La semaine passée, le président de la Banque africaine de développement, Dr Akinwumi Adesina, a appelé les étudiants de l’Université fédérale de technologie de Minna à se saisir des technologies pour bâtir un Nigeria nouveau, à prendre conscience du potentiel de progrès qui s’ouvre à eux et à toute l’Afrique.
« Vous êtes les acteurs des succès futurs du Nigéria et de grandes opportunités s’offrent à vous, car vous avez été préparés au succès par une université spécialisée dans la technologie », a-t-il déclaré, rappelant que les fintechs africaines ont levé 1,4 milliard de dollars en 2019, soit le triple de ce qui avait été levé en 2018. « Deux ans plus tard, en 2021, elles ont levé environ 5 milliards de dollars ! » leur a-t-il lancé.
L’ancien ministre nigérian de l’Agriculture et du Développement rural a ensuite évoqué son expérience à ce poste. « La technologie est le moteur du monde. En ma qualité de ministre de l’Agriculture, je me suis servi de la puissance de la technologie et des téléphones portables pour permettre à 15 millions d’agriculteurs d’avoir accès à des semences améliorées et pour mettre fin à la corruption dans le secteur. C’était révolutionnaire – une première, non seulement en Afrique, mais dans le monde entier. Cette initiative a permis au Nigéria de produire une quantité record de 21 millions de tonnes de denrées alimentaires. Elle a renforcé la sécurité alimentaire et accru la richesse des agriculteurs du nord-est, du nord-ouest, du centre-nord, du sud-ouest, de l’est et du sud du pays. Elle a apporté plus de transparence et de responsabilité dans l’utilisation des fonds publics ».
Puis il a prononcé son appel aux étudiants : « Vous avez été formés à Minna pour être envoyés dans d’autres régions du Nigéria, en Afrique et dans le monde. Construisez un Nigéria nouveau. Un Nigéria intelligent. Un Nigéria dynamique. Un Nigéria compétitif à l’échelle mondiale. Tout est entre vos mains. Maintenant, foncez et faites-en une réalité ! Je vous souhaite beaucoup de succès et que Dieu vous bénisse abondamment. Félicitations ! »
Lancée en 2019, la Ghana Card facilitait l'accès de ses détenteurs à 17 services publics locaux. Deux ans plus tard, elle a gagné en valeur pour devenir un document de voyage crédible à l’international.
Depuis le mercredi 9 février, la carte nationale d’identité biométrique ghanéenne, la Ghana Card, est officiellement considérée comme un passeport électronique. L’Organisation internationale de l’aviation civile (OACI) a remis, à cet effet, au pays – représenté par son haut-commissaire au Canada, Ransford Sowah – un certificat qui l’atteste, au cours d’une cérémonie qui s’est déroulée au siège de l’institution à Montréal au Canada. Les Ghanéens peuvent désormais voyager dans 197 pays, juste avec leur carte nationale d’identité.
Ransford Sowah a déclaré que la certification de l’OACI signifie que « tous les détenteurs de la Ghana Card ont un passeport électronique conforme à l'OACI qui peut être lu et vérifié dans tous les aéroports/postes frontières conformes à l'OACI à travers le monde. Il peut être utilisé pour les voyages internationaux ; sous réserve bien sûr de restrictions de visa et d'accords bilatéraux. En effet, la Ghana Card est déjà valable pour voyager dans tous les pays de la CEDEAO ».
L’attribution du statut de passeport électronique à la Ghana Card se justifie par le fait qu’elle contient toutes les informations biométriques du titulaire avec une signature numérique cryptographique stockée sur une puce, similaire à celle du passeport. Le vice-président, Mahamudu Bawumia, annonçait déjà cette mutation en novembre 2021, lors d'une conférence publique à l’université Ashesi sur le rôle de la numérisation dans la transformation de l’économie ghanéenne. Une annonce qui faisait suite à l’accession du Ghana au titre de 79e membre de la communauté des répertoires de clés publiques (PKD) de l'OACI, référentiel central pour l'échange des informations nécessaires à l'authentification des passeports électroniques, le 13 octobre 2021.
Ransford Sowah a ajouté que « pour les Ghanéens vivant ou nés dans la diaspora, les détenteurs de la Ghana Card peuvent être autorisés à embarquer sur n'importe quel vol vers le Ghana sans aucune obligation de visa, car nous cherchons à offrir une expérience inclusive d'Akwaaba [bienvenue en Twi, langue locale au Ghana, Ndlr] à tous les enfants et descendants de notre patrie ».
