La nouvelle loi permet aux investisseurs d’acquérir des actifs tels que les terrains et les concessions minières en utilisant des cryptomonnaies. Elle représente la suite logique de l’adoption du bitcoin comme monnaie légale et du lancement d’une cryptomonnaie nationale baptisée Sango coin.
En Centrafrique, l’Assemblée nationale a adopté par acclamation, lundi 29 mai, un projet de loi sur la « tokenisation » des ressources naturelles, qui permet aux investisseurs d’acquérir des actifs tels que les terrains et les concessions minières en utilisant des cryptomonnaies.
L’approbation de cette loi fait suite à l’adoption, en avril 2022, du bitcoin comme monnaie légale dans le pays, et au lancement d’une cryptomonnaie nationale baptisée Sango coin, quelques mois plus tard.
La nouvelle loi régissant la tokenisation des ressources naturelles « fixe le cadre de l’utilisation des monnaies virtuelles bitcoin et Sango dans le processus d’investissement, y compris par les ressortissants étrangers désireux d’investir dans les titres miniers, agraires, forestiers », précise ce texte adopté par le Parlement.
Le texte souligne également que les investisseurs qui achètent ces titres « ont le droit de transférer à l’étranger l’intégralité des bénéfices annuels qui leur reviennent après paiement des impôts, droits et autres obligations ».
« La loi vient compléter celle relative aux cryptomonnaies et faciliter, en la rendant plus fluide, la mobilisation des ressources financières au profit […] de l’Etat […] et des communautés locales », a expliqué Guy Samuel Nganatoua, président de la Commission économie et finances de l’Assemblée nationale.
Le président centrafricain, Faustin-Archange Touadéra, avait annoncé, en juillet 2022, que le Sango coin deviendrait « le catalyseur de la tokenisation des vastes ressources naturelles » du pays.
Les députés d’opposition membres de la commission mixte ont cependant boycotté la plénière consacrée à l’examen de la loi sur la tokenisation des ressources naturelles. Ils ont accusé le gouvernement « d’organiser le bradage des ressources naturelles à toute la pègre de la planète », alors que la priorité devrait être « d’améliorer les moyens de contrôle pour permettre une meilleure captation des ressources tirées de ces secteurs économiques ».
Pour rappel, la Cour constitutionnelle de la Centrafrique avait déclaré, en août 2022, « inconstitutionnel » l’achat de la citoyenneté, de la « e-résidence », de terrains et des ressources naturelles du pays au moyen de la cryptomonnaie Sango.
La présidente de cette Cour, qui a également invalidé les décrets présidentiels mettant en place un comité chargé de rédiger une nouvelle Constitution, a été cependant mise à la retraite en octobre 2022 par un arrêté du ministre de la Fonction publique.
Le Sango coin, dont le lancement a coïncidé avec l’effondrement du marché mondial des cryptomonnaies, n’a pas jusqu’ici suscité un grand engouement auprès des investisseurs. De plus, l’adoption de la finance numérique par ce pays déchiré depuis 2013 par une guerre civile a suscité de fortes appréhensions de la part de plusieurs institutions financières internationales et régionales, dont le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale et la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC).
Par ailleurs, les détracteurs du projet le jugent « irréaliste » dans un pays où le taux de pénétration d’Internet est d’environ 11 %, et le taux d’électrification se limite à 14,3 %.
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Le Cyber Africa Forum 2023 s’est tenu à Abidjan en Côte d’Ivoire fin avril sous le thème : « Enjeux, acteurs et partenariats : quelles solutions pour sécuriser la transformation digitale de l’Afrique ? ». Invité à cette rencontre internationale, Clément Domingo, co-fondateur de Hackers Sans Frontières, aborde les spécificités de l’orientation qu’il a choisi de suivre comme hacker éthique connu dans le milieu cyber sous l’appellation de « SaxX ». Il partage également sa vision de la cybersécurité en Afrique.
We Are Tech : C’est quoi un hacker éthique ?
Clément Domingo : Un hacker éthique c'est une personne qui aime déjà bidouiller, qui aime découvrir des choses, mais surtout, de manière un peu plus générale dans le monde numérique dans lequel on vit en 2023, c'est une personne qui va venir aider les entreprises, aider les gouvernements à mieux sécuriser les données personnelles, aussi bien citoyennes mais aussi les données personnelles qui vont se retrouver dans les banques, dans des institutions financières ou dans des grandes entreprises.
WAT : Quel a été votre parcours pour devenir un hacker éthique ?
CD : J'ai un parcours qui est totalement atypique. Je n'ai pas fait d'études pour devenir hacker en soi. Moi j'ai vraiment un parcours qui est très classique. C’est en parallèle de mes études que j'ai commencé à découvrir un peu cet univers-là et j'ai commencé à discuter avec des gens. En tout cas des gens qui avaient une belle éthique et ça je ne dirais jamais assez parce que je pense que si j'étais tombé sur des personnes qui avaient des compétences mais qui me mettaient sur le mauvais chemin, peut-être qu'aujourd'hui je serais littéralement un cybercriminel et pas ceux que je traque au quotidien dans mes différentes missions.
WAT : Et comment fonctionne en fait votre organisation Hackers Sans Frontières ?
CD : Hackers Sans Frontières on l'a co-fondé en janvier 2022. L’idée part vraiment du constat que de plus en plus d'organisations internationales, de plus en plus d'ONG mais aussi d'associations qui font de l'humanitaire n'ont absolument pas de moyens pour venir assurer la sécurité de leur système d'information. Je vais donner un exemple très concret. Aujourd'hui on ne pense pas du tout à cette mère de famille qui va peut-être se retrouver dans le fin fond de l'Afrique, dans un village. Qui n'aura même pas 1000 francs CFA ou 5000 francs CFA pour nourrir ses enfants.
« Hackers Sans Frontières, Hackers Without Borders, vient en aide à n'importe quel ONG, n'importe quelle association humanitaire, peu importe où elle se trouve dans le monde, à mieux protéger ses données. »
Mais comment nous dans le cyberespace, nous les personnes travaillant dans le numérique, dans la cybersécurité, nous essayons quand même d'apporter des solutions pour que cette mère de famille puisse, au travers des associations, récupérer cet argent tous les mois ou toutes les semaines sans se rendre compte que derrière il y a des choses hyper complexes. Et donc on a cofondé cette ONG Hackers Sans Frontières pour faire littéralement de l'humanitaire dans le cyberespace. Comme on connaît Reporters Sans Frontières, Médecins Sans Frontières, aujourd'hui il y a Hackers Sans Frontières, Hackers Without Borders, qui vient en aide à n'importe quel ONG, n'importe quelle association humanitaire, peu importe où elle se trouve dans le monde, à mieux protéger ses données.
