Le réchauffement climatique est toujours au cœur d’importants débats économiques. Bien que le continent soit celui qui émet le moins de gaz à effet de serre, des pays comme le Kenya prennent des dispositions en opérant des choix intéressants avec l’adoption progressive des énergies renouvelables.
BasiGo, start-up kényane spécialisée dans les transports, a annoncé mardi 15 novembre la réussite d’un tour de financement d’un montant de 6,6 millions $. L’objectif de la firme est de lancer la livraison des bus électriques fabriqués localement et de mettre en place les infrastructures de recharge.
Y ont participé Mobility54, la branche de capital-risque d'entreprise de Toyota Tsusho ; Trucks VC, un fonds de capital-risque axé sur les transports dans la Silicon Valley ; Novastar Ventures, un fond de capital-risque mondial soutenant les entrepreneurs qui transforment les marchés en Afrique ; Moxxie Ventures ; My Climate Journey (MCJ) ; Susquehanna Foundation ; Keiki Capital et OnCapital.
Selon Jit Bhattacharya, PDG de BasiGo, « plus de 90 % de l'électricité du Kenya provient déjà des énergies renouvelables. Pourtant, le secteur des transports kenyan dépend entièrement des carburants pétroliers importés. En électrifiant les transports publics kenyans, nous pouvons réduire immédiatement les émissions de gaz à effet de serre, assainir l'air de nos villes et soulager les propriétaires de bus du coût croissant du diesel ».
La start-up a été lancée en 2021 dans le but de fournir aux populations kényanes des bus électriques fabriqués dans le pays. Ce sont des alternatives aux bus diesel, un carburant qui voit son prix augmenter jour après jour dans le pays. D’ailleurs les bus de BasiGo ont déjà fait leurs preuves en transportant 140 000 passagers et parcourant 110 000 kilomètres dans le cadre d’une opération de séduction avec deux compagnies de transport de la ville de Nairobi.
Cette opération a impacté positivement le quotidien des Kényans puisque selon les chiffres de la jeune pousse, elle a évité l’émission de 53,2 tonnes de dioxyde de carbone et l’utilisation de 22 000 tonnes de diesel. De plus, des compagnies de bus ont lancé une réservation de 100 bus, et pour cela la start-up a signé des partenariats avec deux banques du pays, KCB Bank et Family Bank.
Adoni Conrad Quenum
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Dès 2050, plus de 2 milliards de femmes et d’hommes vivront sur le continent africain, où l’on verra éclore les prochaines mégapoles. Il est donc important que la jeunesse soit formée dès maintenant pour assurer le développement du continent.
Huawei, un fournisseur mondial d'équipements et d'infrastructures TIC, a ouvert le lundi 14 novembre un parc technologique dans la capitale angolaise, Luanda. Inauguré par le chef de l'Etat angolais, João Lourenço (photo, au centre), le parc aura pour objectif de former des ingénieurs locaux à la technologie Huawei, transformer le pays en hub technologique et accélérer la numérisation de la région.
« Avec des initiatives de ce type, nous contribuerons grandement au développement technologique du pays », a déclaré Mário Oliveira le ministre des Télécommunications, des Technologies de l'information et de la Communication sociale.
« Nous contribuerons également au développement de services modernes dans les secteurs les plus variés de l'économie nationale, en mettant l'accent sur la modernisation des services publics, de l'industrie, de l'agriculture, des ressources minérales et pétrolières et autres, en vue de la transformation technologique du pays, au niveau des normes internationales, pour augmenter l'employabilité et réduire la pauvreté », a-t-il ajouté.
Construite sur une superficie de 32 000 mètres carrés, l'infrastructure comprend trois centres, dont le premier est destiné à la formation des talents et des ingénieurs angolais. Le second est orienté vers l'innovation, tandis que le troisième vers les expériences technologiques avancées. Il dispose également d'un centre de données et de solutions de téléphonie pour la 3G, la 4G et la 5G, ainsi que pour les panneaux solaires destinés aux particuliers et aux entreprises.
Il faut dire que l’Afrique demeure un continent où Huawei est en pleine expansion malgré les obstacles qu’il rencontre en Europe et aux Etats-Unis. Présent en Afrique depuis plus de 20 ans, le groupe chinois par la voix du vice-président en charge des relations publiques de Huawei Northern African, Adnane Ben Halima, a récemment réitéré son engagement à poursuivre l'accompagnement du continent africain dans son processus de transformation digitale. Le géant de la technologie prépare en ce moment le déploiement de la 5G dans plusieurs pays du continent.
