Le Rwanda nourrit l’ambition de faire des technologies numériques un levier permettant la réduction de la pauvreté et d’accélérer la croissance. Pour y parvenir, le pays se fait accompagner par des partenaires financiers de choix.
L’agence française de développement (AFD) va soutenir le Rwanda dans sa transition numérique. L’institution financière a annoncé, le lundi 9 janvier, la signature d’un accord de prêt de 37 millions d'euros, ainsi qu’une subvention de 1,2 million d'euros pour mobiliser l’expertise française dans la mise en œuvre des projets numériques dans le pays.
Le prêt accordé par l’AFD accompagnera les efforts du gouvernement rwandais dans ses actions de numérisation du pays. « Le financement que nous venons de signer avec l'AFD nous permettra d'améliorer la capacité du gouvernement à fournir des services aux citoyens. Nous pourrons aussi mieux soutenir l'innovation et le développement économique sur la base de données géospatiales et générées par des drones », a déclaré le Dr Uzziel Ndagijimana, ministre des Finances du Rwanda.
Le #Rwanda a amorcé une transition #numérique de grande ampleur ces dernières années.
— Agence Française de #Développement (AFD) 🇫🇷 🇪🇺 (@AFD_France) January 9, 2023
Nous l'accompagnons dans la numérisation de ses #servicespublics et le soutien d’#innovations à fort potentiel.
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Il faut noter que le Rwanda a entamé depuis plusieurs années un ensemble de réformes dans le secteur du numérique, parmi lesquelles la dématérialisation des services publics, la fourniture d’une connexion Internet de bonne qualité à la population et l’adoption des technologies à travers une série d’initiatives innovantes centrées sur l'accès et l’inclusion numérique. Toutes ces réformes et bien d’autres ont été élaborées dans le Plan stratégique nationale du secteur numérique (2018-2024).
Ainsi, ce financement permettra de moderniser et d'harmoniser les infrastructures réseau des administrations centrales et locales, en particulier celles ayant des interactions directes avec les citoyens (districts et bureaux de secteur, hôpitaux et autres agences gouvernementales). Il permettra également la numérisation des services publics et servira aussi à financer la construction d’un centre d’excellence pour les opérations de drones, le Drone Operations Center (DOC).
Selon Arthur Germond, directeur de l'AFD au Rwanda, « le financement contribuera à réduire les inégalités en matière d'accès aux services entre la capitale et le reste du pays. Il rendra également le pays plus attractif et créera des opportunités économiques dans la région de Huye grâce au soutien à l'industrie des drones ».
Samira Njoya
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D’année en année, la crédibilité de l’écosystème tech innovant d’Afrique se renforce. Cela se traduit par le volume croissant d’investissement attiré sur le continent. Bien que ce financement soit encore largement polarisé, il n’enlève rien à la qualité des tech innovateurs africains.
Au terme de l’année 2022, le total des levées de fonds d’une valeur de plus de 100 000 $ réalisées par les start-up d’Afrique s’affiche à 4,8 milliards $, selon la plateforme The Big Deal. En croissance de 11,63% comparés aux 4,3 milliards levés en 2021. Quatre pays ont confisqué près de 75% de ce montant. Il s’agit du Nigeria, du Kenya, de l’Egypte et de l’Afrique du Sud. A eux seuls, ils ont attiré 3,6 milliards $. Soit 74,46% des fonds.
Chacun de ces pays s’est positionné comme leader de sa sous-région pour l’année écoulée. En Afrique de l’Ouest où 1,8 milliard $ ont été canalisés par les tech entrepreneurs, l’écosystème nigérian, à lui seul, a absorbé 1,2 milliard $. En Afrique de l'Est, où 1,2 milliard $ ont été investis dans les start-up, le Kenya s’est arrogé 1,1 milliard $. En Afrique du Nord, l’Egypte a confisqué 820 millions $ sur 1,1 milliard $ attribués. En Afrique australe, 550 millions $ sont allés en Afrique du Sud sur les 600 millions mobilisés dans la sous-région.
