Avec l’accélération de la transformation numérique, les Etats africains sont contraints d’investir dans la cybersécurité. 18 des 54 pays du continent ont déjà élaboré des stratégies nationales de cybersécurité et 22 disposent d'équipes nationales de réponse aux incidents informatiques (CIRT).
Dans son rapport « Cybersecurity in Africa-Call to action » publié en juin 2023, le cabinet Kearney explique que le manque d’investissement et la faible réglementation exposent le continent noir aux attaques cybercriminelles. Pourtant, les investissements sur le marché africain de la cybersécurité devraient passer de 2,5 milliards $ en 2020 à 3,7 milliards $ en 2025, soit un taux de croissance annuel composé de 7,9%.
« Malgré cet investissement, la région perd plus de 3,5 milliards $ à cause des cyberattaques, et plusieurs autres milliards en raison des opportunités commerciales manquées à cause des cyberattaques », selon le document.
Pour étayer ce point, la cyber-résilience de l’Afrique, la capacité du continent à résister, à s'adapter et à se rétablir face aux cyberattaques, a été testée. Pour cela, le rapport s’appuie sur les cinq meilleurs élèves du continent, selon l’indice mondial de cybersécurité de l’Union internationale des télécommunications, que sont l’Afrique du Sud, le Maroc, le Nigeria, le Kenya et l’Egypte.
« A travers les cinq pays sélectionnés, l’analyse a montré que la cyber-résilience de l’Afrique est faible, notamment en matière de stratégie, de gouvernance et d’entités opérationnelles, ainsi que de coopération intersectorielle », explique le rapport.
Alors que la référence moyenne est de 0,25% du PIB, l’Afrique du Sud, champion africain en dépenses dans la cybersécurité, n'y investit que 0,19% de son PIB contre 0,03% pour le reste des pays d’Afrique subsaharienne. « Si chaque pays africain consacrait 0,25% de son PIB par an à la cybersécurité, cela correspondrait aux dépenses des marchés matures. Nos estimations suggèrent que cela se traduit par 4,2 milliards $ par an pour la région », peut-on lire dans le document.
Outre l’investissement financier, l’investissement en capital humain est aussi un volet important. En effet, 84% des organisations croient que moins de 50% des candidats postulant pour des emplois en cybersécurité sont qualifiés, et plus de la moitié des entreprises recherchant ces profils prennent plus de 6 mois pour trouver des personnes qualifiées.
Dans ce contexte, Youssef Mazouz, secrétaire général du Centre africain de la cybersécurité, explique dans une interview donnée à We Are Tech Africa en mai dernier qu’il faut « accompagner l’Afrique par la mise en place des formations continues, la mise en place des compétences, l’ouverture des centres ou des universités de recherches dans le domaine de la cybersécurité ».
Qu’en est-il de la réglementation ?
Les pays africains ont du mal à accorder leurs violons. Bien que la convention de l’Union africaine sur la cybersécurité et la protection des données personnelles ait été adoptée en 2014, son entrée en vigueur n’est toujours pas effective à ce jour. Selon son article 36, la convention doit être ratifiée par au moins 15 pays sur les 54 du continent pour son entrée en vigueur, mais seulement 14 se sont exécutés. Le dernier en date fut la Côte d’Ivoire en mars 2023. Toutefois, la transformation numérique s’accélère sur le continent depuis la pandémie de la Covid-19.
« La cybersécurité n’est pas une question dont les pays africains peuvent s’isoler. L’interconnectivité des systèmes entraîne l’interconnectivité des menaces à la sécurité des Etats membres [...] L’absence d’un cadre de gouvernance unifié et mis en œuvre rend difficile la collaboration et le partage de renseignements entre les pays », indique le document.
L’Afrique gèrera mieux le problème en s’associant comme les pays du vieux continent qui ont opté depuis mai 2018 pour le règlement général de protection des données (RGPD), un texte qui encadre le traitement des données de manière égalitaire sur tout le territoire de l'Union européenne (UE).
Adoni Conrad Quenum
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Ces dernières années, le Kenya s'est imposé comme un leader de la transformation numérique sur le continent africain, son écosystème TIC étant l'un des plus dynamiques au monde.