A Luanda, le groupe a signé un protocole d'accord avec le ministère des Télécommunications, des Technologies de l'information et de la Communication sociale visant à former plus de 10 000 talents locaux dans le domaine des TIC au cours des cinq prochaines années. La formation se déroulera dans les académies du géant chinois en Angola, en Afrique du Sud et en Chine.
Samira Njoya
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Le lancement du fonds intervient alors que les investissements en capital-risque sur le continent sont en hausse. L'année dernière, l'Afrique a observé une croissance de 250 % par rapport à l'année précédente en matière de financement, dépassant le capital déployé dans la région MENA.
Modus, une plateforme de capital-risque basée aux Etats-Unis et opérant dans la région MENA a annoncé le mardi 15 novembre, le lancement de son fonds de capital-risque appelé Modus Africa. D’une valeur de 75 millions de dollars, le fonds vise à soutenir les start-up les plus audacieuses d'Afrique qui sont spécialisées dans les technologies d’intelligence artificielle et de Blockchain. Il sera clôturé au premier trimestre 2023 et investira dans 45 start-up au stade seed+ avec une allocation d'investissement de suivi, catalysant les investissements étrangers sur le continent.
« Nous sommes ravis de rejoindre Modus pour investir dans des entreprises africaines qui ont une opportunité incroyable de parier sur la 4e révolution industrielle. L'IA pourrait ajouter 1,5 billion $ supplémentaire d'ici 2030 à l'économie africaine, avec environ 50 % du PIB de l'Afrique, et la blockchain a déjà démontré sa capacité à accroître l'inclusion financière tout en réduisant le coût global des affaires en Afrique », a déclaré Andre Jr. Ayotte, partenaire de Modus Africa.
En effet, l'Afrique possède l’un des plus forts taux d'adoption de la blockchain dans le monde avec un potentiel de plus de 200 millions de nouveaux utilisateurs de blockchain dans les 4 prochaines années, alimenté par la nécessité et une population technophile en pleine croissance. Même son de cloche pour l’intelligence artificielle qui est en plein essor en Afrique et qui pourrait, selon plusieurs experts, faire sortir le continent de la pauvreté et le propulser vers un avenir meilleur.
Modus en lançant ce fonds est convaincu que les start-up utilisant les technologies de l'IA et de la blockchain ne feront pas qu'accélérer la 4e révolution industrielle africaine, mais qu'elles offriront également de solides rendements financiers associés à un immense impact sur le développement durable. Ce fonds est également un canal supplémentaire d'accès au marché pour les entreprises du portefeuille de Modus, qui permettra aux start-up africaines de se développer dans la région MENA.
Samira Njoya
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Pour accroître le commerce agricole en l’Afrique, il devient nécessaire à l’ère du numérique d’apporter des changements pour moderniser les chaînes d’approvisionnement, et augmenter la productivité et les revenus des agriculteurs.
Le Bureau de transformation en Afrique (ATO) du groupe Microsoft a signé un accord de partenariat avec la Société financière internationale (SFI) pour soutenir la transformation numérique dans le secteur agricole en Afrique. Le communiqué, rendu public ce mardi 15 octobre, renseigne que des produits agricoles numériques seront introduits pour soutenir les entreprises agroalimentaires africaines et renforcer la sécurité alimentaire sur le continent.
« La technologie numérique peut améliorer le fonctionnement des principales chaînes d'approvisionnement du système alimentaire en stimulant la production, en améliorant les pratiques commerciales, en favorisant la traçabilité et en augmentant l'accès au financement. Cependant, l'utilisation des outils numériques dans le secteur agricole africain reste limitée, souvent en raison de problèmes d'infrastructure, d'accessibilité, de sensibilisation et de réglementation », a déclaré Henrik Elschner Pedersen, directeur de la SFI pour l'industrie manufacturière, l'agroalimentaire et les services en Afrique.
Malgré l'urbanisation rapide, les activités liées à l'agriculture constituent encore le moyen de subsistance d'environ 60 % de la population active du continent, représentent 15 % de la totalité du produit intérieur brut. Selon les prévisions des agences des Nations unies, les terres exploitées devraient s’étendre et la productivité s’accroître grâce à un meilleur usage des technologies et la mise en œuvre de techniques agricoles intelligentes et de précision.
Selon Microsoft, grâce à ce partenariat, les outils numériques, tels que son AgBot et les applications de formation communautaire, seront intégrés au programme de leadership en matière d'agrobusiness de la SFI afin de fournir de meilleures informations, des technologies plus récentes et une formation aux capacités de gestion des agrobusiness, des agriculteurs et des coopératives.
