Le Kenya espère accompagner les mineurs de Bitcoin dans leur transition écologique. Selon l’Agence Ecofin, plusieurs entreprises spécialisées dans le minage bas-carbone ont déjà approché KenGen, le principal producteur d’énergie géothermique du pays.
Kenya Electricity Generating Company (KenGen), le principal producteur d’électricité géothermique au Kenya, a invité les fermes de minage de bitcoin à s’installer dans le pays, pour profiter de son excédent de production, a rapporté le site d’information spécialisé dans les cryptomonnaies CryptoSlate le 4 juin.
« Nous sommes prêts à accueillir les fermes de minage de bitcoin ici, car nous avons l'espace nécessaire et l'électricité est proche, ce qui contribue à la stabilité », a déclaré le directeur du développement géothermique de KenGen, Peketsa Mwangi, cité par CryptoSlate.
M. Mwangi a également révélé que certaines sociétés spécialisées dans le minage de bitcoin ont déjà pris langue avec la compagnie kenyane. « Certaines fermes de minage ont demandé une capacité initiale de 20 mégawatts (MW) avant de monter en puissance par la suite, étant donné que leur activité est très énergivore », a-t-il précisé.
Selon le journal kenyan The Standard, KenGen espère installer des fermes de minage de bitcoin aux alentours de sa principale centrale géothermique située près de la ville Naivasha (123 km à l’ouest de Nairobi).
Le Kenya est le premier producteur d'énergie géothermique en Afrique. Sa production est estimée à 14 000 MW d’électricité pour une capacité installée de 863 MW seulement.
Alors que le minage des cryptomonnaies requiert d'énormes besoins en électricité pour faire fonctionner les ordinateurs qui réalisent les calculs nécessaires à la validation des transactions et à la création des monnaies virtuelles, les entreprises spécialisées sont sous pression, en raison des émissions très élevées de gaz à effet de serre générées par leurs activités.
Expulsés de Chine l’an dernier, plusieurs fermes de minage cherchent asile dans des pays ayant des offres excédentaires d’énergies renouvelables.
Le Maroc est en quête de nouveaux partenaires internationaux à travers lesquels créer davantage de valeur pour son économie. Les entreprises indiennes qui ont démontré par le passé leurs capacités dans l’informatique et le numérique sont une opportunité à saisir. Elles recherchent aussi de nouveaux marchés.
La ministre marocaine de la transition numérique et de la réforme administrative, Ghita Mezzour, a signé un mémorandum d’entente samedi 28 mai avec Roshni Nadar Malhotra, présidente de Hindustan Computers Ltd (HCL). Cet accord prévoit l’installation de la multinationale indienne de services et de conseil en technologies de l'information au Maroc. En s’appuyant sur le pays comme hub d’externalisation, HCL ambitionne de conquérir l’Afrique à long terme.
Ghita Mezzour a déclaré, mercredi 1er juin, que « le Maroc a une forte pénétration d’Internet et celle-ci connaît une croissance exponentielle. Le pays dispose également d’une main-d’œuvre éduquée et qualifiée en plus d’avoir l’avantage d’une population qui peut parler l’arabe et le français en plus de l’espagnol. Comme le français est largement parlé, cela pourrait également aider les entrepreneurs indiens à atteindre les pays africains où le français est largement parlé ».
L’accord entre le Maroc et HCL est intervenu en marge de la visite qu’effectue la ministre marocaine de la Transition numérique et de la Réforme administrative en Inde depuis le 28 mai pour nouer des partenariats avec de grandes entreprises indiennes. Elle a vendu le Maroc comme l’une des trois meilleures destinations d’externalisation en Afrique, notamment pour les entreprises informatiques indiennes au regard de sa stabilité politique, de ses nombreux pactes commerciaux avec des Etats européens, et son ouverture commerciale à travers le continent.
HCL projette d'établir un « delivery center » au Maroc, dans l’objectif de produire des services technologiques à haute valeur ajoutée pour ses clients mondiaux, a indiqué un communiqué du ministère de la Transition numérique et de la réforme de l’administration.
La société qui opère dans une cinquantaine de pays et emploie plus de 200 000 personnes dans le monde avec un chiffre d’affaires de plus 11 milliards $ en 2022, se focalisera sur le codage, les logiciels et les technologies de l’information au Maroc. L’entreprise entend également investir dans la formation initiale et continue des talents marocains dans le domaine du numérique, selon le ministère.
Ruben Tchounyabe
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Dans un souci d'efficacité des services publics, le gouvernement nigérian a fait de la modernisation et de l’automatisation de l’administration publique une priorité. Les ministères et agences publiques se sont approprié cette instruction et multiplient les actions à cet effet depuis 2020.