Comparé à l’année 2021, l’on note que la performance financière dans chaque pays a connu des réalités diverses. Le total des fonds reçus par le Nigeria a reculé de 500 millions $. L’année dernière, le volume de financement qu’il a mobilisé s’élevait à 1,7 milliard $. Celui du Kenya a par contre largement augmenté, soit de 687 millions $. Le pays affichait seulement 413 millions $ de fonds levés en 2021. Même l’Egypte a enregistré une augmentation du volume de fonds capté par ses start-up. Il a crû de 218 millions $. Le pays présentait 602 millions $ levés en 2021. Enfin, l’Afrique du Sud a connu une chute du financement capté par ses start-up. Le pays qui affichait 947 millions $ en 2021 a perdu 397 millions $.
Le renversement de tendance a aussi frappé les sous-régions. Le volume de fonds levés en Afrique de l’Ouest a connu un recul annuel de 12%. Il est passé de 2 milliards $ en 2021 à 1,8 milliard en 2022. L’Afrique de l’Est a plutôt connu une croissance annuelle de 115%, passant de 571 millions $ de fonds levés en 2021 à 1,2 milliard $ en 2022. L’Afrique du Nord a enregistré une croissance annuelle de 62%, passant de 685 millions $ en 2021 à 1,1 milliard $ en 2022. Enfin, l’Afrique australe a chuté de 44%, passant de 964 millions $ en 2021 à 600 millions en 2022.
Malgré ces bouleversements sur le continent, il est toutefois demeuré une sous-région africaine où le volume d’investissement n’a toujours pas franchi la barre des 100 millions $ depuis 2018. C’est l’Afrique centrale. Pour 2022, elle a mobilisé 50 millions $ en croissance annuelle de 110%. En 2021, la sous-région revendiquait 24 millions $ mobilisés.
Muriel Edjo
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Le Rwanda a amorcé une transition numérique de grande ampleur ces dernières années. Plusieurs secteurs sont en mutation, parmi lesquels le secteur foncier qui va désormais délivrer des titres de propriété en ligne.
Vendredi 6 janvier, le gouvernement rwandais a officiellement lancé le processus d’émission de titres fonciers en ligne. La nouvelle procédure, annoncé deux jours plus tôt par l’Autorité foncière nationale (NLA), vise à remplacer les copies papier ou les titres fonciers physiques offerts aux citoyens, réduire le coût et le temps nécessaire pour obtenir des services, mais aussi à faire bénéficier de la sécurité apportée par le système basé sur la technologie, qui permettra de lutter contre la fraude qui a entaché les transactions foncières dans le pays.
Sur Twitter, Esperance Mukamana (photo), la directrice générale de l'Autorité foncière nationale, a déclaré que « le Rwanda montre à nouveau la voie et commence la mise en œuvre du registre foncier sans papier avec le début de la délivrance de titres fonciers électroniques. Désormais, il n'y aura plus de délivrance de titres fonciers au format papier. C'est une étape incroyable qui demande de l'audace au gouvernement ».
Uyu munsi, twatangije ku mugaragaro gahunda yo gutanga icyemezo koranabuhanga cy’iyandikisha ry'ubutaka. Iki cyemezo kije mu rwego rwo kwinjiza ikoranabuhanga mu mitangire ya serivisi z’ubutaka bigamije kwihutisha serivisi no korohereza abazikenera kuzibona hafi yabo. pic.twitter.com/u1FQyXWwMG
— National Land Authority (@Lands_Rwanda) January 6, 2023
L’introduction d'un certificat électronique d'enregistrement foncier ou « e-Title » est la suite d’un processus entamé depuis quelques années dans le pays. En juillet 2020, l’Autorité de gestion d’utilisation des terres du Rwanda avait déployé une application permettant de simplifier les affaires relatives aux achats et ventes de terrains dans le pays. Avec cette application, les rwandais ont la possibilité de vérifier toutes les informations foncières concernant toutes les parcelles identifiées sur le territoire.
Avec le nouveau système e-Title, les titres fonciers seront fournis immédiatement après l'approbation du registraire. Le propriétaire recevra une notification avec un lien pour télécharger et enregistrer une copie numérique de son titre foncier. Une procédure simple et rapide largement saluée par les Rwandais.
Selon l’Autorité foncière nationale, le système remédiera aux pertes et dommages de titres et contribuera à atteindre l'objectif « zéro voyage, zéro papier » pour les transactions foncières. Il s'inscrit dans le cadre de l'introduction de la technologie dans les services foncières, dont le but est d'accélérer les services et faciliter la recherche de ceux qui en ont besoin.