Adoni Conrad Quenum
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Le développement des services digitaux au Nigeria n’attire pas seulement les investisseurs en quête d'opportunités. Il rappelle aussi que des risques y sont associés et Acronis, un expert de la sécurité informatique, y investit.
Acronis, une entreprise spécialisée dans la protection des données informatiques, a annoncé le 10 février le fonctionnement effectif de son centre de protection des données basé à Lagos. C'est le premier centre du genre pour l'entreprise au Nigeria, et son deuxième sur le continent africain, après celui de Johannesburg en Afrique du Sud.
« L'ouverture du centre de données nigérian s'inscrit dans le cadre de l'initiative Acronis Global/Local, un effort qui comprend la gestion mondiale de tous les centres de données, la redondance géographique et le contrôle des partenaires locaux, ainsi qu'un site local de reprise lorsque survient un sinistre », a fait savoir l'entreprise dans le communiqué annonçant l'information.
Cette évolution des choses s'inscrit en droite ligne avec la progression de l'économie numérique au Nigeria, qui a le potentiel de marché le plus important du secteur en Afrique, avec ses 200 millions de consommateurs. L'industrie du digital est en pleine croissance au sein de ce pays, et cela peut se mesurer à sa capacité à capter les financements du capital risque au profit des services digitaux. En 2021, 1,4 milliard $ des 4 milliards $ investis en Afrique sur ce segment sont allés au Nigeria. La tendance se poursuit cette année 2022.
Toutefois, l’évolution du digital va de pair avec celle des risques de sécurité informatique et selon le classement 2020 de l’indice de cybersécurité publié par l’Union internationale des télécommunications, le Nigeria reste en arrière pour ce qui est de la protection des consommateurs dans ce domaine, avec une place de 47e sur 182.
« Aujourd'hui, le monde dépend tellement des données que l'on peut dire que les données sont la vie, et l'on ne saurait trop insister sur la sécurité des données. Nous sommes très fiers d'être associés à Acronis, l'un des leaders de la cyber protection. Avec l'ouverture de son nouveau centre de données au Nigeria, Acronis démontre son niveau d'engagement envers le marché africain », a commenté Chidi Oliseowe, un responsable au sein de Madonna Systems Nigeria Limited qui sera un partenaire d'Acronis dans le pays.
Le Togo ambitionne de faire du numérique un levier de croissance économique inclusive et durable. La création de l’Agence Togo Digital, chargée d’appuyer l’exécutif dans la mise en œuvre de ses projets digitaux, répond à cet objectif.
Le Togo veut digitaliser les processus de demande et d'établissement de visas et cartes de séjour pour les étrangers. Un avant-projet de loi a été adopté à cet effet par le gouvernement, lors du Conseil des ministres qui s'est tenu le lundi 7 février 2022, à Kara (412 km de Lomé).
« Le présent avant-projet de loi a pour objet principal d’actualiser les règles générales applicables à l’entrée, au séjour, à la circulation et à l’établissement des étrangers sur le territoire togolais. Il prévoit en particulier une digitalisation du processus de demande et d’établissement du visa et de la carte de séjour », indique le communiqué du Conseil.
Notons que, pour l’heure, les nationaux de tous les autres pays peuvent obtenir leur visa dans les consulats togolais (qui peuvent avoir trois formes de visas : le visa touristique, le visa diplomatique et le visa d'affaires), et ambassades (qui peuvent aussi délivrer le visa immigrant pour le Togo), indique Togo First.
Sur le territoire, la délivrance du visa est du ressort de la Direction générale de la Documentation nationale (DGDN), et les visas à l'arrivée sont délivrés par les services d'immigration aux postes-frontières et à l'aéroport international Gnassingbé Eyadéma pour une durée maximale de 7 jours, selon les informations disponibles. Leur durée de validité peut être prolongée jusqu'à un mois, auprès du Service des étrangers et des passeports.
Ayi Renaud Dossavi
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Avec la transformation numérique qui s’accélère à travers le monde, la concurrence entre les fournisseurs de solutions a gagné en intensité. Pour aider leurs investisseurs à tirer profit des nombreuses opportunités qui se profilent à l’horizon, certains gouvernements ont pris des mesures fortes.
