L’année 2023 s’est achevée et plusieurs cabinets et plateformes spécialisés font le point des fonds injectés dans divers écosystèmes. Dans le secteur de la tech, en particulier sur le continent africain, ces données sont d’une importance capitale pour le développement de l’économie numérique.
Les fintech africaines ont levé 852 millions $ au cours de l’année 2023. Ce montant a chuté de 56% par rapport à l’année 2022 où les start-up africaines opérant dans la technologie financière avaient levé 1,9 milliard $. C’est ce que rapporte Partech Africa à travers l’édition 2023 de son rapport intitulé « Africa Tech Venture Capital » publié en janvier 2024.
Outre les montants, le nombre d’opérations a également connu une baisse de 48%, passant de 217 deals en 2022 à 113 en 2023. Malgré cette décroissance, les technologies financières restent le secteur le plus attractif pour les investisseurs en Afrique. En effet, les montants levés par ces jeunes pousses en 2023 représentent 37% des financements en actions réalisés sur le continent. C’est le même son de cloche en ce qui concerne le nombre d’opérations qui équivaut à 24% du total des opérations réalisées l’année écoulée en Afrique.
Malgré cette période de ralentissement des financements sur le continent, les jeunes pousses opérant dans la technologie financière sont toujours aussi attrayantes que celles des autres secteurs du fait qu’elles ont fait leurs preuves. Entre la sous-bancarisation et la volonté des fintech de favoriser l’inclusion financière sur le continent, les défis sont énormes dans le secteur. Aussi, sur les 8 licornes que comptent le continent africain, c’est seulement la plateforme de commerce en ligne Jumia qui n’officie pas dans la technologie financière.
« La fintech joue un rôle essentiel pour relever les défis infrastructurels en Afrique. Au-delà des applications de paiement, ces solutions sont essentielles pour permettre un large éventail d'activités. En établissant des solutions locales et transfrontalières, et en favorisant les connexions clés entre les individus, les entreprises et les institutions financières, le rôle de la fintech reste intégral dans l'écosystème », explique le rapport.
Par ailleurs, il faut souligner que les secteurs de la healthtech et de l’agritech n’ont pas été affectés par le ralentissement des financements dans l’écosystème technologique en 2023. Ils ont respectivement levé 212 millions $ et 144 millions $ en 2023, contre 181 millions $ et 86 millions $ en 2022, soit une hausse d’environ 17% et 67%.
Adoni Conrad Quenum
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Après des annonces tous azimuts, les géants technologiques mondiaux passent à l’action en Afrique. La firme de Mountain View a investi dans la construction d’une infrastructure de premier plan.
Dans un communiqué publié le mercredi 31 janvier, la firme technologique américaine Google a annoncé l’ouverture de son premier centre de données sur le continent africain. Situé à Johannesburg en Afrique du Sud, l’infrastructure boostera l'écosystème technologique africain en fournissant aux entreprises les ressources dont elles ont besoin pour évoluer, innover et être compétitives sur le marché mondial.
🎉 Today, we’re happy to announce the opening of the Johannesburg region—our first Google Cloud region in Africa! 🇿🇦
— Google Cloud (@googlecloud) January 31, 2024
Learn how we will help organizations across Africa run mission-critical services at the speed their users expect ➡️ https://t.co/IpdzvMcYuV#CloudForSouthAfrica pic.twitter.com/RXvv1LnwDn
« Avec l'ajout de la région de Johannesburg, notre réseau compte désormais 40 régions de cloud et 121 zones qui, ensemble, fournissent des services Google Cloud à plus de 200 pays et territoires dans le monde. Comme toutes les régions Google Cloud, la région de Johannesburg est connectée au réseau sécurisé de Google, qui comprend un système de câbles de fibre optique à haute capacité, sous terre et en mer, dans le monde entier », peut-on lire dans le communiqué.