Le service des douanes du Nigeria a signé, lundi 30 mai, une convention de concession avec le consortium Trade Modernization Project Limited constitué par l’Africa Finance Corporation (AFC) et la firme chinoise Huawei Technologies Limited. Il porte sur la numérisation des opérations de sécurité aux frontières et de collecte des recettes de l’administration douanière. À travers ce projet baptisé « e-customs », le gouvernement projette de gagner 176 milliards $ au cours des 20 ans prochaines années.
Le contrôleur général du service des douanes, Hameed Ali (photo), a affirmé que « nous sommes heureux de dire qu’au Nigeria, nous allons être entièrement électroniques, numérisés et modernisés. Le succès de ce projet mettra le Nigeria sur la carte ». Président de Trade Modernization Project Limited et président du projet, Alhaji Saleh Ahmadu, a assuré le gouvernement que « l’objectif de 176 milliards $ sera atteint, voire dépassé ».
Le projet de numérisation de la douane est financé à hauteur de 3,2 milliards $ par l’Africa Finance Corporation ; Huawei s’occupant de la partie technique. Les autorités nigérianes comptent ainsi s’appuyer sur le numérique pour améliorer l’efficacité opérationnelle et financière de l’administration douanière.
« e-customs » apportera plusieurs avantages, tant pour l’économie nationale que pour le service des douanes. « Pour les douanes nigérianes, cela va changer tout le processus commercial. Cela va donner aux douanes le meilleur parti en termes de fonctionnement des affaires. Cela supprimera tout arbitraire et toute erreur humaine », a expliqué Hameed Ali, qui révèle par ailleurs que le processus réduirait le coût des affaires et augmenterait la productivité du service, grâce à son processus de gestion et de surveillance simple.
Le président de Trade Modernization Project Limited souligne pour sa part les avantages pour l’économie du pays, « en termes de croissance commerciale pour les exportateurs et les entreprises dépendantes des importations ». Il note l’amélioration des chaînes d’approvisionnement mondiales et de l’utilisation des capacités industrielles, ainsi que la création des opportunités d’emploi.
Ruben Tchounyabe
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Après la levée d’un financement de pré-série A en novembre 2021, Appetito rachète et fusionne ses activités avec celles du tunisien Lamma. L’opération créera un nouvel acteur présent dans 3 pays maghrébins tout en explorant des opportunités de développement en Afrique de l’Ouest.
La plateforme égyptienne de livraison d’épiceries et produits ménagers, Appetito, a annoncé ce mercredi 1er juin, le rachat de l’entreprise tunisienne Lamma évoluant dans le secteur de la livraison et la vente en ligne. Le montant déboursé n’a pas été divulgué, mais plusieurs médias avancent une somme comprise entre 10 et 15 millions $.
Les deux entreprises ont décidé de fusionner leurs activités pour créer une entreprise unique qui prendra l’appellation d’Appetito. Cette entité sera présente au Maroc et en Tunisie, deux pays dans lesquels Lamma était présent, mais aussi dans de nouveaux territoires non encore dévoilés, en Afrique de l’Ouest.
« Avoir Lamma à bord nous mettra sur la bonne voie pour devenir le plus grand acteur du e-commerce sur le continent […] Nous pensons que c'est le meilleur moment pour nous développer en Afrique, afin de résoudre les énormes inefficacités de la chaîne d'approvisionnement du commerce de détail », a souligné Shehab Mokhtar, directeur général d'Appetito.
Cette acquisition intervient sept mois après la levée de 2 millions $, sous forme de financement de pré-série A, réalisée par Appetito en novembre dernier. Les capitaux obtenus auprès d’un groupe d’investisseurs, dont la firme américaine de capital-risque Jedar Capital, avaient servi à étendre la présence d’Appetito dans de nouvelles régions en Égypte et à planifier sa croissance régionale.
Suite à la fusion-absorption avec Lamma, dont la finalisation est attendue d’ici le troisième trimestre, la start-up égyptienne de livraison créée en mars 2020 ambitionne de devenir « le plus grand acteur de l'e-épicerie et du e-commerce en Afrique ». À partir des 3 pays maghrébins dans lesquels il opérera (Égypte, Tunisie, Maroc), Appetito s’appuiera sur les synergies entre les deux sociétés fusionnées pour se développer sur de nouveaux marchés africains en commençant par l’Afrique de l’Ouest.
Selon Shehab Mokhtar, son fondateur et directeur général, le marché de l'épicerie au détail en Égypte est évalué à 60 milliards $. Dans ce vaste marché, 2 % des acteurs sont en ligne. Ce qui constitue une énorme opportunité de croissance, selon Shebab.
Au-delà du marché égyptien, le Moyen-Orient et l'Afrique de l’Ouest représentent des marchés fragmentés dans lesquels peu d'entreprises ont réussi à créer des acteurs régionaux dans le domaine du e-commerce, mais à fort potentiel, selon Shebab Mokhtar.
