Nouvellement doté du câble sous-marin Equiano de Google qui sera opérationnel au 4e trimestre de cette année, le Togo s’active sur un nouveau front. Le pays veut tirer ses capacités au plus près des populations urbaines pour s'assurer de l'accès du plus grand nombre au haut débit. 

« Notre stratégie pour baisser les coûts consiste à déployer une infrastructure de fibre sur les lignes électriques. Creuser le sol et enfouir le câble en profondeur implique d’importants coûts de déploiement. Au lieu de cela, nous comptons déployer les câbles sur des poteaux qui accueillent des lignes électriques [lignes de la CEB (Communauté électrique du Bénin), Ndlr]. Imaginez quand vous dites à un résident que vous lui donnerez Internet haut débit avec son électricité à des prix abordables », a confié au média économique Quartz, Cina Lawson (photo), ministre de l’Économie numérique, dans une interview.

Pour asseoir son plan, le gouvernement togolais est à la recherche d’au moins 300 millions €, a indiqué la ministre, sans donner de détails :  « Nous discutons avec des bailleurs de fonds pour lever 300 millions d'euros afin de mettre la fibre sur toutes les lignes électriques ».

CSquared Woezon à la manette

C’est CSquared Woezon, la nouvelle structure (une joint-venture formée par CSquared (propriété de Google, la SFI, Convergent Partners et Mitsui), d’une part et la Société d'infrastructures numériques (SIN) détenue à 100 % par l’État d’autre part), qui sera en charge de ce projet d’envergure. 

Créée pour gérer la station d'atterrissement du câble sous-marin Equiano, CSquared Woezon va aussi s’occuper de déployer la fibre optique sur les lignes électriques à haute tension intérieures et celles qui relient le Togo à ses pays voisins, notamment le Ghana, le Burkina Faso et le Bénin.

Selon la Banque mondiale, la CEB possède un réseau de transmission de 438 km équipé de fibre noire (fibre optique inactivée) au Togo, et plus de 1 000 km avec les pays voisins comme le Bénin et le Ghana. 

Baisser les coûts 

Avec un taux de pénétration de 23%, l'amélioration de la connectivité Internet est l’une des priorités du gouvernement, d’autant que dans sa feuille de route, les 2/3 des projets prioritaires ont une composante digitale. A ce titre, le programme Togo Digital promet faire du pays d’Afrique de l’Ouest un hub digital à l’horizon 2030, notamment en baissant le prix et la qualité de l’Internet qui restent jusqu’à présent peu compétitifs comparés aux pays voisins. Selon une étude commanditée par Google dans le cadre d’Equiano, les cabinets Africa Practice et Genesis Analytics ont estimé qu’avec le nouveau câble, les prix de détail de l'accès à Internet devraient baisser de 14 %. 

Le secteur privé pour le dernier kilomètre, mais le gouvernement aussi 

« Le Togo compte environ 1,2 million de foyers. Si nous déployons notre plan, au moins 500 000 foyers et 50 000 entreprises seront connectés aux réseaux de fibre optique. Je parle donc d'une vision qui transformera tout le Togo », assure la ministre togolaise. Si Cina Lawson veut déployer la fibre dans tout le pays via les lignes électriques, elle compte sur une participation active du secteur privé, mais rappelle que l’État doit rester le maître du jeu.

Sur le dernier kilomètre, « le gouvernement veut surtout réduire les risques du projet en contribuant au financement, pour s’assurer que les prix soient bas. S'il est entièrement dirigé par le secteur privé, il aura besoin d'un retour sur investissement qui peut entraîner des prix élevés », a indiqué Cina Lawson.

A juste titre, au Togo, plusieurs accords existent entre opérateurs mobiles, FAI et des services publics pour le déploiement de l’Internet à travers le pays. C’est notamment le cas de l'accord passé par TogoCom et GVA (Canalbox) avec la CEET (Compagnie Énergie Électrique du Togo), permettant à ces opérateurs d’utiliser les pylônes électriques de l'entreprise publique pour fournir de la fibre optique à domicile (FTTH). 

e-Gouv passe aussi sous le giron de Csquared Woezon

Rappelons que le réseau e-Gouv, dont la mise en place a été financée en majeure partie par la Chine, et qui connecte déjà 560 bâtiments publics, dont l'université de Lomé entre dans le giron de cette co-entreprise détenue à 56 % par CSquared, basé à Maurice, et l’État togolais à travers la SIN (44%).

