Il y a cinq ans, le chef de l’Etat Paul Biya interpelait le gouvernement sur la nécessité d’accorder plus d’attention à l’économie numérique. Aujourd’hui, les investissements se multiplient à cet effet.
Le Cameroon Digital Innovation Center (CDIC), un cyberparc annoncé depuis quelques années par le gouvernement camerounais, est finalement opérationnel. Le ministre de l’Enseignement supérieur, Jacques Fame Ndongo, a procédé à son inauguration le mardi 8 février 2022 à Yaoundé. Le gouvernement ambitionne à travers cette infrastructure de soutenir le développement de l’écosystème entrepreneurial numérique local et d’accélérer la transformation digitale.
Jacques Fame Ndongo, a présenté le CDIC comme un centre futuriste de formation et de recherche en entrepreneuriat numérique, qui fournira l’écosystème adéquat pour stimuler l’innovation et incuber des projets numériques « made in Cameroon ». Il fournit entre autres des lieux de travail peu onéreux, des fonds d’amorçage, l’accès à des investisseurs providentiels et à des sociétés de capital-risque, des services de mentorat, une assistance technique, la gestion de la propriété intellectuelle, une expertise en marketing, des services financiers et comptables, des réseaux télécoms.
Selon la ministre des Postes et Télécommunications, Minette Libom Li Likeng, qui pilote le projet, cet incubateur constitue la réponse du gouvernement aux interpellations du chef de l’Etat relatives à l’accompagnement des jeunes porteurs de projets TIC. Le 10 février 2016, à la veille de la célébration de la fête de la Jeunesse, le président de la République, Paul Biya affirmait que « pour notre jeunesse, l’un des défis majeurs est de réussir l’arrimage à ce phénomène marquant qu’est l’économie numérique. Le gouvernement devra poursuivre avec méthode et efficacité la mise en place d’une infrastructure adéquate ».
Propriété du ministère des Postes et Télécommunications, le cyberparc est dirigé par de jeunes ingénieurs camerounais. Dans ses différents départements, des leaders constitués de start-up plus expérimentées, qui ont été formés et qui sont sur le marché, vont encadrer les plus jeunes sous le contrôle du gouvernement.
Le président de l’association des start-up, Gouather Alex Bertrand, a affirmé que ce centre représente pour chaque start-up du domaine de l’économie numérique au moins 30 % des prérequis techniques préalables à son lancement et son développement commercial. Il a soutenu que cette « usine » à contenu numérique va dynamiser une réelle industrie numérique made in Cameroon.
Ruben Tchounyabe
Lancée en 2011, la plateforme numérique YouScribe, déjà forte de 700 000 utilisateurs, entame une nouvelle étape de son évolution. Elle a comme ambition l’atteinte de plusieurs millions d’abonnés.
La bibliothèque en ligne YouScribe a annoncé, mardi 8 février, la levée de 5 millions d’euros auprès de la Banque des Territoires (France). L’argent servira à accélérer son développement, notamment en Afrique où elle est déjà présente dans dix pays (Côte d’Ivoire, Sénégal, Maroc, Mali, Afrique du Sud, Cameroun, Tunisie, Burkina Faso, RDC, Madagascar).
Pour 2022, sept nouveaux marchés sont ciblés sur le continent. Il est également prévu, entre autres, une amélioration de la plateforme pour rendre la lecture plus confortable ; l’enrichissement de la collection avec de nouveaux ouvrages ; la diversification des moyens de paiement.
Selon Maud Franca, la directrice adjointe du Programme des investissements d'avenir à la Banque des Territoires, le soutien apporté à YouScribe résulte des profondes mutations que les secteurs du livre et de l’édition en langue française connaissent avec le numérique. Pour elle, «YouScribe vient répondre aux défis qui doivent être relevés collectivement pour apporter des offres alternatives aux grandes plateformes de bibliothèques en ligne, souvent étrangères, et soutenir les éditeurs et les auteurs dans le monde francophone en pensant aussi aux jeunes générations, très adeptes des réseaux sociaux et des applications mobiles ».
Le nombre de locuteurs francophones dans le monde devrait passer de plus de 300 millions aujourd’hui à 750 en 2050, faisant du français la deuxième langue parlée après le mandarin, selon l’Observatoire démographique et statistique de l’espace francophone (ODSEF). Il estime que plus de 70 % des francophones seront Africains et l’Afrique comptera plus de 90 % des jeunes francophones de 15-29 ans. Cependant, le manque d’infrastructures de distribution et le coût élevé du livre en format papier pourraient accentuer le faible accès à la lecture de ses habitants.