Cet investissement s’inscrit dans le cadre du programme de la firme de Mountain View d’investir un montant de 1 milliard $ pour accélérer la transformation numérique sur le continent. Elle vise à développer les infrastructures, entretenir le vivier de talents technologiques et aider à la mise en place d’écosystème technologique plus dynamique. Selon les estimations de Google, l'économie de l'Internet en Afrique devrait atteindre 180 milliards $ d'ici à 2025, soit 5,2 % du produit intérieur brut du continent.
Par ailleurs, il faut signaler que le marché du cloud en Afrique devient de plus en plus concurrentiel. Oracle renforce sa présence sur le continent avec l’établissement de sa deuxième région cloud à Nairobi, au Kenya. Quant à Amazon Web Services et Microsoft, ils sont présents sur le continent depuis plusieurs années. Google a pris du retard sur ce marché sur lequel les acteurs locaux tels que Africa Data Centres essaient aussi de se frayer un chemin pour grappiller des parts de marché.
Adoni Conrad Quenum
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Pour soutenir sa vision de faire du Kenya une plaque tournante du numérique sur le continent, le président kényan s’était rendu dans la Silicon Valley en novembre dernier pour s’entretenir avec plusieurs dirigeants d’entreprises technologiques américaines. Il les a exhortés à investir dans son pays.
Oracle, une entreprise américaine opérant dans le secteur technologique, construira son deuxième centre de données africain à Nairobi, au Kenya. L’annonce a été faite le mercredi 31 janvier au cours d’une audience accordée par le président William Ruto (photo, au centre)à une délégation de la firme américaine emmenée par Scott Twaddle, vice-président senior responsable des produits et industries chez Oracle Cloud Infrastructure (OCI).
L’objectif est de stimuler la transformation numérique du gouvernement, des institutions publiques, des entreprises et des start-up au Kenya.
American technology company Oracle Corporation has announced it will set up a regional data centre in Kenya. It will be the second such data centre in Africa.
— William Samoei Ruto, PhD (@WilliamsRuto) January 31, 2024
Met Oracle delegation led by Senior Vice-President (OCI Product and Industries) Scott Twaddle. Present were ICT Cabinet… pic.twitter.com/F3HhLV8rX4
« Nous sommes ravis de voir Oracle planifier un investissement aussi important au Kenya. [...] Je suis ravi de voir de grandes entreprises technologiques comme Oracle investir au Kenya et apporter des technologies de pointe telles que l'IA et les applications cloud qui profiteront aux citoyens kényans, en particulier en matière de création d'emplois », a indiqué William Ruto.
Les centres de données sont des infrastructures essentielles qui stockent, gèrent, traitent et diffusent des données. Ils fournissent les ressources nécessaires au fonctionnement de services en ligne, d'applications, de sites web, de bases de données et d'autres systèmes informatiques. Leur marché est en pleine expansion sur le continent.
Outre Oracle, plusieurs entreprises telles que Microsoft, Amazon, Africa Data Centres ou encore Huawei investissent dans le secteur. Cet intérêt pour le continent s’explique par la faible disponibilité des régions cloud en Afrique. D’après les données de l’Union internationale des télécommunications, moins de 2% des centres de données du monde se trouvent sur le continent africain.
Adoni Conrad Quenum
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Avec la transformation numérique massive, les investissements se multiplient pour offrir aux populations africaines une connectivité de qualité. L'objectif est de combler la fracture numérique et de satisfaire toutes les couches sociales.
Le ministre algérien de la Poste et des Télécommunications, Karim Bibi Triki (photo), a annoncé le lundi 29 janvier une augmentation significative de la capacité de la bande passante internationale en Algérie. Elle est désormais portée à 9,8 Tbit/s, comparé à 7,8 Tbit/s en 2022, 2,8 Tbit/s en 2021, et 1,5 Tbit/s au début de 2020.
Selon le communiqué du ministère, cette augmentation vise à offrir une plus grande flexibilité, soulignant l'importance stratégique de la bande passante internationale dans la sécurisation et la pérennisation des services Internet.
