Les start-up africaines spécialisées dans la blockchain commencent à émerger, mais font face à un manque de financement, un accès limité aux formations et aux fausses idées répandues sur cette technologie injustement associée aux fraudes liées aux cryptoactifs.
80,5% des fondateurs de start-up blockchain africaines déplorent le manque de soutien de la part des Etats au développement de cette technologie dont les domaines d’application et les cas d’usage sont extrêmement variés, selon un rapport publié en avril 2023 par le think tank Africa Blockchain Institute, en collaboration avec Algorand Foundation, une organisation à but non lucratif qui œuvre pour le développement de la technologie blockchain à travers le monde.
Intitulé "Africa Blockchain Report 2023", le rapport se base sur une enquête réalisée auprès d’un échantillon représentatif de fondateurs de jeunes pousses du secteur dans quatre pays africains, le Sénégal, le Maroc, Maurice et l'Ethiopie. Evoquant le soutien dont ils ont besoin, ces acteurs de l’écosystème blockchain ont notamment cité le financement (58,5%), la formation (43,9%), le mentorat entrepreneurial (29,3%), les programmes d’accélération (26,8%), l’appui à l’accès aux marchés (22%) et les programmes d’incubation (17,1%).
Le rapport confirme que le principal défi auquel font face ces start-up en Afrique reste le manque de financement (56,1%). L’insuffisance de l’accès à des programmes de formation et les fausses idées répandues sur la technologie blockchain arrivent ex-aequo en deuxième position (39%), devant le cadre réglementaire inadéquat (31,7%) et le manque d’incubateurs (17,1%).
D’après les entrepreneurs interrogés, les fausses idées répandues sur la blockchain en Afrique tiennent au fait que la majorité de la population pense que cette technologie ne concerne que les cryptomonnaies, et l’associe souvent aux escroqueries et aux fraudes financières liées aux cryptoactifs. Malgré le manque de soutien des Etats, les start-up africaines actives sur ce segment parviennent à développer des solutions innovantes.
Les applications blockchain les plus développées par celles couvertes par l’enquête sont les contrats intelligents (24,4%), les systèmes de gestion des identités (22%), les solutions de paiement transfrontalier (17,1 %), les plateformes d'échange de cryptomonnaies (14,6 %), la création des jetons non fongibles/NFT (14,6 %), les systèmes de gestion des chaînes d’approvisionnement et de logistique (12,2%). D’autres applications concernent notamment la publicité et le marketing, la lutte contre le blanchiment d’argent et le vote électronique.
58,5% des promoteurs interrogés travaillent sur leurs applications depuis moins d'un an, tandis que 24,4% y planchent depuis plus de cinq ans. Cela montre que l'adoption des innovations de la blockchain en est encore à ses débuts en Afrique, particulièrement en ce qui concerne le développement de cas d'usage ayant un impact direct sur les individus, les entreprises et la société dans son ensemble. Le rapport note dans ce cadre que les cas d’usage de la technologie blockchain sont beaucoup plus variés en Afrique anglophone qu’en Afrique francophone, où la majorité des jeunes pousses se concentrent sur le segment de la finance.
Sur un autre plan, Africa Blockchain Institute fait remarquer que la majorité des start-up blockchain du continent sont encore aux premiers stades de leur développement. 43,9% des start-up sont au stade de l'idéation et 29,3% en phase d’amorçage. 9,8% de ces entités sont déjà bien établies et rentables, alors que 2,3% seulement sont en phase de scaling.
L’Afrique du Sud reste le meilleur écosystème start-up africain devant Maurice, le Kenya, le Nigeria et l’Egypte. Lagos est quant à elle l’unique cité africaine figurant dans le Top 100 des villes « start-up friendly » à l’échelle mondiale.
Quinze pays africains figurent dans le Top 100 des écosystèmes les propices à l’éclosion et au développement des start-up dans le monde, selon un rapport publié le 30 mai par StartupBlink. Pour établir ce classement, le cabinet de recherche spécialisé dans l'analyse des écosystèmes start-up se base sur plus de 30 indicateurs répartis en trois grandes catégories.
Il y a la quantité (nombre de start-up, espaces de coworking, accélérateurs, rencontres liées aux start-up, etc.) ; la qualité (total des investissements dans les jeunes pousses, nombre et tailles des licornes, présence de centres de recherche & développement implantés par de grandes entreprises technologiques internationales, présence de filiales des multinationales, etc.) ; et l’environnement des affaires (débit Internet, dépenses en recherche & développement, taux de taxation appliqué aux jeunes pousses, disponibilité de divers services technologiques comme le paiement électronique et les cryptomonnaies, niveau de corruption, etc.).
Intitulé "Global Startup Ecosystem Index 2023", le rapport révèle que l’Afrique du Sud (53e mondial) dispose du meilleur système de start-up à l’échelle africaine malgré un recul de quatre rangs dans le classement mondial par rapport à 2022. La république de Maurice (61e mondial) occupe la deuxième marche du podium africain devant le Kenya (62e mondial), le Nigeria (64e modnial) et l’Egypte (67e mondial).