En 2013, YouScribe gagnait le Prix de l’Entrepreneur d’Ernst & Young. En 2015, l’initiative recevait le Prix du Challenge Digital Africa 2017, organisé par l’AFD, la French Tech et Bpifrance. Enfin, en 2018, Orange Afrique choisissait la start-up pour promouvoir l’accès à la lecture dans des pays où le livre est peu distribué.
Fin 2021, YouScribe revendiquait déjà près de 700 000 abonnés, en croissance de 100 % par rapport à 2020. D’ici 2025, la bibliothèque en ligne qui compte plus d’un million de livres, de livres audio et documents numériques éducatifs veut enregistrer plusieurs millions d’abonnés, dont 80 % en Afrique.
Les fondateurs de l’application mobile, présente au Nigeria, au Ghana et au Kenya, prospectent déjà en Europe, en Inde et en Australie. Ils souhaitent faire de la solution digitale une référence dans l’industrie de l’automobile.
Les investisseurs Kalon Venture Partners, Launch Africa Ventures et IDF Capital se sont penchés pour une seconde fois, en un peu plus d’un an, sur le financement de Carscan. L’application mobile, créée par la start-up sud-africaine du même nom, a levé 1,3 million $ auprès des trois investisseurs, auxquels s’ajoutent Allan Gray E2 Ventures et AlphaCode. Ce nouveau financement dévoilé, vendredi 4 février, s’ajoute au premier intervenu en octobre 2020 et dont le montant n’avait pas été dévoilé. Il contribuera à ouvrir davantage l’application au marché international.
Carscan est une application mobile de réalité augmentée avec intelligence artificielle intégrée. Elle crée un scan extérieur ou intérieur précis, fiable, complet et traçable d’une voiture. Lancée en 2019 par Obins Choudhary et Chander Prakash, elle aide ainsi les acteurs du marché de l’automobile à acheter, vendre, louer, entretenir, assurer, financer et mettre aux enchères des voitures en toute confiance.
Avec sa base de données de plus de deux millions d’images de voitures dans différentes conditions, l’inspection technique des voitures qu’offre l’application permet de détecter les modifications, bosses, éraflures, etc., d’estimer l’état général d’une voiture et d’évaluer le montant des réparations en temps réels. L’application est également utile aux assureurs et aux particuliers.
Chander Prakash, cofondateur de Carscan, a déclaré que l’entreprise « travaille avec un certain nombre de clients locaux et internationaux et a été développée en collaboration avec l’un des plus grands acteurs du secteur automobile en Afrique du Sud ».
Justifiant l’intérêt pour Carscan, Clive Butkow, le PDG de Kalon Venture Partners, a déclaré que la start-up a fait preuve d’un talent exceptionnel et son offre résout un problème pour plusieurs secteurs. Il a affirmé que ce nouveau tour de table « témoigne de la croissance de l’entreprise et de la capacité de l’équipe de Carscan ».
En moins de trois ans, Carscan a connu un essor considérable. L’application est déjà accessible à l’internationale, notamment au Nigeria, au Ghana et au Kenya. Pour 2022, ses fondateurs souhaitent l’ouvrir au marché de l’Europe, de l’Inde et de l’Australie.
Ruben Tchounyabe
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Depuis plusieurs années, le Ghana a fait de l’introduction de la technologie dans les services publics une priorité pour améliorer la gouvernance. Un nouveau succès vient d’être enregistré dans ce sens.
Le gouvernement ghanéen a lancé une carte de voyage électronique destinée aux fonctionnaires et aux représentants du gouvernement pour les voyages officiels locaux et à l'étranger. Elle permettra de mieux contrôler leurs dépenses lors de ces déplacements professionnels. Mahamudu Bawumia, vice-président de la République, a présenté le nouvel outil, vendredi 4 février, au dernier jour de la conférence annuelle du département du contrôleur et comptable général (CAGD) qui s’est tenue à Cape Coast.
Il a déclaré que « depuis l'indépendance, les agents publics reçoivent de l'argent lorsqu'ils voyagent. Ce système présente de nombreux problèmes associés, notamment les risques de transport d'espèces, la fraude dans le décaissement des avances, l'utilisation croissante des canaux de paiement sans numéraire dans de nombreuses juridictions, une surveillance et des contrôles inefficaces, etc. ».