Le gouvernement Kenyan mettra en œuvre dans les prochains mois un centre d'excellence pour la formation numérique de la main-d'œuvre publique. Le ministre de l'Information, des Communications et de l'Economie numérique, Eliud Owalo (photo, au centre), a rencontré à cet effet, le lundi 4 septembre, une délégation du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et de Microsoft Corporation.
Les trois parties ont discuté de l’implémentation dudit centre, dont l’objectif est de doter les fonctionnaires en compétences numériques requises pour renforcer la numérisation.
1/3 The MIC&DE Cabinet Secretary Mr. @EliudOwalo has met a delegation today from the United Nations Development Programme (UNDP) and Microsoft Corporation. The teams deliberated on the development of a Centre of Excellence for digital skilling of the public workforce. pic.twitter.com/WrgdIIpS0p
— Ministry of Info, Comms & The Digital Economy KE (@MoICTKenya) September 4, 2023
La rencontre entre le ministère en charge des TIC, le PNUD et les responsables de Microsoft s’inscrit dans le cadre du Plan directeur pour le numérique 2022-2032. Elle intervient trois mois après la signature d’un partenariat entre le gouvernement kényan et le PNUD. Le partenariat se concentrant sur des domaines clés essentiels pour conduire une transformation numérique inclusive, notamment la formation et l'amélioration des compétences, la gouvernance des données, l'administration en ligne, les emplois et les entreprises numériques.
Une fois mis en œuvre, le centre permettra aux agents de l’Etat de mieux utiliser le numérique pour la fourniture des services publics destinés aux citoyens. L’objectif est d’accélérer la transformation numérique de l’économie et de réduire considérablement le chômage. Selon les prévisions d'Accenture pour l'Afrique (Africa iGDP Forecast), d'ici 2025, le secteur numérique au Kenya ajoutera 1 400 milliards KES (9,5 milliards $) soit 9,24 % au PIB du pays.
Samira Njoya
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Fondée en 2014, la healthtech a déjà levé environ 90 millions $, dont 30 millions $ en 2022, pour soutenir sa croissance. Pourtant, elle n’est pas épargnée par le climat économique délétère qui souffle sur les start-up du continent noir.
La plateforme ghanéenne d’e-santé mPharma a licencié 150 employés, rapporte Techcabal ce lundi 4 septembre. D’après Gregory Rockson, président-directeur général de la start-up, la firme a été obligée de « redimensionner l’équipe » à cause des conditions macroéconomiques actuelles liées à la dévaluation du Naira.
« Cette décision nous permettra de continuer à servir les plus de 200 000 patients qui comptent sur nos services Mutti [service de pharmacie en ligne de la start-up] pour leurs besoins en matière de soins de santé chaque mois », indique Gregory Rockson. Et il poursuit : « nous avons permis aux employés concernés de conserver leur assurance maladie et nous avons prolongé de 90 jours à 3 ans la période pendant laquelle ils peuvent exercer leurs options d'achat d'actions ».
Depuis le début de l’année, plusieurs start-up du continent ont pris des décisions radicales pour se maintenir à flot. Alors que la plateforme kényane de ventes en ligne Copia Global a dû se retirer du marché ougandais en avril dernier, en raison du ralentissement économique et des marchés financiers limités, les fintech nigérianes Lazerpay et Bundle Africa ont mis fin à leurs activités après des réductions de personnel.
Dans le même temps, les investissements en capital-risque sur le continent sont au ralenti. Au premier semestre de 2023, 2,2 milliards $ ont été investis dans les jeunes pousses africaines, en baisse de 52 % par rapport au premier semestre de 2022. Le nombre d’opérations suit également la même tendance puisque, selon l'Association africaine de capital investissement et capital-risque (AVCA), seulement 263 opérations ont été signalées au premier semestre de cette année contre plus de 400 sur la même période en 2022. C’est donc un ralentissement net pour l’écosystème des start-up en Afrique qui ne suivait pas la tendance mondiale.
