Le gouvernement congolais a fait du numérique un des piliers du développement socioéconomique. Pour atteindre ses objectifs, l’exécutif doit assurer la sécurité du cyberespace national.
Le ministère congolais des Postes, des Télécommunications et de l’Economie numérique a lancé, le mardi 15 octobre, un séminaire de formation sur la cybersécurité à l’endroit des corps judiciaires et de répression. L’initiative doit se poursuivre jusqu’au 17 octobre. Elle est soutenue par la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) et le Centre africain de recherche en intelligence artificielle (CARIA).
« La présente formation permettra à nos structures de sécurité et à notre appareil judiciaire de développer des compétences indispensables pour combattre la cybercriminalité en matière d’identification des cyberattaques, de collecte de preuves numériques, d’analyse des données, de traçabilité des cybercriminels, et de prononciation des peines », a déclaré Juste Désiré Mondelé, ministre délégué auprès du ministre de l’Intérieur, chargé de la Décentralisation et du Développement local.
Cette initiative traduit la volonté du gouvernement congolais d’anticiper les menaces dans un contexte marqué par l’augmentation des actes de cybercriminalité en Afrique. Selon l’African Cybersecurity Market, le nombre de cyberattaques sur le continent a augmenté de 23 % au premier semestre 2023 par rapport à la même période en 2022. Le renforcement des capacités des corps judiciaires et de répression s’avère donc « essentiel pour l’amélioration des compétences opérationnelles dans ce domaine en constante évolution ».
L’édition 2024 du « Global Cybersecurity Index » de l’Union internationale des télécommunications (UIT) classe le Congo dans la catégorie des pays qui ont fait le minimum en matière de cybersécurité. Le pays affiche un score 27,61 sur 100, avec comme points forts relatifs les mesures réglementaires (14,12/20) et la coopération (8,87/20). En revanche, le pays doit redoubler d’efforts particulièrement en ce qui concerne les mesures techniques et organisationnelles ainsi que le développement des capacités. Pour ce dernier indicateur, le pays a enregistré un score de 0 sur 20.
Cette formation devrait contribuer à garantir un cyberespace plus sain alors que le gouvernement congolais a fait du numérique un des socles de son développement socioéconomique dans les années à venir.
Isaac K. Kassouwi
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Dans le but de réaliser la couverture sanitaire universelle pour ses populations, les autorités ghanéennes misent sur diverses solutions technologiques. Elles ont parié sur un partenariat public-privé pour atteindre leur objectif.
Les autorités ghanéennes vont procéder le mercredi 16 octobre au lancement du système électronique de gestion de la santé. Baptisée E-Health, elle permettra de créer des dossiers électroniques des patients accessibles dans tous les hôpitaux du pays.
La mise en place de la solution est un partenariat public-privé entre le ministère ghanéen de la Santé et Lightwave e-Health Solutions, une entreprise américaine opérant dans l’e-santé.
« A l'avenir, les dossiers médicaux et les antécédents des patients seront rassemblés dans une base de données unique, accessible par n'importe quel hôpital en réseau lors de la visite d'un patient. Cet effort de numérisation a permis d'accroître l'efficience, l'efficacité et la productivité de la prestation de services dans nos établissements de santé », a indiqué Mahamudu Bawumia (photo), vice-président du Ghana.
Ce lancement intervient quelques mois après celui des solutions de livraison de fournitures médicales par drones et d’achat de médicaments en ligne dans les pharmacies. Il s’inscrit dans le cadre du document de politique et de stratégie en matière de santé numérique 2023-2027, dont le but est de permettre à toutes les communautés du Ghana d’accéder aux soins de santé opportuns, de qualité et complets grâce à l'utilisation des technologies de l'information et de la communication.
Selon le ministère de la Santé, l’utilisation de ce nouveau système devrait permettre d’effectuer des économies annuelles moyennes de 50 000 euros (54 000 USD) à 300 000 euros, ainsi qu'une amélioration de 35 à 40 % des temps d'attente pour les patients dans les centres de santé et les hôpitaux de district. En ce qui concerne les hôpitaux régionaux et universitaires, ils devraient enregistrer une amélioration de plus de 40 % des temps d'attente.