WAT : Vous arrive-t-il de prendre l'initiative de tester les limites ou les systèmes de protection de données de certaines organisations pour attirer leur attention sur leurs failles ?
CD : Non, pas du tout. Nous n’effectuons pas d’intrusion dans les systèmes, nous intervenons quand on nous sollicite. Nous venons toujours répondre à un besoin, à une demande qui nous est formulée. Par exemple, quand il survient des catastrophes sanitaires, naturelles avec des victimes, Médecins Sans Frontières est sollicité. L’organisation ne va jamais intervenir d’elle-même. C'est un peu pareil chez nous, chez Hackers Sans Frontières. Nous répondons surtout à des sollicitations et parfois au détour de certaines conversations, il y a certains responsables d'ONG ou d'associations humanitaires qui nous disent « Là on aimerait quand même peut-être faire tester les limites de notre système, pour savoir si nous sommes réellement sécurisés ou pas sécurisés ? ». Et c'est seulement à ce moment-là que nous allons mettre certains de nos membres, qui sont juste brillants et qui se trouvent d'ailleurs un peu partout dans le monde y compris en Afrique, en action.
WAT : Dans un monde où le cyberspace sera connecté à presque tous les secteurs de la société, économique, politique, etc., comment pourriez-vous résumer l’objectif final de votre organisation ?
CD : L’objectif final de l'organisation, c'est d'œuvrer pour la cybersécurité et on n'en parle pas aujourd'hui. Actuellement, il se passe des choses dont le grand public et même certaines organisations, certaines entreprises, certains États n'ont absolument pas idée, et encore plus en Afrique.
« Actuellement, il se passe des choses dont le grand public et même certaines organisations, certaines entreprises, certains États n'ont absolument pas idée, et encore plus en Afrique. »
Il y a de vraies cyberattaques qui paralysent des pays entiers. Il y a de vrais groupes de cybercriminels, des pirates, ce qu'on appelle des pirates sponsorisés par les États, qui attaquent des entreprises stratégiques de certains pays, qui attaquent des États pour les déstabiliser. Notre but c'est d’essayer un peu de parler de la paix, mais dans le cyberespace. Comment pacifier toute cette quatrième dimension qu'est aujourd'hui le cyberespace. Nous œuvrons à la cybersécurité. Que demain nous puissions vivre dans un monde connecté beaucoup plus sécurisé afin que lorsque vous vous rendez sur le site où l'application de votre banque, toutes vos données soient protégées. Lorsque vous téléchargez des applications, qu’elles soient sûres.
WAT : Je suppose que Hackers Sans Frontières ne fédère pas tous les hackers éthiques du monde entier et qu'il y aura certaines initiatives personnelles. En tant que cofondateur de l’organisation, comment considérez-vous le rôle des hackers éthiques dans la société en général ?
CD : Pour répondre à cette question, je prendrais une belle citation d’une hackeuse qui s'appelle Elazraïe, qui est en Israël. Elle disait qu’aujourd'hui les hackers sont un peu le système immunitaire d'Internet. Je trouve que cette formule représente assez bien l'esprit même du hacking des hackers. En fait, nous sommes là pour empêcher des cyberattaques, pour informer le grand public, pour parler de sujets parfois très complexes mais que nous simplifions et vulgarisons pour les rendre accessibles, par exemple à mes parents qui ne connaissent absolument rien au numérique, à certains de mes amis, à nos enfants. Je pense qu’aujourd'hui c'est un des principaux rôles des hackers. Certains travaillent dans l'ombre, d'autres un peu plus au-devant de la scène pour expliquer tout ça afin que nos données soient en sécurité.
WAT : Est-ce que vous pouvez nous donner un exemple concret de projet ou d'action que vous avez réalisé comme organisation ?
CD : Pendant le conflit en Ukraine, nous avons mené vraiment des dizaines d’actions mais il y a vraiment une qui m'a particulièrement marqué tout comme certains de nos membres. C'était au tout début du conflit, dans le mois qui a suivi, on parlait beaucoup à ce moment-là du déplacement des populations. De l'Ukraine vers le reste de l'Europe, vu que moi je suis basé, entre autres, en France. À ce moment-là, il y a plusieurs associations, d'ONG qui, elles aussi se sont mobilisées pour essayer de mettre en relation des familles ukrainiennes et des familles françaises. Mais sauf que là beaucoup de gens ne se rendaient pas compte que remplir un simple formulaire ; revenait à fournir quand même tout un tas d'informations assez critiques pour les familles françaises qui voulaient accueillir d'autres familles ukrainiennes. Du côté ukrainien, il fallait aussi fournir quelques informations. Imaginez ce qui se passerait si ces fichiers-là, ces systèmes-là étaient piratés ? Nous avons pu aider une ONG et deux associations humanitaires qui prévoyaient de mettre en relation des familles françaises et des familles ukrainiennes. Et ça, ça m'a beaucoup marqué parce qu'on leur a peut-être évité le pire. D’autres personnes mal intentionnées auraient pu se servir de ces données pour exploiter la misère numérique de ces familles-là ou même aussi faire chanter des familles françaises. Voilà une action qui qui peut parler un peu à tout le monde mais dont on ne se rend pas directement compte de l’importance.
WAT : Dans le cadre du CAF, on a beaucoup parlé des attaques contre les banques, les institutions publiques, etc. Comment votre organisation travaille-t-elle avec les entreprises pour améliorer leur sécurité ?
CD : Hackers Sans Frontières ne travaille absolument pas avec les entreprises. Par contre nous avons des partenariats avec elles. Nous, notre but, c'est d'aider gratuitement toutes les ONG, toutes les associations humanitaires dans le monde. Mais nous ne marchons pas sur les plates-bandes d'autres entreprises spécialisées dans le domaine de la cybersécurité parce que ce n'est pas notre rôle. Pour faire cela, nous avons d'autres canaux. Mais avec Hackers Sans Frontières nous restons focus spécifiquement sur les ONG, sur les associations. Mais c’est vrai qu'il y a quand même aussi un vrai besoin au niveau des banques, au niveau des entreprises. Mais ça, ce n'est pas de notre ressort chez Hacker Sans Frontières.
WAT : Les membres de votre organisation, comment est-ce que vous les formez ?