Cette initiative s'inscrit dans la stratégie globale de renforcement des capacités de la bande passante internationale de l'Algérie, en parallèle avec le déploiement du programme de modernisation et de développement des infrastructures de télécommunications. L'objectif principal est d'anticiper la demande croissante d'Internet et de garantir un accès à très haut débit.
Selon le rapport « Digital 2023 » du cabinet international Datareportal, la vitesse médiane de connexion Internet mobile via les réseaux cellulaires en Algérie a atteint 13,40 Mbps, enregistrant une hausse de plus de 17 % au cours des 12 mois précédant le début de 2023. Pour l'Internet fixe, la vitesse a atteint 11,01 Mbps, avec une augmentation de 1,23 Mbps par rapport à 2022.
Cette augmentation de la bande passante à 9,8 Tbit/s permettra de soutenir l'introduction de nouvelles technologies telles que la 5G, l'Internet des objets (IoT) et d'autres services émergents. Elle renforcera également la résilience du réseau, répondant ainsi à la demande croissante de services nécessitant une transmission rapide de données, tels que le streaming vidéo, les jeux en ligne, et autres applications gourmandes en bande passante.
Samira Njoya
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Le Sénégal s'investit pleinement dans la numérisation intégrale de son système de santé. Dans l'optique d'atteindre ses objectifs rapidement, le gouvernement multiplie des initiatives avec tous les acteurs du secteur.
Sénégal Numérique SA (Senum SA), une société chargée de la gestion des infrastructures numériques de l’Etat, et le ministère de la Santé et de l’Action sociale ont signé, le mardi 30 janvier à Dakar, une convention de partenariat. Cette entente stratégique vise à accélérer la transformation numérique du secteur de la santé au Sénégal.
🌐✨ Nous sommes ravis d'annoncer la signature d'une convention de partenariat de trois ans avec le Ministère de la Santé et de l'Action Sociale du Sénégal! Cheikh BAKHOUM, DG de Sénégal Numérique SA, et le Dr Marie Khemesse Ngom Ndiaye, à la tête du MSAS, ont scellé cette… pic.twitter.com/Yfoz4K27Iq
— Sénégal Numérique S.A. (Ex-ADIE) (@SN_Numerique) January 31, 2024
« Dans cette convention, nous avons repris les activités, avec notamment l’hébergement des données de santé, parce que jusqu’ici, une partie de ces données étaient hébergées à l’étranger, elles vont désormais être hébergées au Sénégal notamment dans les centres nationaux de ressources », a déclaré Cheikh Bakhoum (photo, à gauche) le DG de Senum SA.
Dans le cadre de cette coopération qui durera 3 ans, Senum SA soutiendra la mise en œuvre de tous les projets numériques du secteur, l'hébergement des données dans le data center national, l'amélioration de la connectivité des structures de santé, entre autres. Il s’agira également d’augmenter les capacités d’hébergement et les bandes passantes pour les dossiers relevant de la santé numérique, notamment le dossier patient partagé (Dpp), la télémédecine, le système d’information hospitalière, le système géographique de santé, la numérisation du médicament, la numérisation des processus de la santé communautaire et la gouvernance électronique de la santé.
La signature de cette convention de partenariat s'inscrit dans le cadre du programme de digitalisation du système de santé (PDSS) 2023-2027, une initiative nationale lancée par le gouvernement. Ce programme bénéficie d'un soutien financier substantiel de la Banque mondiale, avec une contribution de 50 millions de dollars. Cette collaboration intervient à un moment où le pays intensifie la construction de centres de données dédiés au stockage et à l'hébergement des informations nationales. Le dernier ajout à cette infrastructure est un data center de type tier 3, récemment établi à Diamniadio.
Samira Njoya
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Le Nigeria, tout comme de nombreux autres pays, fait face à des défis persistants en ce qui concerne les fraudes électroniques, notamment celles liées aux cartes bancaires. Afin de contrer cette menace qui impacte l'économie, des initiatives sont actuellement déployées dans le pays.