Un service « d'attaché numérique » a été créé par la Fédération de Russie. Les personnes désignées à ce poste, dans 16 pays premiers pays, commenceront à travailler cette année, a annoncé le vice-Premier ministre russe Dmitry Chernyshenko (photo), lundi 7 février. L’Afrique du Sud — plus grand marché numérique d’Afrique et partenaire privilégié de la Russie sur le continent à travers le BRICS (regroupement économique formé du Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) — accueillera certainement l’un de ces nouveaux fonctionnaires étrangers.
Fruit d’un accord de collaboration entre le ministère du Développement numérique, des Communications et des Médias, le ministère de l'Industrie et du Commerce, et le Fonds russe pour le développement des technologies de l'information (RFRIT), la création du poste d’attaché numérique au sein des ambassades russes rentre dans le cadre des mesures engagées par le gouvernement pour soutenir l'industrie informatique nationale.
« Les candidats sélectionnés travailleront à promouvoir les produits logiciels nationaux à l'étranger, fournir des conseils, des informations et un soutien analytique, juridique et organisationnel aux entreprises informatiques russes dans les pays de présence. Leur tâche principale est de développer l'exportation de solutions numériques russes », a déclaré le Premier ministre russe Mikhail Mishustin. D’ici 2024, le poste d'attaché numérique devrait s’ouvrir à 28 pays.
L’attaché numérique russe qui s’installera en Afrique du Sud y retrouvera l’attaché numérique américain. Les Etats-Unis ont lancé le programme d’attaché numérique depuis 2014. C’est en décembre 2016 que l’Afrique du Sud a accueilli le représentant américain chargé d’aider les entreprises américaines, spécialisées dans les TIC et le numérique, à accéder au marché sud-africain et à naviguer dans ses politiques numériques et commerciales.
Le ministère russe du Développement numérique, des Communications et des Médias est responsable du recrutement des « attachés numériques ». Le processus de recrutement a d’ailleurs déjà été lancé.
Muriel Edjo
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L'accélérateur FAST – une initiative de Flapmax en partenariat avec Microsoft – accepte désormais les candidatures pour le programme Scaling Africa's Digital Ecosystem.
Il porte sur l’identification, le soutien et le financement de la prochaine génération d'innovateurs africains au service du développement à grande échelle. Les candidatures sont acceptées jusqu’au 22 février à l’adresse https://www.fastaccelerator.com/.
Les critères de sélection sont les suivants : être basé en Afrique ; être prêt à évoluer ou à se développer sur le continent ; avoir établi une adéquation produit-marché et générer des revenus.
Les start-up B2B sont priorisées ; les start-up Healthtech, Fintech, Edtech et Industrials/Agritech seront particulièrement ciblées.
Il faudra être engagé pour toute la durée du programme, du 7 mars 2022 au 27 mai 2022.
En 2019, le gouvernement a lancé le Projet d'amélioration de la gouvernance de la délivrance des services de base aux citoyens. En matière de dématérialisation des services publics dans le secteur financier, de nombreuses retombées ont été enregistrées. Le processus se poursuit.
Le ministère de l’Economie et des Finances (MEF) et le Centre de promotion des investissements (CEPICI) en Côte d’Ivoire numérisent leurs services. Pour les accompagner dans ce processus, ils bénéficieront de l’expertise technique de l’entreprise ivoirienne Snedai Technologies. L’information a été dévoilée jeudi 3 février par la presse locale.
Le contrat avec le ministère des Finances, pour le compte de l’Observatoire de la qualité des services financiers (OQSF), porte sur le développement d’applications Web et mobiles à travers lesquelles l’institution publique pourra mieux assurer l’éducation financière des Ivoiriens. Ces outils numériques serviront aussi de plateforme de médiation financière qui favoriseront davantage le règlement à l’amiable des litiges individuels entre les organismes financiers et leurs clientèles.
L’entreprise de services numérique dotera aussi l’OQSF d’un site comparateur des offres des fournisseurs de services financiers. Il aura trois objectifs principaux : promouvoir la transparence, garantir la compréhension des usagers et renforcer la comparabilité des services. Le contrat avec le CEPICI est d'abord axé sur le développement d’une plateforme moderne digitale et responsive pour la gestion électronique des courriers (GEC) ; puis suivront la gestion des projets, la gestion des performances, le suivi des investisseurs et la gestion d’un tableau de bord à travers une Business Intelligence.