CD : Déjà, tout le monde peut apporter son aide, en tout cas prendre part à la cause. Ne serait-ce qu'une journée, une heure, une semaine, un mois, un an. Mais aujourd'hui, il y a un vrai défi. C’est comment engager des personnes avec nous. Comment nous assurez que ces personnes-là sont bien éthiques. C'est un vrai sujet dont on ne parle pas beaucoup mais qui est pourtant un enjeu central aujourd’hui. Il faut savoir que quand nous intervenons pour les organisations, elles nous ouvrent littéralement toutes leurs portes. Nous avons accès à tout.
« Il faut savoir que quand nous intervenons pour les organisations, elles nous ouvrent littéralement toutes leurs portes. Nous avons accès à tout. »
Donc comment nous assurer que la personne avec laquelle nous travaillons va demeurer éthique du début à la fin, que nous n’allons pas piquer des données. C'est pour cela que c'est un peu plus lent pour mettre en place une telle organisation qui, je rappelle, a à peine un an. C'est beaucoup plus complexe que ce à quoi nous nous attendions.
WAT : Lorsque des Hackers éthiques intègrent votre organisation, vous vous basez sur leurs compétences brutes, leurs talents bruts ou essayez-vous d’effectuer une sorte de mise à niveau pour que tout le monde puisse avoir les mêmes compétences ?
CD : Déjà, je le rappelle, tout le monde peut rejoindre Hackers Sans Frontières. Il n'y a pas que les Hackers éthiques pour faire tourner une ONG, mais il y a énormément d'autres compétences à mobiliser. Si nous parlons un peu plus des Hackers éthiques, des nouveaux qui s'y connaissent et ceux qui ne s'y connaissent pas, ils vont être mentorés, accompagnés par d'autres personnes. Nous avons un canal sur Discord (logiciel de messagerie instantanée, Ndlr ) et nous tenons aussi des échanges privés ou en petit comité. Nous avons divers profils. Ceux qui sont plutôt dans l'attaque, d'autres plutôt dans la défense et d'autres plutôt dans le monitoring. En fait, il y a tout un tas de métiers dans la cyber-sécurité. J’ai ramené un petit guide spécial sur les métiers de la cyber-sécurité à cet évènement (CAF, Ndlr). Aujourd'hui, lorsqu'on parle un peu de la cybersécurité, ce n'est pas moins de 40 métiers. Les jeunes doivent savoir qu'on peut être consultant en cybersécurité. Chez Hackers Sans Frontières, on retrouve un peu tous les profils.
WAT : Quels sont aujourd'hui les défis auxquels vous êtes confrontés en tant que co-fondateur de Hackers Sans Frontières ?
CD : Là, je vais enlever ma casquette de co-fondateur de Hackers Sans Frontières et plutôt prendre un peu ma casquette de SaxX le Hacker éthique. Il y a deux jours, j’étais à Montréal. Je suis revenu en France puis j’ai repris un nouvel avion pour venir ici à Abidjan pour parler de la cybersécurité de manière totalement différente parce que nos entreprises, nos dirigeants, nos gouvernements ne comprennent pas du tout ce qui se passe. Je prendrai le cas de l'ARTP du Sénégal, de la Banque Ouest Africaine qui a fait le tour de l'Afrique mais aussi de l'Europe, mais aussi d'autres banques et institutions financières qui continuent de se faire attaquer. On se dit quand même qu'actuellement, il est en train de se passer quelque chose en Afrique. Si nous ne réagissons pas d'ici la fin de cette décennie, d'ici 2030, ce sera foutu. Je suis peut-être alarmiste mais nous sommes à un vrai tournant.
Les cybercriminels qui se concentraient beaucoup plus sur l'Europe, les Amériques, commencent à s'attaquer à l'Afrique où il n'y a presque rien en matière de protection. Mais nous pouvons encore inverser la tendance, changer les choses.
« Les cybercriminels qui se concentraient beaucoup plus sur l'Europe, les Amériques, commencent à s'attaquer à l'Afrique où il n'y a presque rien en matière de protection. Mais nous pouvons encore inverser la tendance, changer les choses. »
Mon principal défi aujourd'hui c'est de faire prendre conscience à tous nos dirigeants mais aussi aux petites, moyennes et grandes entreprises qu'il faut s’armer. A l’International, il y a l’alliance formé par le FBI, Europol, Interpol pour traquer les cybercriminels. Pourquoi pas ne pas avoir également une coopération similaire avec les mêmes structures sur l’Afrique. Les réalités de l'Afrique de l'Ouest ne sont absolument pas pareilles à celles de l'Afrique centrale, du Maghreb ou encore de l'Afrique australe. Mais je suis totalement convaincu qu'on peut travailler ensemble. Je vais évoquer une réalité qui me parle beaucoup. Les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis. Ils auraient pu être évités parce que tout le monde avait l'information sauf qu'aucun service de renseignement ou agence nationale aux États-Unis n'a partagé l'information et il s'est passé ce qui s'est passé. Si on regarde en Afrique, cela veut dire que si nous ne partageons pas de l'information à travers des partenariats forts, nous continuerons encore et encore à être attaqués.
WAT : Aujourd'hui, comment est-ce que vous voyez l'avenir de la cybersécurité et le rôle des hackers éthiques avec l’avènement de nouvelles technologies ?
CD : Tout d’abord, l'avenir de la cybersécurité c'est les jeunes. Un autre combat qui me tient énormément à cœur. On parle beaucoup du numérique, de l'investissement, beaucoup de postes, mais on fait quoi pour les jeunes concrètement ? J'essaye à une échelle qui est très modeste mais très concrète, de faire des choses ici pour les jeunes et puis surtout d'inciter nos politiques, nos gouvernants à rejoindre le mouvement et à le faire.
« En termes d'évolution de la cybersécurité, je ne peux pas du tout manquer d’évoquer l'intelligence artificielle. Elle va profondément modifier notre manière de consommer le numérique. »
En termes d'évolution de la cybersécurité, je ne peux pas du tout manquer d’évoquer l'intelligence artificielle. Elle va profondément modifier notre manière de consommer le numérique. Si nous n’élevons pas notre niveau de vigilance à travers un accompagnement de la formation autour de l'intelligence artificielle, nous allons nous retrouver avec 10 -15 ans de retard. Ça se passe maintenant. Il y a une profonde transformation numérique qui s’opère et nous ne nous en rendons pas compte que, même si on n'est pas dans le numérique, on a quand même un très fort attrait, une très forte adhérence au numérique.