Viennent ensuite le Ghana, le Cap-Vert, le Sénégal, la Namibie et la Tunisie qui ferme le Top 10 africain. Le rapport précise également que cinq pays africains ont progressé au classement général. Maurice et le Sénégal ont réalisé les plus fortes progressions par rapport à l’édition 2022, gagnant chacun 10 rangs. Ces deux pays ont respectivement rejoint le Top 100 des meilleurs écosystèmes de start-up en 2021 et 2022.
Les plus fortes régressions concernent le Maroc qui a perdu 14 rangs par rapport à 2022 pour occuper la 93e position à l’échelle mondiale cette année, et le Rwanda (-11 rangs). L'Ouganda est le seul pays africain qui réintègre l'indice en 2023 après une année d'absence.
StartupBlink a par ailleurs classé les écosystèmes start-up dans 1 000 villes à travers le monde. Lagos (82e mondial) est l’unique ville africaine présente dans le Top 100. Le pole économique nigérian doit notamment son rang à son écosystème très dynamique regroupant plus de 400 jeunes pousses, dont les licornes Jumia et Flutterwave, et 35 incubateurs actifs.
Les pays les mieux représentés dans le classement des 1 000 villes dotées des meilleurs systèmes de start-up dans le monde sont le Nigeria (5 villes), l’Afrique du Sud (4 villes) et le Kenya (2 villes). La plus forte progression a été réalisée par Victoria (Seychelles), qui a gagné 592 rangs pour grimper à la 232e position. Viennent ensuite Port-Louis (+269 rangs), Dakar (+155), Tunis (+57), le Caire (+36) et Accra (+28).
Malgré la hausse continue des levées de fonds réalisées par les start-up africaines sur les dernières années, les inégalités de genre restent très évidentes. En 16 mois, les start-up dirigées par des femmes n’ont capté que 119 millions USD.
Les start-up africaines ayant à leur tête des femmes ont levé un montant cumulé de 119,05 millions USD sur la période du 1er janvier 2022 au 30 avril 2023, selon un rapport publié le 7 juin par Disrupt Africa, une plateforme d’information spécialisée dans les écosystèmes tech en Afrique, en collaboration avec Madica, un programme d'investissement de pré-amorçage qui cible les fondateurs sous-financés en Afrique
Intitulé "Diversity Dividend : Exploring Gender Equality in the African Tech Ecosystem", il précise que ce montant représente 2,9% du total des levées de fonds réalisées par les jeunes pousses du continent durant la période sous revue, et qui est de 4,05 milliards USD.
Sur les 711 start-up ayant levé des fonds, 83 sont dirigées par des femmes (11,7%), tandis que 149 comptent au moins une femme dans leur équipe fondatrice (21%). Cette dernière catégorie a levé 369,10 millions USD. Le Nigeria arrive en tête des pays d’origine des start-up avec au moins une femme dans leur équipe fondatrice, devant le Kenya, l’Afrique du Sud, l’Egypte, le Maroc, le Ghana et la Tunisie.
Le rapport souligne aussi que le paysage de la tech en Afrique est largement dominé par les hommes. Sur un total de 2 395 pépites suivies par Disrupt Africa, 350 seulement (14,6%) ont été fondées ou cofondées par des femmes tandis que 230 seulement (9,6%) ont à leur tête des femmes.
Bien que les chiffres varient d’un pays à l’autre, le paysage africain des start-up est encore très loin de la parité. Aucun pays ne compte plus de 23% de femmes fondatrices. Les pays avec le plus de femmes fondatrices ou cofondatrices sont dans l’ordre, le Rwanda, la Tunisie, le Sénégal, l’Ethiopie et l’Ouganda. Les quatre écosystèmes les plus développés du continent (Nigeria, Afrique du Sud, Kenya et Egypte) ne brillent pas par leur mixité.
Le secteur des technologies juridiques (legal-tech) arrive en tête de ceux comptant le plus de femmes fondatrices et cofondatrices (26,9%). Viennent ensuite la healthtech (22,1%), le recrutement et la gestion des ressources humaines (22%), l’ed-tech (17,8%) et le commerce électronique (17,3%).
Disrupt Africa a d’autre part réalisé un sondage auprès des fondatrices et cofondatrices des start-up africaines couvertes par le rapport. Il en ressort que 80,8% des sondées déclarent avoir perçu des préjugés à leur encontre sur le plan professionnel parce qu’elles sont des femmes, alors que 50% affirment avoir perdu des opportunités professionnelles pour le même motif.
69,2% des fondatrices ont également indiqué qu’elles se sentent négativement impactées par le fait d'être une femme lorsqu’elles s’adressent à un investisseur potentiel.