Adoni Conrad Quenum
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Le débat relatif à l’impact de l’intelligence artificielle sur le développement du continent a pris de l'ampleur depuis l’année dernière. Les opportunités et les menaces qu'elle représente sont dès lors passées au crible par divers experts nationaux et organisations.
Selon le programme des Nations unies pour le développement (PNUD), l’intelligence artificielle (IA) peut se révéler un formidable atout pour la paix et la sécurité internationales. L’organe onusien soutient cette position au regard du rythme rapide d’évolution des conflits et de la quantité importante de données produites que les êtres humains sont incapables de traiter efficacement pour des processus décisionnels efficaces.
Le PNUD croit que « l’intelligence artificielle peut nous aider à comprendre, voire anticiper, le déclenchement et l’évolution d’une crise ». Mais elle doit être associée à l’humain. En effet, l’organisme international est certain que l’IA Human-in-the-loop (HITL) — qui combine la puissance de l’apprentissage automatique avec l’intelligence humaine pour résoudre des problèmes complexes — peut aider à mieux analyser les données dans des circonstances radicalement changeantes.
En Afrique où les réseaux sociaux sont devenus des outils privilégiés d’expression, et où la désinformation et les discours haineux se développent, tout comme la communication des groupes extrémistes, l’IA servira à y relever la vigilance. Surtout sur des plateformes telles que « Facebook et Twitter qui n’ont pas voulu ou ont été incapables de remédier à ces vulnérabilités fondamentales », affirme le PNUD.
« Ces entreprises sont souvent incapables de prendre en compte les impacts multiplateformes de leurs politiques et des comportements de leurs utilisateurs. Ils ne disposent pas des ressources (et des incitations internes) nécessaires pour comprendre l’impact de la technologie dans un contexte non occidental et, jusqu’à présent, n’ont pas été disposés à partager les mesures nécessaires pour évaluer correctement les effets de leurs politiques et interventions », déplore l’organisme dans édition d’août 2023 de son « Development Futures Series ».
Après le début du conflit ukraino-russe le 24 février 2022, Twitter, YouTube, Facebook ont été activement utilisés pour rendre compte des événements en temps réel, ainsi que comme « armes » pour influencer et façonner les opinions en ligne. Cependant, ils se sont également révélés utiles pour étudier de nombreux aspects du conflit tels que les attaques contre des établissements de santé, les champs de mines et l’utilisation de systèmes d’armes interdits (par exemple les armes à sous-munitions).
Pour le PNUD, les systèmes d'intelligence artificielle peuvent être testés au sein de l'ONU, dans un petit nombre de bureaux de pays ou d'autres opérations sur le terrain pour répondre aux besoins de chaque contexte. L'objectif initial pourrait être d'élargir les efforts de prévention dans les endroits où les tensions augmentent ou d'identifier les campagnes de désinformation visant le personnel humanitaire.
Ces tests pourraient déboucher sur la création d’une plateforme mondiale de pointe pour partager des outils, des étiquettes, des modèles et des algorithmes d'intelligence artificielle.
Muriel Edjo
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En mai dernier, le gouvernement a imposé de nouvelles taxes visant à augmenter les recettes nationales et à réduire le déficit budgétaire, en réponse à la pénurie actuelle de liquidités.
La Blockchain Association of Kenya (BAK) a annoncé le vendredi 1er septembre avoir officiellement déposé une requête, devant la Haute Cour du Kenya, contestant la mise en œuvre de la taxe sur les actifs numériques (DAT) introduite par la loi de finances 2023.
Le nouveau règlement qui est entré en vigueur le 1er septembre impose une taxe de 3 % sur les revenus générés par le transfert ou l'échange d'actifs numériques dans le pays.
🚀 We have officially filed a petition before the High Court of Kenya challenging the legality and constitutionality of the Digital Asset Tax (DAT) introduced by Finance Act 2023.#BlockchainKenya #Web3Kenya #CryptoKenya pic.twitter.com/asfhullwqa
— Blockchain Association of Kenya (BAK) (@BlockchainKenya) September 1, 2023
« Notre pétition vise à répondre aux préoccupations concernant l'impact de la DAT sur notre industrie et sur l'économie en général. L'application de cette taxe sévère pourrait avoir des effets néfastes sur la croissance et l'innovation du secteur. L'objectif principal de la pétition est d'examiner en profondeur les dimensions juridiques et constitutionnelles entourant l'imposition de cette taxe sur les actifs numériques. L'affaire sera portée devant le tribunal le 28 septembre 2023 », indique un communiqué de BAK.