Sur l'intelligence artificielle, une petite anecdote à propos d’un groupe cybercriminel que je surveille et dans lequel je suis infiltré depuis quelques mois maintenant. Ils ont mis en place un nouveau fil discussion avec un nouveau sujet où ils donnent littéralement des techniques pour contourner l'intelligence artificielle qui est ChatGPT. Par exemple, quand vous demanderez comment créer une bombe ou comment créer une arme ou alors comment créer une cyberattaque de A à Z, vous pourrez l’obtenir avec ces techniques. Nous devons vraiment en prendre conscience, nos politiques aussi et nous presser de mettre en place des protections, des garde-fous nécessaires.
Interview réalisée par Moutiou Adjibi Nourou et Muriel Edjo
Pour réussir l’inclusion numérique de sa population et sa transformation 4.0, l’Afrique a besoin de la collaboration de tous. Ce n’est qu’au travers d’actions concertées que le continent pourra surmonter les défis nationaux et régionaux qui plombent encore son développement.
L’Agence marocaine de développement du digital (ADD), une entité publique stratégique qui dirige l’agenda de transformation numérique du gouvernement marocain, et l’Alliance Smart Africa ont signé le jeudi 1er juin à Marrakech une convention de partenariat en marge du Gitex Africa, un grand événement technologique global du continent.
La convention de partenariat prévoit la coopération dans un certain nombre de domaines, notamment le développement des programmes d’administration numérique et d’encouragement des actions visant à assurer l’interopérabilité et l’interconnexion entre les pays membres de la Smart Africa, le renforcement des infrastructures numériques, le développement des compétences et du capital humain, la promotion de l’entreprenariat innovant, le renforcement de l’inclusion numérique en faveur des populations africaines et la promotion du développement des technologies émergentes.
Depuis sa création en 2014 jusqu’à ce jour, Alliance Smart Africa, qui regroupe actuellement 35 pays sur les 54 d'Afrique, s'est fixée plusieurs objectifs, notamment de mettre la transformation numérique au cœur du développement économique du continent, en faisant travailler le secteur privé et les Etats membres autour d’initiatives concrètes.
L’appui de l’ADD lui sera utile pour avancer dans ces différents projets. Rappelons que, le Royaume du Maroc a adhéré, en décembre 2019, au nom de l’ADD, à l’Alliance Smart Africa en vue de contribuer à la mise en œuvre des projets initiés par l’Alliance et de renforcer la collaboration en matière de développement du digital au profit des Etats membres.
Samira Njoya
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L’économie numérique reste un défi à relever en République centrafricaine. Des actions sont mises en œuvre par le gouvernement dans ce sens pour satisfaire les citoyens dans les cinq prochaines années.
Le ministère centrafricain de l'Economie numérique, des Postes et des Télécommunications a signé, le jeudi 1er juin, un protocole d’accord avec la société Elm, un fournisseur de solutions numériques de premier plan basé à Riyad en Arabie saoudite.
L’accord paraphé en marge du salon technologique Gitex Africa qui s’est tenu du 31 mai au 2 juin à Marrakech, au Maroc, vise à stimuler la transformation numérique en République centrafricaine (RCA) en dotant les ministères et les agences publiques d’une présence numérique.
With aims to develop innovative digital platforms and technologies, #Elm signed a MOU with the Ministry of Posts, Telecommunications, and Digital Economy in the Central African Republic.#GITEXAfrica2023 pic.twitter.com/80Sg5gxXAE
— عِلم (@elm) June 1, 2023
« Cette association aura un impact positif sur nos efforts visant à promouvoir l'infrastructure numérique, à favoriser le développement économique et l'entrepreneuriat, ainsi qu'à stimuler la transformation numérique en faisant progresser les secteurs de l'économie numérique », a déclaré Majid bin Saad Al-Arifi, porte-parole et vice-président du marketing chez Elm.
Dans le cadre du nouvel accord, Elm fournira ses services et son expertise en RCA pour répondre aux besoins des différentes entreprises dans le déploiement de plateformes numériques de pointe destinées aux institutions gouvernementales. L’entreprise fournira également des services de conseil, de Business Process Management (BPM) et de gestion de projet.
Par ailleurs Elm pourra collaborer avec d'autres organisations pour stimuler des initiatives et organiser des événements dans le but de sensibiliser le public à l'importance de l'adoption des technologies modernes et de la transformation numérique.
Le partenariat signé entre la RDC et Elm rentre dans le cadre du plan national stratégique « Centrafrique digital 2028 », élaboré l’année dernière et validé par les autorités du pays. Ce plan prévoit entre autres la numérisation des ministères et des services qu'ils offrent, la formation des collectivités sur la numérisation des données, la mise en œuvre d’une connexion stable dans les établissements scolaires et universitaires, mais aussi la numérisation totale de la monnaie.
Rappelons que la RCA a réceptionné en février les infrastructures du projet Dorsale à fibre optique d'Afrique centrale (CAB) qui fournit depuis lors une connexion Internet à haut débit dans l’ensemble du pays.
Samira Njoya
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Au-delà des événements, des keynotes ou encore des expositions de solutions tech dans les stands, le Gitex Africa a permis à plusieurs entités de conclure des accords de partenariat.
Hicham El Habti, le président de l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P), et Safia Faraj, la directrice générale d’Atos, une entreprise française spécialisée dans la transformation digitale, ont signé le mercredi 31 mai une convention de collaboration lors du Gitex Africa à Marrakech. L’objectif de cet accord est de renforcer la collaboration dans les domaines de la recherche, de l’innovation et de l’éducation et de soutenir le développement des talents au Maroc et en Afrique en matière de développement digital.
« Les deux institutions collaboreront sur des projets de recherche et de développement, ainsi que sur l’organisation de conférences ou de séminaires scientifiques, ou le partage de ressources matérielles et humaines […] Atos proposera des événements, des portes-ouvertes ainsi que des formations aux étudiants de l’UM6P. Des offres de stage et de recrutement leur seront également présentées. De même, les collaborateurs Atos seront accueillis au sein de l’UM6P pour des formations en ingénierie et en management », peut-on lire dans le communiqué paru le 1er juin.
L’université marocaine multiplie les partenariats pour s’imposer comme une référence dans les domaines ayant trait à la transformation numérique. Avec son incubateur Stargate, l’institution facilite l’éclosion des start-up dans le royaume et grâce à ce partenariat avec Atos, le secteur technologique marocain pourrait faire face aux besoins et aux enjeux des emplois et de compétences.