A long terme, la collaboration entre les deux organisations permettra aux agriculteurs de tirer véritablement parti de la puissance de l'économie numérique. Selon Kunle Awosika, directeur général de Microsoft ATO, par les canaux numériques, les informations agronomiques et commerciales sensibles sont livrées directement aux petits exploitants agricoles pour les aider à améliorer la productivité ainsi qu'à atténuer les risques liés au changement climatique et aux événements météorologiques inattendus.
« Combinés, les outils numériques encouragent des pratiques agricoles améliorées, plus durables et résilientes, ainsi qu'une plus grande efficacité dans l'utilisation des ressources », a-t-il déclaré.
Samira Njoya
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Le développement de solutions innovantes locales est au cœur de l’économie africaine. Cependant, l’accès au capital de démarrage reste et demeure une véritable difficulté pour les start-up du continent, d'où la mise en place de ce fonds.
Mardi 15 novembre, la Société financière internationale (IFC) a annoncé le lancement d’une nouvelle plateforme pour renforcer les écosystèmes de capital-risque en Afrique, au Moyen-Orient, en Asie centrale et au Pakistan. Le fonds, d’une valeur de 225 millions $, vise à investir dans des entreprises en phase de démarrage qui relèvent les défis du développement grâce à des innovations technologiques dans les domaines du climat, des soins de santé, de l'éducation, de l'agriculture, du commerce électronique et d'autres secteurs.
“Support for entrepreneurship and the digital transformation is essential to economic growth, job creation, and resilience.” ~ @Diop_IFC
— IFC (@IFC_org) November 15, 2022
Learn about IFC’s new $225 million venture capital platform here: https://t.co/vG8ebntTH8 #IFCVCPlatform pic.twitter.com/BNPvxtoua9
« Le soutien à l'entrepreneuriat et à la transformation numérique est essentiel pour la croissance économique, la création d'emplois et la résilience. La plateforme de capital-risque de l'IFC aidera les entreprises technologiques et les entrepreneurs à se développer pendant une période de pénurie de capitaux, en créant des opportunités d'investissement évolutives et en soutenant les efforts des pays pour construire des écosystèmes technologiques transformateurs », a déclaré Makhtar Diop (photo), directeur général de l'IFC.
Les difficultés d'accès au capital, exacerbées parle ralentissement de l'investissement mondial en capital-risque, la pandémie de Covid-19, l'augmentation des coûts de l'alimentation et de la chaîne d'approvisionnement, la hausse des taux d'intérêt et la dépréciation des devises sont entre autres les problèmes auxquels les régions à faibles revenus ont été confrontées en 2021. Cependant, le potentiel de croissance est pourtant énorme dans ces régions. En Afrique, par exemple, l'économie numérique pourrait contribuer à hauteur de 712 milliards de dollars au produit intérieur brut (PIB) du continent d'ici 2050 selon un rapport publié le 9 juin 2022 par le réseau international d’entrepreneurs à fort impact Endeavor.
La future plateforme aura donc pour objectif de renforcer les marchés de capital-risque naissants des régions qui ont démontré un potentiel de croissance précoce, mais sont confrontés à des conditions économiques mondiales difficiles. L'IFC réalisera des investissements en fonds propres ou assimilés dans des start-up technologiques et les aidera à se développer pour devenir des entreprises évolutives capables d'attirer des financements classiques en fonds propres et en dette.
L'IFC utilisera également la plateforme pour collaborer avec d'autres équipes du Groupe de la Banque mondiale afin de créer et de soutenir les écosystèmes de capital-risque par le biais de réformes réglementaires, d'analyses sectorielles et d'autres outils.
La plateforme sera soutenue par 50 millions de dollars supplémentaires provenant de la facilité de financement mixte du guichet du secteur privé de l'Association internationale de développement, qui aide à réduire le risque des investissements dans les pays à faible revenus.
Samira Njoya
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La technologie et les communications de l'information contribuent à l'évolution de la stratégie informatique et de réseau des hôpitaux. L’interconnexion des hôpitaux permet, entre autres, aux médecins et aux services médicaux de communiquer plus aisément et efficacement avec les patients.
Cinq formations sanitaires du Burkina Faso seront interconnectées via le Réseau informatique national de l'administration (RESINA) dans les prochains mois. Le ministre de la Transition digitale, des Postes et des Communications électroniques, Aminata Zerbo/Sabane, et son collègue en charge de la Santé, Robert Lucien Jean Claude Kargougou, ont visité ce mardi 15 novembre les installations de l’interconnexion du Centre hospitalier universitaire Yalgado-Ouédraogo, à Ouagadougou.