Le vice-président de la République a estimé que la carte de voyage électronique devrait offrir plusieurs avantages, notamment « l'élimination du risque de transporter de l'argent liquide ; le retrait en temps opportun des avances ; l’amélioration du suivi et des contrôles des allocations budgétaires pour les voyages officiels afin d'éviter les dépenses excessives ».
La carte de voyage électronique, développée en collaboration avec Fidelity Bank, s’inscrit dans le cadre des investissements engagés depuis 2006 par le gouvernement pour faire des technologies de l’information et de la communication un moteur de la bonne gouvernance et du développement. Elle s’ajoute aux nombreuses autres réalisations déjà à l’actif de l’Etat pour bâtir un gouvernement « cashless », notamment la numérisation du paiement des impôts.
Mahamudu Bawumia a affirmé que « l’ère de l'argent en espèce pour les voyages dans le secteur public sera bientôt révolue, apportant plus de transparence et de responsabilité dans l'utilisation des fonds publics ».
Adoni Conrad Quenum
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Depuis l’année dernière, plusieurs pays africains ont contracté de nouvelles dettes pour améliorer leur niveau de préparation à l’économie numérique. Identifier les secteurs où les utiliser est indispensable pour une relance économique post-Covid efficace.
Dans une tribune publiée lundi 7 février, Sundar Pichai (photo), le directeur général de la société américaine Google, soutient que l’Afrique, comme l’Inde il y a quelques années, a le potentiel d’impulser son développement en investissant intelligemment dans les technologies de l’information et de la communication.
Le continent qui a une jeunesse importante, bouillonnante et férue de TIC a déjà la bonne énergie pour y parvenir. Les gouvernements et les investisseurs privés doivent maintenant collaborer pour réussir sa transformation numérique. Pour y arriver avec succès, Sundar Pichai a identifié quatre domaines prioritaires dans lesquels investir :
1-) Etendre un accès Internet abordable et fiable sur tout le continent. Sans connectivité, des millions d’Africains demeureront exclus de la transformation numérique et des dividendes qui y sont attendus.
2-) Accompagner les entreprises africaines de toutes tailles dans leurs transformations numériques. Combler cet écart revient à permettre aux entreprises de s'installer en ligne, former davantage de personnes à poursuivre des carrières qui dépendent de la technologie et veiller à ce que les entreprises tirent parti du cloud computing pour plus d’efficacité et de sécurité.
3-) Investir dans les entrepreneurs africains pour stimuler l'innovation que l’investissement s’empressera de suivre. Partout où l'esprit d'entreprise fleurit, l'innovation et l'investissement suivront.
4-) Soutenir les organisations à but non lucratif et les institutions qui s'efforcent de tirer parti des avantages de la technologie. Cela permettra de mettre davantage les technologies au service des communautés.
En 2021, Google a réalisé un investissement de 1 milliard $ en Afrique pour contribuer à la transformation numérique du continent. Cet investissement s’est ajouté à plusieurs autres engagés sur le continent au cours des quatre dernières années par l’entreprise. Ils ont essentiellement été orientés vers l’amélioration de la connectivité – avec plus ou moins de succès –, dans la formation et l'entrepreneuriat. Google a prêché par l’exemple en somme.
Dans son rapport commun avec la Société financière internationale (SFI) « e-Conomy Africa 2020 - Africa’s $180 Billion Internet Economy Future », Google souligne que l'économie Internet africaine a le potentiel de croître pour atteindre 180 milliards de dollars, soit environ 5,2 % du PIB du continent, d'ici 2025. Un potentiel économique de 712 milliards $ d’ici 2050.
Muriel Edjo
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Au cours des dix dernières années, les TIC ont été vantées comme un atout pour la modernisation de plusieurs secteurs d’activités. Dans la sécurité, les applications sont nombreuses pour les forces de maintien de l’ordre.
La police technique et scientifique gabonaise a reçu, jeudi 3 février à Libreville, un lot d’équipements techniques de la France. Ce matériel remis par l’ambassadeur de France au Gabon, Alexis Mikhaël Lamek, a été réceptionné par le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, Lambert-Noël Matha. Il améliorera la lutte contre la criminalité, la fraude documentaire ou encore les violences faites aux mineurs et aux femmes en contribuant à la mise en place d’un fichier pénal numérique.
Parmi le matériel reçu, nous avons des scanners, un épiscope pour la codification et la lecture des caractères analytiques des empreintes digitales, des équipements divers pour la signalisation biométrique des gardés à vue. « Ce nouveau matériel aidera surtout à dynamiser le fonctionnement de la direction de la police technique et scientifique donc, plus d’efficacité dans la recherche de preuves objectives de culpabilité ou d’innocence », a indiqué le ministre de l’Intérieur.