La Banque centrale du Nigeria (CBN), en collaboration avec le Nigerian Electronic Fraud Forum (NeFF) et l'Association of Mobile Money and Banking Agent of Nigeria (AMMBAN), prévoit de mettre en place une nouvelle fonctionnalité visant à renforcer la détection des transactions potentiellement frauduleuses. Cette initiative, intégrée dans le cadre des actions de la CBN en réponse à la hausse des incidents de fraude dans le pays, exigera des détails spécifiques de connaissance du client (KYC) avant de valider certaines transactions.
Selon Fasasi Sarafadeen Atanda, président de l'AMMBAN, le développement technologique de cette fonctionnalité est à un stade avancé, avec une activation prévue au cours du premier trimestre de cette année. Les terminaux de points de service à travers le pays afficheront clairement cette nouvelle fonctionnalité, permettant d'identifier les opérations suspectes qui seront signalées aux banques et annulées.
Cette initiative intervient en réponse à une augmentation significative des fraudes, comme l'indiquent les données du Centre de formation des institutions financières (FITC). Au deuxième trimestre de 2023, les banques déposantes du Nigeria ont enregistré des pertes de 9,75 milliards de nairas (10,8 millions de dollars) en raison de fraudes, représentant une augmentation de 276 % par rapport à la même période en 2022, où les pertes s'élevaient à 5,79 milliards de nairas.
L'objectif ultime de cette innovation est de créer un écosystème financier plus sûr, transparent et réglementé au Nigeria. En renforçant la confiance des consommateurs dans l'utilisation des services financiers électroniques, elle contribuera à promouvoir une croissance saine et robuste du secteur.
Samira Njoya
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Le Sénégal poursuit la numérisation de ses services administratifs. Un secteur important de l’économie sénégalaise, qui a amorcé sa numérisation, passe une étape importante dans le processus.
Les autorités sénégalaises vont étendre le Guichet unique dématérialisé d’enlèvement (GUDE) des marchandises à tous les acteurs du secteur portuaire dès le 1er février. L’objectif est, entre autres, d’améliorer l’efficacité du Port autonome de Dakar (PAD), d’optimiser les recettes générées par la plateforme portuaire et de faciliter les procédures pour les opérateurs économiques.
« Ce nouveau dispositif de dématérialisation des procédures d’enlèvement permettra aux opérateurs de gagner du temps et d’économiser des ressources, tout en contribuant à la réduction des coûts pour l’Etat et les consommateurs. Cette avancée va également favoriser la prévisibilité des opérations », a indiqué Makhtar Lakh, secrétaire général du ministère du Commerce, de la Consommation et des Petites et moyennes entreprises.
Le GUDE est le fruit de la collaboration entre le PAD, la direction générale des douanes et la Communauté des acteurs portuaires. Après l’étape de la généralisation à tous les acteurs du secteur, le dispositif s’étendra dans les trois prochains mois à d’autres services tels que le transit, l’export ou encore les transferts dans les aires de dédouanement extérieur au PAD.
La mise en service du GUDE s’inscrit dans le cadre de la transformation numérique en cours dans le secteur public au Sénégal. Bien que la transition numérique suit son cours, de nombreux services sont encore en retrait de cette révolution technologique dans les administrations publiques du pays.
Plus tôt dans le mois, la direction générale de la comptabilité publique et du Trésor (DGCPT) a lancé le service de paiement en ligne des amendes routières. En novembre dernier, c’est Sénégal Numérique, la société nationale chargée de la gestion des infrastructures numériques de l’Etat, qui s’est associée à l’Aéroport international Blaise Diagne pour la numérisation de tous les aéroports du pays de la Teranga.
Adoni Conrad Quenum
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Le Kenya aspire à devenir un hub technologique de premier plan sur le continent. Pour cela, les autorités du pays multiplient les investissements dans le secteur et s'allient à des partenaires stratégiques pour atteindre rapidement leurs objectifs.