Les données personnelles représentent un enjeu stratégique en Afrique où la transformation numérique continue de s’accélérer. Les gouvernements œuvrent pour la protection de ces données qui peuvent être exploitées pour le développement socioéconomique, la sécurité, etc.
Le Nigeria souhaite établir un partenariat avec les Pays-Bas pour la protection des données à caractère personnel. C’est ce qu’a affirmé il y a quelques jours Vincent Olatunji, commissaire national du Bureau nigérian de protection des données (NDPB) lors de la session exécutive de la consultation économique Nigeria-Pays-Bas. Cette potentielle collaboration porterait notamment sur la sensibilisation, le renforcement des capacités, le cadre légal et réglementaire, etc.
The National Commissioner/CEO, NDPB, Dr. Vincent Olatunji at the Nigeria-Netherlands Economic Consultation. During the executive session, the National Commissioner articulated on the importance of the Nigeria Data Protection Bureau (NDPB) and its major significance in the pic.twitter.com/egRR9bXFZu
— ndpbngr (@ndpbngr1) June 6, 2023
C’est en février 2022 que le gouvernement nigérian créé le NDPB pour superviser la mise en œuvre du règlement sur la protection des données dans le pays (NDPR). Ceci dans un contexte de transformation numérique accélérée où un volume important de données personnelles est produit à chaque instant. Le Nigeria compte 223,6 millions d’abonnés mobiles et 158,2 millions d’internautes, selon les chiffres du régulateur télécom.
Un rapport Ecofin Pro intitulé « Données personnelles : l’enjeu stratégique d’une Afrique de plus en plus numérisée » indique que ces données représentent des actifs stratégiques et qu'elles peuvent être exploitées pour le développement socioéconomique, la sécurité, entre autres. Le marché des données personnelles du Nigeria est estimé à 5,5 milliards de nairas (11,9 millions USD), selon le NDPB.
En 2022, le Kenya a établi un cadre juridique pour obliger les multinationales à assumer la responsabilité de la pollution causée par leurs produits électroniques tout au long de leur cycle de vie. Samsung pose des actions concrètes dans ce sens.
Dans le cadre de la journée mondiale de l’environnement des Nations unies, la filiale est-africaine du géant coréen de la téléphonie mobile Samsung a lancé, le lundi 5 juin, un programme de collecte de déchets électroniques à recycler de la marque avec le magasin d'appareils électroménagers Housewife's Paradise. L’objectif est d’encourager la prise de conscience et l'action mondiale pour protéger l’environnement.
Pour recourir au service, il faudra contacter un numéro de téléphone mobile pour fournir à Housewife’s Paradise les heures et la date appropriées pour le passage pour la collecte des déchets. Ils seront ensuite livrés à un partenaire de recyclage officiel de Samsung avant d’être jetés conformément aux normes mondiales établies s’ils ne peuvent être recyclés.
« Nous nous consacrons à la gestion responsable des déchets électroniques depuis quelques années et nous voulons maintenant l'intensifier pour nous assurer que nous minimisons l'impact négatif de nos produits sur l'environnement. Il s'agit notamment d'assumer la responsabilité de la phase de fin de vie de nos produits afin d'éviter toute atteinte à l'environnement. Notre programme de gestion des déchets électroniques et notre programme de recyclage constituent une part importante de cet engagement », a déclaré Ronald Mitei, chef de la division des services chez Samsung.
C’est en 2022 que Samsung Electronics a dévoilé son document de stratégie environnementale dans le but de lutter contre le changement climatique. Ces actions s’inscrivent dans cette lignée. Ronald Mitei explique que la firme coréenne « s'engage fermement à éliminer correctement les déchets électroniques et nous croyons en la protection de notre environnement grâce à une élimination et un recyclage responsables des déchets électroniques, en les transformant de dangereux à bénéfiques ».
Par ailleurs, le service est uniquement présent dans la capitale kényane, Nairobi. Il sera étendu au reste du pays d’ici la fin de l’année. Selon le rapport mondial de surveillance des déchets électroniques paru en 2020, plus de 53,6 millions de tonnes métriques de déchets électroniques sont produites chaque année.
Adoni Conrad Quenum
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L’absence d’une régulation spécifique aux plateformes de réservation de taxi en ligne devient un problème en Afrique. Elle a été à l’origine d’un mouvement d’humeur récemment en Côte d’Ivoire et il y a deux ans au Sénégal. Le numérique change tout et il est urgent que les marchés africains s’adaptent.
Pendant trois mois, les véhicules de transport avec chauffeur (VTC) commandés en ligne n’accèderont pas aux centres commerciaux de Soweto, un banlieue sud-africaine située à 15 km au sud-ouest de Johannesburg, dans la province du Gauteng. L’accord a été négocié le jeudi 8 juin par la municipalité de la capitale, après les violentes attaques dont ont été victimes des véhicules des sociétés de VTC telles que Bolt, Uber ou encore Taxify de la part des chauffeurs de taxi. Ils les accusent de voler leurs clients dans les centres commerciaux.