Quant à Atos, elle est un acteur actif de la digitalisation sur le continent. Lors du Gitex Africa, elle s’est alliée au gouvernement togolais dans le but de réaliser le système d’identification électronique du pays ouest-africain.
Adoni Conrad Quenum
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Internet est aujourd’hui considéré par les Nations Unies comme un service de base, au même titre que l’électricité et l’eau potable. Le service qui a d’ailleurs démontré toute son importance lors de la crise de Covid-19 est cependant également perçu par les Etats comme un danger selon les contextes.
Dans l’après-midi du dimanche 4 juin, le gouvernement de la République du Sénégal a pris la décision de suspendre « temporairement » l’accès à l'Internet mobile. Selon le ministère de la Communications, des Télécommunications et de l’Economie numérique, cette restriction d’accès se fera « dans certaines plages horaires ». Il justifie la décision par « la diffusion de message haineux et subversifs dans un contexte de trouble à l’ordre de public dans certaines localités du territoire national ».
Depuis le jeudi 1er mai, plusieurs villes sénégalaises sont en proie à des émeutes. Des milliers de jeunes affrontent la police et la gendarmerie pour protester contre la condamnation à deux ans de prison ferme d’Ousmane Sonko, le président du parti des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité (Pastef). Principal opposant au président Macky Sall, il est considéré par la jeunesse sénégalaise comme le favori pour l’élection présidentielle de février 2024.
Sa condamnation pour « corruption de la jeunesse », qui le rend inéligible, est perçue par ses sympathisants comme un complot pour l’empêcher de prétendre au poste de président de la République. Ousmane Sonko qui était accusé et poursuivit par la justice pour viol et menaces de mort contre Adji Sarr, une employée d’un salon de massage de Dakar, n’a finalement pas été condamné pour ces chefs d’accusation qui sont pourtant ceux qui l’ont amené devant la barre.
Les VPN caduques
Le blocage de l'Internet mobile par le gouvernement touche 17 227 783 abonnés, selon les dernières statistiques de l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (Artp). Soit 96,78 % des internautes du Sénégal, où le service est indispensable pour les taxis, les livreurs, les salons de coiffure, les restaurants, les boutiques en ligne de vêtements, etc.
Dans un communiqué, le Rassemblement des entreprises du secteur des TIC a appelé l’Etat à « la levée de toutes les restrictions à la liberté d’usage des plateformes numériques de messagerie instantanée comme garants des libertés économiques des citoyens sénégalais […] C’est des leviers de travail pour des milliers d’entrepreneurs individuels à la recherche de revenus pour leur survie ».
La coupure de l'Internet mobile survient deux jours après le blocage des réseaux sociaux dans le pays. Cette décision — qui visait à restreindre la publication de messages d’appel à la mobilisation et de vidéos d’affrontements dans plusieurs quartiers de Dakar, Ziguinchor et dans d’autres villes du pays — n’a pas vraiment obtenu l’effet escompté puisque les Sénégalais ont adopté diverses solutions de réseau privé virtuel (VPN). Ces logiciels contournent le blocage en masquant l’adresse IP des internautes du territoire soumis à la restriction d’accès.
Proton VPN, fournisseur de services de réseau privé virtuel développé par la société suisse Proton Technologies AG, a constaté vendredi 2 juin « une augmentation de 30 000 % des inscriptions » aux VPN dans le pays, au-dessus du niveau normal et « en constante augmentation ».
« Cela correspond à ce que nous avons pu voir lors de troubles ou de crises géopolitiques ces dernières années en Iran, en Turquie ou encore en Russie. Les chiffres que nous voyons sont comparables à ceux que nous avions constatés au Sénégal en mars 2021. Une censure similaire avait alors entraîné une augmentation de 20 000 % des inscriptions », a indiqué la société.
Muriel Edjo
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Le Maroc s’est fixé l’objectif de devenir un des acteurs majeurs du numérique en Afrique en 2025. Le gouvernement a donc lancé plusieurs stratégies pour accélérer le développement du secteur en partenariat avec des entreprises nationales et internationales.
En marge de la première édition du GITEX Africa, un grand salon de la technologie et des start-up d'Afrique qui s'est ouvert le mercredi 31 mai à Marrakech et s'achève ce vendredi 2 juin, Ghita Mezzour, la ministre déléguée chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l'administration, a signé quatre conventions avec plusieurs institutions et ministères.
La première convention — avec le ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’Innovation, la Caisse de dépôt et de gestion (CDG) et l’association Maroc numeric cluster — vise à mettre en œuvre la phase pilote du projet « JobInTech ». Ce projet a pour objectif de répondre aux besoins sans cesse croissants de l’économie nationale en matière de talents dans les métiers du digital ; il cible la formation de 15 000 jeunes à horizon 2026.
Mme @MezzourGhita a signé en marge de @GITEXAfrica une convention de partenariat avec le Ministère de l'enseignement supérieur ,@GroupeCDG , @MarocNumCluster
— Ministère Délégué auprès du CG chargé de la TN&RA (@Ministere_TNRA) June 1, 2023
✅former 15.000 jeunes à horizon 2026 pour répondre aux besoins en termes de talents dans les métiers du #Digital. pic.twitter.com/lR1JPyr9Bl
La deuxième convention vise à accompagner et renforcer les capacités des ressources humaines dans la protection des données à caractère personnel par la mise en œuvre du programme « DATA TIKA ». Elle a été paraphée par Mme Mezzour et le président de la Commission nationale de contrôle de la protection des données à caractère personnel (CNDP).
En marge de @GITEXAfrica , une 2ème convention a été signée en partenariat avec la @CNDP_Maroc mettant en œuvre le programme « DATA TIKA », qui vise à accompagner et renforcer les capacités des ressources humaines en matière de la protection des données à caractère personnel. pic.twitter.com/Gq6uYsTTTp
— Ministère Délégué auprès du CG chargé de la TN&RA (@Ministere_TNRA) June 1, 2023
C’est avec le ministère de la Solidarité, de l’Insertion sociale et de la Famille que la troisième convention de partenariat a été signée. Elle permettra de mettre sur pied un projet de simplification et de digitalisation des parcours usagers avec pour objectif de contribuer à améliorer l’accessibilité et la qualité des prestations de services rendus aux personnes en situation de handicap.