La requête déposée par la BAK intervient quelques mois après un communiqué publié par la même organisation dans lequel elle avait exposé sept raisons s'opposant à la taxe sur les actifs numériques. La BAK décriait entre autres une classification peu claire des actifs numériques, l’ambiguïté entourant les transferts d’actifs numériques et l’incapacité de prendre en compte les transactions déficitaires.
Selon Allan Kakai, directeur juridique et politique de BAK, la DAT a été introduite comme un impôt sur le revenu, mais elle est imposée sur la valeur brute de l'actif et non sur les gains et les bénéfices. Ce qui signifie que les personnes en situation de perte continueront à payer l'impôt.
La nouvelle réglementation sur les taxes exige également que les échanges cryptographiques, ainsi que les personnes facilitant l'échange ou le transfert d'actifs numériques retiennent les déductions fiscales, et les transmettent à l'autorité fiscale du pays dans les 24 heures après la transaction.
Pour la BAK, le gouvernement devrait revoir les textes, d'où la requête. Signalons que le Kenya est classé au 5e rang mondial pour les transactions cryptographiques de pair à pair et au 19e rang pour l'adoption des cryptomonnaies, selon le rapport Chainalysis 2022.
Samira Njoya
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Le fournisseur de services Internet haut débit Starlink a exprimé son intérêt de conquérir le marché africain d’ici 2024. Jusqu'à présent, la société a lancé des opérations dans cinq pays et cherche à faire de même au Zimbabwe avec des plans pour étendre sa portée à 23 marchés africains.
Le gouvernement zimbabwéen exige d'Elon Musk le respect des procédures s'il veut lancer Starlink, sa société de fourniture d’Internet par satellite dans le pays. L'Autorité de régulation des postes et télécommunications du Zimbabwe (POTRAZ) a mis en garde à cet effet les utilisateurs et les revendeurs de Starlink au Zimbabwe.
Selon le régulateur télécoms, pour lancer ses activités dans le pays, Starlink, la filiale de la société américaine SpaceX, peut soit demander une licence, soit s'associer à une entreprise locale enregistrée en tant qu'opérateur de réseau public. Dans ce cas « l'opérateur satellite et l'opérateur de réseau local concluent un accord d'opérateur de réseau virtuel (VNO), qui doit être approuvé par l'Autorité, afin de garantir que l'opérateur de réseau public satisfait aux exigences légales et réglementaires stipulées dans la licence », a déclaré la POTRAZ.
Rappelons que c’est en décembre 2022 que Starlink avait annoncé le lancement de ses activités au Zimbabwe. Sur son site web, Starlink avait indiqué qu’il prévoyait de desservir la région à partir du quatrième trimestre 2023. Ainsi, selon le régulateur, si ce calendrier reste inchangé, l’entreprise devrait déjà avoir soumis une demande de licence à ce jour.
L'arrivée de Starlink au Zimbabwe devrait permettre de stimuler le secteur numérique et de fournir une connexion Internet haut débit à la population qui se plaint sans cesse de la mauvaise qualité et des coûts élevés d’Internet dans le pays .
Samira Njoya
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Ces dernières décennies, l’industrie de la biométrie a connu une véritable avancée en Afrique, sans doute portée par les gouvernements et les organisations internationales. Cette évolution très appréciée découle d’un souci d’efficacité.
L’Agence nationale d’identification (ANID) du Togo va procéder à compter du mois d’octobre à une opération de recensement biométrique de la population. L’information a été rendue publique, le mercredi 30 août, par l’ANID au cours d’une conférence de presse visant à présenter le projet aux médias.
Le projet devrait durer sept mois, à raison d'un mois par région, et de deux mois pour le Grand-Lomé, région la plus peuplée du pays.