Chamberline MOKO
Avoir des compétences numériques est désormais un atout pour attirer l’attention des entreprises ou s’auto-employer. Plusieurs initiatives privées de formation l’ont comprise et proposent, à cet effet, des formations abordables aux jeunes, là où les offres des États sont parfois onéreuses et élitistes.
L’incubateur de start-up « Ose ton emploi » basé à Conakry a officiellement lancé, samedi 28 mai, son nouvel espace numérique dénommée « Sanku Lab ». Financé à hauteur de 55 000 euros par la fondation Orange Guinée, il a pour vocation la formation aux métiers des TIC, notamment la création et la fabrication numériques.
2 100 personnes bénéficieront de la formation de Sanku Lab. Elles pourront prototyper et fabriquer divers objets dans les prochaines années. L’espace met à la disposition des apprenants des outils tels que des ordinateurs portables, une imprimante 3D, une découpe laser vinyle, une presse à chaud, de l’outillage électronique, des brodeuses numériques…
Sanku Lab sera au cœur des activités et programmes d’accompagnement « d'Ose ton emploi », a déclaré son fondateur Danda Diallo. Youssouf Boundou Sylla, le secrétaire général du ministère de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle, a apprécié l’initiative. Il a affirmé que « ces types d’incubateurs sont de véritables vecteurs de développement ».
L’incubateur « Ose ton emploi », créé en 2018, s’est fixé comme objectif l’accompagnement des jeunes entreprises porteuses de projets innovants. Avec plusieurs start-up incubées, il fait partie du réseau Afric’Innov qui rassemble de nombreux incubateurs africains. « Ose ton empfaloi » joue un rôle révélateur de nouveaux talents pour les jeunes en décrochage afin de permettre leur réinsertion professionnelle.
La représentante de la société Orange Guinée a expliqué que « vu la place que le numérique a dans ce monde, nous appuyons ces outils numériques pour faire en sorte que ces jeunes puissent se les approprier, découvrir des passions, se révéler, mettre en contribution toutes leurs créativités pour ensuite se former, créer des start-up, grandir, se lancer sur le marché et avoir une autonomie assurée ».
Ruben Tchounyabe
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Dans de nombreux pays africains, l’insertion professionnelle de la population à l’ère du numérique est devenue une préoccupation majeure. Au niveau national et international, les réflexions se multiplient sur les stratégies les mieux adaptées pour aborder cette question.
La République de Tunisie recevra au cours des quatre prochaines années de l’aide internationale pour la création d’emplois basés sur les technologies de l’information et de la communication pour jeunes et les femmes. Le projet « IPTIC », financé par l’Agence coréenne de coopération internationale (KOICA) et mis en œuvre par le Bureau de l’Organisation internationale du travail (OIT) pour l’Algérie, la Libye, le Maroc, la Mauritanie et la Tunisie, a officiellement été lancé à cet effet le lundi 30 mai, à Gammarth, par le ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle.
Le projet « IPTIC » s’articule autour de trois axes : améliorer les capacités des agences dédiées de l’État dans la mise en œuvre efficace de la stratégie nationale de l’emploi, concevoir et réaliser des diagnostics régionaux sur l’emploi dans les TIC, développer les chaînes de valeur dans le secteur des TIC. Les deux premiers axes porteront sur les gouvernorats de Tunis, Sousse, Sfax, Manouba, Kairouan, Zaghouan, Sidi Bouzid, Jendouba, Kasserine et Gabès. Le dernier sur ceux de Tunis, Sousse et Sfax.
Le lancement du projet est l’aboutissement de la convention d’implémentation signée en décembre 2021 par Rania Bikhazi, directrice du Bureau de l’OIT pour l’Algérie, la Libye, le Maroc, la Mauritanie et la Tunisie, et Kim Hanvit, le directeur pays par intérim de la KOICA en Tunisie.
C’est la continuité du projet EDJEF « des emplois décents pour les jeunes et les femmes » mené de 2018 à 2020 et dont l’objectif était de favoriser l’employabilité des jeunes et des femmes dans les gouvernorats de Kairouan, Zaghouan, Tunis et Manouba, dans le cadre d’un dialogue social tripartite.
Nasreddine Nsibi, ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, a déclaré que dans un souci d’adéquation des formations avec les besoins des entreprises dans un contexte de numérisation rapide, son département réfléchit à une réforme de la formation professionnelle.
Muriel Edjo
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La transformation numérique est repartie de plus belle sur le continent suite à la pandémie de Covid-19. Les Etats africains se sont engagés à renforcer les infrastructures télécoms et à développer la couverture réseaux. Cependant, pour que ces investissements soient pleinement productifs, encore faut-il que les services proposés restent accessibles aux revenus les plus modestes. C’est pourquoi, en surtaxant ces services les Etats se tirent parfois eux-mêmes une balle dans le pied.