Les cinq formations sanitaires concernées par la première phase de ce projet sont situées dans les villes de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso. Il s’agit du CHU-pédiatrie Charles de Gaulle, CHU Tengandogo, CHU Yalgado Ouédraogo, CMA Pissy, CHU Souro Sanou. « Le besoin était énorme. Avec cette interconnexion, l’offre en santé connaîtra évidemment une nette amélioration », a déclaré le ministre de la Santé au terme de la visite.
Financé par le Fonds pour l’accès et le service universel (FASU) à hauteur de 439 275 650 FCFA (695 000 $), et mis en oeuvre par l’Agence nationale de promotion des technologies de l’information et de la communication (ANPTIC), le projet consiste en la desserte en fibre optique, la fourniture et installation des équipements actifs, l’interconnexion des bâtiments internes par fibre optique, le renforcement du réseau local, la configuration et mise en service pour l’accès aux ressources du RESINA.
Il faut signaler que les hôpitaux du Burkina Faso font l'objet de plusieurs critiques depuis des années. Des directeurs des formations sanitaires se plaignent constamment du système de travail qui est encore très archaïque et qui gagnerait à être numérisé. Des plaintes qui ont été prises en compte par le gouvernement qui a institué des projets dans ce sens ; selon la ministre de la Transition digitale, « l’informatisation intégrale du secteur de la santé sera une réalité dans un avenir très proche ».
Le projet d'interconnexion est l’aboutissement de la volonté des autorités de la Transition de poursuivre la modernisation des formations sanitaires. Ce premier pas améliorera les travaux de télémédecine, la collecte et l’informatisation des données. A long terme, il permettra de réduire considérablement la prise en charge des patients, de transférer les images radiologiques entre structures sanitaires et facilitera la gestion des centres hospitaliers.
Samira Njoya
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La Covid-19 a dévoilé la nécessité de développer des techniques pour assurer la continuité des apprentissages en cas de crise. Des projets axés sur les technologies numériques sont désormais mis en œuvre pour réduire la fracture numérique et transformer l'avenir des systèmes scolaires et de l'apprentissage.
Stefania Giannini, la sous-directrice générale de L'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la Culture (UNESCO), a présenté aux côtés de Huawei ce mardi 15 novembre leur projet commun d'Ecoles ouvertes baptisé Technology-enabled Open Schools for All (Huawei TECH4ALL).
S’exprimant lors d’un évènement parallèle à la Conférence de Sharm El-Sheikh de 2022 sur les changements climatiques, dite COP 27, qui se tient en Egypte, Stefania Giannini, a déclaré « qu'il était impératif d'exploiter la technologie et de changer les modèles d'éducation ».
« L'objectif étant de ne laisser personne de côté dans le monde numérique, l'équité et la qualité de l'éducation sont l'un des quatre domaines ciblés de l'initiative d'inclusion numérique Huawei TECH4ALL », a déclaré Catherine Du, responsable du programme TECH4ALL de Huawei.
Le projet, dont la phase de mise en œuvre a été lancée en 2021 au Ghana, en Egypte et en Ethiopie, vise à encourager la construction de systèmes éducatifs résilients face aux profondes mutations du monde, telle que la pandémie de la Covid-19. Outre équiper les écoles, ce projet prévoit également un volet de formation des enseignants et des élèves à l'utilisation des outils numériques, la mise en place de plateformes en ligne pour conjuguer l'apprentissage à l'école et à la maison, ainsi que le développement de programmes d'enseignements numériques accessibles à distance.
Rien qu'en Egypte, le projet conjoint UNESCO-Huawei vise à donner à 950 000 enseignants, directeurs d'école et superviseurs les moyens d'intégrer plus efficacement les TIC dans leur pratique quotidienne. A terme, 23 millions d'élèves de l'enseignement de base dans le pays devraient bénéficier d'une expérience d'apprentissage numérique améliorée et plus équitable.
Aligné sur la Priorité Afrique de l'UNESCO, le projet veillera à ce que les pays d'Afrique subsaharienne puissent tirer parti des technologies en tant qu'accélérateurs pour atteindre l'ODD 4 et en tant qu'égalisateurs pour les opportunités de développement numérique. Il contribuera à la réalisation des objectifs de « l'Agenda 2063 : L'Afrique que nous voulons », y compris des investissements soutenus dans le développement universel de la petite enfance et l'éducation de base, et l'élimination des disparités entre les sexes à tous les niveaux de l'éducation.
Samira Njoya
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L’Afrique veut tirer parti du numérique pour accélérer sa croissance économique. Pour y parvenir, les pays agissent en communauté afin d’obtenir des résultats performants, parmi lesquels la création de millions d’emplois à travers le continent.