« Face à cette transformation numérique, l’identification, ou l’attribution d’un numéro d’identification unique (NIU) à toute personne physique devient la condition nécessaire », a indiqué Silété Devo, le directeur général de l’ANID.
La campagne, dont le budget est estimé à 72 millions de dollars, est en partie financée par la Banque mondiale dans le cadre d’un projet régional baptisé WURI (West Africa Unique Identification for Regional Integration and Inclusion). Il prend en compte le Bénin, le Burkina-Faso, le Sénégal, le Niger et la Côte d’Ivoire.
Au Togo, l'objectif est de procéder à l’identification numérique de 95 % de la population. Il s’agira d’enregistrer chaque citoyen avec ses marqueurs biométriques. Seront notamment pris en compte le nom et les prénoms, la photo, les empreintes digitales et les iris.
A terme, un numéro d'identification unique (NIU), un code à 12 chiffres, inintelligible, sera délivré aux résidents togolais, nationaux comme étrangers (présents sur le territoire depuis plus de six mois). Il devrait permettre de rationaliser les services gouvernementaux, d'améliorer le processus d’identification et de donner aux citoyens une identité numérique robuste, propulsant le Togo plus loin dans l’ère du numérique.
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Dans son plan de développement de l’économie numérique, le Nigeria a inscrit la numérisation des services au sein de l'administration. Chaque Etat du pays s’active pour offrir aux citoyens les services publics numériques.
Edo est devenu le premier Etat nigérian à numériser complètement son administration. Godwin Obaseki (photo), le gouverneur dudit Etat a révélé que la transition numérique en cours devrait être entièrement opérationnelle dès le 1er septembre.
S'adressant aux membres de l'Assemblée de l'Etat d'Edo (EDHA), Godwin Obaseki, a appelé la branche législative de l’Etat à suivre le mouvement de transformation engagée.
« Environ six millions de documents ont été archivés numériquement et l'objectif est que les opérations de l'Etat, y compris l'interface avec le public, soient lancées et achevées en ligne », a déclaré Godwin Obaseki.
« Dans le domaine de la numérisation, l'une des conversations que nous aurons avec vous dans quelques semaines consistera à vous demander ce que fait le bras législatif de cette administration en matière de numérisation du corps législatif. La branche exécutive est déjà en train de conclure le processus de numérisation » a-t-il ajouté.
La stratégie sans papier dans l’administration nigériane a été lancée il y a quelques années par le gouvernement fédéral. En janvier 2022, l’ancien ministre des Communications et de l'Economie numérique, Isa Ali Pantami, a déclaré que le gouvernement avait pris des mesures par le biais de la politique nationale pour un Nigeria numérique visant à assurer la migration vers un gouvernement sans papier d'ici 2030.
L’Etat d’Edo en prenant ainsi de l’avance sur les autres Etats du Nigeria ambitionne de devenir le centre numérique du pays. Pour cela, la fonction publique a été dotée de plus de 5 000 ordinateurs et des connexions à fibre optique ont été installées dans tous les bureaux du gouvernement. L’Etat a également prévu de former ses cadres en compétences numériques.
Avec la transition vers une approche sans papier, la communication dans la fonction publique de l'Etat d'Edo devrait devenir plus rapide, réduisant la charge administrative et permettant une prise de décision et des temps de réponse plus rapides.
Samira Njoya
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Les jeunes pousses qui révolutionnent l’agriculture, l'éducation et d’autres secteurs importants pour le développement du continent africain attirent de plus en plus d’investisseurs. Les levées de fonds demeurent néanmoins concentrées sur une poignée de pays.
Black Ostrich Ventures, une société de capital-risque basée à Los Angeles, a annoncé le lancement d’un fonds de démarrage de 20 millions de dollars spécialement axé sur l'Afrique. Il sera dédié à l'augmentation des revenus des fondateurs africains visant à les aider à développer leurs entreprises dans les secteurs des technologies propres, de la chaîne d'approvisionnement, de l'agritech et de l'edtech.