L’acquisition d’outils numériques par l’OQSF et le CEPICI est la continuité des actions entreprises par le gouvernement dans la numérisation des services publics du secteur financier, à travers le Projet d'amélioration de la gouvernance et de la délivrance des services de base aux citoyens (PAGDS).
Lancé en 2019 et financé par la Banque mondiale, le projet a déjà permis, entre autres, le déploiement de la plateforme électronique de paiement des recettes « Net collect » dans 54 collectivités ; l’opérationnalisation de la plateforme de paiement électronique du Trésor public « Tresor pay » pour la collecte en ligne des recettes de l’Etat ; et l’opérationnalisation de la plateforme de gestion des contrats routiers « ageroutemarche.ci ».
Adoni Conrad Quenum
Dans le cadre de la phase pilote du programme « D-CLIC, formez-vous au numérique », l’OIF a ouvert plusieurs cursus de formation à l’attention des jeunes Africains dans le domaine du numérique. Actuellement, les inscriptions pour des cursus en Tunisie et au Togo sont en cours.
L’Organisation internationale de la francophonie (OIF) a lancé un appel à candidatures pour des formations courtes dans le domaine du numérique. Les formations s’adressent aux jeunes citoyens et aux femmes de Tunisie et du Togo ayant entre 18 et 35 ans.
En Tunisie, les inscriptions en cours concernent deux parcours de formation. La première formation porte sur le développement de jeux vidéo multiplateforme alors que la deuxième aborde la production d'application de réalité augmentée / réalité virtuelle. Elles sont organisées en partenariat avec la société NetInfo et vont se tenir dans les villes de Nabeul et Tunis. Ces formations débuteront le 11 février 2022 pour une durée de 12 semaines chacune. Les inscriptions sont possibles jusqu’au 10 février.
Au Togo, la formation se tiendra à Lomé sur la thématique du développement d’applications web et mobile. Les cours, dirigés par l’organisation panafricaine Energy Generation, se tiendront sur 6 mois.
Ces programmes de formation sont proposés dans le cadre de la phase pilote du programme « D-CLIC, formez-vous au numérique » de l’OIF. En tout 10 pays sont concernés par le programme. Il s’agit de la Côte d’Ivoire, Djibouti, le Gabon, Haïti, Madagascar, le Mali, le Niger, la RD Congo, le Togo et la Tunisie. Alors que plusieurs de ces pays ont déjà accueilli des formations, et pourront accueillir prochainement d'autres modules, Djibouti et le Gabon seront ouverts respectivement en janvier et février 2022.
L’objectif de ce programme est de renforcer les compétences numériques techniques et professionnelles des jeunes et des femmes de l’espace francophone pour multiplier leurs chances d’accéder à des emplois décents, en entreprise et dans l’entrepreneuriat.
Vanessa Ngono Atangana
Classée en 2020 parmi les nations les moins bien préparées d’Afrique en matière d’e-gouvernement, Madagascar a reçu de la Banque mondiale 140 millions $ en 2021 pour changer sa situation.
Tahina Razafindramalo (photo, à droite), le ministre malgache du Développement numérique, de la Transformation digitale, des Postes et des Télécommunications (MNDPT), a discuté avec l’ambassadeur du Royaume-Uni à Madagascar, David Ashley (photo, à gauche), de coopération dans la transformation numérique. Au cours de l’audience qu’il a accordée au diplomate britannique, les échanges ont surtout porté sur la digitalisation des services publics, la cybersécurité et la protection des données à Madagascar.
David Ashley a exprimé au représentant du gouvernement malgache la disposition du Royaume-Uni à établir des échanges formels avec Madagascar, pour renforcer la capacité du MNDPT à répondre aux multiples besoins identifiés pour la promotion de l’e-gouvernance et soutenir le processus de transformation numérique. Une éventuelle collaboration avec le secteur privé anglais des télécommunications a aussi été évoquée. Une question qui fera ultérieurement l’objet de discussions plus poussées.
Avec la pandémie de Covid-19, la dématérialisation des services publics s’accélère dans le monde entier et particulièrement en Afrique. Madagascar, qui figure parmi les pays les moins préparés en matière d'e-gouvernement, est décidé à changer cette situation. Classée parmi les nations les moins développées du continent en e-gouvernement – 172e sur 195 pays selon l’E-government development index 2020 des Nations unies, avec un score en dessous de la moyenne Afrique de l’Est et Afrique –, l’île a reçu en septembre 2021 la somme de 140 millions $ de la Banque mondiale pour rationaliser et numériser les services clés et améliorer la capacité du gouvernement à fournir des services dans certains secteurs, tels que la santé.