Samira Njoya
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La Côte d’Ivoire ambitionne de devenir un hub aérien en Afrique de l’ouest. Pour y parvenir, le gouvernement a sollicité l'expertise de la start-up californienne Zipline, considérée comme le leader mondial de la livraison logistique instantanée par drones.
Zipline, une société américaine de livraison de produits médicaux qui conçoit, fabrique et exploite des drones de livraison, va déployer ses services dans les prochains jours en Côte d’Ivoire. La société a récemment reçu le certificat d’exploitation des aéronefs automatisés (CEAT) délivré par l’Autorité nationale de l’aviation civile (ANAC) de la Côte d’ivoire.
Le CEAT, qui est une condition essentielle pour le vol de tout aéronef automatisé dans le pays, a été présenté le vendredi 6 janvier lors d’une cérémonie, sous l’égide du ministère des Transports et du ministère de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle.
A en croire Diop Boubakar, représentant du ministère des Transports, la Côte d’ivoire a placé le transport aérien au cœur de ses priorités dans son plan de développement pour l'émergence. « Pour ce faire, la mission assignée au girecteur général de l'ANAC par le ministère des Transports est de faire de notre pays un hub aérien en Afrique de l'Ouest et du Centre avec un développement conséquent des infrastructures aéronautiques et aéroportuaires. C'est un défi que l'Agence vient de réussir en octroyant cette certification qui est une première en Afrique francophone », a-t-il déclaré.
C’est en décembre 2021 que Zipline a décidé d’étendre ses services en Côte d’Ivoire. La société avait annoncé la signature d’un accord de partenariat avec le ministère ivoirien de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture sanitaire universelle. L’accord qui est en cours prévoit que Zipline livre des vaccins, des médicaments, des produits sanguins et d’autres fournitures médicales aux établissements de santé dans tout le pays, y compris dans les zones reculées et difficiles d'accès. Le partenariat devrait déboucher sur la création de nombreux emplois pour les autochtones, car Zipline devrait trouver des talents locaux pour gérer les centres de distribution.
Dans le cadre de ce partenariat, Zipline devrait également construire et exploiter quatre centres de distribution à partir desquels les produits sanguins, les vaccins et les produits médicaux seront stockés et distribués à plus de 1 000 établissements de santé à travers le pays. Le premier centre de distribution situé à Daloa devra être mis en service dans les semaines à venir.
Depuis qu’elle a commencé à effectuer des livraisons de drones médicaux au Rwanda en 2016, Zipline n’a cessé d’étendre ses activités de logistique médicale instantanée à d’autres pays africains, comme le Ghana, le Nigeria et le Kenya.
Samira Njoya
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La crise sanitaire de la Covid-19 a accéléré la transition technologique du pouvoir judiciaire au Zimbabwe. Un ensemble de réformes sont en cours pour améliorer le fonctionnement de la justice et dématérialiser les dossiers y afférents.
Le Zimbabwe va lancer, dès le 1er février, la deuxième phase du système électronique intégré de gestion des affaires judiciaires. Baptisé IECMS, le système basé sur le web permet de gérer des affaires judiciaires, automatiser et suivre tous les aspects du cycle de vie d'une affaire, du dépôt initial à la décision et à l'appel.
« Le 1er février, nous mettrons en service le système au tribunal du travail et au tribunal administratif. Nous appelons tous les utilisateurs actuels et potentiels des tribunaux à s'enregistrer dans le système », a déclaré Daniel Nemukuyu, le chef des services généraux de la Commission des services judiciaires.
C’est le 7 février dernier que la Commission des services judiciaires a lancé la première phase de l'IECMS avec pour objectifs de réduire les arriérés des dossiers, prévenir la perte et l'endommagement physique des documents d'un dossier, améliorer l'accessibilité de l'information et moderniser les opérations du secteur.
Dans le cadre de l’IECMS, plusieurs affaires ont été renvoyées virtuellement, le tribunal de commerce, la Cour suprême et la Cour constitutionnelle entendent déjà organiser des procès virtuels. Pour la deuxième phase, le système s’intégrera aux systèmes d’organisations tels que la police du pays, les prisons et les services correctionnels, le bureau du procureur, l’autorité nationale chargée des poursuites, la direction de l’aide juridique et le tribunal anti-corruption du Zimbabwe.