La 3ème convention de partenariat a été signée avec le Ministère de la Solidarité, de l’Insertion Sociale et de la Famille , et vise à améliorer l’accessibilité et la qualité des prestations de services rendus aux personnes en situation d'handicap .@GITEXAfrica pic.twitter.com/zE4WuaulpH
— Ministère Délégué auprès du CG chargé de la TN&RA (@Ministere_TNRA) June 1, 2023
La dernière convention de partenariat a été signée avec l'Agence Bayt Mal Al Qods Acharif qui a pour mission de préserver le patrimoine culturel et historique de la ville sainte d’Al Qods et de soutenir les populations. La convention vise à soutenir les projets de transformation numérique et à moderniser la gestion de ladite agence.
La 4ème convention a été signée en partenariat avec le @financesmaroc et @BaytMalAlQuds.
— Ministère Délégué auprès du CG chargé de la TN&RA (@Ministere_TNRA) June 1, 2023
✅Accompagner l’Agence dans la digitalisation du centre culturel marocain à Al Qods , et le rattacher aux services déconcentrés de celle-ci@GITEXAfrica pic.twitter.com/sApy3479Wq
Il faut noter que Mme Mezzour a également signé plusieurs mémorandums d’entente avec plusieurs entreprises nationales et internationales toujours en marge du GITEX. Ces accords permettront de construire des infrastructures numériques et de créer des centaines d’emplois directs et indirects dans le pays d’ici 2 à 5 ans.
Samira Njoya
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Dans plusieurs pays à travers le monde, les réseaux sociaux ne sont plus considérés comme de simples outils de communication. Ils ont la capacité de devenir de puissantes armes de propagande. Cette crainte partagée par les autorités donne parfois lieu à des mesures extrêmes au nom de la sécurité.
Depuis la nuit du jeudi 1er juin, l’accès aux réseaux sociaux Facebook, Twitter, WhatsApp, Youtube est restreint à Dakar au Sénégal et dans plusieurs autres villes du pays. Dans l’après-midi, les populations rencontraient déjà quelques difficultés pour communiquer aisément sur ces plateformes. Certains consommateurs ont cru à des problèmes de qualité de service Internet des opérateurs télécoms. Mais il n’en est finalement rien. NetBlocks, une organisation de surveillance de la gouvernance d'Internet, a confirmé le blocage des réseaux sociaux sur son compte Twitter.
TIWTTER
Ce blocage intervient alors que des affrontements entre les forces de sécurité et des groupes de jeunes se multiplient dans plusieurs quartiers de Dakar, Ziguinchor, Mbour ou encore Kaolack depuis hier. Cette situation conflictuelle est survenue après l’annonce, dans la matinée de jeudi, de la condamnation d’Ousmane Sonko, le président du parti Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité (Pastef), à deux ans de prison ferme pour « corruption de la jeunesse ». Cette peine le rend inéligible pour la présidentielle de février 2024. Il est à noter « qu’Ousmane Sonko était poursuivi depuis 2020 pour viols et menaces de mort à l’encontre d'Adji Sarr mais a été condamné pour d’autres faits ».
Le 8 mai dernier, son éligibilité pour la présidentielle avait déjà été mise à mal par une première condamnation à six mois de prison avec sursis pour diffamation contre le ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang.
Dans une communication, le ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Abdoulaye Diome, a justifié les restrictions d’accès aux réseaux sociaux par la volonté d’empêcher « la diffusion de messages haineux et subversifs ». Le bureau national du Pastef, dans un communiqué publié jeudi dans l’après-midi, appelait « le peuple sénégalais » à « descendre dans la rue » et demandait aux « forces de l’ordre et à l’armée de se mettre de son côté ».
En bloquant l’accès aux réseaux sociaux, le gouvernement veut éviter toute mobilisation d’Ousmane Sonko qui a su utiliser ces outils tout au long de sa bataille judiciaire dans l'affaire Adji Sarr qu’il a toujours présentée comme un complot du gouvernement du président Macky Sall pour l’évincer de la course au pouvoir.
Facebook et Twitter ont plusieurs fois été mis à contribution pour relayer les manifestations et les actions de terrain menées par les nombreux jeunes acquis à la cause d’Ousmane Sonko qui est par ailleurs maire de Ziguinchor, la capitale de la Casamance. Ces vidéos ont parfois contribué à un effet d’embrasement dont les retombées ont été des décès de personnes et des destructions matérielles durant les manifestations.
Muriel Edjo
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Le gouvernement du Kenya multiplie les initiatives pour accélérer et concrétiser la transformation numérique du pays. Pour atteindre ses objectifs, l’exécutif compte sur le soutien des partenaires internationaux.
Le ministère kényan des TIC et de l'Economie numérique et le Korea Trade Centre, la branche commerciale du gouvernement coréen, ont signé, le lundi 29 mai à Nairobi, un protocole d’accord visant à établir un plan directeur de ville intelligente qui guidera au développement des cinq villes numériques sélectionnées par le président de la République William Ruto, à savoir Lamu, Dongo Kundu, Athi River, Sagana et Naivasha.
L’accord prévoit également la mise en place d'un système de mobilité intelligente englobant un réseau de transport intelligent qui utilisera des permis de conduire intelligents.
1/6 Today I had the pleasure of joining industry experts and thought leaders at the 'Investing in Smart Cities' session of the African Private Sector Dialogue on the African Continental Free Trade Area (AfCFTA). pic.twitter.com/6cXiBkdHHv
— Eng. John Kipchumba Tanui, MBS (@tanuijohn) May 29, 2023
Selon John Tanui, le secrétaire principal des TIC, le partenariat s’inscrit dans le cadre des stratégies mises sur pied par le gouvernement visant à créer un environnement propice à l'innovation et aux technologies émergentes. « Le gouvernement a créé un environnement favorable par le biais de divers cadres juridiques et réglementaires pour stimuler l'économie numérique du Kenya, tels que la politique nationale en matière de TIC, le schéma directeur de l'économie numérique et le plan directeur national en matière de TIC (2022-2032), entre autres interventions politiques », a déclaré John Tanui.
En effet, à son accession au pouvoir en septembre 2022, William Ruto a affiché son ambition de mettre la technologie numérique au service du développement socio-économique du Kenya. A cet effet, il a notamment prévu divers investissements ayant pour objectif de faire du pays une référence en matière de transformation numérique en Afrique d’ici 2027. Les investissements numériques porteurs de cette vision ont été estimés à 40 milliards de shillings (334 millions $).