Fiacre E. Kakpo

Posted On mercredi, 30 mars 2022 16:07 Written by

Le fondateur de la start-up AfroVision revient sur les avantages que la connectivité gratuite offerte par le gouvernement apportera à la transformation numérique. Il explique l’importance d’Internet pour les tech entrepreneurs et son impact pour un écosystème innovant comme la Silicon Mountain basée dans le Sud-Ouest du Cameroun.

Qu’est-ce que la Silicon Mountain en général ?

Actuellement, nous ne maîtrisons pas encore toutes les start-up qui constituent la Silicon Mountain, mais elle englobe les villes de Buea, Muyuka, Ekona, Tiko, Mutengene, Limbe ; donc tout le département du Fako. Toutes les localités que le mont Cameroun touche, s’il s’y trouve quelqu’un qui gagne de l’argent à travers les smartphones, cette personne fait partie de la Silicon Mountain. Toutefois, les entreprises les plus connues sont dénombrées à plus de 50 ; même la liste de Wikipédia n’est pas complète parce qu’il y a des entreprises qui ne sont pas inscrites.

La Silicon Mountain est une zone industrielle de technologie basée ici à Buea et dans le Fako. Ce n’est pas une association, c’est juste une zone où se regroupent des jeunes tech entrepreneurs qui ont créé leurs propres structures, comme moi avec AfroVision, Njorku et Buyam. D’autres innovateurs ont lancé des start-up comme Zinger System ; l’incubateur ActivSapces ; Jongo Hub ; sienfliex pour les médias, les séries, les films ; mountain hub ; Mountain credit union ; Genie computer… ce sont toutes ces entreprises qui forment la Silicon Mountain.

Présentez-nous votre entreprise AfroVision Group ?

AfroVision Limited Group est ma première entreprise, lancée en 2006. Nous intervenons dans le consulting, le développement de solutions web/mobiles pour les entreprises, le génie logiciel, le développement des sites web, le développement des applications mobiles telles que Buyam que nous venons de lancer. Nous développons aussi les systèmes pour les structures gouvernementales, à l’instar du GCE Board. Nous sommes une équipe de 10 personnes. Cette année, nous comptons augmenter la taille de notre personnel à 40, essentiellement des ingénieurs parce que nous souhaitons beaucoup nous développer avec les nouveaux partenaires et investisseurs que nous avons aux États-Unis.

Nous travaillons actuellement sur notre projet « Buyam », un marché en ligne. Des boutiques dans le cloud. Les clients pourront contacter directement les marchands sur leur mobile pour acheter.

Le gouvernement camerounais a annoncé le 15 mars dernier l’offre d’un an de connexion Internet gratuite à 35 start-up de l’écosystème Silicon Mountain, parmi lesquelles la vôtre. Que représente ce geste pour vous ?

C’est un signe qui montre qu’il [le gouvernement] est prêt à nous soutenir et à nous aider à évoluer pour que la Silicon Mountain devienne plus viable et crée plus d’emplois pour les jeunes Camerounais. Pour la connexion, il y a certaines structures qui auront la fibre optique. C’est bien rapide, mais ça va prendre encore 4 semaines pour l’installer. Pour les 15 start-up qui ont choisi les modems mobiles, ils ont accédé à Internet le même jour. C’est 135 gigabits par mois.  En ce qui concerne Afrovision Group, nous avons choisi la fibre optique parce que c’est plus stable et que nous avons besoin d’un Internet rapide et sûr pour communiquer avec nos clients en Afrique, en Europe, aux États-Unis. Nous attendons encore l’installation des câbles qui peut durer un mois.

Qu’est-ce qui est à l’origine de cette offre de connectivité gratuite par l’État ?

Il y a un an, la ministre des Postes et Télécommunications (Minpostel) a envoyé une délégation à Buea. Lors d’une rencontre avec cette délégation, ses membres nous ont demandé quelles étaient les difficultés auxquelles nous faisons face dans notre travail. Nous leur avons répondu la disponibilité d’une connexion Internet de qualité et les coupures récurrentes d’électricité. Sans Internet nous ne pouvons pas travailler avec nos clients, nous ne pouvons pas gérer nos plateformes web et nos applications, ce qui met en danger nos activités. Pour l’électricité, nous avons reçu un groupe électrogène d’hommes d’affaires français présents au Cameroun et de l’Ambassade de France au Cameroun. Il est installé dans les locaux de l’incubateur ActivSpaces à Buea. Le Minpostel, lui, s’est donc proposé de nous soutenir à travers la connexion à Internet.