Le fonds, soutenu par des investisseurs basés à New York et des personnes fortunées de Los Angeles, se concentrera sur les start-up de Tanzanie, de Zambie, du Maroc et de l'Ouganda.
« Si l'on considère les entrées de capitaux dans le secteur du capital-risque en Afrique, quatre grands pays (le Nigeria, l'Afrique du Sud, l'Egypte et le Kenya) attirent tous les capitaux. Mais la plupart des sorties n'ont pas lieu sur ces marchés », a déclaré Ajani Windsor-Areago, partenaire général de Black Ostrich Ventures.
A travers le fonds, Black Ostrich Ventures soutiendra des start-up avec des chèques allant de 50 000 à 200 000 dollars. La société offrira également un investissement de suivi pouvant aller jusqu'à 1 million de dollars si l'entreprise atteint la série A.
En décidant d’accompagner certaines start-up au détriment d’autres, les responsables du fonds ambitionnent soutenir les marchés qui reçoivent très peu de financement. Un rapport publié le 11 juillet par le cabinet de recherche Magnitt indique que les « big four » ont accaparé 94,5 % du total des financements mobilisés par les pépites africaines de la tech durant les six premiers mois de 2023.
Samira Njoya
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Afin d’assurer l’accès aux nouvelles technologies à tous les écoliers et élèves du Malawi, le gouvernement a mis en place le projet « Connect-a-School ». Lancée en août, sa première phase vise la construction de 500 laboratoires TIC dans les écoles secondaires d’ici 5 ans.
L'Autorité de Régulation des Communications du Malawi (Macra), en collaboration avec le ministère de l'Education, a annoncé la construction prochaine de 75 laboratoires TIC dans des écoles secondaires sélectionnées à travers le pays. L’initiative vise selon la Macra à remédier au manque d'infrastructures technologiques et physiques dans les écoles et à promouvoir l'inclusion numérique.
« Actuellement, seules 241 écoles secondaires sur 1 610 proposent des cours d'informatique en raison du manque d'infrastructures technologiques et physiques. La Macra, par l'intermédiaire du Fonds de service universel (USF), construira 100 laboratoires TIC par an au cours des cinq prochaines années dans le cadre de la phase 1 du projet "Connect-a-School" du ministère », a déclaré Chomora Mikeka, directeur de la science, de la technologie et de l'innovation au ministère de l'Education.
Dans le cadre du même projet, les instituts de formation des enseignants seront dotés d’équipements TIC et de compétences numériques afin qu'ils puissent utiliser et entretenir les technologies qui seront installées dans les laboratoires TIC.
L'initiative Connect-a-School dont il est question est un projet de cinq ans en partenariat avec le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF), Airtel Malawi, et le ministère de l'Education. Elle vise à doter les écoles d'une technologie de pointe et à les équiper d'une télévision intelligente, de tablettes et d'une connexion Internet gratuite.
Il s’inscrit dans le cadre des interventions prioritaires en matière de numérisation de l'éducation du ministère, comme indiqué dans la Stratégie de développement national Malawi 2063 (MW2063).
La construction de ces laboratoires TIC permettra à long terme de réduire la fracture numérique dans le pays. Les laboratoires fourniront aux étudiants un accès aux technologies modernes, améliorant ainsi leurs possibilités d'éducation en les préparant à l'ère numérique.
Samira Njoya
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Huawei multiplie les partenariats avec les pays africains dans le secteur de la technologie. Après la livraison d’un réseau national de fibre optique en Sierra Leone le 17 août, la société se tourne vers l’Afrique du Sud.
Le ministère sud-africain de la Communication et des Technologies numériques et la filiale locale de Huawei (Huawei SA) ont lancé, le vendredi 25 août, une initiative de développement de l’Internet à haut débit dans la nation arc-en-ciel. L’objectif, selon Will Meng, président-directeur général de Huawei SA, est d’améliorer la connectivité sociale, d’encourager la transformation industrielle et de favoriser le développement de l’économie numérique.