L’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) va se doter d’un Programme Régional de Développement de l’Economie Numérique (PRDEN). C’est l’une des initiatives approuvées par les ministres en charge de l’économie numérique des Etats membres de l’UEMOA réunis le vendredi 11 novembre à Cotonou.
D’un coût total de 121 milliards FCFA (190 millions $), le programme, jugé ambitieux et innovant, a pour objectif de contribuer à l'accroissement de l'utilisation des services numériques dans les activités économiques et sociales au sein de l'espace communautaire.
« On a commencé par des projets pilotes en donnant des ressources aux Etats membres dans le cadre des cases numériques et de la digitalisation des services. Et sur les ressources de la commission, par exemple pour la gouvernance, on a déjà un avant-projet de cadre législatif réglementaire qu’on soumet aux Etats pour leur approbation », a déclaré Abossé Akue-Kpakpo, le directeur de l’économie numérique de la Commission de l’UEMOA.
Selon Abossé Akue-Kpakpo, l’Afrique de l’Ouest a fait des efforts remarquables ces dernières années en ce qui concerne l’économie numérique. Dans une vidéo publiée au début de cette année par l’UEMOA, le directeur de l’économie numérique informe que près de 94 % de la zone a un abonnement cellulaire, et près de 40 % ont accès à Internet. On note également plus de 80 millions de comptes mobile money demeurent actifs, soit 63 % de la population, ce qui génère plus de 2,7 milliards de transactions pour une valeur cumulée annuelle de plus de 29 000 milliards FCFA soit environ 47 milliards de dollars.
Le PRDEN, à travers ses quatre principaux axes, entend à cet effet renforcer la gouvernance du secteur de l'économie numérique, améliorer l'accès des usagers aux services numériques, accroître l'offre de service numérique et enfin promouvoir l'innovation et la recherche.
Le programme va s’étaler sur la période 2023-2027 et sera financé par des bailleurs de fonds. Une table ronde sera organisée dans ce sens au cours du second trimestre de l’année 2023. L’un des résultats phares attendus est la digitalisation de 120 services publics dans les Etats membres.
Signalons qu'à l’issue des travaux, les ministres en charge du numérique ont également approuvé le projet de décision portant création du Comité des Régulateurs du Numérique des Etats membres de l’UEMOA et le projet de directive relative à l’utilisation de masse du numérique.
Samira Njoya
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Le numérique se présente comme une composante essentielle de la relance économique post-Covid-19 de l’Afrique et même de sa croissance future. Pour y arriver, il est nécessaire que toutes les zones géographiques disposent d’une connexion Internet de qualité.
La Banque européenne d’investissement (BEI) a annoncé le jeudi 10 novembre qu’elle comptait investir 10 millions de dollars dans le cadre de sa coopération avec le Bandwidth & Cloud Services Group (BCS Group), une société spécialisée dans la fibre optique.
L’investissement vise à faire bénéficier à plus de 2,5 millions de personnes vivant dans des régions reculées de l'est de la République démocratique du Congo d'une connectivité numérique transformée grâce à un réseau de fibres optiques mis en place par la BCS.
« La Banque européenne d'investissement s'est engagée à accélérer la numérisation en Afrique et elle est heureuse de renforcer son partenariat avec BCS pour transformer les réseaux de fibre optique à haut débit en RDC. L'extension de la dorsale en fibre optique permettra aux communautés locales de bénéficier du haut débit mobile et aux hôpitaux et écoles d'être connectés au reste du monde », a déclaré Thomas Östros, vice-président de la Banque européenne d'investissement.
Si l’on s’en tient au rapport de l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA) intitulé « The State of Mobile Internet Connectivity 2020 », la RDC est l’un des pays du continent africain qui détient encore le plus grand écart de connectivité entre les zones rurales et urbaines. La demande en connectivité dans le pays s'est développée après la Covid-19 et pousse les entreprises locales et même internationales à y investir. Liquid Technologies, Facebook, CSquared se sont engagés à construire des réseaux de fibre optique dans le pays avec pour but d’améliorer l’accès des populations au haut débit et à des coûts plus abordables.
Le nouvel investissement de BCS, soutenu par la BEI, permettra de connecter des zones actuellement mal desservies par les télécommunications à haut débit. Le projet contribuera à la construction de 1 200 km de fibre qui font partie des 20 000 km que BCS prévoit de construire en Afrique australe, centrale et orientale au cours des 3 prochaines années.
Plusieurs résultats sont attendus à la fin du projet. Selon le communiqué de la BEI, une meilleure numérisation de la zone ouvrira de nouvelles opportunités pour les entrepreneurs locaux et soutiendra la création d'emplois et des connexions télécoms directes vers 319 écoles et 70 hôpitaux et centres de santé.