Quels critères ont prévalu lors de la sélection des start-up bénéficiaires ?

Le Minpostel a demandé une liste de start-up qui ont besoin d’Internet. Nous avons créé un fichier Google Forms que nous avons fait circuler dans la Silicon Mountain. Toutes les start-up et entreprises technologiques installées à Buea pouvaient s’y faire enregistrer. Il fallait être installé à Buea ou un peu partout dans la Silicon Mountain, travailler dans le développement de solutions web mobiles, être une structure légale, c’est-à-dire s’acquitter de ses impôts. 

Qu’apportera ce supplément de connectivité Internet à votre activité ?

D’habitude je dépense 40 000 FCFA par mois pour connecter le bureau à Internet. J’achète un forfait de plus de 100 gigas de data pour la maison et le bureau. Cette connexion ADSL est de 1 à 3 mégaoctets (Mo) par seconde. Avec la connexion fixe que nous allons recevoir, nous tournerons entre 6 et 10 Mo par seconde. Ce qui va beaucoup améliorer notre condition de travail. Les jeunes ingénieurs que j’embauche pourront facilement mener leurs études en ligne ; assister à des réunions avec nos partenaires en Afrique du Sud et dans d’autres régions du monde, etc., ceci sans grandes perturbations. Ce sera même plus rapide de déployer nos solutions dans le cloud. Avec la nouvelle solution Buyam sur laquelle nous travaillons, il a fallu à un moment donné la transférer sur un serveur de plus grande capacité. Cela nous a pris environ 3 semaines alors qu’avec la fibre optique c’est seulement 3 heures. Quand tu gagnes du temps, tu gagnes plus d’argent en fait.

Entre janvier et avril 2017, la Silicon Mountain a subi une coupure d’Internet. Quels ont été les préjudices de cette décision gouvernementale ?

Je n’aime pas vraiment cette coupure d’Internet parce que c’est l’histoire la plus préjudiciable que les jeunes startupers ont connue ici à Buea. En estimation, je peux dire que c’est entre 70 000 et 100 000 dollars que notre entreprise a perdu. Quand on a coupé, on est d’abord allé s’installer à Douala et par la suite on a pris un local à New Bonako, une localité située entre Douala et Buea et où l'Internet passait sans problème. Ça relève donc du passé ; nous continuons de bosser.

Est-ce que l’appui que vous venez de recevoir en connectivité peut aider à compenser vos pertes enregistrées lors de cet épisode ?

L’on ne peut pas comparer les deux parce que ce n’est pas la même chose. Cette coupure est intervenue en 2017 ; aujourd’hui en 2022, nous avons besoin d’Internet et le gouvernement nous le donne. Nous sommes contents et nous utiliserons cela pour améliorer nos affaires, valoriser nos activités et en même temps embaucher plus de gens. Grâce à cette connectivité, nous pourrons former plus de jeunes, travailler avec beaucoup plus de clients, développer plus de solutions.

Propos recueillis par Ruben Tchounyabe

Lire aussi : Entretien avec Emmanuel Cheriet : « Les jeunes Africains ont une carte à jouer dans la cybersécurité »

Posted On mercredi, 30 mars 2022 09:00 Written by

L’innovation développée par l’ONG GiveDirectly a été au cœur du soutien gouvernemental en faveur des plus démunis pendant la crise du coronavirus. 817 154 personnes en ont bénéficié. 22,5 millions $ ont été distribués.

Lors du salon des innovations South by Southwest (SXSW) qui s’est tenu du 11 au 20 mars dans la ville d’Austin au Texas (États-Unis), Novissi, la solution mobile de transfert d’argent mise en œuvre depuis 2020 par le gouvernement du Togo, a reçu le prix spécial du jury. Le service s’est illustré pendant la crise de Covid-19 durant laquelle il a permis d’envoyer des fonds de subsistance aux couches les plus défavorisées de la population.

Pour bénéficier de l’aide financière du gouvernement, quatre critères étaient exigés : être Togolais résidant au Togo, être un travailleur ne disposant plus de revenu journalier à cause des mesures de riposte contre le coronavirus, avoir une carte d’électeur et avoir plus de 18 ans. Il fallait composer le code USSD *855# et suivre les instructions pour s’y enregistrer.