William Ruto (photo, à droite), président du Kenya, a annoncé le samedi 27 janvier, lors de l’inauguration du bloc d'enseignement et de l'atelier d'ingénierie de l’Institut de formation technique de Mukiria, à Central Imenti, le choix de la Chine pour l’équipement de ses hubs numériques. L’objectif est de doter la jeunesse kényane de compétences numériques.
Our investment in technical colleges and ICT hubs guarantees our youth the acquisition of competencies to help them monetise their knowledge and skills so that they can contribute meaningfully to our economic development. pic.twitter.com/khL27sAT4E
— William Samoei Ruto, PhD (@WilliamsRuto) January 27, 2024
« Notre investissement dans les écoles techniques et les centres de TIC garantit à nos jeunes l'acquisition de compétences qui les aideront à monnayer leurs connaissances et leurs compétences afin qu'ils puissent contribuer de manière significative à notre développement économique », a indiqué William Ruto.
Le Kenya a mis le numérique au cœur de sa politique de développement. Les autorités font le nécessaire pour permettre aux populations, en l’occurrence la jeunesse du pays, de suivre le rythme de la révolution technologique en cours dans le monde. La création de divers hubs numériques s’inscrit dans ce cadre et le gouvernement de William Ruto a d’ailleurs augmenté le budget de l’éducation pour favoriser la réalisation de ce projet.
At the Mukiria Technical Training Institute in Central Imenti, officially opened the tuition block and engineering workshop.
— William Samoei Ruto, PhD (@WilliamsRuto) January 27, 2024
Also opened the Konza Digital Skills Laboratory at the institution where students are being trained to work virtually for organisations abroad. pic.twitter.com/uYpt1MOO8c
« La formation technique est un élément très important de la stratégie du gouvernement kényan visant à disposer de qualifications, de compétences et de connaissances pertinentes pour doter notre capital humain, les jeunes de notre nation, de qualifications qui leur permettront de contribuer de manière significative au développement de notre pays », explique le président kényan.
Pour rappel, le pays dispose d’un des écosystèmes technologiques les plus matures du continent avec le Nigeria, l’Egypte et l’Afrique du Sud. Au début de l’année 2023, le Kenya comptait 17,86 millions d'utilisateurs d'Internet pour un taux de pénétration d'Internet de 32,7 %, d’après les données de DataReportal.
Adoni Conrad Quenum
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Au cours de son mandat, George Weah, le président sortant, a initié des projets visant à accroître l’économie par le biais du numérique. Pour les prochaines années, son successeur veut faire encore mieux en misant premièrement sur la jeunesse.
Le nouveau président du Liberia, Joseph Boakai (photo), a annoncé son engagement à renforcer les compétences de plus de 10 000 jeunes Libériens dans le domaine de l'éducation numérique. Cette déclaration a été faite le lundi 29 janvier au Capitol Building, le siège du gouvernement, à l’occasion de son premier discours à la nation.
« Dans notre quête pour développer l’économie, nous tirerons parti des technologies de l’information et de la communication (TIC) pour créer des emplois, en particulier pour nos jeunes. Pour y parvenir, mon administration formera jusqu'à 10 000 jeunes à diverses compétences numériques au premier semestre 2024. L'objectif libérien d'une classe moyenne doit être une réalité dans les 6 prochaines années », a annoncé Joseph Boakai.
Cette initiative ambitieuse vise à doter les jeunes des connaissances et compétences nécessaires pour prospérer à l'ère numérique. En mettant l'accent sur l'éducation numérique, elle cherche à combler le fossé technologique existant dans le pays, afin de garantir que les Libériens soient bien préparés pour être compétitifs sur le marché mondial.
Ce nouveau projet s'inscrit dans la continuité des chantiers numériques entrepris par l'ancien président George Weah pour encourager l'adoption du numérique dans la vie quotidienne des citoyens. Ces actions comprennent la mise sur pied d'un projet national de transformation numérique en partenariat avec l'Autorité des télécommunications du Liberia (LTA), la construction d'un réseau national de fibre optique en collaboration avec la société kényane CSquared, ainsi que la numérisation des services publics et la modernisation de la Poste, etc.