En 2010, le volume fiscal indexé au secteur des télécommunications en Afrique subsaharienne faisait déjà l’objet d’un débat passionné entre les gouvernements et les opérateurs de téléphonie mobile. Les premiers, soucieux d’assurer de nouvelles ressources financières pour le trésor public, n’ont cessé de clamer un juste gain sur un secteur en croissante richesse. De son côté, l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA) n’a cessé d’interpeller sur le danger qu’une fiscalité trop gourmande représente à long terme, non seulement pour la viabilité des sociétés télécoms, mais également pour le développement. Dix ans plus tard, la question fiscale a évolué mais pas en faveur des opérateurs télécoms.
L’Afrique subsaharienne est devenue la région la plus taxée au monde, devant l’Afrique du Nord-Moyen-Orient et l’Asie pacifique.
En 2017, les taxes se sont en effet multipliées sur le marché, suscitées par la croissance enregistrée au fil des ans par le secteur des télécoms qui a su séduire davantage de clients à travers de nouveaux services à valeur ajoutée. L’Afrique subsaharienne était considérée, il y a sept ans, comme la troisième région la plus taxée au monde, après l’Europe centrale et de l’Est et l’Union Européenne, mais devant l’Amérique latine. Selon le rapport « Global Mobile Tax Review 2010/2011» de GSMA et de l’UIT, elle est devenue la première, devant l’ Afrique du Nord - Moyen-Orient et l’Asie pacifique. Les paiements moyens d'impôts représentaient 25% des revenus du secteur. En 2016, le secteur des télécoms a contribué à hauteur de 13 milliards $ au revenu fiscal de l’Afrique subsaharienne. En 2018, cette contribution est passée à 15,6 milliards $. 2020 a toutefois enregistré un recul de 600 millions $ par rapport à l’année précédente.
La fiscalité du secteur télécoms dans la plupart des pays d’Afrique subsaharienne est une combinaison de la fiscalité générale et de la fiscalité sectorielle. La première comprend la TVA standard, l'impôt sur les sociétés, l'impôt sur le revenu et la sécurité sociale des entreprises et des employés, tandis que la seconde comprend les taxes à la consommation spécifiques au secteur, telles que la TVA sur les services mobiles et les droits d'accise sur les cartes de recharges et les téléphones mobiles.
Menace sur l’inclusion numérique
Si la fiscalité sur les activités de l’entreprise pèse sur la rentabilité des opérateurs télécoms, c’est surtout celle sectorielle qui est la plus préoccupante car elle touche directement au pouvoir d’achat des consommateurs qui sont au cœur de tout le marché télécoms. Si les populations ne peuvent plus souscrire aux services télécoms devenus chers du fait d’une fiscalité importante, les opérateurs télécoms redoutent une chute de leurs revenus.
Cette chute des revenus aura un impact direct sur la rentabilité des sociétés télécoms et par ricochet sur les gains tirés par les Etats. La Banque mondiale estimait en 2019 à près de 85% le nombre de personne vivant avec moins de 5 $ par jour en Afrique subsaharienne. Dans la région, où le taux de pénétration du mobile était de 46% en 2020, l’internet mobile représentait 28% du taux de pénétration d’internet estimé à 34% sur le continent par Hootsuite et We Are Social. Le coût moyen d’un forfait data mobile de 1,5 Gigabit coûtait 6,1 $, soit 6,4% du revenu national brut (RNB) par habitant selon l’UIT. Or selon la Commission du haut débit, un forfait data est jugé abordable lorsqu’il représente 2% du RNB.
Le coût moyen d’un forfait data mobile de 1,5 Gigabit coûtait 6,1 $, soit 6,4% du revenu national brut (RNB) par habitant selon l’UIT. Or selon la Commission du haut débit, un forfait data est jugé abordable lorsqu’il représente 2% du RNB.
Taxer internet, comme le font certains pays comme l’Ouganda qui l’a fixé à 12%, rend le service plus cher et exclut de fait un plus grand nombre de personnes de l’économie numérique. La taxe met également en danger l’activité de plusieurs entreprises comme celles du segment de l’e-commerce ou de la vidéo à la demande.
Selon GSMA, sur les 1,084 milliard de personnes recensées en Afrique subsaharienne en 2020, 303 millions de personnes (28%) étaient connectées à Internet par mobile. 570 millions de personnes (57%) était couvertes par un réseau mobile mais n’utilisaient pas Internet et 210 millions (15%) n’étaient pas du tout couvertes par un réseau mobile. Au total, 495 millions de personnes étaient abonnées à des services mobiles, soit 46 % de la population. Le taux d’adoption du smartphone était de 48%. Une situation que l’Alliance for Affordable Internet (A4AI) explique par la cherté du smartphone. Certains équipementiers télécoms proposent des appareils plus basiques, mais qui restent inaccessibles pour la majorité de la population dans de nombreux pays africains à cause des taxes à l’importation. C’est d’ailleurs conscient de cette réalité que le gouvernement du Tchad a exonéré de taxe pendant cinq ans, depuis le 24 janvier dernier, les importateurs de téléphones pour réseaux cellulaires sans fil (téléphones portables et smartphones de tout type), de machines automatiques de traitement de l’information (ordinateurs et tablettes, fixes et mobiles, de tout type) et des accessoires dédiés.