Les bénéficiaires de sexe masculin percevaient un soutien mensuel de 10 500 francs CFA (17,76 USD) tandis que la somme de 12 250 francs CFA était attribuée aux femmes. Il était conseillé d’utiliser les fonds Novissi pour l'achat de vivres (nourriture et eau), le paiement de factures d’eau et d’électricité, l’achat de crédit de communication.

Développée par l’Organisation non gouvernementale GiveDirectly, Novissi est née de la volonté du gouvernement togolais de mettre en place un revenu universel de solidarité pour les plus pauvres pendant les restrictions de déplacement imposées lors des temps forts de la pandémie.

Au total, 1 631 101 personnes ont été enregistrées sur Novissi, mais seules 817 154 en ont été bénéficiaires dont 516 847 femmes et 300 307 hommes. 13 308 224 040 FCFA de fonds ont été distribués selon le gouvernement togolais. 

Adoni Conrad Quenum

Lire aussi :  Togo : un avant-projet de loi pour digitaliser les demandes de visas et cartes de séjour

Posted On mercredi, 30 mars 2022 07:44 Written by

Au cours des cinq dernières années, l’industrie startup du Sénégal a gagné en valeur. De nombreux fonds d’investissement et de capital risque y prêtent désormais une grande attention. Le moment semble idéal pour renforcer l’écosystème tech innovant local pour faire éclore plus de pépites.

L’Ambassade de France au Sénégal et la Délégation générale à l’entreprenariat rapide des femmes et des jeunes (DER/FJ) ont officiellement lancé ce lundi le programme « Appui à l’accélération des entreprises Tech sénégalaises ».

Un accord de partenariat a été signé à cet effet par Mame Aby Seye, la déléguée générale à la DER/FJ, et l’ambassadeur de France, Philippe Lalliot. Avec l’expertise de la Banque publique d’investissement de France (Bpifrance) et de l’Agence française de développement (AFD), les deux partenaires ont mobilisé chacun la somme de deux millions d’euros qui servira à accompagner l’écosystème tech entrepreneurial sénégalais dans son développement.

Selon Mame Aby Seye, le projet qui a été lancé ne se limitera pas seulement à financer les entreprises. Il « entend soutenir des réseaux d’investisseurs sénégalais mais aussi promouvoir la visibilité des startups sénégalaises auprès des investisseurs du continent africain et européen ».

Le soutien qu’apportent BPIfrance et l’AFD au développement de l’écosystème startup sénégalais résulte de la croissance qu’il a gagnée au cours des cinq dernières années grâce à plusieurs actions stratégiques en faveur des innovateurs, notamment sur l'aspect réglementaire et financier. Le volume d’investissements attiré par le pays a augmenté et, en septembre 2021, cet accompagnement a conduit à l’éclosion de la toute première licorne du pays, Wave. Mieux structurer cet écosystème est aujourd'hui nécessaire pour garantir sa maturité et faire croître de nouvelles super startups.

Isabelle Bebear, la directrice des affaires internationales & européennes de Bpifrance, a soutenu que « la communauté digitale hébergée sur Bpifrance EuroQuity, pilotée par la DER et animée avec les acteurs de l’écosystème Tech sénégalais, permettra aux start-ups de se connecter aux investisseurs internationaux et aux autres écosystèmes en Afrique et en Europe »

Muriel Edjo

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 Sénégal : Macky Sall exige l’accès universel à Internet pour garantir l’inclusion numérique de tous les Sénégalais

Posted On mardi, 29 mars 2022 19:13 Written by

La transformation numérique est engagée en Égypte dès 2016. Elle s’est accélérée depuis 2020 et plusieurs services stratégiques de l’État ont déjà été touchés. Des nouveaux sont ciblés.

L’Égypte a pris la décision d’automatiser son système fiscal. Le ministère des Finances, dirigé par Mohamed Maait (photo), a confié cette tâche au fournisseur allemand de logiciels SAP et à la société technologique américaine International Business Machine (IBM), mercredi 9 mars. L’objectif de cette adoption du numérique est d’améliorer la gestion des déclarations fiscales et d’élargir l’assiette de recouvrement des taxes, droits et autres redevances dus à l’État par les citoyens et entreprises.