Lundi 5 juin, au moins trois véhicules appartenant à des sociétés de réservation de VTC en ligne (e-hailing) ont été incendiés. L'interdiction d’accès a été introduite comme une forme de cessez-le-feu entre e-hailing Association et Soweto Taxi Services (STS) afin d’avoir du temps pour trouver une solution permanente.
« Il n'est pas certain que la solution soit la meilleure actuellement, mais c'est néanmoins une solution. En fin de compte, nous devons essayer quelque chose pour assurer la sécurité de la communauté et la nôtre », a déclaré Vhatuka Mbelengwa, porte-parole national de la South African E-hailing Association.
« Il s'agit d'un accord et non d'un accord définitif. Nous le faisons pour la sécurité de tous et pour nous assurer que tout le monde est protégé. Nous avons convenu qu'ils n'entreront pas dans les centres commerciaux et ne s'arrêteront qu'aux portes des centres commerciaux. Une solution permanente sera encore discutée ultérieurement », a indiqué Myekeleni Madlala, le président des chauffeurs de taxi.
Au cours des trois dernières années, les services de réservations de taxi en ligne ont gagné rapidement en activité en Afrique. Dans les pays développés comme l’Afrique du Sud où le marché enregistre de nombreuses opportunités, cela fait maintenant dix ans que les plateformes de réservation de VTC prolifèrent. Cependant, elles ne sont soumises à aucune régulation. Une situation qui frustre les chauffeurs de taxi qui considèrent cela comme de la concurrence déloyale.
« Le projet de loi d'amendement sur les transports aurait déjà dû être promulgué pour répondre à la question de la légitimité de l'e-hailing. En dépit de la note de pratique, la loi devrait officiellement introduire l'e-hailing dans l'écosystème des transports et donc uniformiser les règles du jeu et permettre la coexistence entre les homologues. Nous avons joué notre rôle en plaidant pour l'officialisation de l'e-hailing […] Malheureusement, nous n'avons guère été reconnus alors que nous sommes la solution qui aurait permis d'éviter tous les problèmes que nous connaissons aujourd'hui », a déploré le Conseil des partenaires de l'e-hailing le mardi 6 juin.
Muriel Edjo
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La première édition du GITEX s’est tenue du 31 mai au 2 juin à Marrakech au Maroc. Au cours du salon technologique qui a réuni des entreprises tech et start-up, délégations gouvernementales, investisseurs mondiaux, conférenciers internationaux et des dizaines de milliers de cadres technologiques de plus de 100 pays, We Are Tech Africa a échangé avec un conseiller du ministre congolais en charge du Numérique.
WAT : le président Félix Tshisekedi veut faire du numérique un levier d'intégration, de bonne gouvernance, de croissance économique et de progrès social. Quels sont les principaux projets en cours pour y parvenir ?
Freddy Mpinda : effectivement, la RDC connaît un tournant numérique décisif depuis la venue du président Tshisekedi, c’est lui qui porte la vision de faire du numérique un levier d’intégration, de croissance économique et de bonne gouvernance. Cette vision est traduite dans le Plan National du Numérique (PNN) Horizon 2025 et exécutée dans un programme gouvernemental « le Programme de Transformation Numérique (PTNRDC) » mis en œuvre par le ministère du Numérique. Le PTNRDC porte un focus sur 8 projets prioritaires (Code du Numérique, e-Gouv (e-Citoyen, e-Cadastre), Data Center National, Intranet Gouvernemental, Agrégateur de paiements électroniques, Télé-expertise médicale, e-Education).
Aujourd’hui, nous sommes en plein chantier numérique et nous avons plusieurs projets en cours. Nous avons des projets d’infrastructure parce que nous sommes un grand pays et nous voulons connecter le maximum de Congolais. Nous avons exprimé le besoin d’avoir 50 000 km de fibre optique parce que les récentes études ont démontré que plus de 40 millions de Congolais sur les 100 millions ne sont connectés à rien, car les opérateurs mobiles s’installent dans des régions économiquement rentables et parfois, le monde rural est abandonné. Il faut donc la fibre optique pour connecter le maximum de Congolais. A côté de ça, nous avons des projets d’e-gouv, d’éducation aux métiers du numérique pour la jeunesse, d’accompagnement dans l’entrepreneuriat, de data centers, de déploiement de la plateforme nationale de création et de génération des code à barres au préfixe national 605, etc. Donc, nous sommes en plein chantier et nous essayons de le faire avec plusieurs partenaires.
WAT : le pays s’est doté d’un plan ayant pour horizon l’année 2025. Maintenant, dites-nous à l'heure actuelle, qu’est-ce que le gouvernement espère réaliser à cet horizon 2025 ?