Il est important de noter que le Liberia accuse un retard significatif dans le domaine numérique en Afrique. Selon les dernières statistiques de la plateforme de données DataReportal, au début de l'année 2023, le pays comptait 1,80 million d'utilisateurs d'Internet, avec un taux de pénétration d'Internet de 33,6 % pour une population de 5,36 millions. De plus, le nombre d'utilisateurs de médias sociaux était de 642 100 en janvier, représentant 12,0 % de la population totale. En matière de connectivité mobile, le Liberia enregistrait un total de 4,20 millions de connexions mobiles cellulaires actives au début de 2023, ce qui équivaut à 78,4 % de la population totale.
Samira Njoya
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Au Kenya, le défi du chômage des jeunes demeure une préoccupation majeure, mettant en lumière les complexités du marché du travail. Des initiatives sont en cours dans le pays pour y remédier grâce aux nouvelles technologies.
Le Kenya a lancé le lundi 29 janvier l'Inventaire national des compétences, une initiative gouvernementale soutenue par le ministère du Travail et de la Protection sociale. L'objectif est de cartographier l'ensemble des compétences disponibles dans le pays et d'améliorer l'insertion professionnelle des jeunes chômeurs en les alignant sur les marchés du travail local et international.
Government has introduced a digitized skills inventory system to gather crucial skills data in the country.
— Ministry of Labour and Social Protection (@LabourSPKE) January 29, 2024
The National Skills Inventory will be utilized to analyze the supply and demand of skills. LEARN👇https://t.co/rZQgQkfaum pic.twitter.com/ruud8wsH6s
Selon Shadrack Mwadime, secrétaire permanent du département d'Etat pour le Travail et le Développement des compétences, les données recueillies sur la plateforme permettront au pays de constituer une réserve de ressources humaines répondant à la demande locale et régulant tout excédent de main-d'œuvre.
« La base de données sur les compétences numériques soutiendra le programme gouvernemental de migration des compétences, qui vise à faire en sorte que l’excédent de main-d’œuvre soit désormais exporté pour accroître les flux de fonds de la diaspora », a déclaré Shadrack Mwadime.
Cette initiative s'inscrit dans la continuité du programme national des compétences du gouvernement, qui vise à exploiter les compétences disponibles et à les exporter vers d'autres régions du monde. Elle intervient une semaine après le lancement du Comité interministériel sur l'inventaire national des compétences, chargé d'établir un cadre décrivant les compétences de tous les Kényans à la recherche d'emploi, pour réduire le taux de chômage évalué à 4,9 % en 2022, selon l’Organisation internationale du travail.
Des accords bilatéraux ont également été conclus au cours des dernières années avec divers pays, principalement en Europe et au Moyen-Orient, afin de faciliter le processus de recherche d'emploi et de migration. L'objectif ambitieux est d'exporter au moins un million de travailleurs par an au cours des cinq prochaines années.
A terme, ce nouveau système permettra de réduire significativement le chômage en offrant aux individus la possibilité de trouver de l'emploi à l'étranger lorsque les opportunités locales sont limitées. De plus, il devrait stimuler les envois de fonds de la diaspora, entraînant un impact positif sur l'économie nationale.
Samira Njoya
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La transition numérique en Afrique s'érige comme un catalyseur essentiel pour l'émergence économique du continent. Des investissements massifs dans les infrastructures technologiques ouvrent la voie à l'innovation, à la création d'emplois et à la connectivité accrue.
L’entreprise suédoise de télécommunications Ericsson va accompagner le gouvernement malgache dans la transformation numérique du pays. C’est ce qui ressort d’une visite de travail de l'équipe de direction d'Ericsson pour la région du Moyen-Orient et de l'Afrique à Madagascar.