Samira Njoya
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L’Etat ivoirien multiplie les actions pour favoriser l’employabilité des jeunes et des femmes à travers les TIC. L’objectif est de réduire le chômage et favoriser l’innovation technologique dans le pays.
Le ministre de la Communication et de l’Economie numérique, Amadou Coulibaly (photo, à droite), et le ministre du commerce, de l’Industrie et de la Promotion des PME, Souleymane Diarrassouba (photo, à gauche), ont procédé le jeudi 10 novembre au lancement officiel du projet « Employment4Youth / L’Industrie 4.0 pour favoriser l’emploi des jeunes en Tunisie et en Côte d’Ivoire ».
En collaboration avec l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI) et financé par le ministère de la Coopération économique et du Développement de la République fédérale d’Allemagne (BMZ), le projet vise à soutenir et à renforcer les capacités des acteurs du secteur des TIC et de l’agro-industrie, dans le but de bénéficier des opportunités de la quatrième révolution industrielle (4IR) et de contribuer à la création d’emplois pour les jeunes et les femmes à travers l’adoption des nouvelles technologies au sein des chaînes de valeurs cibles.
« L’ambition de notre pays est de faire en sorte que l’économie numérique soit un secteur porteur à travers la création d’emplois pour la jeunesse et la favorisation des investissements », a fait savoir Amadou Coulibaly, avant de souligner que l’objectif du gouvernement à l’horizon 2030, est de faire de la Côte d'Ivoire un Etat entièrement numérique avec zéro papier.
En 2011, le gouvernement ivoirien a engagé plusieurs réformes dans le secteur numérique dont l’adoption de la Stratégie nationale du numérique qui repose sur 7 différents piliers, comporte 32 réformes, 96 projets sur la période 2021-2025 pour un budget de 2 000 milliards de francs CFA (3,15 milliards USD). Plus récemment, le 26 septembre, l’Etat a mis sur pied le Comité national de digitalisation chargé, entre autres, de fixer les grandes orientations en matière de digitalisation des services pour une transformation numérique réussie.
Le projet Employment4Youth s’inscrit, selon Amadou Coulibaly, dans cette stratégie et épouse la vision de la transformation structurelle de l’économie du pays telle que portée par le chef de l’Etat, Alassane Ouattara, avec pour objectif de faire de la transformation digitale une véritable solution à l’employabilité des jeunes. L’initiative sera basée sur l’industrie 4.0 ou industrie du futur qui utilise l’intelligence artificielle, le big data, les technologies numériques, la blockchain, le commerce électronique, etc. Elle permettra de créer 13 000 emplois, dont 3 000 directs, d’ici 2025 dans le secteur privé (transformation sociale et écologique, énergies renouvelables, TIC, agro-industrie, etc.), à hauteur de 30 millions USD.
Samira Njoya
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La main-d'œuvre qualifiée sur laquelle l’Afrique doit compter pour réaliser son entrée dans la quatrième révolution industrielle fait encore défaut. Face à la lourdeur du système public de formation, des partenaires privés s’engagent au regard du besoin croissant en nouveaux profils professionnels.
Le 11e centre d'accompagnement et de développement des compétences numériques d’Orange en Afrique a officiellement ouvert ses portes au Botswana vendredi 11 novembre à Gaborone. Etablit sur une superficie de 390m², l’Orange Digital Center (ODC) du Botswana réunit comme les autres, quatre programmes stratégiques du groupe que sont : une école du code, un atelier de fabrication numérique (FabLab Solidaire) de la Fondation Orange, un accélérateur de start-up (Orange Fab), et Orange Ventures Afrique et Moyen Orient, le fonds d'investissement du groupe télécoms.
L’ensemble de ces programmes sont gratuits et ouverts à tous. Ils vont de la formation des jeunes au numérique dont 90% sont pratiques, à l’accompagnement pour les porteurs de projets, en passant par l’accélération de start-up et l’investissement dans ces dernières.
Jérôme Hénique, le directeur général Orange Afrique et Moyen Orient, a révélé que le lancement du 11e ODC d’Afrique au Botswana « fait partie d’un réseau de 32 Orange Digital Centers qui seront déployés non seulement en Afrique et au Moyen-Orient, mais aussi en Europe d’ici 2023. L’objectif est de démocratiser l’accès au numérique pour les jeunes, diplômés ou non diplômés, leur donner accès aux dernières compétences technologiques pour renforcer leur employabilité, et les préparer aux emplois de demain ».