FM : Bon, le plan a pour horizon 2025 car nous avons tiré les leçons des autres pays africains et nous avons voulu un plan limité dans le temps. Et quand vous lisez le PNN, il intègre le fait qu’en 2025, il va être évalué et amendé puis relancé. Nous sommes conscients que les chantiers, notamment l’infrastructure, ne sont pas des chantiers qui ont comme horizon 2025. Par contre, on s'était donné comme principe de lancer le maximum de choses et de faire le point en 2025. Donc, 2025 sera une étape qui va permettre d’évaluer. On va voir ce qui a marché puis, il y aura un nouveau plan qui sera déployé. Le ministère du Numérique a déjà réalisé de grandes choses en très peu de temps, notamment l’adoption du Code du numérique, les normes et standards du numérique en RDC, le Startup Act (loi dédiée aux start-up, riches d’incitation et de facilités, Ndlr), le recrutement des agents de carrière des services publics de l'Etat au secrétariat général au numérique.
WAT : votre pays a signé beaucoup de partenariats ces deux dernières années en l'occurrence avec l'Estonie et la Chine. Qu'est-ce que la RDC a obtenu de ces partenaires et qu'est-ce qu'elle a donné en retour ?
FM : Disons que c'est facile à dire. Qu'est-ce que la RDC a donné en retour ?
La RDC a tout donné en retour et fournit les principaux intrants de la révolution numérique. Nous détenons près de 60 % de cobalt ordinaire du monde ; le Coltan qui est utilisé dans les téléphones mobiles ; le Niobium ; nous avons tous ces métaux-là. La vraie question, c'est de savoir qu’est-ce que la RDC va recevoir en retour parce que ça fait de nombreuses années que nous contribuons par nos minerais à l’éclosion de cette quatrième révolution. Et c'est pour ça d'ailleurs que nous, notre politique est d’être ouvert. Nous discutons autant avec les Chinois, autant avec les Estoniens, qu'avec les Emiratis et aussi avec nos partenaires africains comme les Sud-Africains, les Zambiens, etc. Ce dont nous avons besoin, c'est de transformer en local une partie de nos matières premières qui sont aujourd'hui juste un potentiel de richesse, mais pas une vraie richesse. Et cela passe par des projets communs avec des pays africains, des projets communs avec les pays du monde, mais des projets qui doivent être rentables pour la RDC parce que ça fait 60 ans que nous donnons nos matières premières et que nous recevons très peu. Pour ce qui est de la transformation numérique, le retour d’expérience est une chose capitale pour nous avec les partenaires. Il ne faut pas refaire la roue numérique !
WAT : Justement, principalement sur le numérique, que gagne la RDC ?
FM : le numérique, il faut le voir comme un outil. La preuve, c'est un ministère transversal c'est-à-dire au service de tous. Aujourd’hui, lors du panel du GITEX Africa, j’ai fait remarquer que la priorité est de résoudre les principaux problèmes de l’Afrique. Le numérique est un puissant outil pour résoudre nos problèmes. La priorité des priorités chez nous, d’ailleurs la crise de la Covid-19 l’a démontré, c'est qu'il faut produire notre nourriture au plus près des consommateurs. Donc pour nous, l’agriculture est une priorité. La deuxième priorité, c'est l’éducation. On s'est retrouvé aux mois de mars et avril 2020 avec 18 millions d'écoliers congolais qui étaient obligés de rester à la maison avec zéro possibilité de pouvoir apprendre à distance. Donc pour nous, le numérique doit permettre l’éducation à distance. Idem pour la santé. On s'est retrouvé du jour au lendemain avec une pandémie et il fallait trouver les respirateurs, les masques et autres. Le numérique doit aider à améliorer notre stratégie sanitaire, notamment la stratégie de vaccination. On doit savoir qui est vacciné, qui ne l’est pas. Nous sommes un pays, heureusement, qui avait déjà connu une pandémie avant, Ebola. Le numérique doit être au service de la santé et de la surveillance épidémiologique. Agriculture, Education et Santé sont nos priorités.
WAT : Pour résumer, vous dites que le numérique est un outil qui va permettre à la RDC d'atteindre les objectifs de développement durable et plus. Mais quelle place les compétences numériques, quelle place occupent-elles ?
FM : Les compétences numériques, lorsque vous lisez le plan, vous verrez aisément que nous avons un plan qui se repose sur quatre piliers. L'infrastructure, les contenus, les usages applicatifs et la gouvernance et la régulation. Mais en réalité, nous avons un cinquième pilier qui est l’éducation. Mais on s'est dit non, on ne peut pas faire de l’éducation un pilier parce que dans les infrastructures, on a besoin d'éducation. On a besoin des ingénieurs, on a besoin des techniciens, etc. Dans le volet contenu, ceux qui vont développer des applications, c'est-à-dire des codeurs et tout, on a besoin d'éducation. Dans les usages applicatifs, ceux qui vont travailler pour permettre à l'Etat d'être de plus en plus digital, ont besoin d'éducation. Les fonctionnaires, il faut les mettre à niveau. La régulation et la réglementation de la gouvernance a besoin d'éducation. Donc, l'éducation est partout. En réalité, notre plan, c'est quatre piliers debout et un pilier couché qui est l’éducation. Le ministre du Numérique fait du développement des compétences numériques un axe majeur de son action. Le développement des compétences numériques congolaises est un point qui revient dans le dernier mémorandum d'entente signé en Chine par les deux ministres du numérique.