Adoni Conrad Quenum
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A l'ère du numérique, la gestion des données est devenue une préoccupation essentielle pour les Etats et les entreprises. Le recours à des solutions comme l'intelligence artificielle est incontournable pour répondre aux défis liés à la sécurité et à la confidentialité des informations.
Le Maroc bénéficiera de l’expertise d’AI71, entreprise spécialisée en intelligence artificielle (IA), pour accélérer sa transformation numérique. Le lundi 14 octobre, un accord de partenariat a été signé à Dubaï, en marge du Salon technologique Gitex Global, entre le ministère marocain de la Transition numérique et le Conseil de recherche technologique des Emirats arabes unis, propriétaire d’AI71.
Dans le cadre de l'accord, le Maroc profitera de solutions basées sur l’IA développées par AI71. En plus d’intégrer ces technologies avancées, l’initiative vise à soutenir les start-up marocaines en leur offrant un accès privilégié à des solutions innovantes, grâce à des partenariats avec la société émiratie. L’objectif est d’accroître la compétitivité de ces jeunes entreprises sur la scène internationale.
Inscrit dans la stratégie « Maroc Digital 2030 », ce partenariat renforce la dynamique de transformation numérique du pays. Il repose notamment sur l’adoption de solutions IA de type « Falcon », qui offriront aux entreprises et institutions marocaines des outils performants de gestion et de protection des données. Ces solutions contribueront à améliorer la confidentialité et la sécurité des informations, répondant ainsi aux défis actuels du traitement des données personnelles.
La gestion des données sensibles représente en effet un enjeu crucial pour les start-up marocaines. L’intelligence artificielle, en particulier à travers les modèles d’AI71, pourrait fournir des solutions automatisées pour sécuriser les données, accroître la transparence et garantir une conformité aux normes internationales, tout en stimulant l’innovation numérique et la croissance des start-up. Selon une étude du cabinet PwC, l'adoption de l'IA pourrait générer jusqu'à 1200 milliards de dollars en Afrique d'ici 2030, représentant une augmentation de 5,6 % du produit intérieur brut (PIB) du continent.
Samira Njoya
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Le gouvernement kényan mise sur la coopération internationale pour la mise en œuvre de ses ambitions de transformation numérique. Au cours des derniers mois, le pays s’est rapproché de l’Italie, de la Malaisie, de la Corée du Sud, de la Belgique, de l’Inde, des Emirats arabes unis…
Le Kenya et la République tchèque explorent des opportunités pour renforcer leur coopération en matière de transformation numérique. Cette perspective a été discutée lors d’une réunion tenue le lundi 14 octobre entre Margaret Ndung’u (photo, à gauche), ministre de l’Information, des Communications et de l’Economie numérique du Kenya, et Marian Jurečka (photo, à droite), vice-Premier ministre tchèque chargé du Développement de la numérisation, du Travail et des Affaires sociales. La rencontre s’est déroulée en marge de la 28e conférence Forum 2000 à Prague.
1/3 Plans are underway to ensure Kenya and the Czech Republic forge strategic partnerships in the pursuit of digital transformation, mainly in the development of digital sovereignty.#DigitalAgenda #Forum2000 #KenyaCzechRelations pic.twitter.com/IxgYcJlqdb
— Ministry of Info, Comms & The Digital Economy KE (@MoICTKenya) October 14, 2024
Les discussions entre les deux parties ont principalement porté sur des sujets tels que la cybersécurité, la gestion des données, la fourniture de services numériques, le développement de la souveraineté numérique, ainsi que la formation des citoyens aux compétences numériques.