The official launch of the Broadband Development initiative by the Minister of @CommsZA Hon. @MondliGungubel_ , @HuaweiSAR CEO Mr Will Meng, @digitalcouncil1 CEO Ms. Juanita Clark and the Africa Analysis MD, Mr. Andre Wills.#BridgingTheDivide pic.twitter.com/VazN9TEtce
— Dept of Communications & Digital Technologies (@CommsZA) August 25, 2023
« Pour répondre aux fortes demandes de l'économie numérique, nous devons accélérer le développement de la fibre à large bande en Afrique du Sud, sensibiliser le public et l'industrie à la valeur et à l'importance du développement de la fibre à large bande, et encourager les partenaires de l'industrie à investir davantage dans la fibre à large bande », a déclaré Will Meng.
Malgré un taux de pénétration d’Internet de 72,3 % en 2021, le pays est à la traîne en ce qui concerne le haut débit. Celui-ci s’élève à 3 %, ce qui est insuffisant pour amorcer une véritable révolution économique en misant sur le numérique. D’ailleurs, en se référant à un rapport de la Banque mondiale, Will Meng explique que chaque augmentation de 10 % de la pénétration de l’Internet à haut débit entraînera une croissance de 1,5 % du produit intérieur brut (PIB) d'un pays.
Mondli Gungubele, ministre de la Communication et des Technologies numériques, affirme que l'Afrique du Sud doit tirer parti des avancées technologiques pour libérer le potentiel caché de l'économie et du capital humain. Outre les secteurs suscités, l’accord porte également sur le développement des données, du cloud, de l'administration numérique, des talents et de l'innovation.
Adoni Conrad Quenum
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Le continent africain dispose de nombreux atouts, comme la jeunesse de sa population, pour devenir leader dans le domaine de l'intelligence artificielle. Si certains pays traînent à l’adopter, d’autres multiplient les efforts pour profiter pleinement de ses bénéfices dans le futur.
Le Nigeria est en voie d’élaborer une stratégie nationale d’intelligence artificielle. Le ministre nigérian des Communications, de l'Innovation et de l'Economie numérique, Bosun Tijani (photo), a invité à cet effet des chercheurs de haut niveau, nationaux ou internationaux ayant une expérience du marché nigérian, à accompagner le gouvernement dans cet énorme projet.
We’re curating a list of the top researchers of Nigerian descent from all over the world to join us in co-creating a National AI Strategy. The strategy will help shape our approach to building innovative tech solutions to our most pressing national problems…1/2 pic.twitter.com/6JpPPps3oy
— Dr. 'Bosun Tijani (@bosuntijani) August 28, 2023
« Nous dressons une liste des meilleurs chercheurs d'origine nigériane et du monde entier pour qu'ils nous rejoignent dans l'élaboration d'une stratégie nationale en matière d'intelligence artificielle. Cette stratégie contribuera à définir notre approche de l'élaboration de solutions technologiques innovantes à nos problèmes nationaux les plus urgents », a souligné le ministre sur X.
Dans un document partagé sur le même réseau social, le gouvernement fédéral du pays indique que l’IA est devenue une technologie polyvalente transformant la production et la prestation de services avec le potentiel d'avoir un impact significatif sur la croissance économique et le progrès social.
Le document affirme également que l’IA pourrait contribuer jusqu'à 15,7 mille milliards de dollars à l'économie mondiale d'ici 2030, avec 3 mille milliards de dollars provenant de l'augmentation de la productivité et 9,1 mille milliards de dollars provenant de nouveaux produits et services.
La stratégie nationale de l’IA que le Nigeria s’apprête ainsi à élaborer vise à encourager l'innovation technologique et profiter des bienfaits de cette nouvelle technologie dans les prochaines années. En invitant les experts internationaux à participer au projet, l'objectif est selon le ministre d'améliorer le paysage technologique en intégrant les idées de ceux qui ont déjà travaillé sur le marché nigérian, ce qui conduira à des innovations plus efficaces et plus percutantes dans le domaine de la technologie.
Samira Njoya
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Les progrès des technologies numériques ont entraîné l'apparition de nouveaux risques cybernétiques. Cependant, les lois qui régissent l’utilisation des nouvelles technologies sont pour la plupart obsolètes. Il devient donc urgent d’y apporter des modifications.