Obstacle à l’inclusion financière
Devenu au cours des dix dernières années un segment fort des télécommunications, avec plusieurs millions d’utilisateurs et des milliards $ échangés, le Mobile Money est aussi aujourd’hui l’objet d’un intérêt croissant des Etats africains. Il y a quatre ans, quelques rares pays ont cédé à la tentation de taxer cette nouvelle dynamique. C’est le cas de l’Ouganda qui a introduit une taxe de 0,5% sur le retrait d’argent en juillet 2018. La même année, la Tanzanie a fixé la sienne à 1% avant de la réduire à 0,5% en octobre. Et en 2019, le Zimbabwe a décidé de prélever 2% sur la valeur de chaque transaction.
Cependant, la croissance enregistrée par le Mobile Money, renforcée pendant la Covid-19, a fini de convaincre davantage de gouvernements de puiser dans cette manne pour financer la relance économique post-pandémie. La taxe de 0,2% sur les transactions électroniques a ainsi fait son apparition au Cameroun en 2021. Au Ghana, c’est plutôt une imposition fiscale de 0,5% que le gouvernement a institué cette année. Dans ces différents marchés, anciens comme nouveaux, l’imposition fiscale a toujours suscité une forte contestation des consommateurs qui ont dénoncé une augmentation de leurs charges. Au parlement ghanéen, l’impôt sur le Mobile Money a même donné lieu à un affrontement physique entre pro et anti-taxe.
La taxe contestée a permis au gouvernement de certains pays, comme l’Ouganda, d’enregistrer deux fois plus de revenus que ceux attendus (l’Autorité fiscale ougandaise estime que de juillet à décembre 2018, l’impôt a produit 28,3 millions de dollars. Soit 13,5 millions de dollars de plus 14,8 prévus par l’Etat). Mais cette taxe a freiné l’inclusion financière des plus pauvres qui accèdent à divers services depuis leur mobile. La Banque mondiale révèle qu’elle a fait basculer les nantis vers les banques tandis que les populations à petits revenus, qui dépendent des transferts de fonds de la famille pour vivre, ont vu leurs faibles moyens se réduire encore.
La Banque mondiale révèle que cette taxe a fait basculer les nantis vers les banques tandis que les populations à petits revenus, qui dépendent des transferts de fonds de la famille pour vivre, ont vu leurs faibles moyens se réduire encore.
Le Fonds d'équipement des Nations Unies (UNCDF) indique que la taxe a démotivé les consommateurs d’énergie renouvelable hors-réseau, généralement installés en zone rurales, qui avaient pris l’habitude de régler leurs factures par mobile. Cette situation est perçue comme un danger à la rentabilité du marché qui a créé de nombreux emplois dans le pays. Le même scénario peut être transposé au secteur de l’e-commerce ou encore de l’agriculture où de nombreux petits exploitants fermiers peuvent déjà acheter des intrants agricoles, effectuer une micro-épargne, etc., depuis le Mobile Money. Comme dans le segment des services télécoms par mobile, les sociétés télécoms ne refusent pas d’être assujetties à des taxes. D’après GSMA, elles se disent favorables à une taxation efficace du segment du Mobile Money « sans que cela n’entrave inutilement la croissance du secteur et ait un impact négatif sur les groupes marginalisés qui l'utilisent ». L’impôt sur le revenu est privilégié car plus il augmente avec les gains des fournisseurs de services.
Muriel EDJO
Le gouvernement nigérien multiplie les actions fortes pour faire des TIC un moteur du développement. Dans son parcours de transformation numérique, il bénéficie de l’accompagnement de partenaires internationaux qui déploient des outils en faveur de diverses couches de la population.
Le ministre de l’Élevage du Niger a décidé de mettre l’innovation numérique à la disposition des agriculteurs et éleveurs pour améliorer leur production et garantir leur croissance. Samedi 28 mai, il a lancé à cet effet le projet d’innovations digitales pour les agro-pasteurs (IDAN). 35 000 exploitants agricoles et pastoraux, dont 15 % de femmes et de jeunes des régions de Dosso, Tahoua et Tillabéri, sont visés. Pendant trois ans, ils s’appuieront sur une offre intégrée de solutions numériques pour augmenter leurs revenus de 10 %.
Le projet IDAN aidera les agro-pasteurs à la prise de décision éclairée quotidienne pour assurer leur subsistance. « Il s’agit du choix d’acheter des intrants ou pas, du prix auquel vendre leurs lait, peaux, bétail, céréales et légumes, mais aussi des décisions quand et vers où migrer avec leurs troupeaux », a déclaré Paul Tholen, l’ambassadeur du Royaume des Pays-Bas au Niger.