Ce don de matériel technique de la France est complémentaire à celui reçu l’an dernier par la police gabonaise. Il s’inscrit dans le cadre du partenariat franco-gabonais en matière de sécurité intérieure.
Le fichier pénal numérique permet à la police gabonaise de relier plus facilement les auteurs de crimes à leurs forfaits. Il permettra de relever plus rapidement les correspondances et différences entre empreintes, marques et indices prélevés sur les lieux de crime ou sur la ou les victime (s) au cours d’une enquête policière.
Adoni Conrad Quenum
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En 2020, la crise de Covid-19 a démontré aux Etats la nécessité d’adapter leurs systèmes de santé aux évolutions technologiques. La Sierra Leone, qui avance timidement depuis 2019, étudie des partenariats internationaux pour accélérer ce processus.
Les Emirats arabes unis proposent leur expertise en matière de santé numérique à la Sierra Leone. Le ministère émirati de la Santé et de la Prévention l’a révélé le lundi 7 février. La question a été au coeur des échanges sur la coopération sanitaire, à Dubaï, entre Mohammad Salim Al Olama, sous-secrétaire du ministère émirati de la Santé et président du conseil d'administration des services de santé, et Austin Demby, ministre de la Santé et de l'Assainissement de Sierra Leone.
Durant la rencontre, Mohammad Salim Al Olama a présenté au ministre sierra léonais et à sa délégation les succès des Emirats arabes unis en matière de services de santé numériques et d'innovation de santé, par rapport aux orientations du gouvernement dans la prévention des maladies, l'éducation à la santé, la nutrition saine, etc. Il a aussi évoqué les avancées du gouvernement émirati dans la gestion des données de santé et le développement des systèmes d'information sur la santé.
Dans son édition 2021, le Global Health Security Index classe la Sierra Leone parmi les plus mauvais système de santé au monde. Développé en partenariat par la Nuclear Threat Initiative (NTI) et le Johns Hopkins Center for Health Security de la Bloomberg School of Public Health, en collaboration avec Economist Impact, l’indice GHS évalue 195 pays selon 6 catégories, 37 indicateurs et 171 questions, à l'aide d'informations accessibles au public. Il compare leur sécurité sanitaire en fonction de leur capacité à prévenir les maladies, le nombre de médecins, le nombre et la qualité des infrastructures sanitaires, etc. La Sierra Leone occupe la 116e place avec un indice de 32,7 sur 100.
Dans un pays où le taux de pénétration d’Internet était encore de 25 % en 2020 selon le Digital Report de Hootsuit et We Are Social, le gouvernement sierra léonais devra également investir beaucoup dans l’accès des populations à la connectivité à haut débit. C’est un prérequis indispensable au succès de l’e-santé qu’il souhaite intégrer davantage au système de santé public.
Au cours des quatre dernières années, la Sierra Leone a commencé à intégrer les technologies dans son système de santé. En 2019, le pays est devenu le premier de la région Afrique de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) à transformer complètement son système national de surveillance des maladies d'une plate-forme papier à une plate-forme électronique basée sur le Web. Le processus engagé avec l’aide de l’OMS, a été déployé avec succès dans les 14 districts et dans tous les établissements de santé publics du pays.
Muriel Edjo
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9 mois après la levée d’un financement de démarrage de 1,8 million $, Lami s’offre Bluewave Insurance Agency. Cette acquisition lui ouvrira les portes de 7 marchés africains, dont la RDC, dans lesquels Bluewave propose ses services d’assurance.
L’insurtech kényane, Lami Technologies, rachète son concurrent direct dans le segment des technologies axées sur l’assurance, Bluewave Insurance Agency. La proposition de rachat a été rapportée ce 4 février par l’Agence Ecofin.
Le montant proposé pour cette acquisition reste confidentiel. Lami, fondé en 2018 par l'entrepreneure kényane Jihan Abass, reprendra l’équipe et les partenariats commerciaux de Bluewave. « Cette acquisition apportera une croissance exponentielle aux deux entreprises. Avec des ressources accrues, une technologie et une innovation améliorées, une expertise et une expansion du marché. Cette acquisition nous aidera à créer un environnement plus compétitif pour l'insurtech en Afrique, alors que nous continuons à travailler sur la fourniture de produits d'assurance abordables et pratiques pour tous les Africains », a commenté Roy Perlot, directeur financier chez Lami Technologies.