Le projet de villes intelligentes devrait non seulement améliorer la qualité de vie des citoyens, mais constituer également un terrain fertile pour la croissance économique et la création d'emplois. Il permettra d’offrir des solutions au pays en réduisant les défis énergétiques par la mise en place, entre autres, de l'Internet des objets (IoT) pour renforcer les écosystèmes et améliorer les nouvelles technologies.
Samira Njoya
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A l’ère de l’économie numérique, les données précises sur les populations représentent un atout stratégique dans la planification des actions gouvernementales. Elles permettent d’agir avec efficacité avant, pendant ou après toute situation aux conséquences directs ou indirects sur la vie de millions d’individus.
En marge du GITEX Africa qui se tient à Marrakech du mercredi 31 mai au 2 juin 2023, le gouvernement du Togo a dévoilé ce jeudi 1er juin la signature d’un accord avec Atos et IDEMIA pour la construction du système national d’identification électronique. Atos, une entreprise française spécialisée dans la transformation numérique, et IDEMIA, une entreprise française de sécurité numérique, concevront, construiront, testeront et mettront en oeuvre à cet effet une solution biométrique basée sur la technologie de reconnaissance de l'iris, du visage et des empreintes digitales.
Alpha Barry, le directeur général d'Atos Afrique, affirme que « la solution biométrique d'identification électronique jouera un rôle crucial dans la transformation numérique et le développement national du Togo. Atos s'engage à fournir une solution fiable et sécurisée qui répond aux besoins du gouvernement et des citoyens ».
La solution numérique que développeront Atos et IDEMIA comprendra un portail citoyen, une application mobile, des solutions en cybersécurité, un système biométrique central, des kits d'enrôlement et un système de personnalisation pour les nouvelles cartes d'identité électroniques. Elle est clé en main intégrée de bout en bout et sera construite sur une infrastructure évolutive afin de répondre aux besoins actuels et futurs du Togo.
Les deux partenaires technologiques du gouvernement togolais soulignent que le projet mettra l'accent sur un engagement local et le transfert de compétences avec l’ouverture d’une filiale d’Atos au Togo pour assurer le transfert de connaissances et de compétences au personnel local afin de garantir une exploitation indépendante et efficace du système sur le long terme.
Le système national d'identification électronique viendra porter le projet national « e-ID Togo » dont l’objectif est d’attribuer à toute personne physique de nationalité togolaise ou résidant au Togo un numéro d’identification unique (NIU) sur la base de ses données démographiques et biométriques. Ces données ainsi que les NIU permettront ainsi de mettre en place une base de données centrale, sécurisée et fiable qui servira de référence pour la vérification de l’identité des bénéficiaires de services publics, privés ou sociaux.
Ce projet fait partie du programme d'identification unique en Afrique de l'Ouest pour l'intégration et l'inclusion régionale (WURI), doté d'un budget global de 500 millions de dollars financé par la Banque mondiale.
Adoni Quenum, Marrakech
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Pour se développer et rivaliser avec leurs homologues à travers le monde, les entreprises africaines ont besoin d’une connectivité stable avec une faible latence et d’outils numériques pour optimiser leurs activités. Des projets sont mis en œuvre en Afrique pour relever ce défi.
Liquid Dataport, une filiale de Liquid Intelligent Technologies spécialisée dans la connectivité internationale de gros, a annoncé le mercredi 31 mai le lancement de sa nouvelle route en fibre optique reliant Mombasa, au Kenya, à Muanda en République démocratique du Congo (RDC) en passant par l'Ouganda et le Rwanda.
Selon le communiqué de Liquid Dataport, il s'agit de l'itinéraire le plus court entre l'Afrique de l'Est et l'Afrique de l'Ouest, qui permettra de réduire de 20 millisecondes le temps de latence des transmissions de données.
Exciting news! We have launched our newest fibre route connecting Mombasa, Kenya, to Muanda on the west coast of the Democratic Republic of Congo, bringing reliable and affordable connectivity to over 40 million people.
— LiquidDataport (@LiquidDataport) May 31, 2023
Learn more: https://t.co/PYk9sMbYex#Africa #Connectivity
« Nous avons un nombre important de clients grossistes, entreprises et hyperscale le long de cette route, et nous les soutenons pleinement dans l'exploitation de leurs réseaux mondiaux. La disponibilité de notre dernière et plus courte route Est-Ouest apporte de nombreux avantages économiques et sociaux avérés, de l'accès aux ressources éducatives en ligne à la création d'emplois et à l'adoption de nouvelles technologies », a déclaré David Eurin, PDG de Liquid Dataport.
Cette dernière route de fibre optique complète la réalisation précédente de Liquid, réalisé en 2019, reliant Dar es Salaam à Muanda sur la côte ouest de la RDC via la Zambie. Elle apportera une connectivité à large bande plus fiable et plus abordable à plus de 40 millions de personnes qui vivent et travaillent dans toutes les grandes villes situées le long de l'itinéraire.
Ce partenariat s’inscrit dans le cadre de l’initiative « One Broadband Africa » de Liquid Intelligent Technologies. La société poursuit sa stratégie de conquête du marché africain et mondial de la connectivité à haut débit et des services numériques. Au cours des derniers mois, elle a renforcé sa présence en Afrique en s’étendant au Nigeria, en Egypte, en Algérie. Elle a signé, le jeudi 25 mai, un accord avec le fournisseur de services télécoms par satellite Viasat visant à fournir des services de connectivité Internet à haut débit en Afrique de l’Ouest.
A en croire Hardy Pemhiwa, le PDG de Liquid Intelligent Technologies, cet axe est-ouest permettra de favoriser l’inclusion numérique en amenant le trafic mondial sur le continent, mais également en réduisant les coûts de l’accès à l’Internet haut débit en Afrique.
Samira Njoya
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Le 13 janvier 2022, le système panafricain de paiement et de règlement (PAPSS) a officiellement été lancé en Afrique de l’Ouest. Malgré les avantages impressionnants qu’elle offre, cette solution innovante est peu adoptée jusqu’ici.
L’adoption généralisée du système panafricain de paiement et de règlement (PAPSS) est à la traîne. Le lundi 29 mai à Nairobi, à l’occasion du dialogue du secteur privé africain sur la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), le président de la République du Kenya, William Ruto (photo), a appelé ses pairs en Afrique à mobiliser les banques centrales et commerciales en vue de leur adhésion au PAPSS.
« Il est également impératif que nous cherchions proactivement à résoudre les disparités entre les monnaies et les obstacles qui en découlent pour le commerce intra-africain. Le commerce ne peut avoir lieu sans systèmes de paiement efficaces et unifiés », a déclaré William Ruto.