SAP, en partenariat avec IBM Consulting, va fournir à l’Égypte une solution intégrée basée sur le progiciel SAP® Tax and Revenue Management for Public Sector. Conçue pour doter le ministère des Finances d'une plateforme complète d'automatisation des opérations commerciales, cette plateforme l’aidera à rationaliser et à automatiser ses processus de gestion de manière intelligente, à renforcer la collaboration et à améliorer l'expérience des citoyens. Le système qui a déjà été testé avec succès dans 10 bureaux des impôts du Grand Caire sera étendu à l’ensemble du pays au cours de l'année.

Pour ce qui est d’IBM, elle mettra en œuvre sa solution IBM Cloud Pak for Business Automation, un outil conçu pour intégrer l’intelligence artificielle (IA) dans les processus du ministère. Il offrira aux contribuables, aux agents des impôts et aux collecteurs un parcours fiscal automatisé plus fluide et bien gouverné, qui améliorera la précision des déclarations des contribuables, favorisera une meilleure compréhension du processus fiscal et permettra au ministère de se concentrer sur des tâches à plus forte valeur ajoutée, comme la réduction de l'évasion fiscale et l'augmentation des recettes fiscales nationales.

Le projet de numérisation du système fiscal fait partie de la stratégie de développement Egypt Vision 2030 que le gouvernement a lancée depuis 2016. L’un de ses piliers forts est la modernisation des services publics. La transformation du système fiscal actuel fait également partie de la loi fiscale unifiée visant à maximiser les recettes publiques.

Le 22 février dernier, Ragab Mahrous, le porte-parole du ministère des Finances, soutenait que les impôts représentent 75 % des recettes de l’État égyptien. Assainir ce secteur est donc une tâche hautement stratégique pour l’État qui a dans son agenda plusieurs actions de développement à financer. 

Adoni Conrad Quenum

Posted On mardi, 29 mars 2022 09:17 Written by

Pendant longtemps, le manque d’informations actualisées sur les contribuables et la mauvaise gestion ont entravé la perception efficace des recettes communales par l’État. Sur instruction du président de la République, la technologie a été adoptée pour y remédier.

Soixante communes pilotes testeront la collecte numérisée des impôts au Burundi dès juillet. Le schéma final dudit projet a été validé jeudi 17 mars par les gouverneurs provinciaux, les inspecteurs provinciaux des recettes communales, les administrateurs des communes, au cours d’un atelier organisé par le ministère de l’Intérieur, du Développement communautaire et de la Sécurité publique en collaboration avec le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).

Ce schéma final prévoit entre autres l’adaptation du cadre légal, le recensement de tous les contribuables accompagné de l’attribution du numéro d’identification du contribuable (NIC), l’acquisition du matériel informatique, le déploiement des solutions informatiques à utiliser, la connexion de toutes les communes au réseau électrique national et à Internet, la formation du personnel communal qui sera chargé de gérer au quotidien la collecte des recettes communales.

Niteretse Martin (photo), le secrétaire permanent du ministre de l’Intérieur, du Développement communautaire et de la Sécurité publique, en charge du domaine de l’intérieur et du développement communautaire, a justifié l’introduction du numérique dans la collecte des recettes communales par un souci d’efficacité. Il a souligné l’importance du numérique en tant que vecteur d’amélioration de la relation administration-citoyen, permettant de proposer une offre plus performante de services aux usagers et d’accroître la transparence administrative.

L’atelier de validation du rapport final du schéma de modernisation de la collecte des recettes communales fait suite à celui du 27 janvier, au cours duquel l’étude diagnostique de l’état des lieux de la collecte des recettes communales avait été validée. Le projet de numérisation de la collecte des recettes communales a pris forme après la recommandation à cet effet formulée par le président de la République, Evariste Ndayishimiye, lors de la clôture de la retraite gouvernementale qui s’est tenue du 4 au 5 janvier dernier.

La numérisation du processus de collecte des recettes communales est perçue comme une solution à la mauvaise gestion financière des communes qui a comme conséquence un manque à gagner pour l’État. Elle viendra garantir la bonne gouvernance et assurer à l'État des revenus réguliers.  