Ce rapprochement survient alors que le Kenya et la République tchèque affichent des indices de développement des TIC de 58,5 et 88 sur 100 respectivement, selon les données de l’Union internationale des télécommunications (UIT). En matière d’e-gouvernement, le Kenya présente un indice de développement (EGDI) de 0,631 4 sur 1, se classant au 109e rang mondial selon le Département des affaires économiques et sociales des Nations unies (DAES). La République tchèque, quant à elle, occupe le 54e rang mondial avec un EGDI de 0,823 9. En revanche, en cybersécurité, le Kenya est classé dans la catégorie des pays exemplaires (Tier 1) par l’UIT, avec un score de 98,59 sur 100. La République tchèque se situe juste en dessous, dans la catégorie Tier 2, avec un score de 87,94.
Si elle aboutit, cette collaboration pourrait permettre au Kenya d’apprendre de l’expérience de la République tchèque en matière de développement des TIC et d’e-gouvernement. Cela devrait contribuer à accélérer la réalisation de l’ambition du gouvernement en place de mettre la technologie numérique au service du développement socio-économique d’ici 2027.
Isaac K. Kassouwi
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Les jeunes pousses africaines attirent de moins en moins de capitaux. Les autorités ont décidé de s’engager à leurs côtés pour faciliter les processus de levées de fonds, en l’occurrence lors des événements technologiques d’envergure.
Les autorités de l’Etat de Lagos comptent aider les start-up et les entreprises technologiques nigérianes à capter entre 2 et 3 millions $ en investissements pendant le Gitex Global qui se déroule du 14 au 18 octobre à Dubaï, aux Emirats arabes unis. C’est ce qu’a déclaré Tunbosun Alake, commissaire de l’Etat de Lagos à l'innovation, à la science et à la technologie, le dimanche 13 octobre lors d’une interview accordée à Nairametrics.
« L'année dernière, certaines des start-up que nous avons amenées ont levé des fonds, et d'autres en ont gagné. L'une d'entre elles a gagné 100 000 $, une autre 50 000 $. L'une d'entre elles est actuellement en pourparlers pour lever 1,5 million $, et il y en a plusieurs autres dans le même cas. Cette année, nous visons également entre 2 et 3 millions $ d'investissements pour nos start-up », ajoute-il.
Cette initiative intervient dans un contexte marqué par le recul des investissements dans les start-up africaines. D’après les données d’Africa: The Big Deal, une base de données répertoriant les financements de plus de 100 000 $ captés par les jeunes pousses du continent, elles ont capté 780 millions $ au premier semestre de l’année 2024. Le montant est en baisse de 57 % en comparaison avec le premier semestre de l’année 2023. En ce qui concerne les jeunes pousses nigérianes, elles ont attiré un montant de 172 millions $ sur la même période, soit près du quart des fonds levés.
Les jeunes pousses pourront utiliser les fonds pour, entre autres, développer leur technologie, étendre leur équipe et soutenir leur croissance à travers le continent et au-delà.
Adoni Conrad Quenum
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Le gouvernement ambitionne de conduire Djibouti vers une émergence numérique d’ici 2035. Convaincu que la formation des jeunes est la clé de cette transformation, l'exécutif mise sur le développement des compétences technologiques pour atteindre cet objectif ambitieux.
Djibouti est sur le point de lancer une école dédiée au code et à l'informatique, baptisée Djibouti Code Campus (DCC). La signature des statuts officialisant la création de cette école a eu lieu le dimanche 13 octobre, sous le patronage de Mariam Hamadou Ali (photo), ministre de l'Economie numérique et de l'Innovation. Ce projet vise à former la jeunesse djiboutienne aux compétences du futur, en particulier dans le domaine de la programmation et des technologies de pointe.
🌍✨Sous le haut patronage de SE Madame Mariam Hamadou, la cérémonie de signature des statuts de l'association "Djibouti Code Campus" (DCC) a eu lieu aujourd'hui,dimanche 13 octobre 2024. Cette initiative s’inscrit dans la vision «Djibouti Smart Nation»,#DjiboutiCodeCampus pic.twitter.com/Y3kAGxGcxN
— MDENI (@MENIDjib) October 13, 2024
Dans son discours, Mariam Hamadou Ali a mis en lumière l'importance de cette initiative pour l'avenir du pays. « Le développement d’une nation repose avant tout sur son capital humain. En formant des experts dans les technologies de demain, nous donnons à notre jeunesse les moyens de contribuer activement à la prospérité et à la modernisation de Djibouti ».