Propos recueillis par Adoni Conrad Quenum
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Le manioc est l’un des aliments les plus consommés en Afrique subsaharienne du fait de sa diversité de transformation et de sa culture aisée sur divers types de sols. Cette culture est cependant confrontée à des menaces qui peuvent être maîtrisées par l’utilisation des nouvelles technologies.
Le fournisseur de logiciels de gestion agricole intelligente FarmERP a annoncé, le mardi 6 juin, le déploiement de sa plateforme FarmGyan basée sur l'IA, le machine learning (ML) et la vision par ordinateur au Nigeria.
Selon le communiqué de la société, la plateforme vise à stimuler la culture du manioc dans le pays afin d'améliorer la productivité, la rentabilité et la prévisibilité.
« FarmERP a mis l'accent sur l'aide aux agriculteurs de manioc en prolongeant la durée de vie des cultures et en augmentant de 40 % la mortalité des plantes dans les plantations de manioc grâce à sa plateforme technologique », indique le communiqué.
Au Nigeria, la filière manioc est la plus importante d’Afrique. Le pays est depuis plusieurs années le premier producteur mondial de manioc comptant pour 21 % de la production mondiale. Cependant, les plantations de manioc sont confrontées à plusieurs défis, à savoir la prolifération des ravageurs, la présence des maladies et les conditions météorologiques extrêmes.
Pour résoudre ces problèmes, la plateforme FarmGyan développée par FarmERP numérisera le parcours de croissance du manioc. A l'aide d'images de drones, un modèle intelligent alimenté par l’IA, la société pourra mieux contrôler les plantes et identifier l'infestation de mauvaises herbes.
La plateforme permettra également de détecter l'humidité des cultures et du sol, les besoins en eau des cultures et l’irrigation, gérer les maladies par des outils satellitaires de surveillance de la santé des cultures. Dans l'ensemble, FarmGyan contribuera à une gestion efficace et efficiente des cultures.
Après le Nigeria, l’entreprise étendra ses services à d'autres pays africains notamment l'Angola et le Ghana. L’objectif est d’aider un maximum de parties prenantes à pratiquer l'agriculture numérique 4.0 pour réaliser une agro-industrie rentable et durable.
Samira Njoya
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Après le rétablissement de l’Internet mobile le mardi 6 juin, les autorités sénégalaises ont pris une autre décision importante concernant les médias sociaux.
Les autorités sénégalaises ont rétabli l’accès aux plateformes de réseaux sociaux tels que Facebook, Youtube, WhatsApp ou encore TikTok. Les Sénégalais peuvent ainsi accéder à leurs comptes sur ces plateformes sans forcément passer par des réseaux privés virtuels comme c’est le cas depuis la nuit du jeudi 1er juin.
Cette restriction des réseaux sociaux, confirmée par l’organisation de surveillance de la gouvernance d’Internet NetBlocks, via son compte Twitter, est intervenu dans le cadre des manifestations qui ont suivi la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme pour « corruption de la jeunesse », alors qu’il était poursuivi depuis 2020 pour viols et menaces de mort à l’encontre d'Adji Sarr, une jeune femme sénagalaise travaillant dans un salon de massage dakarois.
Les réseaux sociaux ont pris une importance capitale ces dernières années dans les pays africains. De nombreux commerçants utilisent ces canaux à des fins publicitaires ; ils facilitent la prospection, la prise de contact et les échanges avec les clients potentiels. Ces plateformes permettent en effet d’optimiser la visibilité des commerces. Elles se sont imposées au fil des années comme des outils indispensables dans l’appareil commercial de nombreux acteurs du secteur informel. Selon DataReportal, le Sénégal comptait 3,05 millions d'utilisateurs de médias sociaux en janvier 2023, soit 17,4 % de la population totale.
Adoni Conrad Quenum
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Le géant africain du commerce électronique Jumia a récemment fêté ses 11 ans d’activités en Ouganda. Pour l’occasion, les responsables ont dévoilé les plans d'extension de l’entreprise pour les prochaines années.
Jumia veut étendre ses opérations ougandaises dans les zones rurales du pays pour fournir des produits de qualité à des prix compétitifs. Vinod Goel (photo, à droite), le PDG de Jumia Uganda, a fait savoir que l’entreprise utilisera à cet effet son modèle de vente hors ligne, connu sous le nom de « JForce » pour atteindre les clients non connectés dans les zones rurales.