Avec un éventuel soutien de Londres, Madagascar bénéficiera d’une expertise technique adéquate pour concrétiser le saut technologique qui transformera en profondeur la relation entre l’Etat, les citoyens et les entreprises.
Adoni Conrad Quenum
Il y a cinq ans, le chef de l’Etat Paul Biya interpelait le gouvernement sur la nécessité d’accorder plus d’attention à l’économie numérique. Aujourd’hui, les investissements se multiplient à cet effet.
Le Cameroon Digital Innovation Center (CDIC), un cyberparc annoncé depuis quelques années par le gouvernement camerounais, est finalement opérationnel. Le ministre de l’Enseignement supérieur, Jacques Fame Ndongo, a procédé à son inauguration le mardi 8 février 2022 à Yaoundé. Le gouvernement ambitionne à travers cette infrastructure de soutenir le développement de l’écosystème entrepreneurial numérique local et d’accélérer la transformation digitale.
Jacques Fame Ndongo, a présenté le CDIC comme un centre futuriste de formation et de recherche en entrepreneuriat numérique, qui fournira l’écosystème adéquat pour stimuler l’innovation et incuber des projets numériques « made in Cameroon ». Il fournit entre autres des lieux de travail peu onéreux, des fonds d’amorçage, l’accès à des investisseurs providentiels et à des sociétés de capital-risque, des services de mentorat, une assistance technique, la gestion de la propriété intellectuelle, une expertise en marketing, des services financiers et comptables, des réseaux télécoms.
Selon la ministre des Postes et Télécommunications, Minette Libom Li Likeng, qui pilote le projet, cet incubateur constitue la réponse du gouvernement aux interpellations du chef de l’Etat relatives à l’accompagnement des jeunes porteurs de projets TIC. Le 10 février 2016, à la veille de la célébration de la fête de la Jeunesse, le président de la République, Paul Biya affirmait que « pour notre jeunesse, l’un des défis majeurs est de réussir l’arrimage à ce phénomène marquant qu’est l’économie numérique. Le gouvernement devra poursuivre avec méthode et efficacité la mise en place d’une infrastructure adéquate ».
Propriété du ministère des Postes et Télécommunications, le cyberparc est dirigé par de jeunes ingénieurs camerounais. Dans ses différents départements, des leaders constitués de start-up plus expérimentées, qui ont été formés et qui sont sur le marché, vont encadrer les plus jeunes sous le contrôle du gouvernement.
Le président de l’association des start-up, Gouather Alex Bertrand, a affirmé que ce centre représente pour chaque start-up du domaine de l’économie numérique au moins 30 % des prérequis techniques préalables à son lancement et son développement commercial. Il a soutenu que cette « usine » à contenu numérique va dynamiser une réelle industrie numérique made in Cameroon.
Ruben Tchounyabe
Lancée en 2011, la plateforme numérique YouScribe, déjà forte de 700 000 utilisateurs, entame une nouvelle étape de son évolution. Elle a comme ambition l’atteinte de plusieurs millions d’abonnés.
La bibliothèque en ligne YouScribe a annoncé, mardi 8 février, la levée de 5 millions d’euros auprès de la Banque des Territoires (France). L’argent servira à accélérer son développement, notamment en Afrique où elle est déjà présente dans dix pays (Côte d’Ivoire, Sénégal, Maroc, Mali, Afrique du Sud, Cameroun, Tunisie, Burkina Faso, RDC, Madagascar).
Pour 2022, sept nouveaux marchés sont ciblés sur le continent. Il est également prévu, entre autres, une amélioration de la plateforme pour rendre la lecture plus confortable ; l’enrichissement de la collection avec de nouveaux ouvrages ; la diversification des moyens de paiement.
Selon Maud Franca, la directrice adjointe du Programme des investissements d'avenir à la Banque des Territoires, le soutien apporté à YouScribe résulte des profondes mutations que les secteurs du livre et de l’édition en langue française connaissent avec le numérique. Pour elle, «YouScribe vient répondre aux défis qui doivent être relevés collectivement pour apporter des offres alternatives aux grandes plateformes de bibliothèques en ligne, souvent étrangères, et soutenir les éditeurs et les auteurs dans le monde francophone en pensant aussi aux jeunes générations, très adeptes des réseaux sociaux et des applications mobiles ».