« Nous organisons des sessions de formation pour le personnel et les autres utilisateurs des tribunaux sur la façon d'utiliser le nouveau système, avant la mise en œuvre officielle de la deuxième phase le 1er février », a ajouté Daniel Nemukuyu.
Signalons que ce projet est conforme à la mise en œuvre de la politique du gouvernement zimbabwéen et de la Commission des services judiciaires visant à rapprocher le système de justice de la population, conformément à la Stratégie nationale du développement 1 (NDS1).
Samira Njoya
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La transformation numérique et la demande en connectivité à haut débit s’accélèrent à travers l’Afrique. Le gouvernement marocain s’est donné pour objectif de garantir l’Internet dans tout le pays, y compris dans les localités les plus éloignées.
Le développement du haut et très haut débit figure au premier rang des priorités fixées dans le cadre de la note d’orientations générales pour le développement du secteur des télécommunications à horizon 2023 au Maroc.
Lundi 26 décembre, la ministre déléguée chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l'administration, Ghita Mezzour (photo), a répondu aux questions orales posées par le groupe Authenticité et modernité (PAM) à la Chambre des représentants sur la connexion du monde rural au réseau Internet.
La ministre a fait savoir que 9 225 localités sur 10 740 ont été connectées à Internet entre 2018-2023 dans le cadre de la première phase du Plan national pour le développement du haut et très haut débit. Selon Ghita Mezzour, les localités restantes seront couvertes d’ici la fin de l'année prochaine, révélant que son département prépare actuellement le lancement de la deuxième phase de ce plan, qui concerne 1 700 nouvelles zones, en veillant à détecter les régions qui connaissent un déficit sur le plan de la couverture Internet.
Il faut dire que ces dernières années le gouvernement marocain a fait beaucoup d’efforts pour satisfaire la population en matière de connexion Internet. A en croire Cable.co.uk dans rapport de 2022 qui compare les offres Internet dans 220 pays à travers le monde, le Maroc est le neuvième pays africain où la vitesse de connexion est la plus rapide avec 13,03 mégabits par seconde (Mbps).
D’autres domaines ont également été évoqués par la ministre le 26 décembre. Parlant de l'encadrement et l'accompagnement des start-up actives dans le domaine de l'informatique, elle a déclaré que les quatre Technoparks qui existent dans le pays accompagnent actuellement 450 start-up, pour un chiffre d'affaires de 86 millions de dollars, dont 25% exportent leurs produits numériques à l'étranger.
Samira Njoya
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Maroc : le groupe Thales investira 33,3 millions de dollars dans la cybersécurité
L’outsourcing est un secteur stratégique pour le Maroc, notamment en matière de création d’emplois pour les jeunes. Des partenariats dans ce sens sont signés avec l’objectif de faire du royaume l’une des meilleures destinations technologiques et techniques en Afrique.
Thales, un groupe d'électronique français spécialisé dans l'aérospatiale, la défense, la sécurité et le transport terrestre, va investir plus de 350 millions de dirhams (33,3 millions de dollars) dans le secteur de la cybersécurité au Maroc.
Un mémorandum d’entente relatif à un projet d'investissement dans le secteur de l'outsourcing a été signé, jeudi 22 décembre, entre la ministre de la Transition numérique et de la Réforme de l'administration, Ghita Mezzour (photo, à gauche), et le président directeur général de la société Thales Holding Maroc, Hicham Alj (photo, à droite).
A travers le mémorandum, Thales entend mettre sur pied un centre nearshore pour servir ses clients à l’international, ce qui permettra de créer près de 150 emplois directs à forte valeur ajoutée dans le pays.
Sur Twitter, Ghita Mezzour a déclaré que ce protocole d'accord vient « renforcer la position du royaume du Maroc en tant que pôle économique régional » et porte le bilan des emplois créés grâce aux partenariats depuis novembre 2021 dans le secteur numérique à plus de 15 800 emplois, pour un investissement global d’un milliard et 10 millions de dirhams.