Le ministère kényan de l'intérieur et de l'administration nationale (MINA) a lancé, le mardi 29 août, un appel à contributions adressés aux institutions, organisations et individus visant à recueillir leurs commentaires sur le nouveau projet de règlement relatif aux abus informatiques et à la cybercriminalité.
Le projet soumis à l’attention du public a été rédigé par un groupe de travail sur l'élaboration des réglementations nommé par le ministre de l'Intérieur Kithure Kindiki (photo, au centre) en mai.
The Ministry invites the public to review, suggest changes to, and provide feedback on the draft Computer Misuse and Cybercrimes (Critical Information Infrastructure and Cybercrime Management) Regulations, 2023, available here https://t.co/8mHsTsTL4v.
— Ministry of Interior | Kenya (@InteriorKE) August 29, 2023
You can submit your… pic.twitter.com/MZfABo53I6
Sur X, le ministère a fait savoir que les contributions sont acceptées entre le 29 août et le 19 septembre. « Les commentaires et les soumissions peuvent être remis en main propre ou envoyés par courrier recommandé à l'adresse physique/postale du ministère de l'Intérieur et de l'Administration nationale dans les heures ouvrables, ou envoyés à l'adresse électronique (Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.) », a déclaré le MINA.
Soulignons que le projet dont il est question apporte des amendements à la loi de 2018 sur l'utilisation abusive des ordinateurs et les cybercrimes. Il vise à combler les lacunes sécuritaires dans un cyberespace en constante évolution. Les amendements chercheront à freiner les menaces émergentes telles que la fraude, le piratage, les escroqueries et l'usurpation d'identité.
La loi sur l'utilisation abusive des ordinateurs et la cybercriminalité adoptée en 2018 vise à protéger la confidentialité, l'intégrité et la sécurité des systèmes informatiques ainsi que des données. En outre, cette loi devrait permettre de réduire la cybercriminalité et les infractions liées à l'informatique.
Samira Njoya
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La société basée à Dubaï souligne que l’investissement servira à renforcer l'infrastructure des systèmes de paiement, l'inclusion financière et à contribuer à la transformation numérique engagée par le gouvernement egyptien.
Network International, un acteur majeur du commerce numérique dans la région du Moyen-Orient et de l'Afrique (MEA), a annoncé le lundi 28 août un investissement de 1 milliard EGP (32,3 millions $) pour soutenir la croissance économique de l'Egypte grâce à des solutions de paiement innovantes.
Selon le communiqué de la société, une « part importante » des capitaux sera injectée dans l'acquisition, le déploiement et la maintenance d'environ 100 000 machines de point de vente (POS) dans plusieurs régions d'Egypte. Le reste de l'investissement sera consacré à la mise en œuvre et au bon fonctionnement de Network One, la plateforme technologique de pointe de la société en matière de paiements.
We’re proud to reiterate our commitment and trust in Egypt as an established market and as our African business hub, and are thrilled to announce the investment of 1 billion EGP to accelerate the adoption of digital payments. pic.twitter.com/WAdPzZrldi
— Network International (@networkonsocial) August 29, 2023
« Cet investissement souligne notre engagement continu à fournir des solutions de paiement innovantes aux entreprises égyptiennes. Notre présence dans l'économie égyptienne s'étend sur plus de deux décennies, au cours desquelles nous avons servi de nombreuses banques et institutions financières », a déclaré Nandan Mer, PDG de Network International.
Le nouvel investissement de Network International en Egypte s’inscrit dans le cadre des efforts consentis par le gouvernement dans le cadre de la réalisation de la stratégie nationale de transformation numérique du pays dénommée « Digital Egypt 2030 ». Elle vise à « réaliser l’économie numérique grâce aux TIC, afin de garantir la prospérité, la liberté et l’équité sociale pour tous ».
Ainsi, la présence de Network International en Egypte contribuera aux progrès remarquables du pays en matière d'inclusion financière et de croissance du PIB. L’objectif est de moderniser la technologie financière afin de faciliter le passage des paiements en espèces aux paiements numériques.
Samira Njoya
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