Le nombre de locuteurs francophones dans le monde devrait passer de plus de 300 millions aujourd’hui à 750 en 2050, faisant du français la deuxième langue parlée après le mandarin, selon l’Observatoire démographique et statistique de l’espace francophone (ODSEF). Il estime que plus de 70 % des francophones seront Africains et l’Afrique comptera plus de 90 % des jeunes francophones de 15-29 ans. Cependant, le manque d’infrastructures de distribution et le coût élevé du livre en format papier pourraient accentuer le faible accès à la lecture de ses habitants.
En 2013, YouScribe gagnait le Prix de l’Entrepreneur d’Ernst & Young. En 2015, l’initiative recevait le Prix du Challenge Digital Africa 2017, organisé par l’AFD, la French Tech et Bpifrance. Enfin, en 2018, Orange Afrique choisissait la start-up pour promouvoir l’accès à la lecture dans des pays où le livre est peu distribué.
Fin 2021, YouScribe revendiquait déjà près de 700 000 abonnés, en croissance de 100 % par rapport à 2020. D’ici 2025, la bibliothèque en ligne qui compte plus d’un million de livres, de livres audio et documents numériques éducatifs veut enregistrer plusieurs millions d’abonnés, dont 80 % en Afrique.
Les fondateurs de l’application mobile, présente au Nigeria, au Ghana et au Kenya, prospectent déjà en Europe, en Inde et en Australie. Ils souhaitent faire de la solution digitale une référence dans l’industrie de l’automobile.
Les investisseurs Kalon Venture Partners, Launch Africa Ventures et IDF Capital se sont penchés pour une seconde fois, en un peu plus d’un an, sur le financement de Carscan. L’application mobile, créée par la start-up sud-africaine du même nom, a levé 1,3 million $ auprès des trois investisseurs, auxquels s’ajoutent Allan Gray E2 Ventures et AlphaCode. Ce nouveau financement dévoilé, vendredi 4 février, s’ajoute au premier intervenu en octobre 2020 et dont le montant n’avait pas été dévoilé. Il contribuera à ouvrir davantage l’application au marché international.
Carscan est une application mobile de réalité augmentée avec intelligence artificielle intégrée. Elle crée un scan extérieur ou intérieur précis, fiable, complet et traçable d’une voiture. Lancée en 2019 par Obins Choudhary et Chander Prakash, elle aide ainsi les acteurs du marché de l’automobile à acheter, vendre, louer, entretenir, assurer, financer et mettre aux enchères des voitures en toute confiance.
Avec sa base de données de plus de deux millions d’images de voitures dans différentes conditions, l’inspection technique des voitures qu’offre l’application permet de détecter les modifications, bosses, éraflures, etc., d’estimer l’état général d’une voiture et d’évaluer le montant des réparations en temps réels. L’application est également utile aux assureurs et aux particuliers.
Chander Prakash, cofondateur de Carscan, a déclaré que l’entreprise « travaille avec un certain nombre de clients locaux et internationaux et a été développée en collaboration avec l’un des plus grands acteurs du secteur automobile en Afrique du Sud ».
Justifiant l’intérêt pour Carscan, Clive Butkow, le PDG de Kalon Venture Partners, a déclaré que la start-up a fait preuve d’un talent exceptionnel et son offre résout un problème pour plusieurs secteurs. Il a affirmé que ce nouveau tour de table « témoigne de la croissance de l’entreprise et de la capacité de l’équipe de Carscan ».
En moins de trois ans, Carscan a connu un essor considérable. L’application est déjà accessible à l’internationale, notamment au Nigeria, au Ghana et au Kenya. Pour 2022, ses fondateurs souhaitent l’ouvrir au marché de l’Europe, de l’Inde et de l’Australie.
Ruben Tchounyabe
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Depuis plusieurs années, le Ghana a fait de l’introduction de la technologie dans les services publics une priorité pour améliorer la gouvernance. Un nouveau succès vient d’être enregistré dans ce sens.