Au cours de cette visite, des rencontres stratégiques ont eu lieu avec des partenaires clés, des clients, des parties prenantes nationales et des leaders de l'industrie locale. L'objectif de ces discussions était de renforcer les collaborations et d'explorer des opportunités concrètes pour tirer parti des innovations d'Ericsson.
« Les engagements se sont axés sur le paysage des technologies de l'information et de la communication (TIC) de Madagascar et ont exploré les domaines de collaboration pour tirer parti des innovations d'Ericsson afin d'étendre l'accès au haut débit mobile, favoriser l'inclusion numérique, créer des opportunités illimitées pour les individus, autonomiser les entreprises et transformer les communautés », souligne un communiqué d'Ericsson.
Cette initiative s'inscrit dans le cadre de la vision #AfricaInMotion d'Ericsson, démontrant la volonté de l'entreprise d'apporter sa contribution à la numérisation et au développement durable sur le continent africain. Pour y arriver, la société multiplie les investissements dans son infrastructure télécoms sur ses différents marchés. A Madagascar, la société s’est récemment associée au britannique Vodafone pour faire atterrir le câble 2Africa.
La récente visite de travail réaffirme ainsi l'engagement d'Ericsson à soutenir les ambitions de transformation numérique de Madagascar, contribuant ainsi à un avenir plus connecté et plus prospère pour la nation insulaire. Selon le rapport de l'entreprise sur la mobilité publié en novembre 2023, on prévoit une croissance annuelle de 3% des abonnements mobiles en Afrique subsaharienne. Le nombre d'abonnements passerait de 940 millions en 2023 à 1,1 milliard en 2029, avec la 5G en tête de cette expansion rapide.
Samira Njoya
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La plupart des pays africains accélèrent leur transformation numérique. Les compagnies publiques ghanéennes s’inscrivent également dans cette dynamique.
La compagnie publique d’électricité du Ghana (ECG) a annoncé le samedi 27 janvier la numérisation de plusieurs de ses services. Les utilisateurs devront passer par l’application mobile de la compagnie pour accéder aux services tels que la demande d’un nouveau contrat, d’un compteur électrique divisionnaire ou encore d’une charge supplémentaire. L’objectif est d’améliorer la qualité de ses services.
— Electricity Company of Ghana Ltd (@ECGghOfficial) January 27, 2024
« Ce système sans papier exigera des clients potentiels demandant un service qu'ils utilisent l'application mobile de l’ECG et qu'ils suivent les instructions qui y figurent, y compris le téléchargement de tous les documents requis pour le traitement des demandes de service. Les clients doivent noter que toutes les réponses concernant leurs demandes leur seront communiquées par l'intermédiaire des numéros de téléphone de contact qu'ils ont fournis. Il leur est donc conseillé de fournir des informations exactes lors de leur demande de service », peut-on lire dans le communiqué publié par la structure.
Comme dans de nombreux pays du continent, la transformation numérique s’accélère au Ghana. De plus en plus de structures publiques numérisent leurs services pour faciliter le quotidien des populations. Dans le rapport « E-Government Survey 2022 The Future of Digital Government » du département des questions économiques et sociales des Nations unies (UN DESA), le pays dirigé par Nana Akufo-Addo fait partie des seize champions africains en matière d’e-gouvernement. Le Ghana est le meilleur élève dans la sous-région ouest-africaine, devançant le Cap-Vert et la Côte d’Ivoire.
Pour rappel, Le Ghana comptait 23,05 millions d'internautes au début de l'année 2023, avec un taux de pénétration de l'Internet de 68,2 %, selon les données de DataReportal.
Adoni Conrad Quenum
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Le Ghana veut renforcer sa coopération avec l’Estonie dans le numérique
L’économie numérique africaine vaudrait 712 milliards $ d’ici 2050, soit 8,5 % du PIB continental. Cette forte croissance justifie la mise en œuvre de stratégies de transformation numérique dans de nombreux pays africains, dont la Côte d'Ivoire qui accélère son processus.