We are pleased to announce our acquisition of Kenya’s Bluewave Insurance Agency🤝
— Lami (@LamiInsurtech) February 3, 2022
Our acquisition comes from our belief in democratizing access to insurance products using technology and continuing our mission to provide a safety net to all Africans📈
ℹ️ https://t.co/EQbK68plTX pic.twitter.com/JmK8J7aqjF
L’annonce survient 9 mois après la levée par Lami Technologies d’un financement de démarrage de 1,8 million $. La start-up qui vise à démocratiser les produits et services d'assurance pour les Kényans à faible revenu a indiqué en mai 2021 qu’elle embauchera davantage de personnes pour renforcer son équipe et améliorer sa technologie.
L'acquisition de Bluewave permettra à Lami d'accroître sa présence en Afrique en pénétrant de nouveaux marchés où Bluewave est déjà présent, avec une croissance prévue de 65 000 polices actuelles, et une croissance potentielle de centaines de milliers de polices en 2022. Lami s’étendra ainsi au Kenya, au Malawi, en Tanzanie, en Ouganda, au Rwanda, au Nigeria, en Gambie et en RDC.
L'opération permettra également de développer le segment clientèle/produits de Lami au Malawi où Bluewave touche plus de 60 000 petits exploitants agricoles en leur donnant accès à des polices. Entre 2018, année de sa création, et mai 2021, Lami affirme avoir vendu plus de 5000 polices et s'est associée à plus de 25 souscripteurs actifs, dont Britam, Pioneer et Madison Insurance.
Dans une note publiée en mai 2021, il estime que le marché africain de l'assurance qui se situe à un taux de pénétration de 3 %, à l'exception de l'Afrique du Sud, est confronté à des défis de modernisation et d'innovation. L’insurtech pointait du doigt l'administration traditionnelle des polices, le manque de connaissance des produits d’assurance, des offres peu flexibles pour justifier, en partie, le faible taux d’adhésion et d’adoption de l’assurance sur le continent.
Chamberline Moko
Ces trois dernières semaines, la société télécoms a mobilisé ses consommateurs autour d’une campagne sociale dont la première phase des activités s’achève le 6 février. De nombreux jeunes y ont pris part.
A travers le programme Orange Sponsor Change, l’opérateur de téléphonie mobile Orange Maroc allie football, jeunes et Internet pour soutenir l’Association initiatives, citoyenneté, éducation, environnement et développement (AICEED) dans l’éducation numérique.
Lancé dans 12 pays, depuis le 5 janvier, en marge de la Coupe d’Afrique des Nations qui se joue au Cameroun, le programme a permis de sélectionner des jeunes de 12 à 13 ans qui participent à un tournoi de football dont les phases qualificatives et la finale se déroulent ces 5 et 6 février. Au Maroc, pour être sélectionné, chaque jeune devait enregistrer une vidéo de jonglage de 15 secondes en la présence de son tuteur légal, et la poster ensuite en story sur Instagram en taguant Orange Maroc « @OrangeMaroc ». Il devait inciter son entourage à voter pour lui sur la page Instagram Orange Maroc. Seuls les candidats avec le plus de votes ont été retenus pour prendre part au tournoi qui verra les vainqueurs bénéficier d’un stage professionnel au Krimau Football Association pendant les vacances d’été.
Dans chacun des 12 pays qui ont abrité un tournoi de foot, l’équipe gagnante au 6 février sera invitée à une grande finale internationale « Orange Sponsors Change » qui se tiendra au printemps prochain.
Quand @orange et les fans font équipe pour concilier passion du football ⚽️ et enjeux environnementaux🌍 ==> #OrangeSponsorsChange 🤩 un programme unique pour vivre sa passion tout en laissant une empreinte positive !
— Ibtissame Nafii (@Nafiibtissame) January 7, 2022
#CAN2021@orangeafrica https://t.co/piS2Z0pMu8
Orange Sponsors Change est un programme alliant passion du football et engagement pour l’environnement. Lancé pour la première fois au Liberia et au Cameroun en 2018, il a été étendu en 2019 à l’Égypte et à la Tunisie. Pendant les tournois, les fans sont encouragés à collecter leurs déchets plastiques dans des bacs de recyclage. En échange Orange et ses partenaires locaux recyclent le plastique collecté et le remet à disposition des fans et de leurs communautés sous forme de maillots de football, de ballons et même de terrains de jeu construits exclusivement en matériaux recyclables.