Le gouvernement ghanéen a lancé une carte de voyage électronique destinée aux fonctionnaires et aux représentants du gouvernement pour les voyages officiels locaux et à l'étranger. Elle permettra de mieux contrôler leurs dépenses lors de ces déplacements professionnels. Mahamudu Bawumia, vice-président de la République, a présenté le nouvel outil, vendredi 4 février, au dernier jour de la conférence annuelle du département du contrôleur et comptable général (CAGD) qui s’est tenue à Cape Coast.
Il a déclaré que « depuis l'indépendance, les agents publics reçoivent de l'argent lorsqu'ils voyagent. Ce système présente de nombreux problèmes associés, notamment les risques de transport d'espèces, la fraude dans le décaissement des avances, l'utilisation croissante des canaux de paiement sans numéraire dans de nombreuses juridictions, une surveillance et des contrôles inefficaces, etc. ».
Le vice-président de la République a estimé que la carte de voyage électronique devrait offrir plusieurs avantages, notamment « l'élimination du risque de transporter de l'argent liquide ; le retrait en temps opportun des avances ; l’amélioration du suivi et des contrôles des allocations budgétaires pour les voyages officiels afin d'éviter les dépenses excessives ».
La carte de voyage électronique, développée en collaboration avec Fidelity Bank, s’inscrit dans le cadre des investissements engagés depuis 2006 par le gouvernement pour faire des technologies de l’information et de la communication un moteur de la bonne gouvernance et du développement. Elle s’ajoute aux nombreuses autres réalisations déjà à l’actif de l’Etat pour bâtir un gouvernement « cashless », notamment la numérisation du paiement des impôts.
Mahamudu Bawumia a affirmé que « l’ère de l'argent en espèce pour les voyages dans le secteur public sera bientôt révolue, apportant plus de transparence et de responsabilité dans l'utilisation des fonds publics ».
Adoni Conrad Quenum
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Depuis l’année dernière, plusieurs pays africains ont contracté de nouvelles dettes pour améliorer leur niveau de préparation à l’économie numérique. Identifier les secteurs où les utiliser est indispensable pour une relance économique post-Covid efficace.
Dans une tribune publiée lundi 7 février, Sundar Pichai (photo), le directeur général de la société américaine Google, soutient que l’Afrique, comme l’Inde il y a quelques années, a le potentiel d’impulser son développement en investissant intelligemment dans les technologies de l’information et de la communication.
Le continent qui a une jeunesse importante, bouillonnante et férue de TIC a déjà la bonne énergie pour y parvenir. Les gouvernements et les investisseurs privés doivent maintenant collaborer pour réussir sa transformation numérique. Pour y arriver avec succès, Sundar Pichai a identifié quatre domaines prioritaires dans lesquels investir :
1-) Etendre un accès Internet abordable et fiable sur tout le continent. Sans connectivité, des millions d’Africains demeureront exclus de la transformation numérique et des dividendes qui y sont attendus.
2-) Accompagner les entreprises africaines de toutes tailles dans leurs transformations numériques. Combler cet écart revient à permettre aux entreprises de s'installer en ligne, former davantage de personnes à poursuivre des carrières qui dépendent de la technologie et veiller à ce que les entreprises tirent parti du cloud computing pour plus d’efficacité et de sécurité.
3-) Investir dans les entrepreneurs africains pour stimuler l'innovation que l’investissement s’empressera de suivre. Partout où l'esprit d'entreprise fleurit, l'innovation et l'investissement suivront.
4-) Soutenir les organisations à but non lucratif et les institutions qui s'efforcent de tirer parti des avantages de la technologie. Cela permettra de mettre davantage les technologies au service des communautés.
En 2021, Google a réalisé un investissement de 1 milliard $ en Afrique pour contribuer à la transformation numérique du continent. Cet investissement s’est ajouté à plusieurs autres engagés sur le continent au cours des quatre dernières années par l’entreprise. Ils ont essentiellement été orientés vers l’amélioration de la connectivité – avec plus ou moins de succès –, dans la formation et l'entrepreneuriat. Google a prêché par l’exemple en somme.
Dans son rapport commun avec la Société financière internationale (SFI) « e-Conomy Africa 2020 - Africa’s $180 Billion Internet Economy Future », Google souligne que l'économie Internet africaine a le potentiel de croître pour atteindre 180 milliards de dollars, soit environ 5,2 % du PIB du continent, d'ici 2025. Un potentiel économique de 712 milliards $ d’ici 2050.
Muriel Edjo
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