Selon le diplomate, les besoins d’information des agro-pasteurs trouveront des réponses à travers deux innovations. Un marché virtuel où proposer leurs produits et un centre d’appel où obtenir des données géo-satellitaires et des conseils sur leur production.
Le projet IDAN est mis en œuvre depuis le 1er avril 2021 par l’Organisation néerlandaise de développement (SNV). Il est financé par l’ambassade du Royaume des Pays-Bas au Niger à hauteur de plus de 3 milliards FCFA (4,9 millions $). Son lancement fait suite à la validation en mars 2022 de trois études commandées pour jauger son impact économique et social sur les populations cibles.
Tidjani Idrissa Abdoulkadri (photo), le ministre de l’Élevage, s’est réjoui du lancement de cette initiative qui soutient les efforts du gouvernement nigérien dans sa lutte contre l’insécurité alimentaire et nutritionnelle et l’amélioration des conditions de vie des populations.
Ruben Tchounyabe
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Les technologies de l’information et de la communication ont démontré leur pouvoir transformateur dans plusieurs secteurs stratégiques en Afrique. La Santé en fait partie. Les nouvelles technologies, plus pointues, offrent aux populations l’opportunité d’anticiper des maux encore latents.
La HealthTech 54gene, spécialisée dans la biotechnologie, va aider le Sénégal à mettre en oeuvre la médecine génomique pour une meilleure compréhension des maladies héréditaires et un meilleur suivi médical des populations. Un protocole d’accord a été signé à cet effet, mardi 24 mai, à Dakar avec l’Académie nationale des sciences et techniques du Sénégal (ANSTS), le service de génétique humaine de la Faculté de médecine, de pharmacie et d'odonto-stomatologie de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar.
Ce partenariat débutera par l’étude SEN-GENOME qui a pour objectif de caractériser la diversité génétique des populations sénégalaises. Cette étude innovante recrutera des participants appartenant aux principaux groupes ethnolinguistiques du pays. SEN-GENOME permettra de retracer l’histoire des populations sénégalaises et d’identifier des facteurs génétiques de risque aux maladies telles que les cancers, les maladies cardiovasculaires, certaines maladies infectieuses et les maladies génétiques rares. Elle débutera en juillet 2022 avec les premiers résultats attendus en décembre 2023.
Selon le professeur Aynina Cisse, représentant de l’ANSTS, l’idée de SEN-GENOME « a germé, suite à la constatation faite par les chercheurs que la séquence de référence du “génome humain” actuellement utilisée ne reflète pas la diversité génétique des populations africaines en général et sénégalaises en particulier ».
Pour le professeur Rokhaya Ndiaye Diallo, chef du service de génétique humaine, « la médecine du futur dépendra du patrimoine génétique (ADN) de chaque individu. Le projet SEN-GENOME, premier du genre en Afrique noire francophone, a pour but d’initier un plan de médecine génomique au Sénégal ».
L’objectif de SEN-GENOME est d’établir un génome de référence sénégalais reflétant la diversité génétique des populations. Ce génome sera utilisé pour asseoir une médecine personnalisée afin d’améliorer le diagnostic, le pronostic, le traitement et la prévention des maladies les plus courantes. Ce qui permettra également aux anthropologues de mieux cerner l’histoire socio-culturelle des communautés.
Le docteur Abasi Ene-Obong, président-directeur général de 54gene, a affirmé que « les Africains représentent la population la plus diversifiée sur le plan génétique, mais sont faiblement représentés dans les bases de données génomiques internationales. SEN-GENOME participera à combler ce gap et permettra au Sénégal de faire progresser la pratique de la médecine de précision ».
Muriel Edjo
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Le carnet médical en papier n’en a plus pour longtemps dans les centres de santé au Rwanda. Le gouvernement qui a entamé la modernisation des hôpitaux pour améliorer la prise en charge des patients est déterminé à l’achever au plus tôt.
Le Rwanda s’engage à numériser entièrement son système de santé d’ici 2024. Le projet y relatif a été annoncé par le secrétaire permanent du ministère de la Santé, Zachee Iyakaremye (photo), à l’ouverture de la deuxième édition du Symposium sur la recherche et les politiques en santé, qui s’est tenue du mardi 26 au mercredi 27 mai sous le thème « Solutions numériques et pratiques innovantes pour une meilleure santé ». L’objectif est d’avoir une identité pour chaque patient.
« Le plan d’action est d’avoir toutes les informations sur les patients en un seul endroit et de les numériser, afin que nous supprimions complètement la paperasse », a expliqué Zachee Iyakaremye. La numérisation se fera en combinant l’identification nationale personnelle avec l’identification médicale afin qu’un patient puisse avoir un numéro d’identification, qu’il peut utiliser pour obtenir un traitement dans n’importe quel établissement de santé du pays. Le projet, dans sa phase initiale, s’élève à 12 millions $. Le coût total est estimé à 35 milliards de francs rwandais (34,3 millions $).