La particularité du programme au Maroc, cette année, est que tous les votes du public enregistrés pendant la phase de sélection des candidats seront convertis en Mégaoctets (Mo) (1 vote pour 100 Mo). Le volume data cumulé sera pré-chargé dans des tablettes offertes par la Fondation Orange à l’AICEED pour œuvrer à son inclusion numérique et notamment l’école numérique.
En Afrique, le commerce électronique a enregistré de la croissance depuis 2020. Alors que la concurrence se renforce sur ce segment de marché, l’innovation technologique contribue à se démarquer. C’est la stratégie adoptée par Jumia au Ghana.
La filiale ghanéenne de Jumia, entreprise de commerce électronique présente dans une dizaine de pays africains, a dévoilé le vendredi 4 février son partenariat avec la société ghanéenne de casiers intelligents LocQar. Il porte sur la mise à la disposition de casiers sécurisés à ses clients à Accra, où ils peuvent aisément entrer en possession de leurs commandes effectuées en ligne.
« L’expérience de nos clients est très importante pour nous et c’est pourquoi nous avons établi ce partenariat avec LocQar. Il ne s’écoule que 7 secondes entre le moment où les clients arrivent au casier intelligent et celui où ils récupèrent effectivement leur commande. C’est également très pratique, car ces casiers sont disponibles 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Ils peuvent donc récupérer leurs colis à tout moment de la journée », a déclaré Samuel Esiri (photo, à droite), directeur national de Jumia Ghana.
Jumia partnered with @locqar in #Ghana to create 100% secure contactless pick-up stations with smart lockers technology #ecommerce pic.twitter.com/1KnXl7YbnP
— Jumia Group (@Jumia_Group) February 4, 2022
LocQar fournit des casiers intelligents dans des endroits stratégiques comme l’aéroport de Kotoka, les centres commerciaux Accra Mall et West Hills Mall. Ces casiers sont gérés par une plateforme numérique et une fois qu’un colis y est déposé, le destinataire est immédiatement informé (par SMS ou courriel) que son colis est prêt à être récupéré. Il reçoit automatiquement un code d’accès et n’a plus qu’à inscrire ce dernier sur l’écran tactile du contrôleur du casier pour avoir accès à son colis.
Sécurisés et sûrs, les casiers intelligents de LocQar sont équipés d’alarmes et sont situés à des endroits sous vidéosurveillance. Ils sont accessibles 24 heures sur 24 et tous les jours de la semaine et Jumia estime qu’il s’agit d’une autre alternative, sûre, à la livraison de colis à domicile.
Adoni Conrad Quenum
Depuis cinq ans, le nombre d’entreprises internationales qui mettent en place des initiatives de soutien aux entreprises technologiques croit. Une aubaine pour les jeunes pousses qui grandissent parfois très vite.
Le géant technologique américain Oracle a annoncé, mercredi 2 février, un investissement de 1 million $ pour soutenir les start-up africaines. L’objectif est de permettre à ces jeunes pousses d’avoir accès aux dernières technologies du cloud grâce à des « crédits cloud » pouvant atteindre 10 000 $ destinés à 100 start-up, pour la mise en œuvre de leurs divers projets numériques.
« L’Afrique est un foyer d’entrepreneurs technologiques, et nous avons constaté une croissance de 91 % des inscriptions de start-up sud-africaines, et de 39 % de plus de 13 autres pays africains au cours de l’année dernière. L’investissement d’un million de dollars va renforcer les efforts des entrepreneurs technologiques en Afrique pour utiliser les dernières technologies numériques afin d’assurer le succès de leurs start-up », a indiqué Oracle.
L’investissement de l’entreprise américaine Oracle dans les start-up africaines s’inscrit dans le cadre d’Oracle for Startups, une initiative d’appui technologique aux jeunes entreprises dans leur développement. Il intervient après l’annonce récente par Oracle de l’ouverture de sa première région cloud en Afrique dans le but de répondre à la demande croissante du continent en services cloud de qualité.
Avec la connectivité à haut débit qui se développe sur le continent, poussé par l’investissement des opérateurs télécoms et fournisseurs d’accès Internet dans les câbles sous-marins de fibre optique, l’utilisation des technologies du cloud grandit progressivement. Sécurisé et fiable, le service est la garantie d’activité globalement sans risque. Oracle, avec ses crédits cloud, permet aux start-up de se déployer en toute quiétude.
Adoni Conrad Quenum
Fondée en 2020, la jeune entreprise Yalla Fel Sekka surfe sur le développement du segment du commerce électronique induit par la pandémie de Covid-19. Elle couve de grandes ambitions pour les prochaines années.