Le Djibouti Code Campus s’inscrit pleinement dans la vision de la stratégie nationale « Smart Nation », qui vise à transformer Djibouti en un hub numérique en Afrique de l'Est. Inspiré par l'école de programmation Ecole 42, le DCC adopte une approche innovante centrée sur l'apprentissage par projets, l'autonomie et la collaboration. Cette méthode, déjà adoptée dans plusieurs grandes villes à travers le monde, a montré un taux d'insertion professionnelle supérieur à 90 %.
Le projet, soutenu par le secteur privé et des partenaires internationaux, a pour objectif de transformer l’avenir des jeunes Djiboutiens en leur offrant une formation gratuite et accessible, axée sur des compétences très recherchées à l’échelle mondiale, telles que le codage et l’intelligence artificielle. Cette initiative représente une opportunité unique pour réduire la fracture numérique, améliorer l’employabilité des jeunes et encourager l’esprit entrepreneurial. En misant sur ce modèle éducatif innovant, Djibouti prépare sa jeunesse à jouer un rôle essentiel dans l’économie numérique mondiale, tout en favorisant la modernisation et la croissance économique du pays.
Il est important de rappeler que le gouvernement djiboutien vise une émergence numérique d’ici 2035. En 2024, Djibouti a obtenu un score de 61,6 points sur 100 en matière de développement des TIC, selon le rapport « Measuring Digital Development – ICT Development Index 2024 » publié par l’Union internationale des télécommunications (UIT) en juin. Ce classement place Djibouti 17e en Afrique sur 45 pays, avec la Libye en tête (88,1 points). La moyenne du continent se situe à 50,3 points, ce qui positionne Djibouti au-dessus de la moyenne régionale et met en lumière les efforts déployés pour renforcer son secteur numérique.
Samira Njoya
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En mars dernier, la société américaine Pay Rem Group Africa a annoncé plusieurs projets numériques au Congo. Elle s’est associée avec un ministère stratégique.
Jacqueline Lydia Mikolo, ministre des Petites et moyennes entreprises (PME) et de l'Artisanat, et André Bouassa, président-directeur général de Pay Rem Group Africa, une entreprise américaine spécialisée dans la modernisation des services financiers, ont signé le vendredi 11 octobre à Brazzaville un protocole d'accord. L’objectif est de soutenir les projets numériques et technologiques au Congo.
« Notre partenaire, Pay Rem Group Africa, va nous accompagner dans la formation, la conception des solutions numériques et technologiques, mais aussi nous aider à lever des financements dans ce domaine », a expliqué Jacqueline Lydia Mikolo.
Cet accord intervient quelques mois après la signature d’un protocole d’accord avec l’Agence de développement de l'économie numérique (ADEN) et la Société des postes et de l'épargne du Congo (Sopeco) dont le but est de stimuler l'inclusion numérique et de réduire la fracture numérique dans le pays. Il s’inscrit dans le cadre de la stratégie « Congo Digital 2025 » dont l’un des objectifs est de favoriser un accès équitable aux services numériques pour tous les citoyens.
Ce partenariat pourrait permettre une meilleure intégration des technologies numériques dans les PME, contribuer à la modernisation de l'économie congolaise et à la création d'emplois dans le secteur technologique. Il pourrait également faciliter l’accès aux opportunités de formation pour les entrepreneurs, ou encore aux solutions de financement pour soutenir les projets numériques.
Adoni Conrad Quenum
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L'agriculture reste une composante essentielle de l'économie africaine. Ce secteur joue un rôle essentiel dans le maintien des moyens de subsistance, en particulier dans les zones rurales. Il est indispensable pour garantir la sécurité alimentaire et pour la création de richesse.