Ruben Tchounyabe

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RDC : le gouvernement adopte LOGIRAD et met le numérique au cœur de la collecte des taxes par le pouvoir central

Posted On mardi, 29 mars 2022 07:48 Written by

Le « coulage » des recettes est un défi face auquel les autorités de Kinshasa sont confrontées depuis plusieurs années déjà. Pour y mettre définitivement fin, l’État a décidé de renforcer les compétences humaines par des atouts technologiques.

Le gouvernement de la République démocratique du Congo a opté pour la numérisation pour sécuriser la perception des droits, taxes et autres redevances financières par le pouvoir central. Il a adopté à cet effet LOGIRAD, un système informatique intégré de gestion de la collecte des ressources financières publiques, lors du Conseil des ministres réuni le vendredi 25 mars à Kinshasa.

Au-delà de sa fonction de dématérialisation de toute la procédure de collectes des droits, taxes et redevances du pouvoir central, la plateforme numérique va également aider le gouvernement dans le contrôle et la gestion des contentieux administratifs et juridiques. L’utilisation du LOGIRAD doit en résumé sécuriser le circuit de perception des taxes, réduire les manipulations humaines, lutter contre la fraude fiscale. Un ensemble de mesures qui favorisera la maximisation des recettes domestiques. 

L’utilisation du LOGIRAD sera rendue obligatoire par un texte réglementaire conformément à l’article 3 de l’ordonnance-loi n°13/003 du 23 février 2013 portant réforme des procédures relatives à l’assiette, au contrôle et aux modalités de recouvrement des recettes non fiscales, tel que modifié et complété par l’article 47 de la loi de finances n°21/029 du 31 décembre 2021 pour l’exercice 2022.

Dans son cadre budgétaire à moyen-terme 2022-2024 présenté en septembre 2021, le ministère du Budget a fait du LOGIRAD un atout essentiel de sa politique de sécurisation des recettes publiques. Le gouvernement compte beaucoup sur l’argent que le système contribuera à collecter pour financer plusieurs politiques publiques indispensables au développement socioéconomique du pays.

Le cadre budgétaire 2022-2024 situe les dépenses totales du gouvernement à 89 999,8 milliards de francs congolais (44,7 milliards $). Les dépenses du pouvoir central se situeraient à 74 797,8 milliards de francs congolais sur la période.

Muriel Edjo

Lire aussi : RD Congo : le président Tshisekedi instruit la numérisation du paiement des factures d’eau et d’électricité

Posted On lundi, 28 mars 2022 18:59 Written by

La modernisation du service public par les technologies de digitalisation a été lancée en Ouganda il y a plus de dix ans. Les résultats enregistrés aujourd’hui confortent le gouvernement dans ce choix que d’autres pays africains ont fait bien plus tard.

La numérisation des services du gouvernement a permis à l’Etat d’économiser plus de 4 billions de shillings ougandais (1,1 milliard $) en dépenses publiques directes chaque année, au cours des dix dernières années. Hatwib Mugasa, le directeur exécutif de l’Autorité nationale des technologies de l’information d’Ouganda (NITA-U) l’a affirmé mercredi 23 mars lors du Huawei ICT Congress 2022 qui s’est déroulé à Kampala.

Il a déclaré que ce montant « aurait été dépensé en papier, en processus manuels et en frais de service des centres de données pour chaque ministère, département et agence ». Le patron de la NITA-U a rappelé que, dans son projet de numérisation, l’Etat a déjà « déployé plus de 4172 km de câbles à fibre optique dans 62 districts ougandais. Dans quelques semaines, nous aurons achevé 764 km dans le cadre de la phase du dernier kilomètre et les citoyens pourront accéder aux services administratifs en ligne dans 1400 sites administratifs ».

L’Ouganda est actuellement parmi les pays d’Afrique qui affichent les meilleurs taux de préparation au gouvernement électronique. Dans son dernier « E-governement development index 2020 », l’Union internationale des télécommunications classe le pays à la 18ème place sur les 54 que compte le continent. L’indice du pays ; 0,4499 sur 1; est au-dessus de la moyenne d’Afrique de l’Est (0,3738) et d’Afrique (0,3914). En 2010, l’Ouganda avait un indice de développement du gouvernement électronique de 0.2812.

Au-delà du gain financier, Hatwib Mugasa a souligné que la numérisation des services publics a aussi entraîné un gain de temps pour les Ougandais qui peuvent désormais payer leurs impôts en ligne, se faire établir un passeport depuis le confort de leur domicile, enregistrer une entreprise, etc.