Yalla Fel Sekka (YFS), une start-up spécialisée dans la logistique et la livraison à la demande, a réussi un tour de table de série A d’un montant de 7 millions $. Ce financement dévoilé, mardi 1er février, servira à soutenir sa croissance dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA). La jeune entreprise prévoit de construire 20 à 40 dark stores – commerces de détail fermé au public qui sert d’entrepôt à d’autres entreprises – dans plusieurs villes d’ici l’année prochaine.
« Ce qu’il est important de dire, c’est que tout ce qui a trait au commerce rapide ou à la livraison instantanée nécessite une nouvelle forme d’infrastructure sur le terrain pour être proche de vos clients, de la technologie, des opérations. Tout cela est radicalement différent du type d’infrastructure que nous voyions lorsque nous ne nous occupions pas de commerce rapide. Mais maintenant, c’est de cela qu’il s’agit pour YFS, devenir le principal acteur et le leader de l’offre de ces services logistiques pour le commerce », a indiqué Khashayar Mahdavi, co-fondateur de la start-up.
Yalla Fel Sekka, fondée en 2020, fonctionne selon le modèle Business-to-Business-to-Customer. Lorsqu’un client passe une commande en ligne, YFS la récupère dans un de ses dark stores construits pour conserver les produits de clients issus de divers secteurs, notamment les épiceries, les pharmacies ou encore le commerce électronique, et effectue la livraison. Le service accessible par web ou mobile offre aux utilisateurs la possibilité de suivre en ligne la livraison de leur commande. Yalla Fel Sekka revendique déjà une flotte de près de 1 000 conducteurs actifs de motos et de fourgonnettes et 3 000 sur liste d’attente.
Avec la pandémie de Covid-19 et la croissance du commerce électronique en Egypte, la start-up a su trouver sa place dans l’univers économique du pays. Selon Yasmine Abdel Karim, co-fondatrice de l’entreprise, près de 10 000 commandes sont enregistrées par jour et le volume brut de marchandises augmente à un rythme mensuel de 20 % avec un taux de fidélisation des clients supérieur à 90 %. Pour YFS qui attire encore de nouvelles entreprises, ce financement est le bienvenu.
Adoni Conrad Quenum
Engagé dans le développement de son économie numérique, l’Afrique ne profite pas encore pleinement des potentialités de ce secteur. Une situation qui est imputée au manque de chercheurs dans le domaine de l’IA.
L’Afrique doit former au moins 5 000 doctorants dans les domaines de l'intelligence artificielle (IA) et de l'apprentissage automatique, au cours des 5 prochaines années, si elle veut tirer profit de l’économie numérique, d’après les estimations du professeur Tom Ogada (photo), directeur exécutif du Centre africain d'études technologiques (ACTS), un groupe de réflexion de recherche sur le développement, pionnier dans l'exploitation des applications de la science, de la technologie et des politiques d'innovation pour le développement durable en Afrique.
« Notre institution a fait une analyse de la situation pour identifier les compétences qui seront nécessaires pour développer l'économie numérique, et nous avons établi qu'il existe un déficit de compétences en Afrique à tous les niveaux, du secondaire à l'université jusqu'au doctorat », a déclaré Ogada à l'University World News.
Selon ACTS, l’Afrique connaît un déficit de chercheurs en matière d’IA. A l’origine de cette situation, l’institution pointe du doigt le manque d’opportunité de formation, de ressources financières et d'infrastructures adéquates dans les universités. Et pourtant l’importance de l’IA dans le développement n’est plus à démontrer. Elle permet la création d'outils pour trouver et améliorer des solutions grâce à la recherche. En Afrique l’application de l’IA est devenue indispensable dans des secteurs tels que la santé, l'agriculture, l'action climatique et l’industrie.
Pour contribuer à la formation des chercheurs en IA, l’ACTS a lancé un programme de bourses d'études sur l'intelligence artificielle pour le développement en Afrique (AI4D). La bourse AI4D Africa est une nouvelle initiative dont l'objectif est de répondre à la demande croissante de chercheurs en IA et en apprentissage automatique sur le continent.
Un appel à candidatures pour ce programme de bourse est en cours jusqu’au 17 février 2022. Il cible les ressortissants des pays suivants : Angola, Bénin, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, République centrafricaine, Tchad, Comores, Cameroun, République démocratique du Congo (Kinshasa), Congo (Brazzaville), Côte d'Ivoire, Guinée équatoriale, Gabon, Guinée-Bissau, Madagascar, Mali, Mozambique, Niger, Sénégal, Togo.