L'Agence nationale de développement des technologies de l'information (NITDA) et le Fonds national de développement agricole (NADF) collaboreront pour favoriser l’utilisation de technologies de pointe dans le secteur agricole national. A travers divers outils, notamment les véhicules aériens sans pilote (UAV), l'intelligence artificielle (IA), l'Internet des objets (IoT), l'analyse des données et la robotique, les deux partenaires se sont engagés à améliorer la productivité et la durabilité de l'agriculture nigériane.
La signature d’un accord de partenariat à cet effet a été dévoilée le jeudi 10 octobre. Sur sa page X, la NITDA souligne que cette collaboration « est destinée à stimuler l'innovation, conduisant à une efficacité accrue et à des rendements plus élevés, soutenant ainsi les efforts nationaux pour atteindre la sécurité alimentaire ». Au-delà de la sécurité alimentaire, des enjeux économiques existent également.
Selon les données du Bureau nigérian des statistiques, l'agriculture est un pilier majeur de l'économie nigériane. Il représente 1/5 du produit intérieur brut (PIB). Au premier trimestre 2024, le secteur agricole a progressé de 0,18 % (en glissement annuel) en termes réels, soit une augmentation de 1,08 % par rapport à la période correspondante de 2023. Cependant, le secteur a contribué à hauteur de 21,07 % au PIB global en termes réels au premier trimestre 2024, soit une contribution inférieure à celle du premier trimestre 2023 et à celle du quatrième trimestre 2023 qui s'élevaient respectivement à 21,66 % et 26,11 %. Le secteur unique de la production végétale représentait 19,24 % du PIB, estimé à 58 855 142, 27 millions de nairas (36 milliards USD).
Source : Nigeria Bureau of Statistics
Tirer parti des technologies dans l’agriculture nigériane est aussi source de diversification économique. En effet, le développement de l'agriculture intelligente peut réduire la dépendance du pays aux hydrocarbures. De plus, un secteur agricole moderne et innovant peut favoriser l’attrait d'investissements étrangers, renforçant ainsi l'économie nigériane.
Hikmatu Bilali
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Ces dernières années, le numérique a pris une place centrale dans le développement économique et social du Sénégal. Pour les années à venir, le gouvernement entend intensifier ses efforts et tirer pleinement parti des opportunités offertes par ce secteur en plein essor.
Le Sénégal a fait du numérique un pilier essentiel de sa stratégie de développement à long terme. Le lundi 14 octobre à Dakar, le gouvernement a officiellement présenté le document de politique nationale de développement intitulé « Sénégal 2050 », qui trace la voie vers une transformation profonde du pays qui prend en compte les technologies numériques.
« Aujourd'hui, le numérique est le moteur de l'économie mondiale. Notre ambition est de faire du numérique le moteur de l'économie sénégalaise demain, en favorisant une adoption à grande échelle pour améliorer la vie quotidienne, stimuler l'économie et renforcer la gouvernance », a déclaré Victor Ndiaye, PDG du cabinet Performances Group et co-auteur de l'Agenda national de transformation « Sénégal 2050 ».
Au cours des 25 prochaines années, le Sénégal ambitionne de numériser l'ensemble des secteurs de son économie. Parmi les priorités figurent la numérisation du foncier et des biens immobiliers, une initiative visant à renforcer l'équité dans l'accès à la terre et à améliorer la justice fiscale. De plus, un système d'identité numérique fiable sera mis en place pour permettre aux citoyens de se connecter simplement à différents services en ligne.
Le développement d’infrastructures de qualité, telles que des campus dédiés à l'innovation et à la formation, et d'infrastructures numériques robustes figure également au cœur de cette stratégie. Le plan prévoit la création de nouvelles villes intelligentes qui serviront de centres de développement technologique et économique.
Sur le plan du capital humain, le document met l'accent sur la création d'un écosystème dynamique d'activités économiques et de petites et moyennes entreprises (PME) soutenu par trois à quatre secteurs clés de croissance. Ces secteurs seront portés par des champions locaux, dont l'objectif sera de produire des biens à forte valeur ajoutée destinés à l'exportation.