« Un mécanisme a été mis en place pour permettre à tous nos commerçants d'effectuer des transactions dans la monnaie locale et nous laissons à l'Afreximbank le soin de régler tous les paiements. Nous n'avons pas besoin de chercher des dollars ; nos hommes d'affaires se concentreront sur la circulation des biens et des services et laisseront la tâche ardue des devises à l'Afreximbank » a-t-il ajouté.
C’est en janvier 2022 que le PAPSS a été lancé, un an après l’opérationnalisation de la Zlecaf. L’objectif est de relier les marchés africains les uns aux autres, permettant ainsi des paiements transfrontaliers instantanés dans les pays respectifs en monnaies africaines locales, qu’il s’agisse des achats, de transfert d’argent, de paiement de salaires, de négociation d’actions et parts ou d’effectuer des transactions commerciales de grande valeur. Le PAPSS devrait permettre à l'Afrique d'économiser 5 milliards par an en coûts de transaction de paiement, selon le président du Ghana, Nana Akufo-Addo.
Pour William Ruto, il est donc urgent de prendre les premières mesures pour se débarrasser du dollar américain et se mobiliser pour l’adoption du PAPSS. Rappelons qu’à ce jour, le réseau PAPSS comprend neuf banques centrales, 40 banques commerciales et quatre commutateurs.
Samira Njoya
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L’Egypte ambitionne de numériser l’ensemble des services administratifs et favoriser l’accès à Internet dans tout le pays. Pour réaliser ces objectifs, le gouvernement travaille avec plusieurs partenaires parmi lesquels la coopération allemande.
Le ministère des Communications et des Technologies de l'information (MCTI) a annoncé, le mercredi 31 mai, la signature d’un protocole de coopération avec l’Agence allemande pour la coopération internationale (GIZ) visant à mettre en œuvre la première phase du projet « Supporting e-Government and Innovation in the Public Administration (InnoPA) ».
Dans le cadre de cet accord, la GIZ soutiendra l'innovation dans la transformation numérique et la promotion de l'e-gouvernement en Egypte. L’accord inclut également la construction d'un laboratoire d'innovation dans le domaine des applications gouvernementales visant à établir un incubateur pour les entreprises émergentes, les petites et moyennes, qui souhaitent créer de nouvelles applications, afin de fournir des services gouvernementaux d'une manière accessible aux citoyens.
Selon le Amr Talaat, le ministre des Communications et des Technologies de l’information, la signature de ce protocole s’inscrit dans le cadre de la « stratégie numérique de l'Egypte et les efforts déployés pour promouvoir les transactions numériques dans tous les aspects de la vie, et pour parvenir à la transformation du gouvernement numérique participatif sans papier qui s'appuie sur une infrastructure solide et sécurisée ».
En effet ces dix dernières années, le gouvernement égyptien n’a cessé de conjuguer des efforts pour développer son administration. Grâce aux réformes et aux projets phares de la stratégie numérique, l’Egypte a fait un bond de 37 places entre 2003 et 2022 dans le classement mondial des Etats qui placent le numérique au cœur de leur gouvernance. L' Egypte est aujourd’hui le 6e pays africain fournissant des services publics en ligne, selon un sous-indicateur de l’indice onusien de développement de l’e-gouvernement (EGDI).
Selon Amr Talaat, cet accord constitue un nouveau bond en avant pour l'Egypte numérique et dans la coopération constructive entre les gouvernements allemand et égyptien.
Samira Njoya
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Le gouvernement provincial du Gauteng milite pour le bien-être et la sécurité de sa population. Pour y parvenir, l’exécutif s’est tourné vers le numérique qui offre des technologies adéquates dans ce sens.
Le ministère de l'Administration électronique de Gauteng a présenté le jeudi 25 mai le budget 2023/2024, ainsi que les projets numériques prévus par le ministère de la Gouvernance coopérative et des Affaires traditionnelles de la province (COGTA).
MEC for Cooperative Governance and Traditional Affairs, e-Government, Research and Development , MEC @MziKhumalo_ will deliver the 2023/2024 Budget Vote for @GDCoGTA on Thursday, 25 May 2023.
— CoGTA (@GDCoGTA) May 22, 2023
Watch the speech live on the @GPLegislature YouTube channel pic.twitter.com/nbiklD85i5
Selon Mzi Khumalo (photo, au centre), membre du conseil exécutif pour l'e-gouvernement, la recherche et le développement de Gauteng, des projets TIC clés, notamment l'établissement d'une stratégie efficace de police en ligne pour la province, sont des priorités dans le budget alloué au département, qui s'élève à plus de 1,7 milliard de rands (86 millions $).
« Parmi d'autres projets, le département a cherché à donner la priorité à l'acquisition et à la gestion des technologies de lutte contre la criminalité afin de mettre en place une police en ligne pour la province de Gauteng », a déclaré M. Mzi Khumalo.
Ainsi, la somme allouée a déjà permis à la province du Gauteng d’acquérir des caméras de télévision en circuit fermé à reconnaissance faciale à Diepsloot, l'une des zones identifiées comme étant des points chauds de criminalité. L’objectif, selon Panyaza Lesufi, le Premier ministre de Gauteng, est de permettre à la police de surveiller la zone 24 heures sur 24 et de mettre en évidence les capacités des caméras de surveillance CCTV à produire des données qui peuvent être utilisées dans la lutte contre la criminalité.
No crime will happen in our communities without our knowledge. It was Diepsloot’s turn to receive our high quality face recognition CCTVs. A safer Gauteng is in the making. Less talk, more work! #GrowingGautengTogether pic.twitter.com/eytxARfanl
— Panyaza Lesufi (@Lesufi) May 27, 2023
D’autres projets seront également mis en œuvre, notamment l’acquisition d’une technologie de suivi pour surveiller les véhicules, les armes à feu et d'autres biens utilisés dans la lutte contre la criminalité, la fabrications de boutons de panique électroniques permettant à la population de contacter rapidement les services d'urgence lorsqu'ils sont en détresse.
L’administration de Gauteng prévoit également le développement d'un moteur de paiement pour les transactions sans numéraire pour tous les départements et entités du gouvernement provincial, la poursuite de la prestation de services sur le réseau à large bande de Gauteng (en fournissant une connectivité Wi-Fi aux écoles, aux bibliothèques, aux hôpitaux, aux centres communautaires et aux foyers), la mise en ligne des nouveaux services et le renforcement des compétences des jeunes en matières de TIC.
Samira Njoya
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