La Côte d'Ivoire ambitionne de mettre en service dans les prochains mois, les 5 207 kilomètres de fibre optique réalisées sur les 7 000 km à déployer sur l’ensemble du territoire d’ici 2025. Ibrahim Kalil Konaté, ministre de la Transition numérique et de la Digitalisation, l’a annoncé le vendredi 26 janvier lors de la cérémonie de présentation des vœux au sein de son ministère.
L'objectif de ce projet est de fournir un accès Internet à haut débit, essentiel pour l'adoption généralisée des services dématérialisés, ouvrir de nouvelles opportunités socioéconomiques et réduire la fracture numérique.
Le projet a été initié en 2012, avec l'ambition de créer une « autoroute de l'information » ou « backbone » de 7 000 km, servant de colonne vertébrale à un réseau haut débit. Pour concrétiser cette vision, le gouvernement a choisi Axians pour la réalisation de 1 920 km de fibre optique, travaillant en partenariat avec l'Agence nationale du service universel des télécommunications, une agence publique relevant du ministère des Télécommunications de la Côte d'Ivoire. D'autres acteurs majeurs impliqués dans ce projet sont Sagemcom et Bouygues Energies & Services.
Au-delà du déploiement de la fibre optique, d'autres projets numériques sont prévus pour cette année, notamment la mise en œuvre de la nouvelle loi sur les start-up adoptée en 2023, ainsi que l'augmentation du taux de couverture de la 4G, visant à le faire passer de 63% à 90%.
Toutes ces actions s'inscrivent dans le cadre de la stratégie nationale de développement numérique à l'horizon 2025, élaborée par le ministère chargé de l'Economie numérique et adoptée lors du Conseil des ministres du 22 décembre 2021. Le ministre Konaté, qui affiche un optimisme prononcé quant à l'impact de la transformation digitale sur l'économie ivoirienne, estime qu'elle pourrait entraîner une augmentation significative de 6 à 7 points du produit intérieur brut (PIB) et permettre de mobiliser entre 2 000 milliards FCFA (3,3 milliards USD) et 3 500 milliards FCFA.
Samira Njoya
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Dans le but de stimuler l’économie numérique du pays, les autorités tanzaniennes ont décidé de signer des partenariats stratégiques.
Nape Nnauye (photo, au centre), ministre tanzanien des Technologies de l’information et de la communication, a signé ce week-end à Dar es Salaam un protocole d’accord avec la NMB Bank. L’objectif est de dynamiser l’économie numérique du pays en engageant la NMB dans divers projets publics et en l’amenant à soutenir l’écosystème technologique du pays.
— Nape Moses Nnauye (@Nnauye_Nape) January 29, 2024
« Cet accord de partenariat entre la NMB et le ministère est l'une des étapes de la mise en œuvre de la stratégie décennale (2024-2034) pour l'économie numérique », a déclaré le ministre.
Le gouvernement de Samia Suluhu s’active pour favoriser le développement du secteur technologique local. Il a pour objectif de faire de l’économie numérique une composante importante du développement du pays. C’est dans ce cadre que s’inscrit le nouveau partenariat avec la NMB Bank qui devra, entre autres, collaborer avec les autorités publiques pour concevoir divers systèmes numériques, en l’occurrence « Jamii Namba » pour l'identification des citoyens, ou encore le protocole électronique « Know Your Customer » (eKYC) pour la vérification des clients afin de simplifier la fourniture de services en ligne.
« Le renforcement de l'économie numérique, sa croissance et son développement sont une aubaine pour la NMB Bank et l'ensemble du secteur financier, car ils permettent d'améliorer la fourniture de services financiers dans le pays », a souligné Ruth Zaipuna (photo, à gauche), directrice générale de la NMB Bank.
Pour rappel, la Tanzanie comptait 21 millions d'utilisateurs d'Internet, dont 4,90 millions sont sur les réseaux sociaux, au début de l'année 2023 pour un taux de pénétration d'Internet de 31,6%, selon les données de DataReportal.
Adoni Conrad Quenum
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