objectif majeur de cette stratégie est la création massive d'emplois dans le secteur numérique. Pour soutenir cette initiative, le gouvernement a prévu un investissement de 11 milliards de dirhams (1,14 milliard de dollars) entre 2024 et 2026. Le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a précisé que le Maroc ambitionne de former 100 000 jeunes par an dans les métiers du numérique, un bond considérable comparé aux 14 000 formés en 2022. L’objectif est de créer 240 000 emplois dans le secteur numérique d’ici 2030, répondant ainsi aux besoins croissants de compétences.

La numérisation des services publics grâce à l'IA

La numérisation des services publics constitue un autre pilier essentiel de cette stratégie. Le Maroc vise à améliorer son classement mondial dans l’indice des services en ligne des Nations unies, avec l’ambition de passer de la 90e à la 50e place d’ici 2030. Le pays a déjà pris des mesures concrètes en numérisant 600 services publics, dont 300 pour les citoyens, 200 pour les entreprises et 100 pour les administrations. Parallèlement, l'exploitation de l'intelligence artificielle (IA) sera cruciale pour optimiser ces services. Il est prévu l'intégration des solutions basées sur l'IA pour automatiser des processus administratifs, mais aussi pour analyser des données pour anticiper les besoins des usagers et améliorer la qualité des services.

Dynamisation de l’économie numérique et promotion des exportations

La stratégie « Digital Maroc 2030 » met également l’accent sur le développement de l’économie numérique. L’un des objectifs principaux est d’accroître les revenus d’exportation numérique, qui devraient passer de 17,9 milliards de dirhams en 2023 à 40 milliards d’ici 2030. Pour atteindre ces résultats, le Maroc prévoit l’expansion de l’outsourcing, la création de 3 000 start-up d’ici 2030 (dont 1 000 d’ici 2026), ainsi que la réalisation de levées de fonds à hauteur de 7 milliards de dirhams. Le pays ambitionne également de faire émerger une à deux licornes dans cet écosystème, ce qui renforcerait considérablement son attractivité dans le domaine de la technologie et de l’innovation.

Renforcement des infrastructures numériques : 5G et fibre optique

Le développement des infrastructures numériques est un autre axe central de la stratégie. Le Maroc prévoit une couverture nationale en 5G atteignant 70% ainsi que la connexion de 5,6 millions de foyers à la fibre optique. De plus, l'amélioration du réseau Internet dans 1 800 localités rurales fait partie des priorités afin de garantir une transition numérique inclusive et de réduire la fracture numérique entre les zones urbaines et rurales. Le gouvernement compte également créer un cloud souverain, une infrastructure cruciale pour renforcer l’indépendance technologique du pays et garantir la sécurisation des données nationales.

Partenariats stratégiques et développement de l’offshoring

La mise en œuvre de « Digital Maroc 2030 » a été lancée avec la signature de plusieurs accords de partenariat entre le ministère de la Transition numérique, des établissements publics et des acteurs privés. Parmi ces partenariats figure un contrat-programme pour le développement de l’offshoring, un secteur dans lequel le Maroc souhaite se positionner en tant que leader. D’autres partenariats visent à renforcer l’offre de formation professionnelle dans les métiers du numérique et à attirer davantage d’investissements dans les technologies de l’information. Dans les prochaines années, le pays veut multiplier des partenariats stratégiques dans divers domaines numériques.

La stratégie « Digital Maroc 2030 » représente un véritable tournant pour le pays, qui se donne les moyens de devenir un hub digital incontournable en Afrique et dans le monde. En combinant les efforts en matière de formation, d'infrastructures, de partenariats stratégiques et de développement de l’économie numérique, le Maroc pourrait bien réussir à atteindre ses ambitions.

Samira Njoya

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Posted On jeudi, 26 septembre 2024 13:20 Written by
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