Le projet de numérisation du système de santé s’aligne sur le plan stratégique One Health II (2019-2024). Au Rwanda, les patients qui se rendent dans les centres de santé sont encore tenus de se munir d’un carnet médical en papier, alors que plus de 400 établissements de santé sur les 513 disposent d’ordinateurs à même d’entrer les données des patients. Le gouvernement a certes lancé le processus de saisie des données médicales des patients au niveau des hôpitaux de district, régionaux et de référence, mais les installations de stockage débordent de carnets médicaux en attente de numérisation.
Selon Jean Baptiste Byiringiro, directeur du numérique au ministère de la Santé, le passage au numérique rencontre quelques difficultés, précisément dans la transmission des données de santé aux services de santé de base, mais la dynamique numérique résoudra certains problèmes actuels. Il a annoncé l’arrivée prochaine de l’infrastructure qui devra opérer la numérisation, ainsi que la construction d’un cloud de données et l’installation d’équipements, de même que la formation du personnel.
Ruben Tchounyabe
Les deux pays ont l’ambition d’améliorer les conditions de vie de leurs populations respectives grâce au haut débit à petit prix qui offre de multiples opportunités économiques et sociales. C’est l’engagement pris lors du démarrage de ce chantier en 2020.
Le Congo et le Cameroun sont officiellement interconnectés par fibre optique. Le réseau qui matérialise cette collaboration numérique des deux États a été réceptionné le jeudi 26 mai à Ouesso, à 870 kilomètres au nord de Brazzaville, par le ministre des Postes, Télécommunications et de l’Économie numérique du Congo, Léon Juste Ibombo (photo, au centre).
Il a expliqué que la fibre optique Congo-Cameroun dispensera les deux pays d’un emprunt futur des routes numériques internationales pour accéder à Internet. C’est de l’argent qui sera économisé par les pouvoirs publics pour un débit Internet plus rapide grâce au trafic qui demeure au niveau local. Le coût de la connectivité à haut débit sera également plus abordable pour les populations.
Grâce à une connectivité plus rapide et à petit prix, les populations congolaises et camerounaises pourront accéder aux différentes opportunités qu’offre le haut débit, notamment les services publics en ligne, l’accès à plus d’information et de connaissances, etc. Ce sont des millions de personnes qui ne seront plus exclues numériquement et pourront prendre part à la nouvelle économie.
Le réseau d’interconnexion par fibre optique Congo-Cameroun, long de 347 km et d’un coût de plus de 6,7 milliards FCFA (11 millions USD), est une composante du projet Central Africa Backbone (CAB) de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), dont objectif est la création d’un environnement propice à l’éclosion de l’économie numérique dans la sous-région. Il a été financé par la Banque africaine de développement (BAD).
Après le Cameroun, le Congo prépare la finalisation de son interconnexion par fibre optique avec la Centrafrique lancée en même temps que le chantier le reliant au Cameroun. Elle est intégrée dans le budget 2022 adopté en mars dernier par la coordination du projet CAB au Congo.
Ruben Tchounyabe
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La pandémie de Covid-19 a nui à l’apprentissage pendant plusieurs mois en Afrique. La faible préparation des systèmes locaux d’enseignement y a contribué pour beaucoup. Les initiatives se multiplient pour que pareille situation ne survienne plus en cas de nouvelle crise.
La South African Broadband Education Networks (SABEN) annonce la connexion de 256 campus de collèges d’enseignement technique et professionnel (TVET) au haut débit en Afrique du Sud. À travers cette initiative démarrée en 2020 dans le cadre du « The TVET Campus Connection Programme (TCCP) », l’organisation non gouvernementale a doté lesdits établissements d’apprentissage d’une bande passante atteignant 200 mégabits par seconde.
Helga Watkin, la cheffe du projet chez SABEN, a expliqué que « la connectivité Internet à haut débit est essentielle pour l'enseignement et l'apprentissage ». Elle a affirmé que la connectivité a déjà permis à plusieurs établissements de proposer plus facilement des cours en ligne à leurs apprenants et de réduire leurs dépenses mensuelles.
C’est au total 283 campus de 48 collèges d’enseignement technique et professionnel que SABEN doit connecter à la dorsale du Réseau national sud-africain de recherche et d'éducation (SANReN) d'ici la fin de l'année.
En plus de leur fournir de la connectivité, l’ONG se chargera également de la maintenance et du soutien des systèmes de gestion de l'apprentissage, de la voix sur IP et de la vidéoconférence dans les campus de certaines des régions les plus reculées d'Afrique du Sud.