Ces deux dernières années, le Maroc a multiplié les partenariats dans le domaine du numérique. Des milliers de nouveaux emplois directs et stables sont prévus dans plusieurs villes du pays en vue de la construction et l'équipement d'écoles numériques et de codage, de pôles d'innovation, ainsi que la création de plateformes régionales pour le développement de programmes de formation en upskilling et reskilling. Ces partenariats renforcent ainsi davantage la place du numérique dans l’économie du pays comme étant l’un des pourvoyeurs les plus importants d’emploi pour les jeunes et un levier de développement régional.
Selon Hicham Alj, le futur centre nearshore permettra de s’adresser directement au marché de la cybersécurité en Afrique, mais aussi d’assister le groupe dans ses projets internationaux. « Cet accord renforce notre présence de plus de quarante ans dans le royaume et nous prévoyons l’ouverture d’une nouvelle antenne à Casablanca en 2023 » a-t-il déclaré
Samira Njoya
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La demande en connectivité à haut débit continue de s’accélérer en Afrique. Les autorités sud-africaines veulent fournir davantage de capacités aux fournisseurs de services Internet pour mieux répondre à cette demande.
L’Autorité indépendante des communications d’Afrique du Sud (ICASA) souhaite mettre à disposition des fréquences radio supplémentaires pour la fourniture de connectivité Internet à haut débit via Wi-Fi. Le régulateur a fait cette proposition dans un projet de modification de la réglementation actuelle sur les fréquences radio qu’il a récemment publié afin de recueillir les commentaires des parties prenantes du secteur.
L’ICASA explique que sa décision de mettre à jour la réglementation se justifie « par le besoin de maintenir les dispositions de la réglementation à jour avec les technologies existantes et émergentes visant à révolutionner le secteur des communications électroniques ». Elle propose donc l’affectation de la partie inférieure de la bande de 6 GHz (5925 MHz à 6425 MHz), ainsi que la bande 122 GHz à 246 GHz pour les applications non spécifiques à courte portée.
Cette décision de l’ICASA fait suite à la pression exercée depuis quelques mois par les fournisseurs de services Internet d’Afrique du Sud pour libérer davantage de fréquences sur la bande de 6 GHz. Selon l’Association des fournisseurs d’accès sans fil d’Afrique du Sud (WAPA), cette bande de fréquences devrait permettre de déployer la Wi-Fi 6E, la dernière technologie en matière de Wi-Fi. Cela devrait rapporter jusqu’à 57,76 milliards USD à la nation arc-en-ciel sur les dix prochaines années.
Selon l’ICASA, la libération de fréquences supplémentaires dans la bande de 6 GHz « donnera un coup de pouce indispensable à la disponibilité et à l’adoption du Wi-Fi, et devrait permettre des communications de données plus rapides entre les appareils connectés à l’infrastructure sans fil, réduire la latence et améliorer l’efficacité et le débit des données ».
Isaac K. Kassouwi
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Le Sud-Africain Nithen Naidoo protège les entreprises contre les cyberattaques
L’économie du Zimbabwe est en grande partie axée sur l’exploitation des ressources naturelles. Alors que la quatrième révolution industrielle se prépare, Harare veut faire du numérique le socle du développement du pays à l’horizon 2030.
Le gouvernement zimbabwéen a approuvé le mardi 20 décembre le programme national du haut débit pour la période 2023-2030. Ledit programme vise notamment à accélérer la pénétration du haut débit au Zimbabwe et à réduire le coût d'accès à 2 % du revenu mensuel moyen par habitant contre 10,1 % actuellement.
A travers le programme, il est prévu un certain nombre de projets clés qui seront financés par le gouvernement et les investisseurs privés. De plus, un comité du haut débit sera créé pour fournir une évaluation périodique des progrès, faciliter la coordination et la collaboration ainsi que mettre en évidence les domaines d’ajustement du programme.
Ce plan s’inscrit dans le cadre de la vision stratégique du gouvernement d’Emmerson Mnangagwa de faire du Zimbabwe une société à revenu supérieur d’ici 2030. L’exécutif veut donc favoriser l’accès et l’adoption des services à haut débit au niveau des agences gouvernementales, des entreprises, des ménages et des particuliers, afin de transformer la trajectoire de croissance du Zimbabwe, qui est en grande partie déterminée par l’exploitation des ressources naturelles, en une croissance axée sur l’innovation.