« L'Ouganda, avec sa distribution et sa démographie uniques, présente une opportunité significative pour la croissance du commerce électronique. Le consommateur rural, qui est souvent confronté à des difficultés d'accès à des produits de qualité à des prix compétitifs, est au cœur de cette opportunité. En tant que Jumia, nous sommes ravis de nous lancer dans cette mission et nous invitons nos partenaires à nous rejoindre dans ce voyage transformateur », a commenté M. Goel.
L’initiative Jforce que Jumia s’apprête à lancer est un programme destiné à toutes les personnes qui souhaitent être agent autonome en s’appuyant sur le réseau Jumia. Elle vise à renforcer l’adoption de l’e-commerce dans tout le territoire et ainsi permettre l’émergence de futurs entrepreneurs, avec le soutien de Jumia pour la formation, en leur permettant de collecter une commission sur chaque vente.
Le programme J-Force existe actuellement dans plusieurs pays où Jumia opère, avec près de 100 000 agents commerciaux sur le continent.
A travers l’expansion du programme en Ouganda, l’entreprise espère que la population jeune du pays et le nombre d'Ougandais vivant dans zones rurales stimuleront sa croissance. Seulement 26,2 % de la population vit en milieu urbain dans le pays, selon le site spécialisé knoema.
Samira Njoya
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Depuis la mise en place d’un ministère en charge du Numérique en 2021, les autorités mauritaniennes mènent des actions pour développer l'infrastructure numérique ou encore les services d'administration en ligne.
Moctar Ahmed Yedaly, ministre mauritanien de la Transformation numérique, de l'Innovation et de la Modernisation de l'administration, et Thomas Pramotedham, président-directeur général de Presight, une filiale de la holding émiratie G42, ont signé le 31 mai un protocole d’accord à Marrakech, au Maroc lors du Gitex Africa, apprend-on d’un communiqué de presse publié le mercredi 7 juin.
L’objectif de cet accord est de développer les infrastructures numériques en misant sur le cloud et de favoriser l’éclosion des talents locaux. « La construction d'un cloud national renforcera certainement notre souveraineté nationale », affirme Moctar Ahmed Yedaly.
Comme la plupart des pays africains, la Mauritanie s’est engagée sur la voie de la transformation numérique. Elle multiplie les accords pour la mise en place d’un écosystème technologique idoine dans le but de favoriser la prolifération des start-up et de dynamiser le secteur technologique local. Les services publics sont également en cours de numérisation avec divers protocoles d’accords signés avec la France et les Emirats arabes unis en 2022.
Ce partenariat avec G42 et ses filiales G42 Cloud et Presight sera axé sur des domaines tels que le centre de données national, le cloud souverain national ou encore les initiatives globales de transformation numérique. Elle vise aussi à former des professionnels qualifiés sur le plan technologique au sein de l'écosystème numérique mauritanien et à responsabiliser les citoyens.
Rappelons que, d’après le Digital Report 2022 de Hootsuite et We Are Social, le taux de pénétration d’Internet en Mauritanie est encore de 35,8 % et l’Union internationale des télécommunications (UIT) classe la Mauritanie à la 38e place sur 54 pays africains dans son dernier rapport sur le développement de l’e-gouvernement (EGDI).
Adoni Conrad Quenum
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La numérisation constitue un enjeu majeur de développement des pays de l’UEMOA. Malgré les ambitions des stratégies nationales, suscitant d’indéniables progrès, la transformation numérique des pays de la zone enregistre encore des faiblesses et des retards, en comparaison des performances mondiales.
Le président de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), Serge Ekue (photo, à droite), et le directeur général de l’Alliance Smart Africa, Lacina Koné (photo, à gauche), ont signé le mercredi 7 juin à Lomé au Togo un accord-cadre dans le but d'accélérer la transformation numérique des Etats de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).
Le nouvel accord vise à appuyer le développement du commerce électronique dans l’espace UEMOA et soutenir la mise en œuvre des projets d’inclusion financière dans le cadre de l’intégration sous régionale, conformément aux orientations de l’axe 1 de Djoliba, un plan stratégique de la BOAD sur la période 2021-2025, indique l’Agence togolaise de presse.
« La vision est de transformer notre Afrique, de faire en sorte que l’ensemble de nos populations puissent se projeter dans l’avenir de manière très concrète en utilisant la technologie numérique dans les divers domaines, notamment l’agriculture et l’énergie », a déclaré M. Ekue.
Depuis sa création en 2014 jusqu’à ce jour, Alliance Smart Africa, qui regroupe actuellement 35 pays sur les 54 d'Afrique, s'est fixée plusieurs objectifs, notamment de mettre la transformation numérique au cœur du développement économique du continent, en faisant travailler le secteur privé et les Etats membres autour d’initiatives concrètes.