En Afrique du Sud, de nombreux collèges d’enseignement technique et professionnel sont fréquentés par des jeunes souvent confrontés à de nombreux défis sociaux et d'apprentissage. Lors de la pandémie de Covid-19, ces apprenants ont souffert des mesures restrictives imposées par le gouvernement et n’ont pu continuer à suivre leurs cours régulièrement. De plus, dans les quelques établissements qui ont pu se connecter, l'apprentissage en ligne s’est souvent heurté aux limites d’une connectivité qui ne supporte pas la connexion simultanée d’un grand nombre d’élèves.
Le ministre de l'Enseignement supérieur, de la Science et de l'Innovation, Dr Blade Nzimande, a lui-même reconnu il y a quelques jours que les problèmes de connectivité Internet et de lenteur de l'accès aux ressources d'apprentissage font partie des principaux défis qui ont compromis la qualité de l'éducation pendant la pandémie.
Ruben Tchounyabe
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La cybercriminalité a pris des proportions inquiétantes au Cameroun. Les actes répréhensibles perpétrés sur le territoire national ne sont pas toujours du fait de criminels locaux. Les autorités ont décidé d’aborder ce défi sous un angle mondial.
Le président de la République du Cameroun Paul Biya a signé, lundi 23 mai, un décret autorisant l’adhésion du Cameroun à la Convention de Budapest (Hongrie) sur la cybercriminalité. Ce traité international rédigé par le Conseil de l’Europe, signé en novembre 2001 et entré en vigueur le 1er juillet 2004, est consacré à la lutte contre les crimes informatiques et les crimes sur Internet, y compris la pornographie infantile, l'atteinte au droit d'auteur et le discours de haine.
Il vient surtout consacrer la coopération internationale en matière de lutte contre les nouvelles menaces qui se multiplient sur les systèmes d’information et Internet. Selon l’Agence nationale des technologies de l’information et de la communication (Antic), 3 105 plaintes relatives à la cybercriminalité, plus de 5 000 faux comptes sur les réseaux sociaux et sept attaques sur les sites web des administrations publiques ont été enregistrés en 2021 au Cameroun. La même année, l’Antic a évalué à 12,2 milliards FCFA (20 000 000 $) les pertes financières dues aux intrusions dans les systèmes informatiques des administrations publiques et privées.
L’autorisation d’adhésion signée par le chef de l’État intervient après l’adoption par l’Assemblée nationale du Cameroun, le 27 avril dernier, d’une loi l’autorisant à le faire. Les questions de sécurité sur les réseaux et la protection des données à caractère personnel sont au cœur d’une réflexion sur le continent. De nombreuses rencontres internationales se sont déjà tenues sur ces deux sujets depuis le début de l’année et d’autres sont annoncées. La mobilisation continue des secteurs public et privé qui s’observe témoigne de l’importance de la question, alors que l’Afrique a repris sa transformation numérique de plus belle.
La ministre des Postes et Télécommunications, Minette Libom Li Likeng (photo), a affirmé que l’adhésion du Cameroun à cette convention permettra au pays de renforcer son dispositif légal de protection de son cyberespace qui s’est enrichi, le 12 décembre 2010, de la loi relative à la cybersécurité et à la cybercriminalité. Elle a ajouté que la convention contribuera à la mise en œuvre d’un cadre répressif plus ferme et aidera les juges à mieux identifier et sanctionner les actes de cybercriminalité.
Ruben Tchounyabe
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Jabu, une entreprise namibienne de commerce en ligne et de livraison du dernier kilomètre a levé 15 millions $ auprès d’un consortium d’investisseurs emmenés par l’américain Tiger Global. Ce financement de série A avait été clôturé en mars dernier, mais n’a été divulgué que récemment. Les financements levés serviront à renforcer la présence de Jabu sur son marché local mais aussi dans la sous-région d’Afrique australe.
La levée de fonds qui a connu la participation d’anciens et nouveaux investisseurs, intervient quatre mois après la dernière mobilisation de fonds réalisée au profit de Jabu.
La plateforme qui relie des détaillants à des fournisseurs locaux et étrangers de biens de grande consommation, avait obtenu, en janvier dernier, un financement de 3,2 millions $, pour étendre ses activités sur les marchés namibien et zambien, rappelle l’Agence Ecofin.
Le récent tour de série A permettra à Jabu de renforcer sa présence en Afrique australe et de poursuivre son expansion dans de nouveaux marchés comme le Botswana et Eswatini, au courant de l’année.
Jabu, qui a été mis sur pied en 2010 dans le but de corriger les inefficacités de la chaine de distribution et d’approvisionnement en Namibie, comptait plus de 6000 marchands actifs sur sa plateforme, en janvier dernier. Ce nombre a progressé de 50 %, ces quatre derniers mois, selon l’entreprise.
En Namibie, de nombreux détaillants et commerçants de biens de consommation courante connaissent des difficultés de livraison de produits commandés auprès de grossistes et distributeurs. Jabu qui s’engage dans ce secteur, a développé des canaux de distribution pour améliorer la livraison au dernier kilomètre.
Chamberline MOKO