Monica Mutsvangwa, ministre de l’Information, de la Publicité et de la Radiodiffusion, a déclaré : « l’importance du haut débit et ses avantages transformateurs sont notamment les suivants : renforcement de la compétitivité mondiale, création d’emplois, augmentation de la productivité, amélioration de la sécurité nationale et amélioration des performances dans l’éducation, l’agriculture, la santé et la gouvernance. Tous ces éléments sont des conditions préalables à la réalisation des objectifs de développement durable ».
Isaac K. Kassouwi
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Le commerce électronique est en pleine croissance en Afrique, marqué par les nouvelles habitudes d’achat dues à la prolifération des plateformes d’e-commerce. L’Egypte veut profiter de cette nouvelle donne.
Egypt Post, l’opérateur public de service postal en Egypte, va lancer une plateforme de commerce en ligne en 2023. Baptisée ECOM Africa, la plateforme d’e-commerce vise à augmenter les échanges entre l'Egypte et les autres pays d'Afrique.
Dans une interview accordée au site web Arabian Business, Sherif Farouk, le président d'Egypt Post a déclaré que la nouvelle plateforme « aidera et bénéficiera des grandes entreprises internationales de commerce électronique et de publicité en ligne, telles qu'Amazon et Alibaba ».
Depuis plusieurs années, l'Egypte s'efforce à accroître ses échanges avec les autres Etats africains à travers la poste. Egypt Post a développé à cet effet de nouveaux projets pour favoriser le commerce entre l'Egypte, d'une part, et les autres Etats du continent, d'autre part. En 2020, la poste égyptienne a signé à cet effet un accord avec l’Union postale universelle (UPU) pour mettre en œuvre l’initiative Ecom@Africa, qui vise à promouvoir et développer le commerce électronique entre les postes africaines.
L’accord entend permettre à l’Egypte de surmonter les obstacles au commerce électronique en Afrique et de faire du pays un portail du commerce électronique pour le continent africain, en plus de bénéficier sa situation géographique. Des objectifs qui cadrent avec ceux du pays car l’Egypte envisage de porter ses exportations vers les autres pays africains à 10 milliards de dollars d'ici 2025, contre 5 milliards actuellement.
Grâce à la future plateforme, les entreprises du pays pourront écouler facilement leurs produits dans d’autres pays du continent. « La flotte d'Egypt Post jouera un rôle déterminant dans la livraison de ces marchandises aux clients d'autres pays africains », a ajouté Sherif Farouk.
Samira Njoya
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La start-up gabonaise Olatano Market réalise sa première levée de fonds d’un montant de 45 000 €
La plateforme Africa : The Big Deal révèle que, de janvier à mai 2022, les start-up nigérianes ont capté 86 % des 4,2 milliards $ levés par l’écosystème start-up d’Afrique de l’Ouest. Soit 3,6 milliards $. Un dynamisme encore largement dépendant des investissements étrangers.
La Nigerian Exchange Limited (NGX) a annoncé, lundi 19 décembre, qu’elle acceptait désormais la levée de capitaux d’entreprises technologiques locales comme Opay, Flutterwave, etc. Cette évolution de la Bourse locale est rendue possible grâce au NGX Technology Board dont elle vient de se doter, après approbation de la Commission des valeurs mobilières (SEC) du Nigeria.
Selon la Nigerian Exchange Limited, « la NGX Technology Board est une plateforme spécialisée permettant aux entreprises technologiques de s'inscrire et de lever des capitaux à la Bourse. Par l'intermédiaire du conseil d'administration, NGX vise à encourager les investissements dans des entreprises indigènes à tendance technologique et dans d'autres à travers l'Afrique, à offrir une plus grande visibilité à ces entreprises et, en fin de compte, à approfondir le marché des capitaux nigérian. Les titres cotés sur le NGX Technology Board seront accessibles aux investisseurs institutionnels qualifiés, aux investisseurs particuliers et aux investisseurs fortunés ».