Adoni Conrad Quenum

Posted On lundi, 28 mars 2022 07:29 Written by

Durant la pandémie de Covid-19, l’école a été perturbée en Afrique du Sud. Afin de protéger les élèves et autres apprenants de futures crises, les autorités publiques ont décidé de faire des TIC un atout.

Lors du sommet organisé par la multinationale sud-africaine Naspers, mercredi 23 mars, la ministre des Communications Khumbudzo Ntshavheni (photo) a annoncé l’introduction prochaine de la scolarité en ligne dans le système éducatif d’Afrique du Sud. Elle a indiqué que 18 000 écoles publiques seront au préalable connectées à Internet. Les autorités sud-africaines comptent d’ailleurs sur les principales entreprises de télécommunications du pays qui ont récemment reçu du spectre télécoms à haut débit pour connecter les écoles.

Selon la ministre Khumbudzo Ntshavheni, « tous les élèves des écoles publiques, de la première à la douzième année, ainsi que ceux des collèges communautaires, disposeront d’une adresse électronique dotée de dispositifs de sécurité et de signatures numériques. Cela permettra aux enseignants de partager du contenu éducatif avec les apprenants et d'aboutir à un certain niveau d’apprentissage en ligne ».

Avec la crise de Covid-19, ces deux dernières années, l’éducation en ligne a connu un essor important en Afrique avec la fermeture des écoles. Plusieurs entreprises locales comme MTN se sont lancées sur le segment de l’école en ligne et proposent un programme numérique depuis octobre 2021. L’université du Cap a également lancé un lycée en ligne qui a ouvert ses portes en 2022. Elle a déclaré avoir déjà reçu 8 000 candidatures pour ses cours depuis sa première annonce.

L’école en ligne est devenue une alternative intéressante quand toutes les conditions sont en place. Le ministère de l’Éducation de base développe d’ailleurs un nouveau cadre pour réguler le secteur. En janvier dernier, Angie Motshekga, la ministre de l’Éducation de base, affirmait que le cadre réglementaire « a été partagé avec les départements provinciaux de l’éducation pour qu’ils apportent leur contribution et leurs commentaires avant qu’il puisse être distribué aux autres parties prenantes »

Adoni Conrad Quenum

Lire aussi : Les services Cloud, quels intérêts en Afrique ?

Posted On vendredi, 25 mars 2022 15:42 Written by

Au cours des deux dernières années, plusieurs secteurs stratégiques de l’économie malgache ont fait plus de place aux technologies. Les autorités ont compris la nécessité de transformer leur mode opératoire pour gagner en efficacité.

Le ministère malgache de l’Agriculture et de l’Élevage (MINAE) a signé, mardi 22 mars, une convention de partenariat avec l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) pour numériser les systèmes agroalimentaires.

Il est prévu à cet effet le développement de plateformes pour rendre les services agricoles plus accessibles, plus interactifs et plus performants ; tant aux producteurs qu’aux différents maillons de la chaîne de valeurs agricole ; et leur permettant de tirer profit des nombreuses opportunités et faire face aux différentes menaces.

Le MINAE a indiqué que sa collaboration avec la FAO inclut également un accompagnement dans « l’innovation numérique qui se concentrera notamment sur l’efficacité et l’efficience en matière de conseil et de formation agricole, d’intermédiation et de partenariat, puis de diffusion d’informations cruciales, notamment en matière commerciale, météorologique, sanitaire, réglementaire, etc. ».

Le soutien à la numérisation des systèmes agroalimentaires que la FAO va apporter à Madagascar s’ajoute aux nombreuses actions que mène déjà le gouvernement pour l’efficacité du secteur agricole. Le MINAE, avec l’appui des partenaires techniques et financiers, et du ministère en charge du Développement numérique, annonce la mise en œuvre prochaine d’un système de collecte, de gestion et d’exploitation de données géoréférencées sur les producteurs, les filières exploitées et l’historique des interventions de l’État à leur endroit. Les premières cartes de producteurs digitalisées ont été distribuées au mois de novembre 2021.

Le ministère de l’Agriculture et de l’Élevage a souligné que sa collaboration avec la FAO contribuera à terme « à accélérer la transformation positive des systèmes alimentaires et les rendre plus durables, résilients et inclusifs ». 

Ruben Tchounyabe

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Posted On vendredi, 25 mars 2022 14:23 Written by

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