Depuis 2014, le gouvernement botswanais œuvre au développement des compétences numériques au sein de la population. L’initiative pratique d’Orange vient enrichir cette action volontaire des autorités publiques qui est restée tout de même timide malgré des politiques fortes comme la politique nationale révisée en matière d'éducation de 1994, le plan stratégique du secteur de l'éducation et de la formation (ETSSP, 2015-20), le plan national de développement des ressources humaines, les directives générales d'utilisation acceptable des ressources TIC dans les écoles, le cluster e-Education de la politique nationale TIC (2020).
En plus de l’Orange Digital Center, Orange Botswana, en partenariat avec les universités, va former gratuitement les étudiants et déployer des Orange Digital Center Clubs dans certaines universités, étendre la portée de l’ODC aux régions afin d’offrir au plus grand nombre l’accès aux nouvelles technologies et les aider à les utiliser pleinement.
Fonctionnant en réseau avec les autres Orange Digital Centers d’Afrique, l’ODC du Botswana profitera de l’expérience et de l’expertises développées par les autres centres dans d’autres pays pour mûrir rapidement et offrir à ses usagers une approche simple et inclusive qui renforcera l’employabilité des jeunes, encouragera l’entrepreneuriat innovant et promouvra le tissu numérique local.
Muriel Edjo
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Depuis 2018, l’ultra haut débit se développe en Afrique. Son déploiement se fait d’ailleurs plus rapidement que prévu par divers cabinets spécialisés internationaux. Comme MTN, son grand rival sud-africain, 2022 marque l'année d'entrée officielle d'Orange sur ce segment riche d'opportunités sur le continent.
L’opérateur de téléphonie mobile Orange Botswana a procédé au lancement commercial de la 5G, jeudi 10 novembre, à Gaborone. Le pays est ainsi devenu le tout premier marché 5G d’Orange en Afrique. Le services télécoms ultra haut débit sera disponible dans les régions de Gaborone et Francistown, couvrant 30 % de la population à partir du 11 novembre 2022. D’autres villes suivront début 2023.
D’après Jérôme Hénique, le directeur général d’Orange Moyen-Orient et Afrique, le lancement de la technologie 5G au Botswana permettra au groupe télécoms « d’étendre cette technologie et d’acquérir de l’expérience pour d’autres pays d’Orange en Afrique. Les avantages et l’impact potentiel du lancement de la 5G sont prometteurs ».
D’une part, le lancement de la 5G « contribuera à promouvoir l’inclusion numérique en Afrique, ce qui se traduira par une croissance socio-économique et par la création d’emplois. D’autre part, il permettra de veiller à ce que l’Afrique s’approprie les outils modernes de gestion numérique afin de connecter chaque citoyen africain à l’Internet d’ici 2030, conformément à la stratégie de transformation numérique pour l’Afrique de l’UA [Union africaine] (2022 - 2030) », a-t-il affirmé.
La 5G, grâce à son très haut débit et à sa faible latence, permettra la mise en place de nouveaux services disruptifs dans des domaines tels que la télémédecine, les véhicules connectés, les villes connectées, les jeux vidéo, les maisons intelligentes, la réalité virtuelle et augmentée. La 5G offrira également de nouvelles possibilités aux entreprises, aux innovateurs et à la société dans son ensemble.
Le 27 janvier 2021, lors de la traditionnelle cérémonie de présentation de vœux à la presse d’Orange, à Issy-les-Moulineaux, l’ancien président-directeur général, Stéphane Richard, annonçait l’investissement du groupe télécoms dans la 5G en Afrique « probablement dès la deuxième moitié de 2021 et en 2022 ». Des propos prudents au regard du cadre réglementaire qui tardait encore à s’adapter aux nouvelles réalités de plusieurs marchés télécoms africains.
Une prudence qui n’avait pas toutefois douché l’optimisme d’Orange pour l’avènement de la 5G en Afrique puisque l’entreprise télécoms s’est assurée la même année de la capacité de plusieurs de ses marchés à adopter la technologie. La technologie avait ainsi été testée avec succès au Sénégal, au Mali ou encore en Tunisie.
A travers le lancement de la 5G au Botswana, Orange voit une plus grande contribution de l’entreprise dans la promotion de l’innovation et de l’inclusion numérique au niveau national. La société estime qu’elle répond à l’ambition du gouvernement de tirer parti des innovations de la quatrième révolution industrielle (4RI), dans le but de transformer le Botswana en une économie inclusive, davantage fondée sur la connaissance.
Pour Néné Maiga (photo, au centre), la directrice générale d’Orange Botswana, « la connectivité 5G est une occasion incroyable. Cela va changer la façon dont les clients vivent la connectivité ».