En Afrique, le Nigeria constitue actuellement l’industrie start-up qui exprime le plus grand besoin en capitaux pour se développer. Cela se traduit par le volume de fonds mobilisés par les tech entrepreneurs du pays depuis 2019. Selon les données de Partech, les start-up nigérianes ont capté la plus grosse part des 6 milliards $ mobilisés sur le continent en 2021. Soit 1,8 milliard $. En 2020, elles ont attiré 21 % des 1,43 milliard $ mobilisés. Soit 307 millions $. En 2019, ce sont 747 millions $ qu’elles ont levé sur les 2 milliards perçus par le continent.
D’après le directeur général de la NGX, Temi Popoola, la NGX Technology Board est « une réalisation historique qui positionnera la Bourse comme une destination attrayante pour la formation de capital par les entreprises du secteur technologique. Cela atteste également de l'engagement de NGX à approfondir le marché des capitaux nigérian […] Nous sommes convaincus que NGX Technology Board encouragera les start-up, à la fois fondées au Nigeria et dans d'autres pays africains, à s'inscrire à la Bourse alors qu'elles s'efforcent de répondre à leurs besoins de financement ».
Muriel Edjo
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L’américain Mastercard poursuit ses actions en Afrique. Ces derniers mois, la société de paiement a multiplié des partenariats pour favoriser les services financiers numériques et développer l’inclusion financière.
L'Agence américaine de financement pour le développement international (DFC) et l'entreprise américaine de système de paiement Mastercard vont collaborer ensemble dans le cadre d’un projet de financement pour la numérisation et l’inclusion financière en Afrique. Le partenariat entre les deux entités a été signé à Washington en marge du Sommet des dirigeants États-Unis — Afrique qui s’est tenu du mardi 13 au jeudi 15 décembre.
A travers la collaboration DFC va soutenir des investissements potentiels, pouvant atteindre 50 millions de dollars, dans des organisations faisant partie du réseau Community Pass qui prend en charge la connectivité numérique, la pénétration des smartphones et les systèmes d'identification dans les zones rurales de l'Inde, du Kenya, de la Mauritanie, du Mozambique, de la Tanzanie et de l'Ouganda.
Selon le PDG de DFC, Scott Nathan, « le travail de DFC et de Mastercard, visant à renforcer l'inclusion financière et améliorer l'accès aux outils numériques, nous aidera à progresser vers la réalisation de notre objectif commun qui consiste à réduire la fracture numérique ».
C’est en 2020 que DFC a été lancé pour aider les entreprises à se développer sur les marchés émergents, favoriser entre autres la croissance et améliorer la vie dans les pays en développement. L'organisation émet des placements en actions, des prêts, des garanties, des assurances, de l'assistance technique et de la recherche dans des secteurs tels que l'énergie, la médecine, les infrastructures et la technologie.
En élargissant le réseau d'institutions financières et de fournisseurs de services sur Community Pass, Mastercard ambitionne atteindre 15 millions d'utilisateurs de la plateforme en Afrique, et 30 millions d'utilisateurs au total, d'ici 2027.
La collaboration entre DFC et Mastercard permettra à cet effet d’accroître l'accès aux services essentiels dans les communautés mal desservies, dans le but plus large de construire une économie numérique plus inclusive et durable pour tous. « Notre partenariat avec DFC illustre comment le financement du secteur public, combiné à la technologie et à l'expertise du secteur privé, peut créer un tout supérieur à la somme de ses parties », a déclaré Tara Nathan, Vice-présidente exécutive de l'aide humanitaire et du développement chez Mastercard.
Samira Njoya
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La question de la cybercriminalité est plus que jamais d’actualité en Afrique avec l’accélération de la numérisation. Les attaques de plus en plus ciblées poussent les pouvoirs publics africains à structurer leur défense numérique.
Le Tchad est sur la voie de se doter d'une Stratégie nationale de cybersécurité. Le ministère des Télécommunications et de l’Economie numérique et l’Agence Nationale de Sécurité Informatique et de Certification Electronique (ANSICE) ont procédé, mercredi 14 décembre, au lancement des travaux de l’élaboration de ladite stratégie en présence du ministre en charge des Télécommunications, Mahamat Allahou Taher.
Elaborée en partenariat avec l’Union internationale des télécommunications (UIT), la future Stratégie nationale de cybersécurité vise à trouver les moyens permettant de mieux lutter contre toutes formes d’attaques cybernétiques. « Il est important de mesurer les enjeux relatifs à la cybersécurité afin de définir et prioriser les réponses à adopter pour mettre en place une stratégie capable de fournir à l’ensemble des structures une plus grande sécurité numérique », a déclaré Mahamat Allahou Taher.