A travers ce partenariat, la BOAD adhère à une alliance dont la vision est le développement de l’Afrique à travers la technologie numérique. Ainsi plusieurs projets seront mis à œuvre pour soutenir l'écosystème de l'innovation à travers la vulgarisation du « toolkit startups » au profit des Etats membres, et renforcer les capacités et le développement des compétences des acteurs de la zone dans le cadre de la mise à l’échelle de la Smart Africa Digital Academy (SADA).
Samira Njoya
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Après la condamnation d’Ousmane Sonko, les autorités sénégalaises avaient décidé de bloquer Internet et les réseaux sociaux pour limiter la diffusion des messages de haine. La situation a évolué depuis lors.
Dans un communiqué publié le mardi 6 juin, Moussa Bocar Thiam, ministre sénégalais de la Communication, des Télécommunications et de l’Economie numérique, a annoncé le rétablissement de l’Internet mobile sans distinction de plages horaires. Les réseaux sociaux, en l’occurrence Facebook, YouTube ou encore TikTok sont quant à eux toujours restreints.
« Le ministère de la Communication, des Télécommunications et de l'Economie numérique informe que la connexion Internet des données mobiles est rétablie sans distinction de plages horaires. Les opérateurs de téléphonie ont été requis aux fins de mettre en œuvre la mesure », peut-on lire dans le communiqué.
Pour rappel, c’est dans l’après-midi du 4 juin que les autorités sénégalaises ont décidé de suspendre de façon temporaire Internet dans le pays. Cette décision a été justifiée par « la diffusion de message haineux et subversifs dans un contexte de trouble à l’ordre de public dans certaines localités du territoire national ».
En effet, les manifestations se sont multipliées dans les villes du pays, notamment dans la capitale Dakar, après la condamnation à deux ans de prison ferme de l’opposant Ousmane Sonko, président du parti Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité (Pastef), pour « corruption de la jeunesse », ce qui le rend inéligible pour les prochaines élections présidentielles au Sénégal.
Par ailleurs, malgré le blocage des plateformes de réseaux sociaux, les Sénégalais ont recours à des réseaux privés virtuels pour y accéder pour diffuser divers messages et partager la situation dans le pays.
Adoni Conrad Quenum
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Le Rwanda a mis en place de nombreuses réformes ces dernières années en vue d’améliorer sa compétitivité économique. La fourniture de services de qualité et de services à la clientèle dans les secteurs public et privé est l’une des priorités de cette stratégie.
Le gouvernement rwandais va procéder à la numérisation de plus de 400 démarches administratives supplémentaires d’ici juin 2024 dans le cadre de la dématérialisation des services publics de l’Etat. La ministre des Technologies de l’information et de la communication et de l’Innovation, Paula Ingabire, l’a annoncé au cours d'une session sur le développement des TIC avec le Sénat le jeudi 1er juin.
Les nouvelles démarches administratives seront ajoutées aux 103 services déjà numérisés et disponibles sur le portail Irembo mis en place par le gouvernement à cet effet. Selon la ministre, la prochaine étape de la numérisation sera transformationnelle. Elle constituera à numériser tous les services restants, « ce qui permettra d’optimiser le temps, d’éliminer les coûts et les processus inutiles associés aux documents papier ou aux déplacements des citoyens vers les différents bureaux du gouvernement », a-t-elle déclaré.
Pour réaliser cet objectif, le Rwanda sera accompagné par un ensemble de partenaires dont l’Agence française de développement (AFD) qui a accordé en début d'année, un prêt de 37 millions d’euros au gouvernement du pays pour numériser les services publics et soutenir l’innovation.
Le #Rwanda a amorcé une transition #numérique de grande ampleur ces dernières années.
— Agence Française de #Développement (AFD) 🇫🇷 🇪🇺 (@AFD_France) January 9, 2023
Nous l'accompagnons dans la numérisation de ses #servicespublics et le soutien d’#innovations à fort potentiel.
En savoir plus 👉https://t.co/s9m3a5KNsO pic.twitter.com/lyMmMKWE2f
A en croire Israel Bimpe, le PDG d’Irembo, le lancement de la plateforme de services publics Irembo, en décembre 2015, a permis de traiter plus de 25 millions de demandes de services jusqu’ici. Ce qui a permis d'économiser plus de 100 millions d'heures de travail, tant pour les fonctionnaires que pour les résidents rwandais.
Le portail emploie 7 700 agents dans différentes régions du pays et plus de 1 500 fonctionnaires du gouvernement l'utilisent pour approuver et offrir les services nécessaires. Le gouvernement a ainsi pu collecter 300 milliards RWF (265 millions de dollars) pour divers services offerts par la plateforme.
Notons que cette nouvelle initiative entre dans le cadre d'un projet de 13 milliards de rwandais) débuté en mars de cette année par l’identification des services concernés. Le projet est une des priorités de la Stratégie nationale de transformation du Rwanda (2017-2024).
Samira Njoya
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