L’éducation et la formation seront également au cœur de cette transformation numérique. Les écoles, universités et centres de formation intégreront l’apprentissage des technologies de pointe dans leurs programmes, afin de préparer chaque Sénégalais à prendre part à cette nouvelle économie numérique.
La mise en œuvre de ces projets sera détaillée dans la stratégie numérique nationale « New Deal technologique » actuellement en cours d’élaboration, qui définira les étapes concrètes pour atteindre ces objectifs ambitieux. L’objectif final est de garantir une transformation numérique inclusive et durable, afin de positionner le Sénégal parmi les économies les plus avancées de la région à l’horizon 2050.
Samira Njoya
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Le gouvernement sénégalais voit l’intelligence artificielle comme une technologie capable de soutenir le développement de tous les secteurs. L’exécutif envisage la construction d’un centre de calcul dédié à l’IA entre autres initiatives.
Le ministère sénégalais de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, en partenariat avec l’Ambassade de France et AI HUB Sénégal, a lancé un fonds d’amorçage de 59 millions de francs CFA (environ 98 222 $) pour soutenir le développement de solutions à base d’intelligence artificielle (IA). L’appel à candidatures dévoilé le samedi 12 octobre est ouvert jusqu’au mardi 15 octobre.
— Ministère Communication - Télécoms et Numérique (@mctngouvsn) October 12, 2024
Dans le cadre de ce projet, des subventions allant de 5000 euro (5466 USD) à 10 000 euros seront octroyées à des entrepreneurs sénégalais dans plusieurs secteurs d’activités. Il s’agit notamment de l’agriculture, l’éducation, l’énergie, l’e-commerce, la finance, la santé, les services aux entreprises, les transports, les services aux entreprises…
Dans le formulaire d’inscription, il est demandé aux entrepreneurs d’expliquer ce en quoi leurs solutions se distinguent de celles déjà présentes sur le marché. « Cela peut inclure des aspects tels que l’utilisation de technologies avancées, une approche nouvelle pour résoudre un problème, une méthode novatrice de production ou de prestation de services, ou encore une valeur ajoutée significative répondant à un besoin non satisfait ».
Cette initiative peut s’inscrire dans le cadre des efforts engagés par le gouvernement sénégalais pour accélérer le développement de l’intelligence artificielle. L’exécutif envisage par exemple la construction d’un centre de calcul dédié à l’IA en partenariat avec la société technologique américaine Meta. Le projet discuté en septembre dernier, en marge de la 79e assemblée générale des Nations unies, cadre avec la nouvelle stratégie de transformation numérique, SN 2034, appelée « New Deal Technologique ». A travers le pilier 4 de la stratégie, le gouvernement s’est donné pour objectif de créer un environnement favorable à l’innovation et à l’entrepreneuriat technologique.
L’intégration des technologies d’IA permet aux petites et moyennes entreprises d’exploiter les données pour prendre des décisions éclairées, améliorer l’efficacité opérationnelle et personnaliser l’expérience client, selon une étude de l’International Journal of Science and Research Archive. Dans le domaine de l’agriculture par exemple, l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA) estime que « les outils d’IA peuvent fournir des données en temps réel, effectuer des analyses prédictives et exécuter des algorithmes pour optimiser les pratiques agricoles afin d’améliorer les rendements des cultures, de renforcer la qualité des produits, l’accès au marché et au crédit, et de réduire les coûts de production ».
Isaac K. Kassouwi
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A l'instar de nombreux pays africains, l'Algérie s'efforce d'améliorer le niveau de vie et de moderniser ses infrastructures. Le lancement d’un système de paiement instantané s'inscrit dans ces efforts pour une prospérité durable et une inclusion financière renforcée.
L’Algérie se prépare à lancer un système de paiement électronique instantané dans les prochains mois. C’est ce qu’a annoncé Nabil Dahia, vice-directeur général du Centre de pré-compensation interbancaire (CPI), lors de la Conférence internationale sur les paiements numériques organisée la semaine passée par le ministère algérien des Finances et la Banque d’Algérie, en partenariat avec le Fonds monétaire arabe (FMA).