Ces derniers jours, le Tchad a accéléré ses efforts pour renforcer sa cybersécurité. Le 5 décembre, deux projets de loi ont été adoptés pour renforcer la cybersécurité du pays : le premier ratifie l’ordonnance N°007/PCMT/2022 du 31 août 2022 relative à la cybercriminalité et la cyberdéfense, et le second ratifie l’ordonnance N°008/PCMT/2022 du 31 août 2022 relative à la cybersécurité.
Pour renforcer les textes, le gouvernement a décidé d’avancer considérablement dans la mise en place de la Stratégie nationale de la cybersécurité qui est à la traîne depuis quelques années. En 2019, une assise réunissant des participants de 32 institutions nationales et régionales s'est tenue dans le pays. L'une des résolutions des échanges était l'accélération du processus d’élaboration de la stratégie nationale de Cybersécurité au Tchad.
Rappelons qu'en février, le pays a également accueilli des experts en cybersécurité venus de divers pays et de la sous-région pour discuter des questions liées à la méthodologie d’évaluation, la politique stratégique de cybersécurité, le commerce en ligne, la banque, le cadre juridique et réglementaire et les normes de technologie.
Samira Njoya
Le secteur de la tech et du numérique est en pleine expansion dans la région d’Afrique de l’Est et joue un rôle de plus en plus important dans les économies des pays. Pour les accompagner dans ce développement et favoriser l’intégration numérique, des institutions font des financements importants.
La Banque mondiale a octroyé environ 15 millions de dollars pour renforcer et accélérer les efforts d'intégration numérique régionale dans la Communauté d'Afrique de l'Est (CAE) qui regroupe sept pays à savoir le Burundi, le Kenya, l'Ouganda, le Rwanda, le Soudan du Sud, la Tanzanie, et la République démocratique du Congo.
Selon un communiqué publié par la CAE le samedi 17 décembre, la Banque mondiale, par le biais de son initiative de marché numérique unique (SDM), entend soutenir la région pour qu'elle devienne un pôle d'investissement, d'innovation et de croissance numérique plus profondément intégré et plus dynamique.
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— East African Community (@jumuiya) December 16, 2022
The World Bank has earmarked about $15 million for the EAC, to enhance & accelerate regional digital integration efforts across the region.
EAC SG @pmathuki held a meeting with the project’s team on this at the @WorldBank main offices in Washington,D.C@WorldBankAfrica pic.twitter.com/FFQ7YWpKnN
A en croire Peter Mathuki, le secrétaire général de la CAE, ces fonds seront utilisés pour créer, entres autres, des centres régionaux d'innovation numérique dans l'ensemble des Etats partenaires pour répondre aux défis numériques. « Ce soutien renforcera encore la compétitivité de la région et le développement des compétences qui sont au cœur de la réussite de la transformation numérique », a-t-il déclaré.
La communauté des pays d’Afrique de l’Est place en effet l’économie numérique et le développement des infrastructures parmi ses priorités. Les pays membres de la CAE ont décidé il y a deux ans d’aligner leurs réglementations fiscales en matière d’économie numérique, dans l’espoir d’augmenter les revenus issus du secteur des TIC. L’uniformisation de la réglementation fiscale du secteur des TIC au sein de la CAE devrait permettre aux autorités de mieux faire face aux grands groupes mondiaux du numérique dans les années à venir.
Selon une étude menée en 2020, par la Société financière internationale (SFI) du groupe de la Banque mondiale, l’économie de l’Internet, dans le PIB des pays, devrait atteindre, en 2025, 9,24% au Kenya, 5,96% au Rwanda, 4,57% en Tanzanie, 4,18% en Ouganda.
Pour atteindre ces chiffres, la communauté pourra compter sur la Banque mondiale et son initiative de marché numérique unique. Le communiqué indique que le projet se concentrera sur le développement et l'intégration du marché de la connectivité, ce qui impliquera la création d'un environnement juridique, réglementaire et institutionnel favorable aux technologies de l'information et de la communication pour renforcer la numérisation dans la région.
Samira Njoya
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