Muriel Edjo
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Au cours de la dernière décennie, les services numériques se sont considérablement développés sur l'ensemble du continent africain. Il devient urgent de former plus de jeunes pour accélérer la transformation productive et apporter des solutions au chômage.
L’Agence nationale de promotion de l’emploi et des compétences (ANAPEC) du Maroc et la société de télécommunications Orange Maroc se sont unies pour former les jeunes dans les métiers du numérique. Une convention-cadre a été signée à cet effet le mercredi 9 novembre à Casablanca.
La convention vise à assurer l’encadrement et la formation de 1 000 jeunes, marocains ou migrants en situation régulière, au sein des structures ODC (Orange Digital Center) et MoukawiLab de l’ANAPEC, à travers un programme d’accompagnement technique et professionnel qui prend en considération les besoins réels du marché de travail, ainsi que les différentes potentialités entrepreneuriales qui s’offrent dans le domaine.
S’exprimant sur cette nouvelle signature, le ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri, a affirmé « qu’il s’agit d’un projet très prometteur. Cette convention vise à appuyer des milliers de jeunes, parmi lesquels des diplômés, des non-diplômés et aussi des NEET (jeunes ni en emploi, ni en enseignement, ni en formation), en mettant à leur disposition des formations intenses et un accompagnement sur mesure pour pouvoir créer leurs entreprises et développer leurs idées ».
C’est en mars qu'Orange a ouvert son 10e Centre digital d’Afrique à Rabat pour hisser haut l’innovation marocaine. Lors de l’ouverture, la maison de téléphonie s’était engagée à favoriser l’accès des jeunes à l’emploi et à l’entrepreneuriat en démocratisant les technologies.
La convention nouvellement signée s’inscrit dans cette lancée et couvre également la mise en place de programmes dédiés dans le cadre des « école fibres d’Orange » qui forment des techniciens et commerciaux qualifiés et développent des compétences précieuses dans les métiers entourant la fibre optique.
La convention permettra également aux deux institutions de coorganiser des roadshows afin de sensibiliser les jeunes sur l’ensemble des opportunités entrepreneuriales et de formation que ce programme leur propose et d’encourager leur participation, et ce, dans chacune des régions ciblées du royaume.
Samira Njoya
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Cellulant veut conquérir l’Afrique. En septembre, la start-up a signé un partenariat avec Orange Money, pour mettre en place les transferts de carte bancaire à portefeuille pour 8 banques au Botswana.
Cellulant Corporation, une société panafricaine de technologie de paiement, a obtenu une licence d'opérateur de systèmes de paiement de la Banque nationale de l'Ouganda, conformément à la Loi 2020 qui régit sur le système national de paiement. La fintech l'a annoncé ce jeudi 10 novembre à travers un communiqué.
Frances Diribe, responsable des risques et de la conformité chez Cellulant, a affirmé que cette licence marque une nouvelle étape d’évolution pour l’entreprise fondée en 2003. « L'Ouganda compte actuellement plus de 800 000 entreprises enregistrées et une population jeune et numérique en pleine croissance. Nous sommes sur la bonne voie pour doubler notre travail en offrant à ces entreprises et à leurs clients des options de paiement fiables, en simplifiant le processus de paiement des entreprises, celles-ci peuvent se concentrer sur leur propre croissance. »
Le paiement mobile et numérique gagne en ampleur à travers l’Afrique. Dans son rapport « State of the Industry Report on Mobile Money 2022 », l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA) estime que le continent hébergeait en 2021 plus de la moitié des comptes Mobile Money actifs dans le monde : 184 millions d’abonnés contre 161 millions l’année précédente. Cela entraîne un volume de transactions assez élevé, estimé à 36,7 milliards pour une valeur de 701,4 milliards $, en hausse de 39 % en glissement annuel.
En obtenant cette licence, Cellulant sera en mesure de développer ses opérations au niveau local et régional tout en garantissant à ses partenaires commerciaux que Cellulant respecte les réglementations locales et internationales en matière de sécurité. Ayant établi un partenariat avec 6 institutions financières et plus de 50 commerçants en Ouganda, Cellulant propose des solutions de proximité de banque mobile et de caisse à ses commerçants dans tout le pays.
A ce jour, Cellulant gère des milliers d'entreprises de divers secteurs dans 35 pays d'Afrique. La start-up a lancé ses activités en Ouganda en 2009 et, grâce à sa passerelle de paiement à API unique (Tingg), elle permet à des milliers d'entreprises de bénéficier de services de recouvrement et de paiement dans ces pays.
Samira Njoya
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