« La Banque d’Algérie se prépare au lancement du projet de système de paiement instantané afin d’atteindre des objectifs stratégiques liés à l’inclusion financière, d’améliorer l’accès aux services de paiement et de réduire les coûts et les risques associés aux transactions », a déclaré Nabil Dahia.
Le futur système permettra d’effectuer des transactions financières en ligne de manière instantanée, permettant aux commerçants de recevoir immédiatement le montant des transactions. A l’heure actuelle, les fonds versés par les clients sont crédités sur le compte du commerçant après un délai pouvant atteindre 72 heures. Cette évolution représente un saut qualitatif dans le secteur des services bancaires, visant à fluidifier les paiements et à faciliter les échanges.
L'initiative s'inscrit dans le cadre des efforts du gouvernement pour promouvoir l’adoption des paiements électroniques et généraliser l’utilisation des services bancaires numériques. Elle vise également à accélérer la numérisation des transactions commerciales et à renforcer l’inclusion financière, en facilitant l’accès de tous les citoyens, y compris les non-bancarisés, aux services de paiement modernes.
Les résultats de ces efforts sont déjà visibles, notamment à travers le dernier rapport de l’Union internationale des télécommunications (UIT) sur le niveau de développement TIC. Ce rapport, publié en juin, attribue à l’Algérie un score de 80,9 sur 100, une nette progression par rapport aux 77,8 points obtenus en 2023. Cette augmentation témoigne des actions concrètes menées par le gouvernement pour moderniser ses infrastructures numériques et améliorer l’accès aux TIC.
Le lancement du système de paiement instantané devrait ainsi renforcer la compétitivité du pays dans l’économie numérique, faciliter les transactions pour les entreprises et les particuliers, et contribuer à la réduction de l’usage de l’argent liquide. En parallèle, il pourrait ouvrir la voie à d'autres innovations dans le secteur bancaire, telles que l'intégration des portefeuilles mobiles et l’expansion des services financiers inclusifs, notamment pour les populations rurales.
Samira Njoya
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Les TIC sont au cœur de la transformation numérique, devenue une priorité majeure pour de nombreux gouvernements africains. Afin de réaliser leurs objectifs plus rapidement, les Etats misent sur des partenariats et collaborations mutuelles.
La Côte d'Ivoire et la Guinée unissent leurs forces pour accélérer leur transformation numérique respective. Le vendredi 11 octobre à Conakry, deux protocoles d'accord ont été signés entre le ministre ivoirien de la Transition numérique et de la Digitalisation, Kalil Konaté (photo, à gauche), et la ministre guinéenne des Postes, Télécommunications et de l'Economie numérique, Rose Pola Pricemou (photo, à droite).
« Cet accord, résultat de négociations approfondies, a pour objectif de renforcer la coopération et de mutualiser les expertises dans plusieurs secteurs stratégiques du numérique, notamment l'interconnexion par fibre optique, la collaboration dans les services postaux et le partage de compétences en matière de télécommunications et de technologies numériques », a déclaré la Guinée dans un communiqué officiel.
Outre l'interconnexion physique des infrastructures, l'accord prévoit le développement de services numériques innovants, le renforcement de la cybersécurité et la promotion de l'inclusion numérique. Des projets pilotes sont prévus dans les domaines de l'agriculture intelligente, de la santé numérique et de l’éducation en ligne.
Cette initiative s'inscrit dans un contexte régional marqué par la volonté d’approfondir l'intégration numérique en Afrique de l'Ouest, avec pour ambition la création d'un marché numérique unique. Elle accompagne les efforts de modernisation des deux pays dans tous les secteurs d'activité, tout en favorisant la construction d'infrastructures de télécommunications performantes et l'amélioration des services numériques.
Cette coopération devrait permettre d’améliorer la qualité et la couverture des services de connectivité dans les deux pays. Selon les dernières données officielles, la Guinée compte 13,4 millions d’abonnés à la téléphonie mobile et 7,7 millions d’abonnés à Internet pour une population d'environ 15 millions d’habitants. En Côte d'Ivoire, le taux de pénétration de la téléphonie mobile s'élève à 172,2 %, tandis que celui d'Internet atteint 93,7 %, selon l’Autorité de régulation des télécommunications (ARTCI).