Pour être éligibles, les candidats doivent être inscrits dans un cursus d'IA (apprentissage automatique, système expert, traitement du langage naturel, robotique intelligente, etc.) sous la direction d'un superviseur, avoir terminé leurs cours ainsi qu'une proposition de recherche. Tous les candidats doivent avoir une connaissance approfondie de la langue d'enseignement au sein de leur université d'accueil (français ou portugais).
Vanessa Ngono Atangana
Elles figurent parmi les 19 nominées sur plus de 300 candidatures reçues par la Journée de la femme digitale (JFD), un mouvement de l’innovation au féminin. Elles se sont démarquées dans les catégories Entrepreneur, Intrapreneur et Junior pour la région Afrique.
Les délibérations pour la 10e édition du Prix Les Maragaret se tiendront le 10 février à la Sorbonne à Paris. Une Egyptienne, une Ougandaise, une Sénégalaise, deux Gabonaises, une Kényane, une Ivoirienne et une Sud-Africaine sont en lice pour le titre dans ses trois catégories ouvertes en Afrique.
Entrepreneur
- Farah Emara, égyptienne, est finaliste avec son projet FreshSource. C’est une plateforme agricole reliant les fermes aux entreprises et fournissant des solutions du dernier kilomètre. Sa mission, rationaliser la chaîne de valeur des produits frais et responsabiliser les agriculteurs pour réduire les pertes alimentaires.
- Shamim Nabuuma Kaliisa est Ougandaise. Elle est la fondatrice de Chil AI Lab, start-up qui utilise l'intelligence artificielle et l'apprentissage automatique pour étendre les services de santé essentiels aux pauvres et aux marginalisés en Ouganda, les femmes en particulier.
- Ariane Akeret, Gabonaise, est finaliste avec son projet CaPay. C’est une application destinée à faciliter le paiement des salaires et autres transactions financières, via le mobile money. C’est une plateforme numérique proposée aux salariés, retraités et autres populations non bancarisées des entreprises, des caisses de prestations sociales, organismes, associations et administrations publiques.
Intrapreneur
- Adjaratou Wakha Aidara est Sénégalaise, directrice exécutive de Partners West Africa-Sénégal. Elle est finaliste avec son un projet de mobilité propre, sûre, durable et connectée avec des motos-taxis.
- Patricia Ndikumana est Kényane. Responsable des partenariats Sokowatch. Elle est finaliste avec Sokowatch, plateforme d’e-commerce dont l’objectif est de fournir tout ce dont un détaillant a besoin, sans grossiste ni banque.
- L’Ivoirienne Cléo Ngokoudi est la directrice financière d’Anka. Elle est finaliste avec Anka, plateforme qui fournit aux commerçants locaux des solutions intégrées de gestion digitale, la facilitation des transactions financières internationales.
Junior
- Maylis Kouakoua, Gabonaise de 13 ans. Finaliste avec son jeu sur Scracth, présenté sous forme de quizz. Elle sensibilise les adolescents sur les dangers d’Internet, notamment le cyber-harcèlement.
- Malebina Tsotsotso est une Sud-Africaine de 15 ans. Elle a créé MTutor, une plateforme d'apprentissage en ligne conçue pour fournir un outil edtech adaptable, évolutif, sûr et sécurisé.
Selon Delphine Remy-Boutang, présidente-directrice générale de The Bureau et de la JFD, le projet que porte chaque jeune femme a été meilleur parmi des centaines. « Nous avons reçu plus de 300 candidatures. C’est une opportunité unique pour faire émerger nos futures championnes européennes et africaines de la tech. Leurs projets répondent tous à de grands enjeux de société ».
Elle a indiqué que le prix répond à la nécessité « d’orienter plus d’investissements vers l’entrepreneuriat féminin qui porte, lui aussi, des solutions à la transformation digitale en la mettant au service de nos sociétés et de l’environnement ».
Pour cette édition du prix, le vote du public comptera pour une voix pendant les délibérations du jury. Le Prix les Margaret a été lancé en 2013 par la JFD. Il récompense chaque année des femmes entrepreneurs et intrapreneurs, en Europe et en Afrique, dont les projets et innovations répondent aux grands enjeux de la société. Ce prix rend hommage à Margaret Hamilton, ancienne directrice du département génie logiciel au sein du MIT Instrumentation Laboratory qui a développé les logiciels embarqués du programme spatial Apollo de la NASA.
Brice Gotoa