Samira Njoya
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Comme la plupart des pays du continent, le Ghana suit sa feuille de route pour assurer sa transformation numérique. Divers projets sous-tendent l’atteinte de cet objectif.
Les autorités ghanéennes comptent lancer un fonds de 5 millions $ pour soutenir l’innovation technologique dans le pays. C’est ce qu’a déclaré le mardi 8 octobre le ministre des Finances, Mohammed Amin Adam, lors de la visite du chantier de construction du centre numérique de l’université du Ghana.
« Nous créons également un fonds de dotation de 5 millions $ pour soutenir la gestion de ce centre. Ainsi, tout ce qui est nécessaire pour en faire un village numérique complet dans la fourniture de compétences à la jeunesse ghanéenne sera fait. [...] Nous voulons former un million de jeunes aux compétences numériques et ce n'est pas une tâche irréalisable », a-t-il indiqué.
Cette initiative intervient alors que les pays africains ont besoin d’une main-d’œuvre qualifiée pour faire face à la transition numérique amorcée depuis quelques années. Selon les résultats d’une étude relayés dans le rapport « Digital Skills in Sub-Saharan Africa Spotlight on Ghana », la Société financière internationale estime qu’environ 20 % des entreprises ghanéennes interrogées ne recrutent qu'à l'étranger pour les compétences numériques, principalement parce qu'elles ne trouvent pas de talents locaux qualifiés.
Cependant, la même source évalue à 4 milliards $ le montant nécessaire à la formation de la population locale aux compétences numériques à l’horizon 2030. Le gouvernement s’est donc fixé pour objectif de former 1 million de jeunes aux compétences numériques. Le projet de construction de quatre centres numériques s’inscrit dans ce cadre. Outre l’université du Ghana, ils seront également bâtis à l’université des sciences et technologies Kwame Nkrumah de Kumasi, à l'université de Cape Coast (UCC) et à l'université des études de développement (UDS) de Tamale.
Adoni Conrad Quenum
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L'intégration des TIC dans les systèmes éducatifs des pays africains connaît une dynamique croissante marquée par des initiatives novatrices visant à moderniser l'apprentissage. Malgré cette avancée prometteuse, divers défis subsistent, notamment l'accès inégal aux infrastructures numériques.
Le Gabon ambitionne de connecter tous ses établissements scolaires à Internet pour accélérer la modernisation de son système éducatif. Dans ce cadre, le mercredi 9 octobre, la ministre de l’Education nationale, Camelia Ntoutoume Leclercq, et le ministre de l’Economie numérique, le général Bonjean Frédérik Mbanza, ont signé une convention de partenariat.
Selon les ministres concernés, l'initiative vise à déployer des infrastructures numériques dans les lycées et collèges du pays, y compris dans les zones blanches, afin d'améliorer l'accès à l'enseignement numérique pour tous les élèves.
Le partenariat s’inscrit dans la stratégie du gouvernement de transition, qui entend utiliser la numérisation des secteurs, notamment celui de l’éducation, comme moteur de croissance économique et sociale. Il complète les initiatives en cours, comme le projet ambitieux mené avec l'UNICEF, qui vise à connecter 95 % des écoles publiques et confessionnelles du Gabon d'ici 2027. A ce jour, 27 écoles à travers les neuf provinces du pays sont déjà connectées, permettant à 6700 élèves de se familiariser avec l’apprentissage numérique.
En connectant ses écoles à Internet, le Gabon se positionne comme un précurseur en Afrique centrale dans l’intégration du numérique dans l’éducation. Cette démarche permettra non seulement de combler le fossé numérique, mais aussi de préparer les jeunes générations aux défis d’une économie mondiale de plus en plus numérisée. Le pays espère ainsi former une main-d’œuvre qualifiée, capable de contribuer activement à la transformation économique du Gabon à moyen et long terme.
Samira Njoya
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